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Le chemsex dans huit villes européennes
30.08.2024
Une enquête sur le chemsex a été réalisée par la revue SWAPS avec le soutien de la Mairie de Paris et de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA). Cette enquête, qui analyse ce phénomène dans huit grandes villes européennes, révèle que les réponses apportées aux risques liées à la pratique du chemsex peuvent varier d’un pays à l’autre, selon les expériences communautaires, associatives et le contexte socio-politique.
Le chemsex, contraction de « chemical » et « sex », se réfère à la pratique d’avoir intentionnellement des rapports sexuels sous l’effet de certaines substances spécifiques dans le but de surmonter des freins personnels, de modifier les sensations et/ou d’augmenter les performances. Bien que cette pratique ne soit pas nouvelle et ne concerne encore aujourd’hui qu’une minorité de personnes, elle se développe rapidement en Europe, avec une présence plus marquée qu’il y a cinq ans.
Cette pratique s’est développée majoritairement dans la communauté gay parallèlement à l’essor des applications de rencontres et repose largement sur l’approvisionnement en produits facilité par Internet et les services de livraison à domicile, ce qui limite les rencontres et interactions dans un cadre communautaire. De plus, la réduction des risques de transmission du VIH, grâce aux traitements préventif (PrEP VIH) et thérapeutique, a atténué la menace que représentait ce virus, incitant une partie de la communauté HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) à une sexualité libérée de la peur de l’infection.
Si pour certains, le chemsex peut représenter une expérience exaltante et maîtrisée, les risques associés sont nombreux. La consommation répétée de certaines substances peut avoir des effets psychologiques, physiques et psychiques négatifs, conduisant à l’isolement social et à des difficultés financières. Le danger des surdoses, comme les « G-Hole », est réel, exacerbant les risques d’accidents mortels. De plus, les risques d’infection au VIH, au VHC et les complications liées à l’injection (« slam ») sont exacerbés, tout comme les répercussions psychologiques qui peuvent en découler.
Le chemsex affecte particulièrement une population déjà vulnérabilisée, souvent marquée par l’impact de l’hétéronormativité et des violences psychologiques et physiques. Cependant, les communautés gay ont su s’organiser pour faire face à ces défis collectifs. L’expérience acquise à travers la lutte contre l’épidémie du VIH et la réduction des risques leur permet de mettre en œuvre diverses stratégies d’autorégulation et de soutien collectif pour encadrer la pratique du chemsex.
Dans son dernier numéro, la revue SWAPS s’intéresse aux réponses communautaires face aux risques liés à la pratique du chemsex à travers l’Europe, en étudiant les initiatives mises en place dans huit villes européennes. Bien que cette enquête ne prétende pas être exhaustive, elle met en lumière la diversité des approches adoptées et souligne l’importance de stratégies de réduction des risques qu’il reste à inventer et à structurer.
Ce numéro de SWAPS souligne enfin l’importance de proposer des alternatives pour lutter contre l’isolement et la solitude, qui ne sont pas résolus par les rencontres facilitées et le chemsex. Les différents articles visent à enrichir les réponses communautaires en partageant les meilleures pratiques.
La revue
https://vih.org/wp-content/uploads/2024 … HEMSEX.pdf
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (30 août 2024 à 17:24)
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