Pourquoi opposer "prévention" vs "RdR"?

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marnowi femme
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Bonjour à tous,
Je ne savais pas dans quelle section ranger ce post, je le mets donc ici.

Hier, une personne est venue sur PA pour demander de l'aide. Le post est retrouvable dans la section "entourage", mais en gros l'esprit du post c'était un peu "au secours, je découvre que ma mère taperait de la coke quotidiennement, est-ce que vous pouvez l'aider à arrêter?".
L'auteur a tout de suite été recadré sur le fait qu'il était sur un site d'auto-support et que sa demande était inappropriée.
Un des modérateurs de PA a aussi précisé ceci "tu n'est pas au bon endroit, car la RdR que nous faisons c'est pas de prévention donc ne pas décourager ( ni encourager) à prendre des drogues".
Cette phrase m'a interpellée et je cogite depuis hier.

Déjà, je n'ai pas osé répondre au modérateur pour ne pas "polluer" le fil en partant sur quelquechose qui ne répondait en rien à la demande initiale. Donc je vais faire ça ici, en espérant que Meumeuh et d'autres membres de l'équipe de PA passeront par là et pourront éclairer ma lanterne!

Donc voilà, cette opposition entre démarche de prévention et démarche de RdR me questionne beaucoup, parce que dans mon idée, ce qui distinguait les 2 c'était le positionnement sur l'échelle temps.
En gros, on pouvait avoir la même acception de l'usage de drogues, mais selon qu'on intervenait dans le champs de la prévention, de la RdR ou de la prise en charge et du soin, ben on intervenait en amont des 1ères consos ou après.

Je sais que les actions de prévention ont effectivement été pendant longtemps le reflet de la politique prohibitionniste, crimininalisante et infantilisante de notre pays. Je l'ai vécue en tant qu'élève d'ailleurs: je suis de 83, et on a tous le souvenir d'une séance "prévention" menée par des gendarmes qui venaient avec leurs malettes pour expliquer à quel point la drogue c'était mal et qu'il ne fallait pas y toucher sous peine d'être voué à une vie de criminalité et/ou de misère...

Mais il me semblait que les choses commençaient à évoluer depuis que cette mission de prévention avait été élargie à d'autres acteurs. C'est en tous cas ce qui m'a convaincue d'accepter un poste de chargée de prévention en addictologie en avril. Je suis donc salariée dans une structure associative qui porte notamment un CSAPA, un CAARUD, un pôle "prévention" donc, ainsi qu'un collectif d'intervenants en RdR en milieu festif et un dispositif à destination de jeunes en rupture.

A la base j'étais patiente dans ce CSAPA, et je suis usagère de drogues, donc quand ils m'ont proposé de postuler pour un poste de "chargée de prèv'", c'était important pour moi de vérifier cette histoire de posture.

Si je prends l'exemple des interventions en milieu scolaire, le programme qu'on déploie ici c'est "Primavera", un "programme probant" crée par la structure "Oppélia" avec un déploiement financé par l'ARS  (je ne connais pas encore la structure Oppélia ni les personnes qui la composent. Je découvre encore tout le côté "organisation des acteurs et des structures en addictologie").
On est sur une approche plutôt territoriale, par groupe scolaire, avec un programme qui vise CM1, CM2, 6e et 5e. 4 séances de 1h30 par an en CM1 et CM2, 3 en 6e et 2 en 5e.
C'est plus orienté "renforcement des compétences psycho-sociales" que addicto pure, et en termes de substances l'apport de connaissances concerne surtout le tabac et l'alcool.
Et en termes de pédagogie, on est clairement dans une volonté de pédagogie active, ce que je trouve hyper important pour les mômes.
La notion de "non-jugement" est clairement présentée comme un préalable dans le livret d'animation, et ayant été formée en interne, les collègues ont aussi insisté sur le "non-jugement". Rien de révolutionnaire donc, mais rien de particulièrement "choquant" non plus. Et de mon point de vue cette organisation avec plusieurs séances sur plusieurs années laissait la place pour incarner le changement de posture en matière de prévention

