« Les outils pour l'injection à moindre risque » : différence entre les versions

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Ne laisser jamais trainer le matériel sur la voie public : plages, parcs et jardins sont à tous.  NE METTEZ PAS EN DANGER VOS PROCHES, LES GENS EN GÉNÉRAL........ Et d'un point de vue éthique, les jeter n'importent où, renforce les préjugés négatifs sur les usagers de drogue !!
Ne laisser jamais trainer le matériel sur la voie public : plages, parcs et jardins sont à tous.  NE METTEZ PAS EN DANGER VOS PROCHES, LES GENS EN GÉNÉRAL........ Et d'un point de vue éthique, les jeter n'importent où, renforce les préjugés négatifs sur les usagers de drogue !!



Version du 14 mars 2012 à 12:39

Seringues, filtres, eau, garrot, acide : quel matériel d'injection choisir ?

D'une manière générale, il faudrait avoir toujours du matériel d'injection à disposition. Les situations les plus à risques sont celles ou vous risquez de vous retrouver dans des situations de partage dans l'urgence et le stress. Si vous consommez ailleurs que chez vous, apportez votre propre matériel. A chaque shoot, son matériel unique !!


Les Kits d'injection

Le kit+, distribué par les associations

Les kits d'injection Steribox2© ou Kit+ proposent du matériel stérile nécessaire pour la réalisation de 2 « shoots propres » : 2 seringues, 2 cuillères, 2 filtres, 2 tampons secs, 2 tampons alcoolisés, 2 flacons d'eau stérile 5ml et 1 préservatif, accompagné d'une notice. Le Steribox2 est distribué en pharmacie (au prix conseillé de 1 euros), et le Kit+ dans les CAARUD, CSAPA, autres PES et automates.

Les seringues

Il en existe deux types, serties ou non. Le corps de la seringue sertie est indissociable de l'aiguille, sa contenance est toujours d'1ml. C’est la seringue présente dans le Steribox/Kit+). Les non-serties ont des tailles d'aiguille et de corps d’une contenance plus grande et variée : 2,5ml, 5ml, 10ml. Pour certains produits qui nécessitent l’utilisation d’une plus grande quantité d’eau, les usagers ont besoin de ces seringues non-serties, distribuées par les associations.

Mais elles sont l’objet de débat du fait de la possible réutilisation du corps de la seringue en changeant simplement d’aiguille. Par ailleurs, une publication internationale récente a mis en évidence que le virus de l’hépatite C survivait plus longtemps dans le réservoir des seringues non serties, en comparaison aux seringues serties.


Les seringues démontables ou non serties

Si vous utilisez des seringues démontables (2cc et plus) :

  • Monter l'aiguille sans la décapuchonner sur la seringue
  • Si vous utilisez un filtre coton ou de cigarette, toujours filtrer à travers le filtre sans enlever l'aiguille. Cela limite le passage de micro-particules.
  • Éviter d'utiliser le corps et l'embout de la seringue comme "réservoir à coton" : risques de transmission du VIH, du VHC, risques d'abcès, de champignons, de poussières...
  • Ce n'est pas parce que vous changez d'aiguille que vous êtes à l'abri des contaminations VIH/VHC. Les virus sont aussi présents dans le corps de la seringue.
Aiguilles fines ou grosse ?

Concernant les injections en intraveineuse, le fait d’utiliser des aiguilles fines et courtes est très controversé par les spécialistes. Pour piquer une veine, en général, un spécialiste utilisera, de préférence, une grosse aiguille même chez les personnes à capital veineux très difficile. Il faut savoir que les veines elles mêmes sont vascularisées par un micro système veineux (veinum veinorum) qui assure la cicatrisation et la vie de la veine. Chaque veine est également tapissée à l’intérieur par une couche de matière grasse qui garantit la souplesse et favorise la cicatrisation. Ce sont ces veinum veinorum microscopiques et les petites capillaires qui sont en général les premières abîmées et bouchées par les excipients des médicaments injectés. Le stérifilt diminue un peu ce risque mais à la longue, elles s’abîment quand même.

