Guide de culture du tabac (nicotiana tabacum)

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Ce guide de culture est destiné aux cultivateurs désireux de planter du tabac - espèces à fumer, chiquer, priser, mâcher - en vue de consommation personnelle.

N'espérez pas obtenir un tabac comme ceux du commerce : niveau texture il est possible d'obtenir un tabac proche de celui dit "à rouler", mais niveau goût et texture de la fumé c'est une autre histoire : les tabacs du commerce sont composés d'un mélange précis de différentes variétés, de plus ils sont pulvérisés avec une "sauce", mélange (toxique) secret appelé "agent de texture et de saveur" dont le but est de rendre le fumeur encore plus accro.

Cette plante est de culture très facile !!!

Mon expérience de la culture de cette merveilleuse plante se résume à la culture en pot sur un balcon de 6 m sur 1,5 m pendant 6 ans, j'ai aussi fais un essai de culture hors saison (semis démarré vers fin automne) à l'intérieur de mon appartement, qui s'est révéler pas mal niveaux quantité.

  • nom commun : tabac commun
  • synonymes : tabac à nicotine / herbe à nico
  • genre : nicotiana
  • espèce : tabacum
  • famille : solanacées

Le tabac est une plante annuelle (elle pousse d'avril jusqu'aux gelées).

Les fleurs du tabac sont auto-fécondes, elles n'ont pas besoin d'insecte pollinisateur pour produire des graines.

La hauteur et la largeur finales des plants seront conditionnés, entre autres, par la variété.

Le tabac de virginie n°1, par exemple, fait 2 mètres de haut pour 1 mètre de large en pleine terre, et ne dépassera pas les 1,70 à 1,80 cm de hauteur pour 1 m de largeur dans un pot de 20 litres.

En pleine terre, avec de bonnes conditions de culture et une variété productive, on peux obtenir jusqu'à 100 grammes par plants, parfois plus. Donc si vous distancez vos plantes correctement et qu'elles ne manquent de rien, avec 10 plants vous obtenez 1 kilo de bon ou mauvais tabac (dépendant du séchage, rinçage de la plante, de vos goûts, de la variété…).


Les graines de tabac

Les graines de Nicotiana tabacum sont minuscules (moins d'un demi millimètre). Elles sont vendues sur le net à tous les prix, j'ai vu un revendeur peu scrupuleux les vendre 6 euros les 10, hallucinant quand on sait qu'un plant de tabac produit des dizaines de fruits et que chaque fruit contient plusieurs centaines de graines.

Un conseil, comparez les prix et/ou faite des échanges, et si vous les achetez faites-le dans un magasin spécialisé (online) et non dans un vulgaire smartshop, vous aurez plus de choix et des prix plus intéressants.

Attention, certains shops vendent du Nicotiana sylvestris pour du tabacum, ou du rustica pour du tabacum et inversement !

  • le Nicotiana sylvestris fait des fleurs blanche.
  • le Nicotiana tabacum fait des fleurs rose saumon ou rouge/rose.
  • le Nicotiana rustica fait des fleurs jaunes
  • Les graines de Nicotiana tabacum sont plus grosses que les Nicotiana sylvestris.

Vous pouvez par exemple vous procurer des graines sur les sites suivants : https://kokopelli-semences.fr/fr/c/semences/plantes-diverses/tabacs http://tobaccoseed.co.uk/

Pour conserver les graines, placez-les au réfrigérateur dans une boite hermétique à l'air et à la lumière, avec du gel dessiccatif. Le papier aluminium est très pratique pour protéger les graines des changements brusques de température et de la lumière, elles garderont ainsi leur pouvoir germinatif élevé pendant plusieurs années !

Les variétés

Le choix de la variété est un facteur déterminant du produit fini.

  • tabac à rouler (cigarette tobacco)
  • tabac à cigare (cigare tobacco)
  • tabac à pipe(pipe tobacco)
  • tabac à priser(snuf tobacco)
  • tabac à chiquer/macher(chewing tobacco)

L'espèce Nicotiana tabacum regroupe l'essentiel (plus de 90 %) des tabacs produits industriellement dans le monde. Parmi eux, on retrouve cinq grands types : les tabacs bruns, les variétés claires, Burley et Virginie, les orientaux et les tabacs séchés à la fumée. [1]

Attention lors du choix d'une variété, assurez-vous que les graines que vous achetez produisent bien du tabac blond, ou brun selon vos goût.

  • Virginia gold n°1 (tabac blond de Virginie) :

Très facile à faire pousser, c’est un peu la « skunk » des tabacs à fumer. Très bon goût, très bon rendement, très doux, n'arrache pas la gorge, ne pique pas la langue. Il faut récolter les feuilles lorsqu’elles sont bien jaunes, la récolte se fait donc au fur et à mesure. Distance de plantation : 1 mètre de tronc à tronc.

