Sevrage des benzodiazépines
Benzodiazépines sous différentes galéniques.
les effets du sevrage de benzos
Les Benzodiazepines (BZD) ont plusieurs indications thérapeutiques, que ça soit pour diminuer l’agoisse (TAG) ou pour traiter l’insomnie ces molécules sont très utiles en médecine mais souvent surconsommées, par méconnaissance ou pcq utilisée seule dans la dépression. Dans ce cas bien souvent elles ne suffisent pas à régler les problèmes de type dépression et il faut y ajouter d’autres moyens. Il y a deux grandes classes dans les BZD, les anxiolytiques (Xanax, Valium, ect) et les hypnotiques (Stilnox, Havlane, ect), plus rarement on les utilises aussi pour l'épilepsie (Rivotril) ou pour une sédation en anesthésie (Midazolam). Certains apprécient aussi l’effets relaxants ou de désinhibition que procure ces molécules, et les consommes dans un but récréatif, il existé plusieurs molécules en BZD RC (attention dans ce cas la dépendance peut arriver rapidement).
Si en cas de crise ou d’effets invalidants les BZD sont d’une aide preciseuse il reste indispensable d’allier d’autres moyens ou molécules comme les antidépresseurs (AD) et une psychothérapie pour traiter certaines pathologies.
La consommation de plusieurs semaines, mois, voire années provoque une accoutumance puis une dépendance. Les recommandations de l’HAS sont maximum 12 semaines pour les anxiolytiques et maximum 4 semaines pour les hypnotiques, afin de minimiser le risque de développer une dépendance et en cas d’arrêt de diminuer par palier.
Mais que se passe-t-il après une longue consommation ?
A l’arrêt on observe des symptômes de sevrage, physique et psychologique traduit par des : céphalées, douleurs et faiblesse musculaires, cauchemars, irritabilité, agitation, tremblements, anorexie, nausées, sueurs, diarrhée et, plus sévèrement : convulsions, changements d’humeur, dépression, dépersonnalisation, désorientation, hallucinations, psychose paranoïde. Le syndrome de sevrage peut se manifester dans les jours qui suivent l’arrêt du traitement.
« | Il y a quelques années j'étais très accro aux benzo, je ne connaissais pas les risques du sevrage. J'ai arrêté sec toute seule et résultat une crise d'épilepsie au volant. Pas de bobos, je me suis réveillée aux urgences. Et j'ai repris mon Lexomil quelques années encore. | » |
-(Source, Georgette, Psychoactif) |
Pour les benzodiazépines à durée d’action brève, et surtout si elles sont données à doses élevées, les symptômes peuvent même se manifester dans l’intervalle qui sépare deux prises.
« | Je prends depuis peu du seresta 3 fois par jours. Le problème c'est qu'il m'arrive de me réveiller en pleine nuit et je suis en manque (comme là, maintenant et c'est très dur...)
pas de sevrage brusqueLorsqu’on a décidé après de longues semaines ou parfois même des années de stopper une consommation de BZD, on se demande comment faire ? Déjà qu’est ce qui motive l’arrêt ? la situation le permet ? ou il a plus d’effets gênant que d’effets positif à continuer ces molécules ? on ne retrouve plus le côté anxiolytiques mais au contraire on est encore plus angoissé ? Du coup on songe à l’arrêt. Bien souvent la première réaction est « ohhhh ben je vais souffrir quelques jours et ça sera fini » !! Mais la littérature médicale et les temoignages de nombreuses personnes nous démontrent que ça n’est pas aussi simple, pourquoi ? Les Benzodiazépines agissent sur les récepteurs Gaba comme l’alcool ou le GHb, ce qui provoque une dépendance physique en plus d’une dépendance psychique. Les BZD ont aussi une action antiépileptique et le sevrage brutal expose à des symptômes du types convulsions, pouvant entraîner de graves complications parfois jusqu’au décès.
En plus de se faire souffrir, de risquer des convulsions ou de décompenser une bouffée délirante par manque de sommeil, les sevrages type cold turkey sont dans la quasi totalité voués à l’échec et ne fonctionnent pas dans plus de 90% des cas.
Mais comment faire à ce moment ? Il ne faut surtout pas stopper du jour au lendemain après une longue consommation mais en parler à son médecin, être encadré et diminuer de façon progressive. Il est aussi possible de substituer une molécule qui a une demi vie trop courte par une autre qui a une action plus longue afin d'éviter les yoyo dans la journée et d’apporter une stabilité puis de baisser sereinement et sans symptômes de sevrage.
Je sais que le seresta à une demi-vie très courte donc je me dis que c'est normal. |
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-(Source, Gabriela86, Psychoactif) |
Il est parfois nécessaire de se faire aider par une hospitalisation si la situation est trop complexe c’est une possibilité mais pas une obligation.
la manière de baisser (lentement)
La décision de se sevrer des BZD est prise ! il faut maintenant mettre en place une stratégie pour que toutes les chances soient de votre côté mais aussi de ne pas souffrir inutilement. La diminution progressive est la méthode la plus adaptée, celle qui donne les meilleurs résultats et avec le moins de souffrances.
