Passage (presque) forcé buprenorphine à metha

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Beloc29 homme
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Bonjour.

Je suis actuellement sous buprenorphine depuis 4 ans. Plus précisément sous médicament appelé "Orobupre" (avec une biodisponibilité 30% supérieure, et à prendre sur la langue et non sous la langue, la dose max est de 18mg contre 24mg pour le subutex).

J'ai dépassé la dose maximal de 18mg pour aujourd'hui atteindre 24mg d'orobupre. Mon addictologue, pensait que la dose maximal d'orobupre était de 24mg. Elle a récemment appris que c'était 18mg. Il faut dire que le médicament est récent.

Donc pas trop le choix, elle m'a proposé soit de repasser à 18mg avec une baisse de 2mg par mois (donc 22, 20, puis 18) ou de passer à la méthadone. De base je ne suis pas très chaud car la délivrance est beaucoup plus restrictive, la période pour trouver le bon dosage assez longue, et cela va devoir nécessiter un passage quotidien au Csapa dans un premier temps.

Elle a avancé plusieurs arguments et je voulais savoir si cela était vrai :

-De par son côté agoniste complet, la méthadone serait un traitement plus équilibré. (C'est vrai que avec la buprenorphine c'était un peu bancal, commencé à 14mg et j'ai augmenté 5 fois les doses.)

-La méthadone possède des vertus anxiolytiques plus efficace que la buprenorphine, ce qui pourrait m'aider à potentiellement réduire mon traitement anxiolytique
(Lexomil, 12mg/jour).

-Mon addictologue avance que la majorité des ses patients ayant fait le passage de buprenorphine à métadone se sentait mieux aujourd'hui.

-Et bien entendu, son effet sur le craving serait bien plus efficace.

Je précise que j'en suis arrivé là à la base après plusieurs années sous tramadol avant de perdre les pédales, de passer à la morphine puis la buprenorphine une fois pris en charge par un CSAPA. Donc prendre de la méthadone alors que tout à commencé avec un simple comprimé de tramadol 50mg, ca ne me tente pas.


Si je vous pose toutes ses questions c'est surtout pour avoir des retour d'expérience des usagers ayant fait le pas et savoir si les arguments avancé par mon addictologue sont fondés.

Non pas que je ne lui fasse pas confiance mais elle est jeune, elle débute. Elle m'a clairement dit que les patients admis en CSAPA et addict au tramadol était rare (bien que de moins en moins),que j'étais seulement son second cas.
Pour tout vous dire mon ancien addictologue ne savait pas que le tramadol jouait aussi sur la sérotonine et la noradrénaline et à mit 6 mois à comprendre avant de me prescrire un antidépresseurs adapté.

Merci de m'avoir lu, merci d'avance pour vos réponses.

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Mlle*Ordinaire femme
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Bonjour Beloc29,

Ton post m'interpelle. Je viens de passer mon 1er RDV au CSAPA concernant ma dépendance au tramadol.
Et il se peut qu'on me propose un TSO.
Maintenant, reste à savoir vers lequel je me pencherais bien :la méthadone ou la bupré ? Ou Autre?
Même si mon souhait (avant tout TSO ) serait de tenter une diminution de dosage avec le tramadol L.P. (ça fait 8 mois que ma médecin traitant tente une décroissance de dosage avec du tramadol L.I)
Et finalement, par rapport aux arguments avancé par ta addictologue, je peux me laisser définitivement convaincre de choisir la méthadone...

Beloc29 a écrit

-De par son côté agoniste complet, la méthadone serait un traitement plus équilibré. (C'est vrai que avec la buprenorphine c'était un peu bancal, commencé à 14mg et j'ai augmenté 5 fois les doses.)

-La méthadone possède des vertus anxiolytiques plus efficace que la buprenorphine, ce qui pourrait m'aider à potentiellement réduire mon traitement anxiolytique
(Lexomil, 12mg/jour).

-Mon addictologue avance que la majorité des ses patients ayant fait le passage de buprenorphine à métadone se sentait mieux aujourd'hui.

-Et bien entendu, son effet sur le craving serait bien plus efficace.