  • Turkish (tabac blond turc), tabac dit oriental :

Ressemble beaucoup au Virginia mais les plants sont beaucoup plus petits. Très bon goût (un peu « fleuri ») parfait pour les joints, mauvais rendement. Il faut récolter les feuilles lorsqu’elles sont bien jaunes, la récolte se fait donc au fur et à mesure. Cela vaut d’autant plus pour cette variété, le tabac turc à besoin d’un rinçage beaucoup plus long que le virginie car il consomme beaucoup moins d'engrais. Distance de plantation : je ne sais pas exactement, 50 cm environ de tronc à tronc.

  • Burley gold (tabac blond américain) :

Ressemble beaucoup au Virginia en plus trapu. Le goût de ce que j'ai obtenu n’est pas vraiment bon (ça pique la langue), peut-être à cause de ma technique de séchage ? Peut-être un mauvais rinçage des plants ? Les feuilles sont à peu près de la même tailles que le Virginia mais légèrement différentes dans leur morphologie. Très facile à faire pousser, très bon rendement, le Burley a besoin de peu de rinçage. Les feuilles jauniront en séchant, mais pour un goût au top je conseille de le récolter comme le Virginia. Distance de plantation : 1 mètre de tronc à tronc.


Germination

  • le taux de germination est très bon (80-90%). Les semis lèvent en 5 à 15 jours. les semis se font de début mars à mi-mai sous abris.
  • l'idéal est de démarrer sous lumière artificielle (néon, turbo néons…), ils pousseront plus rapidement des le départ.

Ce qu'il faut faire:

1) Procurez-vous des pots ou godets les plus petits possibles (les semis de tabac sont minuscules), l'idéal étant des plaques alvéolées, difficiles à trouver dans le commerce mais vous en trouverez facilement chez un horticulteur ou un pépiniériste.

2) Utilisez du terreau pour semis/bouturage, du light mix ou équivalent, un terreau très peu engraissé, car les semis ne supportent pas bien les taux élevés d'engrais.

3) Remplissez les pots / godets / alvéoles, tassez bien la terre, complétez, puis arrosez abondamment jusqu’à ce que l’eau sorte du pot et que toute la motte soit humide. Attention à la "fonte des semis".

4) Versez et répartissez vos graines sur la surface d'une assiette. Pressez le bout de votre index dans l'assiette de façon à y coller deux ou trois graines.

5) Posez ces deux ou trois graines sur le terreau, au centre du pot / du godet / de l'alvéole. Ne les recouvrez surtout pas de terre ! (c'est de la graines fine, de plus elles ont besoin de lumière pour germer). Répétez l'opération pour chaque pot / godet / alvéole

6) Utilisez un pulvérisateur pour humidifier les graines.

7) Mettre les pots dans une mini serre entre 18 et 25°C, vérifiez tous les jours que la terre reste humide (attention à la moisissure).

Si vous craignez les champignons, vous pouvez utiliser la méthode dite "baggy", qui consiste à placer vos pots dans un sachet congélation hermétiquement fermé. (La méthode baggy peut servir à toutes les graines et plantes difficiles à démarrer).

Croissance juvénile

  • Quand les plantules pointent leur nez hors de terre, sortez-les de la mini serre et placez-les dans un endroit lumineux (pas de soleil direct, cela risquerait de les tuer) et abrité du vent, l'idéal étant une vraie serre.

croissance végétative

  • Rempotez-les quand les racines ont complètement rempli le pot (rempoter trop tôt risquerait d’abîmer les racines, ce qui ralentirait la croissance de la plante).
  • Rempotez ensuite les plantes au fur et à mesure de leur croissance. Quand les plantes sont assez grandes (à vous de juger) et quand tout danger de gel est écarté (c’est le plus grand danger pour les cultivateurs), transplantez-les en pleine terre.
  • Les plants de tabac adultes, contrairement aux semis, exigent du plein soleil pour bien se développer. Les secteurs ombragés partiels produiront des feuilles moins grosses.
  • Plantez le tabac à des intervalles de X mètre de tronc à tronc (dépend de la variété) et faites des allées de 40 cm pour pouvoir passer entre les plants pour désherber et récolter. Arrosez les plantes avant et après la transplantation.

Pour les cultivateurs qui ne possèdent qu’un balcon, rappelez-vous : plus le pot est gros, plus la récolte sera abondante.

Quel engrais utiliser

Le tabac exige beaucoup d’azote et de potasse (un peu moins), utilisez un engrais de croissance, de préférence organique (pour le gout).