Personnellement, je clarifie la démarche et mon intention auprès des élèves et des enseignants en 1e séance, et je fais des rappels réguliers, car je me rends bien compte qu'effectivement, élèves comme enseignants pensent que nous sommes là pour "expliquer les dangers des drogues", et en filigrane "faire en sorte que les jeunes ne se droguent pas" pour ainsi dire.
Sauf que moi, ce qui me porte c'est l'idée de pouvoir renforcer leur pouvoir d'agir: savoir de quoi on parle, de quoi on a envie, à quel besoin ça répond. Pouvoir faire un vrai choix, que ce soit un vrai oui ou un vrai non, pour soi, être en mesure de faire entendre et respecter ce choix, pouvoir l'assumer.
La dernière fois on est parti du mot "auto-détermination" en jouant au pendu.
Et au sein d'une société où les adultes exercent une domination absolue sur les enfants, c'est primordial pour moi d'aborder la question de la prévention sous l'angle de l'auto-détermination. C'est la seule manière dont je peux envisager ce boulot.

Bon.... ceci dit, il s'avère tout de même qu'en grattant un peu, même "sans jugement", les collègues de la prèv trouvent que  c'est quand même mieux dans l'absolu de ne pas consommer que de consommer, et que taper une trace de coke c'est plus grave que boire un verre d'alcool.

Mais finalement, cette posture je ne l'ai pas "plus" constatée en Prévention que dans les autres champs de l'addicto.
Même au sein du collectif de RdR en milieu festif, le discours peut différer selon le statut mais surtout le parcours de celui qui parle ( pro CSAPA, pro d'une autre structure, bénévole issu du milieu festif "traditionnel", bénévole issu de la culture "free/teuf", etc.)


Du coup, je me demande: Est-ce qu'il existe une différence "officielle" (textes fondateurs, prises de positions etc.) voire une opposition entre la démarche "prévention" et la démarche "RdR" en addicto?
Est-ce que traditionnellement ce sont des structures différentes qui déploient ces 2 démarches?
Et quels sont les espaces de dialogue entre les 2?

Merci beaucoup!

#RdR, #prévention, #addicto,

Dernière modification par marnowi (22 juillet 2024 à  23:29)

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Je l'ai vécue en tant qu'élève d'ailleurs: je suis de 83, et on a tous le souvenir d'une séance "prévention" menée par des gendarmes qui venaient avec leurs malettes pour expliquer à quel point la drogue c'était mal et qu'il ne fallait pas y toucher sous peine d'être voué à une vie de criminalité et/ou de misère...

Il a été montré que cette démarche augmentait la consommation ulterieure de drogues ! C'est pourquoi en effet la demarche psychosociale (confiance en soi etc..) qui, elle, a une efficacité positive (en general,  c'est aussi sur le bien etre des élèves  et sur  la vie scolaire) est encouragée par les financeurs.

Pour la difference entre prevention et RdR , je dirais que pour les pros c'est un peu la même demarche et il n'y a pas opposition..

https://www.lecollectifdesfestivals.org … ention.pdf

La difference entre prevention et RdR depend de la demande de la personne.

Mais le pb vient surtout de ceux qui n'y connaissent rien et qui font une difference absolue entre prevenir la consommation et reduire les risques. Et, malheureusement, ils sont nombreux , notamment chez les "politiques".

Si on l'appliquait à l'alcool. "Il faut absolument empecher, par une politique de prevention universelle,  les personnes de boire la moindre goutte d'alcool", il y aurait une levée de boucliers. Pourtant l'alcool est aussi et souvent plus dangereux que les drogues illégales. Son cout social annuel en France depasse les 100 milliards d'euros.
Donc, quand tu parles de prevention , la plupart des forumers pensent à cette interpretation biaisée,  ideologique et contraire aux données de la science.
C'est pourquoi il est important de preciser de quoi on parle, comme tu le fais.



Amicalement

Dernière modification par prescripteur (22 juillet 2024 à  16:42)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Bonsoir Prescripteur, et merci pour ta réponse et ton éclairage.
Je fais aussi le constat que quand on dit "prévention en addicto", les gens ont effectivement en tête cette prévention biaisée, moraliste, et anti-sciences telle qu'elle a été pratiquée pendant des années.

Mais pour le coup, je pensais vraiment que, peut-être du fait de cette pratique biaisée qui a perduré des années d'ailleurs, il y avait aussi une part de conflit entre acteurs RdR et acteurs prévention, autour de la vision globale comme de la posture. Je l'ai par exemple ressenti au travail pendant les discussions autour du "sniffy" qui ont opposé les différents services.

