TR : LSD sous les étoiles, Chichette in the Sky with Diamonds :)

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Chichette Mekushun femme
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Hello, voici un premier petit post pour essayer de partager ici l'une de mes expériences. Le principe est simple, j'écris beaucoup et je commence à tester différents produits à but récréatif ou expérimental. Ce textes et mes autres TR sont écrits à chauds, toujours, soit directement sur place pendant le voyage intérieur soit quelques heures après avant la fin de la redescente.

Pas facile pour moi de voir mes premiers visus et hallucinations après avoir pris du LSD mais ce soir là... le spectacle fût... Plongée dans l'esprit d'une perchée en pleine action entre contrôle du trip, abandon de soi, raclage de neurones, hallucinations amusantes, intensité présente... trop présente ...

Set and Setting

Garrigue du Sud Est de la France. Au bout d’un chemin pierreux de plusieurs kilomètres, un hangar abandonné aux vitres cassées. De la paille entassée, quelques draps peints étendus, des centaines d’humains, des dizaines de chiens et 40Kg de son.

Dans la nuit, j’ai découvert que les premiers astrologues, Ptolémée, Sénèque et compagnie avaient forcément pris des psychotropes pour comprendre les constellations et les diviser en douze signes astrologiques aux noms si évocateurs. J’ai vu un scorpion chasser le verseau, j’ai vu les cornes de bélier chatouiller un crabe aux pinces colorées, j’ai vu des poissons dorés sauter dans les flaques si noires qu’elles en deviennent vertes aux contours rouges. Le tout se détachant sur la myriade d’étoiles scintillantes.

Partout, des petits losanges bleus et roses dansaient en fractales kaléidoscopiques s’étendant en cercles infinis qui s’absorbent les uns les autres.

Ces mandalas tourbillonnants s’enfoncent sur l’étendue noire du ciel, vacillent sur les angles et viennent même à ma rencontre en s’imprimant sur les corps en mouvement. Tout n’est alors que losanges concentriques aspirant le monde, recréant les contours des objets autour, révélant ces dimensions imperceptibles à l’œil non acidifié.

Sur les visages, j’ai perçu des coloriages enfantins. Tel ami devenant une sorte de lapin avec un triangle rose sur le nez et de grandes moustaches crayonnées de chaque côté. Si lui n’a pas de grandes oreilles, l’autre ami a bien sa barbe de père Noël barbouillée de blanc à la craie et ses petites lunettes bien haut percée sur le bout de son nez !

Sous mes pieds, j’ai senti une planche apparaitre. Au milieu de la paille entassée, le son du talon qui tape se fait différent, plus sec et plus claquant. Le bois devient une trappe cadenassée par de lourdes chaines. Il faut alors que le père Noël balaye plusieurs fois le sol de son pied battant la mesure pour que je comprenne que là encore, la trappe n’existe que dans mon esprit.

Entre mes doigts, je tiens un pochon presque vide. Dans le fond, ce qu’il reste ressemble à de la poudre de cendre qui me coule entre les doigts et que je ne peux identifier. Heureusement que mon ami lapin rose prend les choses en main et m’affirme avec certitude du contenu du contenant : de l’herbe.

Et là, on se dit que cette soirée devient vraiment n’importe quoi !

Allongée dans l’herbe en fumant, hypnotisée encore par le ciel. Le temps ne m’appartient plus, je me dépossède de ma seule réelle possession. Je lâche prise totalement et laisse couler l’acide dans ma perception dérivante. Je quitte le rivage de la raison et me laisse flotter sur les vagues de son.

Bercée par les élans d’hallucinations, je suis emportée par les révélations de mon « moi » créatif qui n’est désormais plus censuré par un mental formaté. A la société quotidienne désenchantée, j’oppose désormais une admiration pour ce que mon esprit peut créer avec l’aide de quelques bonbons.

L’omnibulante masse noire percée de diamants. Elle recouvre mes horizons célestes lors des nombreuses pauses pour sortir du hangar, pour arrêter de taper du pied et venir respirer la beauté naturelle. Là, les plaques de puzzle noires de vert parsemées de lumière s’emboitent et se détachent en danse saccadée. Elles construisent des motifs se répétant à l’infini qui se transforme à chaque instant. La netteté est déconcertante, la réalité vacille à chaque clignement de paupière, en fermant les yeux la lumière dorée enveloppante de chaleur se diffuse.

L’instant change la perception.

L’instant où le loup chasse le chien amène une vague de froid. Le dedans de mes os tremble et pour éviter à ma carcasse de chair de frissonner je rentre dans le hangar musical. Sonore plutôt car la mélodie est sacrifiée sur l’autel du boom boom strident et acidifié.

Dans le blanc éclatant du visage d’alien, je vois la trace de mes neurones se dessiner, gris et gonflés comme des vers grassouillets. Ils vibrent tels des corps électrocutés, cernés par un contour rouge veineux tressaillant sur les aigus stridents qui transpercent l’air et mon esprit. Ils ravagent toute capacité à penser, à formuler mentalement.