Choisissez un engrais universel, un engrais croissance de growshop, ou un engrais pour tomate.

Évitez les engrais pour plante verte, pour bonsaï et pour orchidée.

Pour savoir quand mettre de l'engrais, attendez la première carence en azote. En pleine terre amendez votre sol avec un engrais organique solide.

Floraison

Le tabac fleurit avec l'age, il est indifférent à la photopériode. Quand les fleurs sont ouvertes, il faut stopper l’engrais de croissance. Le rinçage est nécessaire pour éliminer la chlorophylle, sinon le tabac prendra un mauvais goût d'engrais.

Écimage

Le tabac peut être "écimé" pour augmenter la teneur en nicotine, une fois la floraison entamée coupez le haut de la plante sur 30 cm, cela permet dit-ont d'augmenter de 30 % la production en feuilles.

Fructification

  • Si vous voulez obtenir des graines pour l’année suivante, ajoutez aussi un engrais floraison (sauf si vous utilisez déjà un engrais universel) quand les boutons floraux apparaissent. Plus tard, les fleurs commenceront à tomber et un fruit se développera à la place,
  • Le fruit sera mûr quand il sera complètement sec ; secouez-le légèrement, il devra faire un bruit de maracas.
  • Si vous récoltez des graines, retirez-les du « fruit », laissez les sécher à l’ombre pendant une semaine, puis conservez-les au frigo, à l’abri de l'air et de la lumière.

Les gourmands

il faut éliminer toutes les branches (ce sont des gourmands dans la cultures du tabac) pour permettre au feuillage d'augmenter en volume/surface. Attention, là ou vous enlevez une branche, une autre repoussera quelques mm plus haut !

Arrosage

le tabac résiste honnêtement à la sècheresse il faut l'arroser comme le cannabis.

Bouturage

Bien que ce ne soit pas le mode de propagation idéal, il est possible de bouturer le tabac.

  • Les plants de tabac se bouturent très facilement (bouture herbacée), ils n'ont d'ailleurs pas besoin d'hormone de bouturage pour s'enraciner vigoureusement en environ 2-3 semaines.
  • Pincage : les plant de tabac n'ont pas besoin d'être pincés, néanmoins si vous désirez obtenir plusieurs cutting d'un plant mère, pincez (coupez l'apex) votre plant mère pour le ramifier, puis, pour l'enracinement, procédez de la même façon que pour le cannabis.


Récolte

Les feuilles se récoltent normalement de août jusqu'au gelées selon la variété, Si vous l’avez semé en Mars, les plantes seront récoltables de début septembre jusqu’aux premières gelées.

Vous avez donc jusqu'au gelées pour récolter si vous plantez en pleine terre. En pot vous pouvez toujours les rentrer, si vous avez la place.

La façon de récolter est directement liée à la variété et au type de tabac (blond ou brun)

Le tabac blond de Virginie et les tabacs orientaux (turc) se récoltent feuille par feuille, en ne récoltant que les feuilles jaunies. Les feuilles vertes sont consommables mais sont plus ou moins azotées, ce qui donne un mauvais goût au produit fini !

Les professionnels récoltent le burley en coupant le plant à la base et le font sécher entier. Perso je le récolte feuille par feuille. Il n'y a pas forcément besoin d'attendre que les feuilles jaunissent, mais c'est quand même mieux de rincer la plante avant de la fumer.

Après la récolte, rincez les feuilles à l'eau froide pour éliminer les insectes, larves et la poussière.

Séchage

Le séchage du tabac est un point primordial pour obtenir un bon produit !

La façon de faire sécher le tabac dépend directement de la variété.

Dans l'industrie du tabac il existe divers modes de séchage. Les étapes de traitement des feuilles de tabac sont présentées dans cette partie et consistent essentiellement dans le séchage des feuilles qui varie largement en fonction de la région et du type de tabac produit.

Il existe quatre méthodes de séchage :

  • à l'air chaud
  • à l'air naturel
  • au feu
  • au soleil

Le tabac séché à l'air chaud

  • Terme anglo-saxon : flue-cured
  • Exemple de tabac séché de cette manière : Virginia
  • Le séchage à l'air chaud est le principal procédé utilisé pour fabriquer des cigarettes. Il a été mis au point en 1823 aux États-Unis et utilise une source artificielle d'énergie pour déshydrater la feuille. En Europe comme aux États-Unis les installations de séchage sont souvent des hangars métalliques dans lesquels l'énergie est fournie par le biais du pétrole ou du gaz naturel. Ils possèdent souvent un dispositif automatisé ou semi-automatisé de gestion de la température et de l'hygrométrie. Aux États-Unis, la période de séchage requiert les neuf dixièmes de l'énergie totale utilisée lors du processus de fabrication. Dans la plupart des autres pays producteurs, l'installation est en bois ou en brique et l'énergie est fournie par le bois, comme au Brésil, ou le charbon, comme au Zimbabwe. Le mode de séchage à l'air chaud se classe au premier rang par son taux d'utilisation avec environ 6 tonnes de tabac sur 10 traitées par ce processus.