D'ailleurs je me pose aussi la question des représentations autour de la prévention et de ses acteurs chez les PUD: est-ce que les structures/acteurs de prévention sont plutôt perçus comme des alliés par exemple?

Mon hypothèse était que la RdR était peut-être le champs de l'addicto que les PUD pouvaient le plus facilement investir/se réapproprier, notamment par le biais de l'auto-support et de la pair-aidance.
J'ai l'impression que c'est beaucoup moins le cas de la prévention.
Comme je l'ai dit je débute, mais pour l'instant je n'ai croisé aucun collègue "pair".
Peut-être que l'impression de décalage dans le discours et la posture entre RdR et prévention vient de là?
 
Du coup je me demandais comment on pouvait "occuper le terrain" de la prévention en tant que PUD, se l'approprier, construire des ponts, échanger pour faire évoluer collectivement  les pratiques, etc.

Tout un programme!

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Mon hypothèse était que la RdR était peut-être le champs de l'addicto que les PUD pouvaient le plus facilement investir/se réapproprier, notamment par le biais de l'auto-support et de la pair-aidance.

ça me parait normal vu que, par definition, la prevention s'adresse à des non consommateurs (ou pas encore consommateurs)  et la RdR à des consommateurs.

Un sujet qui pourrait montrer un melange eclairant est le probleme de la liberalisation du cannabis. En general les associations qui le demandent soutiennent la prevention chez les mineurs et la RdR chez les fumeurs.
Evidemment elles ne soutiennent pas la repression des mineurs mais doivent trouver des moyens intelligents de prevention, ce qui correspond à ta derniere question..Nb= Bien que le sujet soit encore discuté beaucoup pensent que la consommation de cannabis avant 17 ans est potentiellement nefaste.
Au Canada il faut avoir 18 ans pour acheter du cannabis legal.

C'est important car il me parait difficile d'obtenir la liberalisation du cannabis sans aborder la prevention chez les mineurs.

Nb= En fait si l'on prend les differents stades classiques  de la prevention , la prevention primaire s'adresse aux non consommateurs, la prevention secondaire et tertiaire c'est la RdR.  La prevention secondaire vise surtout à eviter le developpement de troubles de l'usage chez les consommateurs, alors que la prevention tertiaire s'adresse à des personnes ayant un trouble de l'usage et vise à en minimiser les consequences.

https://www.celester.org/guide-methodol … selon-loms

Il y a donc un continuum plutot qu'une difference absolue.

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (23 juillet 2024 à  14:57)

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Grand merci pour les repères et pistes de réflexion!
 
Merci prescripteur !
 
Merci pour ce post- un poscaillz

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Nineta femme
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Salut,

ce sujet est très intéressant ! Il est temps d'éclaircir tout ça et je trouve vos réflexions vraiment pertinentes. Je m'invite à cette conversation car je voulais parler de mon ressenti par rapport à la Rdr en milieu festif (mon dada). Dans mon cas, je rencontre un public très varié, évidemment des consommateurs de longue date qui viennent principalement chercher du matériel sans avoir de questions derrière, des passionnés qui souhaitent échanger, des personnes qui ont besoin de réassurance (bad), de conseils, de soutien, parfois même d'orientation mais aussi des jeunes (parfois mineurs) qui n'ont jamais consommé et qui veulent vivre une nouvelle expérience.

Nous sommes bien un stand de Rdrd mais face à ces jeunes que faisons nous ? Ben de la prévention et de la réduction des risques! Sur le stand nous avons du matériel classique et nous avons aussi beaucoup de flyers sur les différents produits et pratiques qui selon moi ne transmettent pas uniquement de l'information sur la rdr. Une personne naïve qui lira ça aura accès à de la prévention et de la réduction des risques. On ne leur dira jamais de ne pas le faire au contraire je trouve ça important d'avoir un point de repére dans une soirée pour vivre sa première expérience.

Dans plusieurs familles le sujet des drogues est souvent tabou ou complexe. La prévention en milieu scolaire est un super outil mais sur le terrain festif nous ne pouvons que constater qu'il y a encore un cruel manque d'accès à l'information pour ce public spécifique (même si je trouve que ça a  évolué dans le bon sens ; certains jeunes sont mieux informés  que des anciens ça me fait halluciner!) Du coup j'ai l'impression, parfois, qu'on se doit, nous acteurs de la rdr, gérer aussi ce taf de prévention. En tout cas en festif cela me paraît encore plus évident car il ya quand même pas mal de conduites à risques et de vulnérabilités de leurs parts et nous on est présent pour tous les participants de la soirée.