Après, si y a quelques retours d'expériences pour confirmer ces dires, ils sont les bienvenus...

Beloc29 a écrit

Pour tout vous dire mon ancien addictologue ne savait pas que le tramadol jouait aussi sur la sérotonine et la noradrénaline et à mit 6 mois à comprendre avant de me prescrire un antidépresseurs adapté.

Ah, au moins ton ancien addictologue a fini par comprendre.

Pour ma médecin, en lui expliquant ma baisse de morale, de motivation lié à la baisse des doses, elle m'a clairement fait comprendre que le tramadol n'a strictement pas d'effet sur la sérotonine.
Rien à voir selon elle avec un antidépresseur...
D'ailleurs, c'est à partir de là, que j'ai compris que mon medecin traitant ne pouvait plus rien m'apporter dans mon sevrage.
Alors, j'ai franchi les portes d'un CSAPA...


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réponse42 homme
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Bonjour Beloc, ton addicto a raison dans le fonds, la durée de vie est bien plus longue que pour la bupre, il y n’y a pas d’effet de piques d’endorphine ou autres mais de plateau.
Ce qui permets d’éviter les carving, si la méthadone te paraît un peu longue lors de son induction, c’est parce que il faut trouver le point median entre confort de vie dans la vie de tout de les jours et à ne pas être surdoser. Car ce médicament si il est mal induit peut être problématique, changement de la fréquence cardiaque QT par exemple

En espère ah t’avoir aider à y voir plus claire

Bonne journée

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cependant
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Mlle*Ordinaire a écrit

Même si mon souhait (avant tout TSO ) serait de tenter une diminution de dosage avec le tramadol L.P.

Salut,

Perso j'avais réussi à convaincre une addicto de csapa de me prescrire de la dhc LP ennsevrage dégressif plutôt que les tso "normaux".
Ça n'a pas été facile, mais elle a fini par accepter.

À ce moment là je jonglais entre tramadol et codéine pour redescendre d'une longue session came.
Elle était par contre opposée à prescrire du tramadol sur le long termes notamment pour les effets sur la sérotonine.
Je suis donc passée, comme je souhaitais, à du Dicodin LP. Mais si tu es habituée au tramadol, certains addictos prescrivent un AD pour combler les effets seroto + codéine (ou autre opiacé pallier 2, mais il y en a pas 10k).

Après pour moi c'était un choix perso, je ne voulais pas de bupré/métha pour différentes raisons perso dont :
- si je dors avec un effet opiacé, je fais de la paralysie du sommeil, avoir un médoc qui dure 12h me permet de baisser le dosage pendant la nuit (en ce moment je suis à 3 cachets la journée et 1 le soir), en n'augmentant pas trop la tolérance (pour pouvoir profiter de temps à autre à une bonne défonce à la came, mais ça je ne lui ai pas dit)
- pareil avec sub/metha j'avais peur de trop augmenter ma tolérance et ne plus jouir des effets défonce de la came (je préfère ne pas ressentir la défonce au quotidien, j'aime bien des "grosses" sessions et juste me sentir bien au quotidien, mais là encore je n'ai pas développé mon argumentaire dans ce sens là avec l'addicto, elle juste était plutôt d'accord de ne pas passer à un pallier 3 pour ne pas augmenter la tolérance et faciliter un éventuel sevrage)
- les conditions de prescription... C'est vraiment con, mais une ordo sécurisée me faisait bien chier, je bougeais pas mal pour le taf à ce moment là, avec une ordo de Dicodin je pouvais bouger sans prévoir à l'avance la pharmacie et parfois elle m'envoyait l'Ordo par mail, en plus j'avais pas trop le temps de faire une initiation à la metha
- puis argument dans lequel je ne crois pas trop, mais que c rassurait les addictos, c'était dire que la metha/bupré j'en avais pas mal pris en récréatif, et pour moi ça n'avait jamais été un médicament mais de la défonce, alors qu'avec la codéine j'ai toujours eu un rapport thérapeutique (je disais c'est un argument de merde, mais au fond c'est un peu vrai, et je préfère m'envoyer 40mg de metha pour me défoncer que prendre 15mg par jour en m'habituant).

