[ Expériences ]

TR : polyconso

Salut les copains ! Je reviens aujourd'hui pour vous faire un petit Trip Report de ma soirée d'Halloween.

00h00
    Après une bonne heure de pouce, je mets enfin les pieds sur le site de la teuf. Je vais un peu devant les caissons histoire de me mettre dans l’ambiance, puis pars à  la recherche de mes amis. Je finis par les trouver au coin d’un feu, à  une centaine de mètres du mur de son.

00h45
    La plupart de mes potes ont déjà  pris des produits. Ils me proposent tout de même de m’accompagner « faire mes courses ». J’ai déjà  une petite expérience avec le speed, la md, la kétamine et le LSD mais ce soir, j’ai envie de tenter quelque chose de nouveau : le Candyflip. Comme j’appréhende un peu le trip, je décide de prendre seulement la moitié du carton, et puis de voir comment ça se passe avant de prendre autre chose.

01h30
    Je n’aime pas être « dans l’attente » de la montée des produits, alors je profite de ma soirée comme si de rien n’était. Devant les caissons, je retrouve H et M, deux des amis avec lesquels j’avais prévu de passer la teuf. Contents de ma voir, ils m’emmènent jusqu’à  leur tente pour que je puisse poser mes affaires. On s’installe, et M sort un demi-gramme de ké. Il prépare trois traces, qu’il nous offre à  tour de rôle. H, qui est toujours très protecteur avec moi, râle un peu en me voyant taper la ké.

01h45
    La ké est bonne. J’ai quelques difficultés à  parler, et je me sens plutôt euphorique. Le LSD, en revanche, ne fait toujours pas effet. Un ami de M et H vient de nous rejoindre : il a acheté plusieurs taz pour la soirée, et m’en donne un pour que je le partage avec M. Selon lui, il est à  base de mescaline synthétique et d’amphétamines. Je suis un peu sceptique quant à  la présence de mesca, mais décide de le prendre quand même.

01h55
    Je décide d’accompagner H et M au son. En me levant, je m’aperçois que mon corps est tout léger, comme si je flottais sur le sol. Décidément, la ké n’est pas mal du tout. Je baisse les yeux et commence à  observer mes mains : mes doigts s’allongent et changent de couleur. J’ai l’impression que des petites collines se forment sur mes paumes. Je relève la tête et regarde autour de moi : des petites taches de couleur apparaissent dans le ciel.

02h30
    J’ai rejoint mon ami L. Il a pris un seul taz, mais il a l’air complètement perché. Je lui propose de trouver un coin où nous assoir, un peu à  l’abri des autres. Nous partons donc à  la recherche d’un endroit pas trop boueux. Quelques minutes plus tard, les hallucinations montent en puissance et il m’est presque impossible de marcher : quand je regarde le sol, je ne sais pas si je marche sur des pierres ou sur des gens. Je décide d’éclairer avec mon téléphone, afin d’éviter de piétiner des personnes. Soudain, je constate avec horreur que le sol est couvert de grenouilles et de sauterelles. Celles-ci me montent même sur les jambes. Je décris la scène à  L, fascinée par le réalisme des hallucinations. La montée du trip se poursuit : désormais, des couleurs, des formes et des images défilent sous mes yeux, à  tel point que je suis incapable de me concentrer sur quoi que ce soit. J’essaie d’expliquer ce que je vois à  L, mais mes pensées défilent à  une vitesse folle, et ma bouche ne parvient pas à  suivre ; je balbutie, et prononcer une phrase se révèle être beaucoup plus complexe que prévu.