En milieu festif personne là pour les "surveiller", ce n'est pas un intervenant qui débarque en cours devant ta prof, ou ton daron qui t'accompagne au CJC. En ce sens, je trouve ça génial que l'information puisse être accessible dans un environnement particulier, où la tentation est très forte et où il y a également un effet très libérateur dans l'expression de cette étape importante de leur vie.

Selon moi la prévention c'est de fournir de l'information à des non usagers. Et la rdr c'est accompagner les usagers dans leur pratiques (matos, tips, évolution ) mais aussi de transmettre de l'information. Pour finir vive l'auto support!

Voilà pour moi!

Dernière modification par Nineta (23 juillet 2024 à  14:28)

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marnowi femme
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Oui Nineta, un autre exemple de maillage entre les 2!
Je voulais te mettre un champi vert mais j'ai épuisé mon crédit pour la journée....je suis encore en phase de découverte de la plateforme et d'ajustements dans mon utilisation des fonctionnalités! big_smile

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Salut,

Perso J'e n'oppose pas la prévention à la RDR, car nous ne faisons pas de prévention sur PA.

Et j'ai aussi fait des inter en milieu festif,  mais sauf qu'ici c'est de l’auto-support,  et de la RDR et nous sommes un asso militante et pas du tout un structure de RdR institutionnelle.

Donc c'est pour cela que c'est une position clairement assumée de  notre part.


Bonne Journée

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Nineta femme
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Salut meumeuh !

Évidemment, perso je parlais de la Rdrd en milieu festif où là ça me paraît évident de faire les deux! Mais tkt je sais comment fonctionne PA. Je ne ferai pas de prévention sur ce forum wink.

Bonne journée

Dernière modification par Nineta (24 juillet 2024 à  09:42)

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Unposcaille femme
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prescripteur a écrit

Je l'ai vécue en tant qu'élève d'ailleurs: je suis de 83, et on a tous le souvenir d'une séance "prévention" menée par des gendarmes qui venaient avec leurs malettes pour expliquer à quel point la drogue c'était mal et qu'il ne fallait pas y toucher sous peine d'être voué à une vie de criminalité et/ou de misère...

Il a été montré que cette démarche augmentait la consommation ulterieure de drogues ! C'est pourquoi en effet la demarche psychosociale (confiance en soi etc..) qui, elle, a une efficacité positive (en general,  c'est aussi sur le bien etre des élèves  et sur  la vie scolaire) est encouragée par les financeurs.

Hello, je me permets de répondre en citant prescripteur parce que d'après mes expériences personnelles je serais plutôt d'accord avec lui (et pas parce que c'est un modérateur si jamais).

D'abord je comprends que cela puisse surprendre, [édit suite au message de prescripteur, qui retranscrit mieux que moi ma propre pensée] mais la prévention qui se limite à instiller la peur, la non consommation stricte, et ne se base ni sur des faits scientifiques prouvés ni dans un continuum rdr, bien que toujours observée, est à mon sens dépassée ou inutile est très différente de la prévention dans le continuum rdr qui est à mon sens la meilleure approche mais n'est pas forcément celle à laquelle on pense si l'on ne connaît pas la manière dont elle se pratique ni les études qui ont été menées sur le sujet, dont j'ai parfois dû mal à faire croire les résultats à des personnes étrangères au milieu ou sont parfois contraire à des pratiques qui ont été connues et depuis renouvelées au vu des évolutions scientifiques dans le domaine.

Exemple qui va paraître bête, mais au lycée on avait tout un chapitre de cours svt sur les effets et surtout les dangers du cannabis sur le cerveau surtout avant 25 ans avec une description dramatique des effets. La moitié de la classe fumait, y'a pas eu de réduction et ça n'a rien changé à leur consommation. 