Je crois que ça dépend vraiment du cas par cas...moi d'ailleurs je ne voulais pas un traitement de "substitution", je voulais un traitement gestion de conso. Je n'ai jamais voulu arrêter de me faire des sessions came !! Juste je souhaitais pouvoir ne pas dépendre des aléas du marché illégal, pas devoir m'inquiéter pour le manque etc...du coup pour moi c'est plus important d'avoir un médoc qui l'évite le manque sans pour autant exploser ma tolérance. Mais ça c'est un peu le contraire du dogme de la stabilisation en addicto. Sauf que pour moi le dogme ca devrait être le confort de vie de la personne !!

Et si elle est mieux à être stabilisée (et dans ce sens là metha et bupré ont fait largement leurs preuves !!) c'est à la personne de voir. Moi perso c'est pas ce que je recherche.
Ma conso de came ne m'a jamais posé problèmes, c'est un peu comme les gens qui ne boivent que pendant les fêtes. Il vaudrait mieux qu'ils boivent une bière tous les jours ?!? Je ne me sens pas malade à cause de ma conso, je ne cherche pas un traitement qui m'en guérisse, juste je ne veux pas ressentir des effets de sevrage..
Bref, mais ça c'est moi.

Après c'est vrai qu'un argument de l'addicto était que metha et bupré ont été largement experimentés, on est sûrs de leurs efficacité. À ça j'ai répondu que la médecine a avancé en expérimentant des nouvelles choses et que l'important c'est aussi de répondre aux besoins des personnes.

Là ça fait trois ans que j'ai mon traitement. Je n'ai pas du l'augmenter, au contraire j'ai baissé pendant les périodes où je consommais moins de came.
J'ai remarqué quand même que mon humeur, l'angoisse et l'anxiété généralisée étaient beaucoup améliorés, un psy qui me suivait pensait que j'étais sous AD !

Tout ça pour dire que je pense que tu réfléchissent à ce que tu cherches.
Si tu vise plutôt un produit que te stabilise, sans trop y penser, avec lequel ressentir un bien-être opiacé sans pour autant être def (après ça dépend des doses) au quotidien, c'est clair que les tso normaux font en général assez bien leur taf.

Pour moi la bupré c'était inanvisageable car trop galère de switcher sub/came/sub...

Après si tu pense vraiment que tu es dispo a renoncer aux bénéfices que t'avais avec le trama (parce que je ne sais pas entre temps t'as réglé des problèmes de douleurs/psy) et tu veux arrêter, si le médecin n'est pas trop borné devrait pouvoir entendre un sevrage dégressif avec du trama LP ou Dicodin+AD. Mais ça veut quand même dire de s'exposer à des phases où on ne se sent pas forcément bien. Et tout ça pour gagner quoi ? (Vraie question, à toi de répondre).

De ce que j'ai compris, tu n'est pas dans mon cas, mais je trouve que perso mon traitement me convient parfaitement pour gérer ma conso, garder des session occasionnellement régulières et à la fois avoir une certaine stabilité. Après voilà, ça peut faire chier certaines personnes de prendre un médoc toutes les 12h.

En tout cas, je crois qu'on a tout intérêt à militer pour un élargissement de la palette de TSO !!


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Mlle*Ordinaire femme
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Merci pour ton retour Cependant.
Ça me permet de me poser les bonnes questions.

cependant a écrit

Après voilà, ça peut faire chier certaines personnes de prendre un médoc toutes les 12h.

Oui c'est vrai c'est 12 h! Et je viens de capter que je ne pourrais pas en prendre le soir. J'ai peur que cela  m'empêche de dormir!Ou à moins d'en prendre que le matin?
De toute façon, si je choisis le tramadol L.P comme TSO, je suppose que le protocole de sevrage me sera adaptée? et donc limitera ce genre de problème qu'est ce souci d'endormissement sous tramadol ?