Le problème, lorsqu’on injecte avec une aiguille très fine, c'est qu'on a tendance à blesser plus facilement la paroi interne de la veine, opposée au point d’injection. Ce qui fait que la veine est doublement agressée et le processus de cicatrisation diminue deux fois plus son diamètre à cet endroit. Le risque est encore plus grand lorsque la pointe de l’aiguille est émoussée ou accroche. C’est pourquoi il est impératif de changer d’aiguille après deux ou trois tentatives. Plus l’aiguille est fine, plus sa pointe s’abîme facilement et fait de dégâts. Il est intéressant de comparer à la loupe (x 10) une aiguille qui a tapé 3 ou 4 fois et une aiguille neuve. Cela étant, dans la réalité tout le monde shoote avec des insulines à aiguille fine. Et une fois qu’on a les veines bien abîmées il est très difficile de revenir en arrière. Pour ceux qui tapent dans les petites veines des mains par exemple, ce serait un vœu pieux de chercher à leur faire utiliser une grosse aiguille.


Les seringues de couleurs

Elles sont destinées aux usagers qui consomment en groupe et qui peuvent accidentellement partager leur seringue dans le cas d'une réutilisation. Avec pour chacun une couleur de seringue, elles sont censées prévenir le partage accidentel, bien qu'aucune étude indépendante n’ait démontré leur efficacité en la matière, et qu’elles puissent induire une fausse sécurité. Elles font en effet débat, puisque distribuer ces seringues revient à abandonner le message « une seringue = un shoot », et entérine le fait que les usagers réutilisent leur matériel, ignorant ainsi les risques bactériologiques et fongiques, inhérents à la réutilisation. Par ailleurs, les usagers n'ont pas attendu les seringues de couleurs pour différencier leurs seringues en brûlant l'embout, ou en faisant des marques au stylo-feutre.

« Pour la couleur, ça peu être une bonne idée ça évite de mélanger ses pompes avec qq1 d'autre ms bon, y'a des personnes qui se pretent des pompes consciemment (je l'ai déjà fait) et pour ça ça va rien changer. En plus, petite anecdote, je suis dans un squat et on est 2 à se mettre des taquet et qd on en a discuté, on s'est rendu compte qu'on avait tt les 2 choisi les pompes vertes. »
-(Source, khalie, Psychoactif)
« Et je maintiens personnellement : une pompe neuve à chaque shoot et si shoot loupé on remets en cupule ou on remet en seringue. On casse l'aiguille et on met en canette ou mieux en container. VIH perso impose. Le reste, les couleurs, c'est comme le fromage, une affaire de goût.. »
-(Source, Alain Will, Psychoactif)

L'eau

Par ordre de préférence des eaux à utiliser : - eau stérile, pour préparation injectable - sérum physiologique (ne doit pas être utilisé systématiquement, en cas de dépannage seulement) - eau du robinet (eau chloré) - eau minérale (n'est pas stérile et contient des minéraux en grande quantité)

  • Ne la prélevez pas dans un récipient commun (pour le rinçage ou pour l'injection), car il suffit qu'une personne l'ai fait avant toi pour que tu risques d'être infecté par le virus de l'hépatite C.

Des fioles d’eau PPI de 2 ml sont en expérimentation, avec pour objectif de diffuser des fioles qui ne permettent pas de rincer sa seringue ni de réutiliser un flacon ouvert, source de contamination.


Les cuillères ou cups

Stericup avec une cupule, un tampon sec et un filtre en coton
  • Ne partagez jamais votre cuillère. Même désinfectée (y compris à l'eau de javel et à l'alcool), elle peut transmettre le virus de l'hépatite C. Le mieux est d'utiliser un Stéricup® (Cuillère, tampon sec, filtre en coton) disponible dans les Steribox2® ou dans les programmes d'échange de seringue.

Le montage du manche sans toucher l’intérieur du Stericup avec les doigts nécessite une manipulation. Afin d’éviter ce risque, plusieurs cuillères avec un manchon pré-monté sont en cours d’expérimentation.

Les filtres

  • Ne réutilisez jamais les filtres. Ils deviennent vite des véritables bouillons de culture, responsable de poussières, d'infections ou de septicémies.
  • Ne prenez jamais les filtres d'un autre. Il peuvent être porteur du VHC.
  • Les filtres de cigarette ne sont pas stériles. Vous pouvez utiliser les filtres en coton, disponibles dans les Stéricup®, ou les filtres membranaires. Ces derniers ont plusieurs avantages sur les autres filtres :
Les filtres à membrane
Sterifilt

Depuis quelques années, les associations diffusent également des filtres membranaires, même s’ils ne sont pas encore présents dans les trousses de prévention. Ces filtres contiennent une membrane qui agit comme un tamis et qui retient les particules de taille supérieure à celle de leurs pores. Ils sont plus efficaces que les filtres en coton ou de cigarette et retiennent moins de produits actifs. Les deux outils de ce type actuellement diffusés sont :