03h30
    Je suis de nouveau avec H et M devant les caissons. M me tend un joint : fumer me procure une sensation très particulière. J’ai l’impression de ne pas sentit la fumée rentrer dans ma gorge. Un très bon ami, F, vient de nous rejoindre. Complètement trippés tous les trois, nous décidons de partir chercher des bières à  la voiture. Sur le chemin, nous rencontrons un ami qui nous propose de nous installer dans le canapé de son coffre. H commence à  rouler un joint ; n’étant pas en état de faire quoi que ce soit, je donne ma beuh à  F pour qu’il l’effrite. Il s’émerveille devant la qualité de la beuh : elle est pleine de pollen et s’effrite super facilement. Il me tend sa main pour me montrer, mais je ne vois que des toutes petites grenouilles jaunes. Je me mets à  rire. Pendant ce temps, H continue de rouler. Son joint est un véritable cadavre. Pire encore. Le carton tombe, la feuille ne tient pas, et toute la beuh s’est renversée sur ses genoux. Il se vexe un peu, et tente une deuxième tentative. Le propriétaire de la voiture nous apporte du sel, du citron et des shots de tequila. Malgré toute la concentration dont je fais preuve, je suis incapable de me rappeler dans quel ordre se font les tequilas paf…

04h30
    Bières, poppers, joints… Tout s’enchaîne. J’essaie tout de même de faire attention à  ce que je prends ; j’ai un tableau dans mon téléphone, qui m’indique les produits à  ne surtout pas mélanger. Les hallucinations persistent et s’amplifient : désormais,  elles sont sonores, visuelles, tactiles… J’en ai tellement que je suis incapable d’identifier leur provenance. Quand je regarde le ciel, je vois une pluie d’étoiles filantes se déverser sur moi. C’est magnifique. Je décide de retourner à  la tente pour m’assoir un peu. Je marche pendant ce qui me paraît être une demi-heure, mais ne la trouve pas. Je me dirige donc vers les caissons : sur le chemin, des codes-barres rouges apparaissent sur le front des gens, et je me mets à  rigoler. J’ai toujours du mal à  prendre conscience de mon corps.

05h00
    Je suis devant les caissons. Le mur bouge sous mes yeux, parsemé de flashs de couleurs vives, et je n’arrive pas à  identifier sa taille. Une seconde je le vois minuscule, et la seconde d’après, il est gigantesque. Je ressens le son jusqu’au fond de mes entrailles. J’en ai des frissons. Le son me tient dans ses bras et me berce avec amour. Je ressens toutes les émotions qu’il me transmet, c’est magique. Jamais je n’ai vécu une telle cohésion avec qui que ce soit.

07h00
    Après deux bonnes heures à  taper du pied, je m’installe au coin d’un feu. Mes hallucinations ont presque totalement disparu, mais j’ai fumé quelques lattes sur un joint et, à  présent, les braises ressemblent à  des salamandres. C’est fascinant. Deux filles me rejoignent, visiblement trippées aussi. Elles m’offrent un champignon de Lozère et puis s’en vont.

09h00
    Je suis désormais totalement sobre. Je retourne à  la voiture, où M et H se reposent en fumant un joint. Je me cale à  l’arrière et sors un livre de mon sac. Le Petit Prince. J’essaie de le lire, mais les mots changent de taille et bougent sous mes yeux. Je persiste un peu, puis abandonne et fume une clope. Je m’endors en contemplant la fumer s’élever et danser dans les airs.

Voilà  pour ce TR. J’espère avoir été fidèle à  mon expérience dans ce récit, même si j’ai évidemment été obligée de délaisser certaines scènes (conversations sans queue ni tête, révélations intérieures exceptionnelles dont je ne me rappelle plus, etc.). D'ailleurs, j'aimerais en profiter pour avoir vos avis : selon vous, c'est possible qu'il y ait de la mesca dans les taz ? J'ai toujours entendu dire que c'était une vieille légende urbaine de teufeurs, mais d'un autre côté, la première fois que j'ai pris du LSD, je n'ai eu aucune hallucination, le trip était entièrement mental, du coup je me dis que c'est possible que les hallus de cette fois soient dues à  autre chose (mais je ne pense pas que ce soit de la mesca, je pense plus à  du 2C-B ou quelque chose dans le genre). Merci d'avance pour vos réponses ! :)