Dans mon expérience personnelle, ma mère avait fait une partie prévention des risques sur les drogues (notamment les mélanges d'alcool, alcool cannabis et cocaïne) qu'elle connaissait, ça m'a bien servi d'ailleurs. Mais elle m'a dit : ne touche jamais à ce qui est chimique ou à l'hero, "c'est de la merde". Dommage entre guillemets, c'était les prods qui m'intéressaient le plus. Quant la consommation de drogues artificielles a été tolérée, ça ne va toujours pas sans son lot de commentaires sur le fait que ce soit de la merde, ce qui fait que j'ai au début caché mes consos, ce qui était super dangereux car j' ai eu des ratés et heureusement j'en ai eu que deux qui étaient cachés, les autres elle m'a trip sit mais sinon j'aurais pu me faire mal physiquement avec un épisode maniaque, un Black out avec hallus d'après ce qu'elle m'a dit et une obsession pour aller fouiller dans le garage accessible par des escaliers en colimaçons chercher un truc sous une pile lourde où une chute sur moi aurait pu avoir de lourds dommages physiques.

Pour l'hero ça m'a pas empêché de tomber dedans et j'ai pris des risques en voulant me cacher, ça m'a conduit à commender des produits plus forts qui ressemblaient à ce qui était autorisé mais j'ai failli mourir quand j'ai fait une overdose, j'ai failli y passer à cause de ça car ils ont essayé le narcan en dernier (j'ai fait un coma conscient dont je me rappelle extrêmement bien, j'étais désespérée). Les docteurs m'ont confirmé qu'ils ne savaient pas si j'allais me réveiller, que j'avais failli mourir et que j'étais restée plusieurs heures en état critique (intubée). Si j'avais pu lui en parler j'aurais pu chercher de l'aide en csapa pour tester positif et avoir de la methadone, au moins pas cacher mes prises et prendre de l'hero qui était beaucoup moins forte et plus safe vu ma tolérance, ainsi que du narcan et ne pas manquer de mourir bêtement car personne n'a trouvé d' info sur mes prises sur "la scène de Crime".

C'est pourquoi je suis pour l'approche rdr et non la prévention sans approche rdr mais hygiéniste et non comprehensive, déjà parce que une fois que tu consommes on tombe un peu dans une impasse.
La seule solution serait le sevrage complet selon la vision hygiéniste parfois partagée par des personnes bien intentionnées mais ne connaissant pas les données scientifiques alors que le continuum rdr permet d'établir une meilleure relation avec le proche usager (c'est ce qu'on a fait quand je suis revenue chez elle, elle ne se braque plus), l'obliger a arrêter complètement ou donner des commentaires pour arrêter non sollicités peuvent faire plus de mal que de bien.

Par contre, se montrer à l'écoute sur pourquoi ces consos, ne pas juger d'un point de vue moral et hygiéniste et s'assurer qu'elles se déroulent en sécurité et que la santé physique est maintenue ce sera plus efficace pour protéger la personne à court terme, et se montrer à l'écoute sera crucial si elle décide d'arrêter de son plein gré (même si par exemple elle pense que c'est un problème, faire les commentaires ça braque et ça donne juste envie de se cacher à mon avis, d'expérience ça marche pas si ça vient pas de la personne, et j'ai une famille d'addicts il a fallu 6 ans à ma mère pour voir un csapa et que ça vienne d'elle, mon père n'a jamais considéré en avoir besoin et c'est devenu un sujet de dispute auquel je ne participe pas dans la famille même si j'ai un oncle qui est mort alors qu'on lui avait donné une première approche pour arrêter l'alcool).

Je comprends que ce soit difficile de voir un proche avoir une addiction, mais consulter soi même pour être accompagné selon ses besoins et accompagner la personne sans juger, même si c'est difficile, permet d'après mon expérience personnelle de maintenir une relation et de la laisser s'ouvrir-qu'elle décide un sevrage ou non-pour la laisser libre de ses choix et la permettre d'échanger sur le sujet plutôt que de la faire culpabiliser, se sentir mal, et de l'isoler.

Désolé du pavé, j'espère que ça éclairera de manière plus empirique ce que certains décrivent ici vu que je l'ai vécu des deux côtés :)

Dernière modification par Unposcaille (24 juillet 2024 à  12:46)

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D'abord je comprends que cela puisse surprendre, mais la prévention qui est à mon sens dépassée ou inutile est très différente de la rdr qui est à mon sens la meilleure approche.