En tous cas, j'ai l'espoir d'être mieux prise en charge avec un médecin addictologue, un médecin qui sait de quoi il parle...
J'espère quand même que je bénéficierai de l'entretien avec le médecin addictologue ... U_THIN
Stress quand même...
Et puis je ne vois pas pourquoi qu'on me refuserais l'entretien ? hmm

Dernière modification par Mlle*Ordinaire (21 septembre 2024 à  20:41)


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cependant
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Salut,

Si t'as peur de ne pas arriver à dormir, moi j'adapte le dosage en prenant moins le soir.
Mais comme je disais, ce n'est pas venu du médecin, c'est moi que j'ai découvert ça et je lui ai dit que pour moi c'était mieux...

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Mlle*Ordinaire femme
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cependant a écrit

Salut,

Si t'as peur de ne pas arriver à dormir, moi j'adapte le dosage en prenant moins le soir.
Mais comme je disais, ce n'est pas venu du médecin, c'est moi que j'ai découvert ça et je lui ai dit que pour moi c'était mieux...

Dans ce que je comprends, le médecin addictologue peux accepter ma manière de gérer mes doses tant que ça me va ?
Mais si je décide de prendre du L.P, je pense avoir besoin d'un cadre de la part d'un médecin qui s'y connait. Le médecin addictologue va quand même m'orienter dans ce changement de tramadol, du L.I vers du L.P? Car j'avoue que je me sens un peu perdue. Je suis complètement déréglée, et ceci fait que je ne sais plus vers quel protocole me tourner.
D'ailleurs, c'est une des raisons pour laquelle je me suis tournée vers un CSAPA. Je refuse que ma médecin traitant soit à l'initiative de ce changement de ce nouveau protocole, du passage du tramadol L.I vers celui L.P. J'ai bien peur qu'elle me dérégle encore plus. Oui hélas, je n'ai plus confiance en elle hmm


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Mlle*Ordinaire femme
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Je viens de m'apercevoir que je suis en  train d'un peu trop m'installer dans cette discussion dont je ne suis pas l'objet. Dsl Beloc29 de m'avoir trop étendu sur mon cas, j'ai bien l'impression que j'ai confondu ton post avec un des miens... neutral

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cependant
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Mlle*Ordinaire a écrit

Dans ce que je comprends, le médecin addictologue peux accepter ma manière de gérer mes doses tant que ça me va ?

Salut,

je pense que c'est question de légitimité.
J'entends et je partage parfois le besoin d'accompagnement, de "cadres".
Cependant, je crois aussi qu'il faut être réalistes. La formation en addictologie de beaucoup de médecins, sans être bancale, n'est pas toujours informée et connait rarement les sensations qu'on peut leur décrire. Ils proposent des solutions qui viennent de protocoles établis, rarement personnalisés en fonction de nos besoins.
Et je crois que même si leur travail devrait être d'aider à trouver ces besoins, c'est souvent à nous qu'incombe cette tâche. Il faut qu'on prenne le temps (tout en ayant pas forcément les moyens, l'exercice n'est pas simple, je l'avoue) de connaitre nos besoins.
Une fois qu'on les a identifiés, on doit se sentir légitimes à les exprimer.

Même le meilleur médecin du monde, ne peut pas deviner à l'avance si ton traitement et sa posologie te conviendra. Mais il peut être à l'écoute et proposer des solutions.
Mais parfois des dogmes médicaux, qui flirtent dangereusement avec la morale, s'en mêlent.
L'exemple de la monoprise des TSO en est clairement un exemple.
Heureusement des avancés se font en ce sens. Des médecins ont compris de la nécessité de proposer par exemple une méthadonémie résiduelle aux personnes sous métha qui se plaignent de se réveiller en manque.
La vieille école au mieux proposait d'augmenter la dose, mais restait sourde à la possibilité de fractionner son traitement en deux prises. Aujourd'hui, il y a des médecins conscients que face à un organisme qui métabolise plus vite la métha il est bien plus efficace de fractionner les prises plutôt que de se limiter à augmenter globalement la dose.

Mais on peut rarement savoir à l'avance les convictions et les approches des médecins. Ce pourquoi je pense qu'il est nécessaire réfléchir à nos besoins, se sentir légitimes à exprimer ce qui ne nous convient pas dans un certain traitement et être d'autant plus légitime à ne pas être laissé en détresse !