  • Sterifilt : il possède une membrane filtrante d’une porosité de 10 microns, beaucoup plus efficace que les filtres en coton en matière de filtration des particules et excipients. En revanche, il n’est pas efficace contre les bactéries et les champignons. Aussi, il faut éviter de toucher sa membrane apparente avec les doigts. Il s’adapte sur tous les types de seringues.
  • Filtre Toupie : il possède une membrane très fine, de 0,45 micron qui permet de filtrer non seulement les particules, les excipients mais aussi les bactéries et les champignons. C'est le seul filtre qui protège contre les poussière. Sa membrane, entourée de plastique, ne peut être touchée. A l’heure actuelle, les toupies ne sont adaptables que sur le matériel non serti mais des prototypes sont en cours d’essai pour rendre cet outil universel.
Filtre toupie sur une seringue 1ml
« Le filtre toupie filtre VRAIMENT la merde du cachet de Subutex ! C'est l'IDEAL. Vraiment, le Sterifilt n'est plus rien à côté ! Le filtrat obtenu dans la seringue est magnifiquement translucide ! On aurait l'impression d'injecter de la buprénorphine pure.. Génial vraiment ! Pourquoi ils n'ont pas inventé ça avant ! »
-(Source, loulou, Psychoactif)
« Pour le SKÉNAN, les consommateurs de la région lyonnaise auraient surnomé la toupie le "filtre à skénan". Ce qui implique son efficacité autant sur le subutex que sur le skénan. »
-(Source, filousky, Psychoactif)
« La méthode que j'utilise pour le filtre toupie : 1) Remplir la seringue vide (sans aiguille évidement) avec de l'eau : 0,3cc d'eau pour une 1cc, et 0,6cc pour une 2cc et +, et fixer le filtre toupie à la seringue. 2) Appuyer sur le piston pour que l'eau rentre dans le filtre et l'humidifie. Si vous respectez les dosages ci-dessus, aucunes goutte ne s'échappera de la toupie et elle sera parfaitement remplie et humide à l'intérieur. 3) Puis préparer votre solution... 4) Et aspirer doucement. »
-(Source, Bicicle, Psychoactif)

Les tampons désinfectants

Pour désinfecter le point d'injection, il existe des tampons d'alcool (dans le Steribox/kit+) et des tampons à la chlorhexidine distribués par les associations. La chlorhexidine a l’avantage d’une meilleure efficacité contre le VHC et d'une moindre agression de la peau. Elle peut également être utilisée pour le nettoyage des mains, avant la préparation de l’injection.


Le tampon sec

  • Après l'injection, il est nécessaire de faire le point de compression avec un tampon sec pendant 2 ou 3 mns. Surtout ne JAMAIS utiliser de tampon alcoolisé après l’injection car l’alcool détruit le processus biologique d’auto réparation qui se déclenche dès que l’aiguille est retirée…. De plus, l'alcool va faire saigner encore plus le point d'injection, et vous risquez un hématome.
  • Éviter que quelqu'un d'autre ne fasse le point de compression sur votre veine avec votre doigt. C'est une porte d'entrée pour le VHC.


Les garrots

Garrots en latex

Il en existe plusieurs types, en latex ou non, avec blocage automatique. Le plus répandu est celui en latex simple distribué par les associations.

Si vous utilisez un garrot : Il ne faut pas serrer de telle sorte qu'il n'y ait plus de flux de sang dans votre bras (vous devez sentir le pouls dans votre bras), car les veines deviennent alors plus difficile à trouver.

L'important est de ne pas garder son garrot pendant l'injection: il faut le desserrer avant d'injecter. Si vous gardez systématiquement le garrot, vous pouvez avoir de très problème de circulation voir même perdre votre bras par exemple. De plus, un garrot est vite sale et peut être la cause de nombreuses infections.

Ne partagez jamais votre garrot. Il peut être porteur, même de façon invisible, de micro-goutte de sang, responsables de contaminations par l'hépatite C. Si vous le pouvez, il faut le désinfecter avec de l’alcool à 70° ou de la chlorhexidine entre 2 utilisations. Voir Comment mettre et enlever son garrot