J’ai moi même utilisé cette méthode en septembre 2011 et en juin 2012 c’etait une victoire. Il faut laisser du temps au temps, ne pas être trop pressé sous peine de casser le processus de diminution et de se voir échouer ou remonter et de rater complètement le sevrage, avec en plus le bonus de souffrir et un risque de faire des convulsions.
« | A l’epoque (2011/12) j’ai entrepris un sevrage alprazolam 0,5mg je suis parti de 10cp/jrs a 1 sans trop de pb mais arrivé à 1 puis 1/2 puis 1/2 un jour sur deux puis 3 .. et arrêt.
A partir de 1/2 c’etait pas trop ça, je n’ai pas eu de crises de manque mais des rebonds d’anxiété, des tremblements qd je faisais qlq chose de précis .. et ça a duré 3 ou 4 mois (c’était gerable malgré tout) .. Les rebonds d’anxiétés étaient lourd, style avant un partiel (je croyais que mon cœur allait lâcher et la TA devait être à 18 ..) ou lorsque j’avais un truc stressant c’etait horrible alors qu’en temps normal sans les bzd j’ai jamais été quelqu’un de trop stressé. Les tremblements me soûlaient +++ car j’avais besoin d’etre précis par moment et la c’etait chiant, en plus certains collègues l’avaient capté mais je disais que c’etait du au stress .. c’etait relou et je pense qu’avec une baisse plus progressive comme l’indique ce tableau ça se serai mieux passé |
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-(Source, Sufenta, Psychoactif) |
La base est une diminution de 10% à 20 % sur 7 à 15 jours (selon son dosage et son ressenti), au debut il est facile de baisser un peu plus (20 %) et vers la fin les objectifs doivent être un peu plus souple (10%). Il faut juger à son ressenti et si un palier coince ne pas hésiter à remonter un peu durant quelques jours jusqu’à se stabiliser et après redescendre sans souffrir.
Il existe aussi un tableau qui indique un protocole de diminution progressive. Mais d'expérience, ou de lecture des témoignages, en plus de baisser progressivement le switch d’une BZD à demi vie courte comme, le Xanax ou le Lexomil est recommandée vers une BZD à demi vie longue comme le Valium, le Tranxene, ou le Lysanxia, afin d’éviter les yoyo entre deux prises.
la substitution avec des benzos à demi-vie longue
Le sevrage des BZD reste une période délicate, souvent longue, si la diminution est trop raide il y a un risque de vivre des syndromes de sevrage.
Pour être le plus stable possible il est recommandé comme sûr le guide D’Ashton de switcher vers le Valium (Diazepam) ou une autre BZD à demi vie longue (Tranxene, Lysanxia).
« | Sur moi, j'ai juste constaté en passant sur le Valium que je pouvais diminuer par deux le dosage équivalent au Xanax 0,5 mg.
Quand j'ai pris les 10 mg de Valium à la place de 0,5 de Xanax, c'était carrément trop fort et j'ai du passer à 5 mg, puis 4 mg et maintenant 3 mg. Quand on regarde le tableau de correspondance des benzos sur benzo.uk, le Lysanxia a la même demie vie que le Valium et doit pouvoir se diminuer de la même façon. |
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-(Source, Filousky, Psychoactif) |
Ces molécules ont l’avantage de maintenir un équilibre sur 24h à contrario des molécules comme le Xanax qui pousse au redroop facilement. De plus le Valium existe en deux galéniques, des comprimés de 10, 5 ou 2 mg mais aussi en gouttes pour les derniers paliers : (3 gouttes = 1 mg)
« | Je pense que le meilleur produit est le valium parce qu'il a une duree d'action longue et c'est assez facile de le diminuer progressivement il y a des cp à 2, 5 et 10 mg et des gouttes utiles en fin de sevrage.
Il faut aller assez lentement. Un article que j'ai vu parlait de 25% toutes les semaines mais parlait d'un temps de sevrage de 4 à 10 semaines, Je pense que 10% à 20% toutes les semaines est un bon compromis mais peut etre encore plus progressif si necessaire. L'equivalence valium seresta est environ 10 mg de valium/ 20 mg de Seresta Donc la technique pourrait etre de remplacer les 50 mg de Seresta le soir par 20 à 25 mg de valium puis baisser de 5 mg toutes les semaines. Attention le Valium dure plus longtemps donc il peut y avoir une somnolence la journée, si possible essayer un WE. |
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-(Source, Prescripteur, Psychoactif) |
Lien : Protocole du Dr Ashton sevrage BZD
le syndrome prolongé de sevrage (paws)
Le sevrage des BZD est en général réglé entre 20 et 30 jours pour le gros des symptômes. Cependant à l’instar des opiacés certains se retrouve avec un sevrage dit prolongé qui peu lui durer plusieurs mois, voir des années. Ce mécanisme est mal connu et semble indépendant de la quantité ou de la durée de consommation, bien sûr ce phénomène ne se déclare pas en 2 mois mais si certains s’en sortent bien après 6 ans de consommation, d’autre manifeste ce symptôme après 1 ou 2 ans de consommation.
Il n’existe pas de solution miracles à ce jour et comme pour le PAWS aux opiacés qui s'améliore avec des petites quantité quotidienne de méthadone, le PAWS des BZD trouve un équilibre avec quelques mg de Valium.