Un cadre qui nous ne convient pas n'est pas une aide, il est, pour moi, juste une prison.
Et ce cadre est à définir dans une alliance thérapeutique où si, dans un côté, on peut reconnaitre le savoir médical et son utilité en tant que connaissance scientifique, de l'autre on doit considérer légitimement le ressenti de la personne, qui est finalement la mieux placée pour savoir ce qui se passe dans son corps.
Des échanges du genre un patient qui dit "avec tel médoc j'ai tels symptôme désagréables" ne peut pas avoir comme réponse "non, ce n'est pas possible, la notice n'évoque pas ces effets et l'AMM prévoit que c'est le meilleur médicament dans votre cas". Pourtant c'est monnaie courante.

C'est pour ça que je pense vraiment qu'on a tout à gagner dans un échange qui, d'un part prend en compte les années d'études et les connaissances biomédicales, mais de l'autre doit rester attentif aux ressentis (et c'est pour ça qu'on a rien à y gagner par contre à proposer des lectures psedoscientifiques comme le faisait notre ami methadonediabete ou methadonestopdeter...si on va voir un médecin on considère ses compétences médicales; mais ces compétences médicales perdent toute valeurs si ne considèrent pas l'humanité de la personne en face et ne légitiment pas ses ressentis).
Et vu que pas tous les médecins sont formés à considérer légitime la parole des patients, et encore moins des "patients" en addictologie, je crois vraiment que comme asso RDR on se doit de mettre en avant notre légitimité. Aussi parce que pour moi, la dépendance par exemple n'est pas une maladie ! Je fais un parallèle entre médicalisation de la contracteption avec la médicalisation des consos. En soit, pour moi, ils restent deux domaines où on parle pas d'une "maladie", dans le sens médical du terme, mais on a besoin d'un médecin pour un accompagnement avec des outils médicaux.

Alors je comprends que dans ton cas tu as besoin d'un cadre et t'espères tomber sur un médecin compétent qui te propose des solutions adaptées.
Mais la médecine ce n'est pas des mathématiques, le médecin ne peut pas avancer avec sûreté en t'affirmant qu'une telle posologie/une telle molécule surement marchera pour toi. Ça serait malhonnête de sa part. Et c'est pour ça que tu dois te sentir légitime d'exprimer tes besoins/tes ressentis par rapport à ses propositions...et dans un monde idéal il devrait prendre tout cela en compte et à la lumière de ses connaissances scientifiques, adapter à ton cas...

Dans la réalité, il y a des contraintes budgétaires (qui poussent par exemple à préférer la prescription directe d'un antibiotique à large spectre plutôt qu'à faire une culture pour voir à quel antibiotique on pourrait mieux réagir, qui poussent à augmenter la dose de métha plutôt que de faire e une méthodonemie, etc), des consignes nationales décidés par les AMM, etc, il y a une désertification médicale et un temps réduit pour les consultations. Ce qui fait que parfois les problèmes soient bâclés et on préfère imposer l'autorité médicale face à laquelle le patient n'aurait rien à redire. Mais déjà, perso, je ne me sent pas patient dans le sens de malade, pour ce qui concerne mes consos...

Vois les propositions du médecin du CSAPA, sois légitime à affirmer ce qui te convient ou pas, décris tes symptômes, ce qui ne te convient pas maintenant, etc.

Après oui, dans mon cas, je ne cherchais pas que mon addicto me fournisse une solution. Je savais déjà comment résoudre ce qui me posait problème. Je ne m'attendais pas qu'il fasse un diagnostic ou qu'il m'invente un protocole...juste qu'il m'accompagne au vu de ses connaissances vers là où je voulais aller.
Et pour dire, après avoir déjà essayé de façon non officielle métha, bupré et skenan j'avais mes raisons pour ne pas vouloir cela comme TSO, et après m'être informée, lu des témoignages et des sources scientifiques, je voulais essayer le Dicodin. Je ne pouvais être sûre que le Dicodin me convienne mieux car je n'avais jamais essayé, mais justement je voulais voir.
Je n'ai pas du tout présenté comme ça les choses au médecin.