Si l'on prend ma proposition d'un continuum entre prevention primaire, secondaire et tertiaire, la prevention n'est pas dépassée et inutile, à condition qu'elle soit conforme aux donnéees de la science..
L'apprentissage des aptitudes psychosociales est utile dans toutes les dimensions de la vie et permet notamment que la consommation, si elle s'installe, soit bien réfléchie, ce qui ouvre d'emblée la porte à la RdR.
Ce qui est dépassé ou inutile c'est la prévention "primitive" fondée sur la peur et la repression.
Amicalement


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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prescripteur a écrit

Si l'on prend ma proposition d'un continuum entre prevention primaire, secondaire et tertiaire, la prevention n'est pas dépassée et inutile, à condition qu'elle soit conforme aux donnéees de la science..

Merci de votre intervention, c'est vrai que j'ai lu votre message mais en écrivant je me suis arrêtée à la prévention trouille pas basée sur des données scientifiques ou sans continuum, je suis rentré dans un sujet qui me touchait à cœur donc j'ai oublié de faire le distinction, je me permets d'éditer mon message en rouge car ce que vous dites est plus le reflet de ma pensée et de ma conception de la réduction des risques, dans mon idée c'était compris dans la rdr mais du coup je m'aperçois que la façon choisie pour le dire n'est pas seulement difficilement compréhensible mais en plus induit gravement en erreur.

Edit : j'ai modifié le message pour mieux refléter ma pensée au vu des informations scientifiques que vous avez donné dans vos deux messages, vos réponses sont sans jugement mais me poussent toujours à affiner ma pensée, merci beaucoup !

Dernière modification par Unposcaille (24 juillet 2024 à  11:12)

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Merci (Prescripteur)

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Hello Unposcaille, merci de venir enrichir la discussion!

Ta première intervention illustre l'impression que j'ai et qui m'a fait cogiter: qu'on soit consommateur ou non-consommateur, quand on entend "prévention", c'est souvent l'image de la vieille prévention à la papa -la prévention "primitive" comme l'appelle Prescripteur- qui s'impose naturellement à nous.
Parce que c'est celle qu'on a connu, et qui a fait tellement de mal.

Depuis les choses ont commencé à évoluer. Si tu jettes un œil au programme "Primavera" par exemple (je choisis un exemple que je connais, mais il y en a d'autres), rien de "révolutionnaire" mais on est loin de la fameuse séance de prévention qu'on a "subie" à l'école, en SVT pour les plus jeunes et avec la visite des gendarmes pour les plus âgés.

Après, il y a encore beaucoup de travail avant que la vision sur les drogues et leurs usages, telle que portée par PA, soit aussi celle portée par les différentes structures dans le champs "addicto".

D'où l'importance d'avoir des espaces d'échanges, d'idées comme de pratiques, comme les exemples donnés par Prescripteur et Nineta.

Édit modo : aère ton texte, stp.

Dernière modification par kaneda (25 juillet 2024 à  08:46)

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Merci pour ce sujet fort intéressant marnowi!

marnowi a écrit

Édit modo : aère ton texte, stp

Désolée mais je ne comprends pas pourquoi tu as écrit ça kaneda ? Je sais que c'est bienveillant car une fois Cependant m'avait reprise aussi et pour le coup ct totalement justifié, je faisais de blocs en permanence, chiant à lire. Donc je la remercie encore pour cette remarque qu'elle m'avait envoyé en MP wink. Mais dans le cas de marnowi, je ne comprends pas cette réflexion, elle écrit super bien et fait des paragraphes..menfin rien d'important!

Merci encore pour ce sujet, bise à la team !

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marnowi femme
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Salut Meumeuh,
Cette réflexion sur le fait d'opposer "prévention" et "RdR" en termes d'approches et de vision se voulait très générale, au-delà des gens sur PA ou de PA en tant que plateforme.
Par contre, quand tu as dit que sur PA on ne faisait pas de prévention et que donc on ne décourageait personne à consommer (ni encourageait), j'en ai conclu que tu estimais que la prévention consistait à faire en sorte que les gens ne consomment pas. Au temps pour moi si j'ai mal interprété!

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Nineta a écrit

Salut, je lui dit d'aérer sont textes parceque ça ne donne pas envie de le lire.

Bien entendu, j'ai profité de mon intervention pour le faire (aéré son texte), donc tu ne vois plus son pavé.

kaneda

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Nineta femme
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kaneda a écrit

Bien entendu, j'ai profité de mon intervention pour le faire (aéré son texte), donc tu ne vois plus son pavé.

Ah OK effectivement je n'avais vu autant pour moi kaneda !