Hypnotisée par le son qui coule dans mon corps et inonde mon système nerveux en raclant mes neurones plutôt violemment, je ne noie dans ce moment présent. Abandonnant toute résistance à l’envahisseur tressaillant, ma personne vit en rythme.

Aux premières lumières dans l’antre du son, les rayons filtrent à travers les vitres cassées et révèlent le halo de poussière remuant. On se réchauffe à la chaleur humaine, non pas celle de la friction des corps mais des énergies transpirées. La poussière attaque le nez, colmate les poumons et pique les pupilles écarquillées. Qu’importe, on remonte le col et l’on continue de bouger. Saccadés et démontés, les mouvements se font plus lents tant la musique ronge.

L’intensité dépasse parfois ma capacité à encaisser, il faut alors sortir.

Le visage crispé, la mâchoire serrée, je prends l’air sans poussière et desserre.

J’ai croisée mon reflet dans un rétroviseur dévissé. Posé là sans hasard pour me renvoyer mon visage un peu déformé. Il faut sourire pour effacer ce rictus crispé. Je le sais pourtant, distribuer des sourires pour garder le sien, mais souvent j’oublie et je recommence à mâcher mes dents. Sourire, oublier de sourire, sourire, oublier… une rengaine régulière qui rythme ma soirée. Et si dans la cohue de mon esprit acidifié j’oubliais de respirer ? Jusqu’où la perte des instincts peut-elle aller ? Jusqu’où l’esprit libéré peut-il prendre le contrôle sur le corps ? Respirer, oublier, me rendre compte que je continue à respirer sans y penser. Me voilà rassurée, les fonctions vitales sont des instincts bien plus puissants que mes petits bonbons !

Le temps ne s’écoule plus avec sens, il s’étire en minutes qui deviennent des vies et se contractent rapidement en quelques instants éphémères déjà bien vécus. Au jeu de l’heure qui passe il n’en reste déjà plus beaucoup à dérouler sous LSD. La lumière quotidienne va bientôt tout inonder de sa crue réalité.

Elle recouvre désormais toutes les scènes dévoilant une réalité que même l’acide s’évaporant déjà à du mal à sublimer. La tôle du hangar reprend son gris métallique, la poussière devient vraiment suffocante, les visages tirés par la fatigue se font moins amicaux. La marginalité est révélée dans toute sa splendeur parfois décadente.

On prend de la distance pour revenir en douceur.

Tête à tête avec le ciel éclairci, l’étoile du berger scintille comme un trou cosmique dans la pâleur du soleil levant, un vaisseau atterrissant dans cette vision augmentée pour marquer le début du retour à la réalité.

Les losanges flottent toujours en groupes épars mais plus discrets. On ballade et sur le chemin que je vois tacheté de rose, mes pas et ceux des autres laissent des empreintes bleues qui s’évaporent. On part à la recherche d’un ailleurs ensoleillé et pas trop loin de là on va s’affaisser. A même le sol sont les pierres réchauffent un peu le corps. On s’emmitoufle dans les couches et l’on se pose en attendant la chaleur de l’astre lumière. Le son résonne encore, il est 10h00 du matin, le hangar semble abriter un dinosaure rugissant de furie selon le lapin redevenu l’ami bien connu. Mais l’on crée notre bulle apaisée. Les arbres dansent ensemble dans une harmonie dictée par le vent, les montagnes scintillent presque recouvertes d’un halo lumineux et doux. La beauté naturelle s’impose simplement et majestueusement tout autour de nous.

Triangulations des énergies fatiguées mais positives à souhait, on se laisse bercés, apaisés et heureux, par les restes d’images des heures passées.


Recette

1 goutte et demi
1 cachet et demi
1 pincée subtile de poudre

Premiere prise 01h00 – Fin du trip 11h00

Récits de voyages intérieurs. Trip Report et autres expériences spirituelles de la teuf aux traditions sacrées... A la recherche du moi en moi

http://recitdetrip.wordpress.com

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Dex homme
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Inscrit le 15 Nov 2017
49 messages
Magnifique TR

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ElSabio homme
Antifa...narchiste
Inscrit le 02 Dec 2016
1288 messages
Bonjour,


Merci pour ce TR, j'aurais juste une question (utile à mon sens) :

Quand tu listes à la fin de ton post,

1 goutte et demi
1 cachet et demi
1 pincée subtile de poudre

Tu parles de quelle(s) substance(s) ?



En outre, j'ai relevé un magnifique barbarisme :

L’omnibulante masse noire percée de diamants.

On dit obnubilant et à ma connaissance, il n'existe pas de forme féminine mais je ne te blâme pas, ce genre de faute est très répandu ^^.


Bien amicalement.


« La liberté des autres, étend la mienne à l'infini ».
Mikhaïl Bakounine

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Chichette Mekushun femme
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Inscrit le 20 Nov 2017
4 messages
Merci à tous les deux pour ce retour.

El Sabio, merci pour ta lecture attentive et pour la faute repérée, du coup j'ai été voir la différence entre toutes ces expressions et ouahhh c'est comme l'ouverture d'une nouvelle dimension dans le monde de l'orthographe :)

Quant à la recette, c'est en effet mieux de préciser les substances

2 gouttes d'acides
1 taz
1 mini mini trace de speed

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