Au médecin j'ai parlé de mon cas, détaillé mes symptômes, etc etc...et sans que j'ai a suggéré, c'est lui qui m'a proposé le Dicodin. Et pour la posologie j'ai adapté en fonction de ce que je savais que ça marchait pour moi.
Je ne prétends pas d'avoir les compétences médicales d'un médecin, mais je me sens légitime à parler de ce qui me concerne et que lui ne peut pas connaître (mes ressentis).

J'espère pour toi que tu puisses trouver un médecin compétent, capable de te suggérer des solutions adaptées.
Mais ne perds pas confiance en toi et dans ta légitimité à savoir si une solution marche ou pas pour toi. Si ça ne te va pas, n'attends pas d'être "déréglée".
À part des cas spécifiques, pour lesquels il faut attendre que les molécules fassent effets, ça ne sert absolument à rien de continuer avec une solution qui ne marche pas. Et le médecin ne peut pas juste s'assoir sur son autorité pour te dire ce qui est mieux pour toi.

N'hésite pas à reprendre RDV plus vite si tu vois que ça ne te va pas.
Après moi, je me sens libre aussi d'expérimenter de mon côté, ce qui n'est pas forcément toujours la meilleure solution (bon après dans le cas du fractionnement de la prise, c'était pas non plus une "expériementation" de ouf hein, et je lui en ai parlé en disant que ça me convenait mieux, en restant ouverte à ses suggestions et aux risques éventuels d'un tel choix), mais sans faire ça, tu dois être écoutée pour faire un retour après une semaine ou deux (le temps effectivement que les choses se mettent en place, rien n'est miraculeux non plus) et que vous trouviez une solution ensemble.

PS. Pour le HS, j'avoue qu'effectivement ça s'éloigne du topic initial, dis-moi où tu veux que je le déplace.


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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Mlle*Ordinaire femme
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Alliance thérapeutique, bien évidemment Mais à condition que le médecin en question soit ouvert pour permettre cette alliance U_THIN
Je suis bien consciente qu'un médecin n'est pas un magicien mais on ne peux tout de même tout accepter, d'où l'intérêt de savoir ce qu'on veux. Mais pour cela, il faut se connaître. Et ces derniers mois, je me suis un peu perdue avec cette initiation au fractionnement du tramadol. Donc pas facile...

cependant a écrit

Pour le HS, j'avoue qu'effectivement ça s'éloigne du topic initial, dis-moi où tu veux que je le déplace.

Peut être vers la dernière discussion que j'ai lancé à propos de mon retour du 1er RDV CSAPA :
https://www.psychoactif.org/forum/2024/ … .html#divx

Dernière modification par Mlle*Ordinaire (23 septembre 2024 à  14:33)


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Beloc29 homme
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Mlle*Ordinaire a écrit

Je viens de m'apercevoir que je suis en  train d'un peu trop m'installer dans cette discussion dont je ne suis pas l'objet. Dsl Beloc29 de m'avoir trop étendu sur mon cas, j'ai bien l'impression que j'ai confondu ton post avec un des miens... neutral

Salut à toi! Pas de soucis, tu es dans une situation délicate à laquelle j'ai été confronté également dans le passé.


Pour répondre à première question.

Après ton premier rdv en CSAPA, normalement une réunion aura lieu avec une infirmière, ton futur addicto, le chef de service, un psychologue et une assistante sociale (si le Csapa en dispose).

Généralement l'addicto propose premier lieu une diminution par palier à hauteur de 10% par mois.
Cela dépend de la dose mais c'est ce qui m'est arrivé au tout début. (J'étais entre 1400-1600mg/jours)

Si cela échoue généralement le traitement de première intention est la buprenorphine et celui de deuxième intention la méthadone.

De ce que m'avait dit mon addictologue la buprenorphine est beaucoup plus sécurisante.