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Bonjour, pour relancer le debat sur "la prevention de la consommation de cannabis chez les jeunes"  cette approche de nos amis suisses. Motivée par la necessite de prevenir la consommation chez les mineurs pour liberaliser chez l'adulte.

https://www.infodrog.ch/files/content/c … rog_FR.pdf

L’essentiel en bref

La politique d’interdiction menée jusqu’à présent n’a pas permis de réduire la consommation de cannabis et les marchés noirs difficilement contrôlables comportent des risques pour les consommateurs et consommatrices. Force est également de constater que de nombreuses personnes ont une consommation à faible risque et que seule une partie des consommateurs et consommatrices développe une consommation problématique.
Il convient de soutenir cette dernière catégorie de manière adéquate, ce qui est impossible avec les dispositions en vigueur, notamment celles de la loi sur les stupéfiants (LStup)1.
Ce constat a suscité l’envie d’explorer une nouvelle approche sociale de la consommation non médicale de cannabis.
En Suisse, le cannabis connaît actuellement deux évolutions parallèles.
D’une part, une modification de la loi entrée en vigueur en mai 2021 autorise la réalisation d’études sur les effets individuels et sociaux d’une remise contrôlée de cannabis à des adultes en Suisse (essais pilotes cannabis).
D’autre part, l’initiative
parlementaire 20.473 « Réguler le marché du cannabis pour mieux protéger la jeunesse et les
consommateurs » déposée par le conseiller national Heinz Siegenthaler appelle à modifier la législation sur la culture, la production, le commerce et la consommation de cannabis contenant du THC.
Du point de vue de la santé publique, il faut que la nouvelle réglementation du cannabis soit en accord avec la politique suisse des quatre piliers ainsi qu’avec les stratégies MNT et addictions. Dans le cadre du présent projet, nous avons interrogé les cantons sur les approches et mesures de prévention qu’ils ont mises en œuvre ou prévoient de mettre en place pour protéger les jeunes en matière de consommation de cannabis.
Le projet portait sur le cannabis, le groupe cible des mineurs, les domaines de vie spécifiques aux jeunes (hors cadre scolaire) ainsi que sur la prévention comportementale et structurelle.
Sous l’angle de la prévention et de la santé publique, la priorité va à un soutien adapté aux besoins des jeunes.
Pour cela, il faut combiner des politiques de prévention comportementale et de prévention
structurelle, et donc des mesures agissant aux niveaux micro (individu), macro (setting) et méso (société), qui servent à définir l’orientation à suivre tant en matière de prévention qu’en ce qui concerne une éventuelle régulation du cannabis.

Les recommandations ci-après se fondent sur les discussions menées avec différents experts et expertes, ainsi que sur une enquête en ligne réalisée auprès de professionnels et professionnelles en contact avec des jeunes.

• Placer les jeunes au centre des approches
En matière de prévention comportementale, il faut miser sur des approches axées sur le cadre de vie des jeunes ainsi que sur les pairs (par des jeunes pour les jeunes) et qui s’orientent sur les besoins et
permettent de tisser des liens. Elles doivent être spécifiques au groupe cible, adaptées à l’âge, non stigmatisantes, non moralisatrices et non paternalistes et se fonder sur une approche axée sur le setting.
Il s’agit d’impliquer les personnes concernées, à savoir les jeunes, dans l’élaboration des mesures (approche ascendante). Il faut renforcer les approches numériques, par exemple sur les réseaux sociaux.
Enfin, il est nécessaire d’adopter des approches efficaces pour la phase qui suit la scolarité obligatoire.
Dans le même temps, force est d’admettre que les parents et autres personnes de référence n’ont pas été suffisamment atteints jusqu’à présent. Le chapitre 2 du document de référence publié par le groupe de travail « Protection de la jeunesse sur un marché du cannabis régulé » (2015, p. 10/11) est consacré aux approches nécessaires qui sont encore valables aujourd’hui. Cette liste peut être complétée par d’autres démarches prometteuses.


• Discuter des questions de posture
Dans la société, le cannabis est un sujet controversé, parfois abordé de manière subjective et focalisée sur les risques ou, au contraire, d’une manière qui tend à minimiser ces derniers. Par conséquent, la société et la politique, mais aussi les professionnels, ont besoin d’un discours factuel sur les risques liés à la consommation de cannabis ainsi que sur les opportunités et les enjeux liés à une régulation du marché.
Pour protéger les jeunes, il ne suffit pas de définir un âge de remise pour les produits à base de cannabis.
Il faut également prendre des mesures d’accompagnement structurelles efficaces et redoubler d’efforts en matière de prévention comportementale. Par ailleurs, certaines institutions doivent clarifier des questions de posture en lien avec la gestion des situations de consommation et la prévention en elle-même.