« J'utilise toujours un garot, en général ma ceinture et si je n' ai pas de ceinture je prends 1 lacet et si j' ai pas de lacet, la manche de mon sweat peut faire l' affaire.. J' ai rarement réussi sans garot, à part tout au début peut être. Par contre, je sais que je ne l' utilise pas bien car je ne le défais pas jusqu' à la fin du taquet. C' est une mauvaise habitude que je n' ai jamais changée. »
-(Source, Latige2, Psychoactif)
« Moi j'ai presque toujours utilisé un garrot, le 1er, un en latex mais double, bien costaud, que j’avais acheté en pharmacie. Après j'ai un garrot a clips, bien pratique, acheté en pharmacie aussi, mais depuis quelque jour il de-clips. Malheureusement la pharmacie ou je l'ai acheté en a plus... donc j'ai ressorti un garrot en latex simple, que je récupère en Caarud quand il en ont, car en Dordogne les 2 Caarud n'ont pas de garrot.. »
-(Source, doff, Psychoactif)

L'acide

Acide ascorbique en sachet mono-dosé de 50mg
  • Pour diluer l'héroïne "Brown sugar" et le crack, utilisez des petites quantités d'acide ascorbique ou citrique. Le vinaigre et le citron (frais ou en concentré) sont porteurs de germes qui peuvent engendrer des infections, voire des septicémies...
  • Attention, n'utilisez que la quantité nécessaire d'acide citrique ou ascorbique. Une trop grande quantité gâchera votre héroïne (qui se transformera en morphine) et vous brûlera irrémédiablement les veines. Le mieux est de procéder par petite touche (ajout d'une tête d'épingle d'acide, chauffer le mélange...) jusqu'à ce que l'héroïne soit totalement dissoute.
  • Pour plus de confort, il est mieux d'utiliser de l'acide ascorbique, moins fort que l'acide citrique, qui vous garantit une plus grande marge d'erreur.


Les pommades cicatrisantes

Pommade cicatrisante polydermyl

Il s’agit de pommades à appliquer pour aider à cicatriser (cicatryl, reparyl, …). Pour ne pas salir la plaie, il est recommandé de ne pas l’appliquer juste après l’injection mais lors de la cicatrisation.

Où trouver des seringues, filtres, eau, garrots, acide....

Ou trouver du matériel de réduction des risques en France ?
  • Dans les pharmacies, vous trouverez le Steribox2, un kit d'injection au prix conseillé de un euro maximum, qui contient  : 2 seringues à insulines, 2 tampons d'alcool, 2 flacons d'eau injectable, 2 Stéricups, 1 préservatif, 1 mode d'emploi et des conseils explicites. Certaines pharmacies proposent aussi gratuitement un échange de seringue, et/ou peuvent mettre à disposition des jetons pour les automates.
  • Dans les CAARUD et programmes d'échange de seringues, vous trouverez le Kit+, la copie conforme du Steribox2, ainsi que tout le matériel au détail, comme par exemple le Stérifilt, le filtre toupie, les seringues 2cc, cuillères, garrots, acide ascorbique..... Il y a un annuaire des dispositifs de réduction des risques sur le site Psychoactif : http://www.psychoactif.fr/forum/ou-trouver-des-seringues.php
  • Dans certaines villes (Paris, Lyon, Strasbourg...), vous trouverez des automates, disponibles 7 jours sur 7. Certains automates fonctionnent avec des jetons (donnés dans les pharmacies ou dans les CAARUD), d'autres sont des distributeurs/échangeurs. C'est à dire qu'avec votre seringue usagée, vous pouvez récupérez un Kit+. Vous pouvez avoir une liste de ces automates sur la région Ile de France sur le site de l'association Safe : http://www.safe.asso.fr


Comment se débarrasser de son matériel d'injectionn

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container à seringues et aiguilles
bouteille d'eau servant de container

Ne laisser jamais trainer le matériel sur la voie public : plages, parcs et jardins sont à tous. NE METTEZ PAS EN DANGER VOS PROCHES, LES GENS EN GÉNÉRAL........ Et d'un point de vue éthique, les jeter n'importent où, renforce les préjugés négatifs sur les usagers de drogue !!

  • Mettre tout le matériel dans des containers prévus à cette effet, disponibles dans les CAARUDs (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues) ou les PES (Programmes d'échange de seringues) (certaines pharmacies rendent ce service dans un programme d'échange de seringue). Une fois rempli, rapporter les à ces mêmes programmes. Si tu n'as pas de container, tu peux utiliser les bouteilles en plastique, que tu fermes une fois remplie.
  • Si ce n'est pas possible, place le dans une canette (bière ou cola) que tu écrases ensuite, et mets la dans une poubelle.Bien s'assurer qu'une pointe d'aiguille n'a pas perforé le container, la bouteille en plastique ou la canette.
  • Dans certaines villes, (Paris, Lille, Lyon, Marseille....), vous pouvez échanger vos seringues dans des automates/distribox.

Toutes les adresses des centres et automates par départements sur : le site Psychoactif