Pour ce qui est des antidépresseurs mon addictologue à fini par comprendre parce que je lui disais sans cesse que je me sentais déprimé. Bon courage à toi

Dernière modification par Beloc29 (Hier à  11:17)

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Beloc29 homme
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Merci à tous pour vos retours. J'ai entretemps opté pour la méthadone. J'ai effectué mon premier passage avant hier et j'ai été dosé à 40mg...
J'ai senti que c'était différent, plus agréable (côté agoniste complet?) mais que j'étais sous dosé à mort.

Je suis passé à 60mg hier. C'était mieux mais pas suffisant. Et surtout j'arrive très vite en manque.

Aujourd'hui je passe à 70mg mais en deux prise (2x35mg) à 9h30 et 21h30

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Beloc29 homme
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cependant a écrit

Mlle*Ordinaire a écrit

Même si mon souhait (avant tout TSO ) serait de tenter une diminution de dosage avec le tramadol L.P.

Salut,

Perso j'avais réussi à convaincre une addicto de csapa de me prescrire de la dhc LP ennsevrage dégressif plutôt que les tso "normaux".
Ça n'a pas été facile, mais elle a fini par accepter.

À ce moment là je jonglais entre tramadol et codéine pour redescendre d'une longue session came.

Dans le passé jai demandé si un passage à un autre traitement comme la morphine (donc comme toi) à la place d'un TSO était possible mais j'ai eu le droit à un "Non" direct

Dernière modification par Beloc29 (Hier à  11:31)

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Mlle*Ordinaire femme
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Beloc29 a écrit

Généralement l'addicto propose premier lieu une diminution par palier à hauteur de 10% par mois.
Cela dépend de la dose mais c'est ce qui m'est arrivé au tout début. (J'étais entre 1400-1600mg/jours)

Si cela échoue généralement le traitement de première intention est la buprenorphine et celui de deuxième intention la méthadone.

De ce que m'avait dit mon addictologue la buprenorphine est beaucoup plus sécurisante.

Pour ce qui est des antidépresseurs mon addictologue à fini par comprendre parce que je lui disais sans cesse que je me sentais déprimé. Bon courage à toi

Merci pour ton retour d'expérience.

Je me suis tournée vers le CSAPA justement pour avoir le choix dans ma prise en charge en fonction de mes besoins, de mon ressenti ? Je croyais qu'on pouvait avoir le choix parmi plusieurs alternative?Que ce soit TSO ou pas ?
Limite, je suis à 2 doigts d'annuler mon prochain RDV (qui est avec la médecin addictologue) ...
Déjà, je pensais rester sur du tramadol en passant sur de la libération prolongée pour me stabiliser.
Et si c'est TSO, il se peut que je pourrais pas choisir entre la bupré et ma méthadone ? Euh, non ça ne me va pas!
J'espère juste qu'on ne parle pas du même CSAPA..


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Mlle*Ordinaire a écrit

Beloc29 a écrit

Généralement l'addicto propose premier lieu une diminution par palier à hauteur de 10% par mois.
Cela dépend de la dose mais c'est ce qui m'est arrivé au tout début. (J'étais entre 1400-1600mg/jours)

Si cela échoue généralement le traitement de première intention est la buprenorphine et celui de deuxième intention la méthadone.

De ce que m'avait dit mon addictologue la buprenorphine est beaucoup plus sécurisante.

Pour ce qui est des antidépresseurs mon addictologue à fini par comprendre parce que je lui disais sans cesse que je me sentais déprimé. Bon courage à toi

Merci pour ton retour d'expérience.

Je me suis tournée vers le CSAPA justement pour avoir le choix dans ma prise en charge en fonction de mes besoins, de mon ressenti ? Je croyais qu'on pouvait avoir le choix parmi plusieurs alternative?Que ce soit TSO ou pas ?
Limite, je suis à 2 doigts d'annuler mon prochain RDV (qui est avec la médecin addictologue) ...
Déjà, je pensais rester sur du tramadol en passant sur de la libération prolongée pour me stabiliser.
Et si c'est TSO, il se peut que je pourrais pas choisir entre la bupré et ma méthadone ? Euh, non ça ne me va pas!
J'espère juste qu'on ne parle pas du même CSAPA..