• Renforcer la transition de la prévention vers les autres piliers et l’IP
L’étroite collaboration et les échanges avec des domaines spécialisés connexes, tels que la réduction des risques ou le conseil/la thérapie, sont essentiels en ce qui concerne l’intervention précoce (IP) ainsi que le soutien aux jeunes. Il faut pour cela des plateformes d’échange ainsi que des échanges concrets au quotidien entre les spécialistes et les groupes professionnels sur le soutien apporté aux jeunes en fonction de leurs besoins. Cela permet également d’échanger sur les bonnes pratiques. En parallèle, il est nécessaire de proposer aux jeunes des offres adaptées à leurs besoins, sachant qu’elles sont aujourd’hui insuffisantes.
Il faut à la fois des offres à bas seuil et axées sur les besoins des jeunes et des approches qui ciblent directement les cadres de vie des jeunes.


• Créer un cadre favorable à la prévention
Dans la perspective d’une future régulation du cannabis, la mise sur pied de projets suprarégionaux (voire nationaux) et le regroupement des cantons en associations (comme c’est le cas pour les jeux d’argent) permettraient de consacrer à la prévention des moyens à la fois efficients et ciblés. Les approches nationales contribuent à réduire les différences cantonales parfois considérables en termes d’offres et de financement et garantissent ainsi un accès équitable de tous les jeunes à des offres adéquates.
De même, il est nécessaire de définir clairement les responsabilités de la Confédération, des cantons, des communes et des villes. Pour cela, il faut que la Confédération édicte des directives et prenne en charge lacoordination. Il est impératif d’allouer des moyens suffisants (c’est-à-dire plus élevés) à la prévention et au renforcement de la formation initiale et continue, sans compter la nécessité de doter la prévention d’une base légale (« loi sur la prévention »).


• Instaurer une régulation stricte est primordial
La mise en œuvre de la régulation façonnera concrètement les mesures de prévention. Le meilleur moyen de mettre en œuvre une prévention efficace pour protéger et soutenir les jeunes est de créer un cadre réglementaire strict, qui peut être adapté ultérieurement sur la base de données probantes (« étape par étape » et avec circonspection ; cf. aussi la publication de la CFANT, 2022 : « Régulation du cannabis enSuisse : contrôlé, accessible mais pas promu »). Du point de vue de la prévention, cela signifie concrètement : interdiction stricte de la publicité, remise de cannabis strictement contrôlée, formation du personnel, taxation affectée à des fins déterminées, etc. Parallèlement, il faut instituer un organe de coordination qui réunit la Confédération, les cantons, les communes et les villes, afin d’accompagner les efforts de régulation. Pour contrôler les mesures de régulation sur la base de données probantes, il faut un organe dont les responsabilités ont été clairement définies et qui est habilité à prononcer des sanctions.


• Favoriser les données probantes, le contrôle et le monitoring
Les projets de prévention doivent s’appuyer sur des données probantes existantes, mais il faut aussi des approches nouvelles et innovantes (par ex. dans le travail social de proximité en ligne). Il s’agit également de passer en revue les approches existantes, même si cela représente un défi en raison des obstacles méthodologiques et du manque de financement. Enfin, il faut un monitoring qui démarre très tôt afin de permettre des comparaisons avant et après la mise en place de la régulation. Sur cette base, il sera possible d’examiner la régulation sous l’angle de la prévention et de l’adapter si nécessaire.


En conclusion, on peut dire que la prévention est appliquée par différents groupes professionnels, tels que les spécialistes de la prévention et du conseil, les travailleurs sociaux et travailleuses sociales de proximité et hors murs, les ministères publics des mineurs et d’autres spécialistes du domaine de la santé. Le conceptions de la prévention et les approches de prévention utilisées diffèrent parfois.
Il convient de voir cela moins comme un obstacle que comme une opportunité, sachant qu’il est largement admis que l’objectif est d’identifier le plus tôt possible les personnes ayant besoin d’aide et d’intervenir de manière adaptée à leurs besoins.

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (09 août 2024 à  17:01)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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