Alors je te conseil vivement d'aller à ton rendez vous. Ne baisse pas les bras sur de simple suppositions. Aujourd'hui la plupart des addictologues sont à l'écoute de leurs patients et de leurs souhaits en terme de traitement (dans la limite du raisonnable). Par exemple un addictologue peut dans la plupart des cas proposé directement de la buprenorphine au lieu d'une baisse de tramadol par palier. Mais il est bien plus rare que ce dernier propose de la méthadone, qui est un traitement utilisé en deuxième ou troisième intention si la baisse par palier et/ou la buprenorphine à échoué. Il faut aussi savoir que le passage du tramadol à la méthadone directement est assez rare en première intention. La méthadone étant le plus souvent prescrite aux heroinomanes, ou aux usagers ayant eu de graves maladies comme le cancer et ayant consommé des opioïdes très fort tel que le fentanyl par exemple.

Cela s'explique par le fait que bien que la buprenorphine soit 30x plus forte que la morphine (donc jusque 150x plus forte que le tramadol) cette dernière est un agoniste partiel. La molécule active les récepteurs opiacés de manière partiel. Cela présente trois avantages : Un effet plafond, permettant d'éviter le surdosage.
Des effets limités sur la respiration (donc risque d'OD bcp plus limité.)
Des symptômes de sevrages plus long mais plus diffus et moins violent si tu décides d'arrêter.


Alors que la méthadone est un agoniste complet. Les OD sont largement plus fréquentes. Il n'ya pas d'effet plafond.
Et si un jour tu souhaites arrêter, il est très difficile d'arrêter la méthadone. Si tu souhaites arrêter, les symptômes de sevrages reste plus violent qu'avec la buprenorphine.


Personnellement, lors de mon premier rendez vous avec l'addicto, on m'a déconseillé le TSO car c'était mon médecin traitant (peu apte à traiter l'addiction) qui avait antérieurement pris mon sevrage en main avec une baisse de 20% par SEMAINE. Donc on m'a conseillé dans un premier temps une baisse par palier contrôlé.


Cependant, dès le second rendez vous j'ai dis que ça le faisait pas et buprenorphine direct.

Je suis dans un groupe de parole, beaucoup d'usagers, lors de leurs premier rendez vous ont refusé la baisse par palier lorsqu'il s'agissait d'un médicament, et ont demandé un traitement de substitution. Ce qui à été accepté la plupart du temps.

Dans ta situation, explique clairement lors de ton rendez vous que le tramadol te rend complètement fou/folle de par son effet sur la sérotonine.

De toute façon dès ton rendez vous avec l'addicto, normalement ce dernier te fera une proposition de traitement. Plusieurs options s'offre à toi.

1 - accepter
2 - accepter, revenir le mois prochain pour dire que ça ne marche pas et ainsi changer de traitement.
3 - Refuser, présenter tes vœux en termes de traitements tout en évoquant le pourquoi du comment.

4- refuser le traitement proposé par le CSAPA. Si ton addicto est un con / une débile incapable de se mettre à la place de son patient. Il te reste la possibilité de trouver un médecin généraliste conciliant.
Un médecin généraliste peut prescrire de la buprenorphine via ordonnance sécurisé mais pas la méthadone par contre.

(Dans mon cas j'ai choisi l'option 2. Pour revenir un mois plus tard afin de dire à mon addictologue que je ne me sentais pas capable de baisser le tramadol à hauteur de 10% sur une base de 1600mg. J'ai dis que cela me fatiguait. Que j'avais tendance à parfois trop consommer, et que les effets du tramadol me rendait dingue. Ainsi j'ai switché direct sur la buprenorphine.)



J'espère avoir pu t'éclairer.
Je te conseil vivement de te présenter à ton rendez vous médical. Le tramadol est une saloperie... Ses effets opioïdes + antidépresseurs sont sous estimés. Et les conséquences sanitaires, social, et médical sont très souvent catastrophique après des année de consommation.
Un suivi est plus que conseillé.

Si à l'avenir tu peux nous dire ce qu'a donné ton rendez vous, tout retour d'expérience est bon à prendre.

Bon courage.

Amicalement.

Dernière modification par Beloc29 (Aujourd'hui à  01:49)

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