La phase de séchage s'étale généralement sur une semaine et se décompose de la manière suivante :

  • la première opération consiste à jaunir les feuilles. Elle se déroule sur deux jours et passe par une augmentation progressive de la température à l'intérieur de l'installation jusqu'à atteindre 34°C.
  • La deuxième étape, qui passe par une augmentation brutale de la température (jusqu'à 55°C) et une évacuation rapide de l'humidité, doit permettre de fixer la couleur définitive de la feuille.
  • La phase numéro trois se base sur une augmentation de la température à l'intérieur du "four" jusqu'à atteindre un niveau maximum de l'ordre de 70°C. Contrairement à la première étape de chauffage, celle-ci doit être limitée à la température donnée précédemment et doit être effectuée par palier afin de ne pas risquer de faire caraméliser les sucres contenus dans les feuilles. On appelle cette dernière opération "la réduction des côtes".
  • Finalement, on laissera les volets du séchoir ouverts pendant une nuit afin de permettre aux feuilles entreposées de se refroidir et d'atteindre un taux d'humidité d'environ 15%. Ceci effectué, les feuilles pourront être transportées et entreposées pendant près d'une année.

Le séchage à l'air chaud est un processus où le maintien clos ou non des ouvertures vers l'extérieur permet de réguler l'hygrométrie et la température afin de révéler les pigments caroténoïdes contenus dans la feuille (qui vont lui donner sa couleur jaune-orangée). Cette opération permet également d'augmenter de manière assez sensible le taux de sucre contenu dans le produit final, surtout du fructose et du glucose. Au final, ce produit possède une teneur en nicotine plus élevée que la moyenne.

Quelques défauts communs induits par le processus peuvent apparaître lors de la dernière opération, ce sont par exemple une couleur rouge ou d'un orangé très prononcé, signe d'un empressement dans le chauffage ou d'un mauvais dosage dans l'augmentation graduelle de celui-ci (caramélisation des sucres). Le séchage des feuilles de tabac doit être surveillé de manière très attentive afin que le produit ne brunisse pas et ne perde pas du même coup tous ses arômes et ses sucres.


Le tabac séché à l'air naturel

  • Terme anglo-saxon : air-cured
  • Exemple de tabac séché de cette manière : tabacs noirs et tabacs clairs type Burley.

Comme l'appellation de cette technique le laisse présager, aucune source d'énergie extérieure n'entre dans ce processus de séchage. De ce fait, le séchage à l'air libre prend beaucoup plus de temps que celui à l'air chaud puisqu'il dure entre quatre et huit semaines en fonction des conditions météorologiques et la manière dont le planteur parvient à gérer le taux d'humidité à l'intérieur de son installation. Les tabacs qui sont issus d'un tel procédé présentent en principe une teneur en sucre assez faible Après cette étape de séchage et contrairement à ce qui se passe avec les autres types de tabac, les tabacs noirs sont mis à fermenter. Afin de parvenir à satisfaire les caractères essentiels que l'on attend d'un tabac noir fermenté, c'est à dire des feuilles de couleur jaune à brun roux et un taux de sucre assez faible, le planteur pourra recourir à l'une des trois techniques suivantes.

La fermentation naturelle en masse

Cette technique consiste à entasser les feuilles de tabac de manière assez uniforme grâce à l'utilisation de coffres amovibles. Cet amoncellement provoque un échauffement spontané qui, associé à l'humidité des feuilles, conduit à leur fermentation. Une fois que la température atteint 50°C et juste avant qu'elle ne redescende, les tas sont retournés et l'opération est ainsi renouvelée jusqu'à ce que le tabac soit sec. Dans des cas extrêmes, il est possible d'avoir recours, pendant un temps seulement, à une source d'énergie artificielle afin de prévenir tout pourrissement du tabac. Certaines installations sont pour cela équipées de ventilateurs qui permettent de contrôler de manière plus précise le niveau d'humidité ainsi que la température. Cette phase de transformation du tabac peut s'étendre sur un trimestre.

La fermentation dirigée

Le tabac est mis à sécher dans une pièce saturée à 90% d'humidité et dont la température avoisine les 55°C. Ce mode de séchage, qui prend entre une semaine et dix jours, donne aux feuilles une couleur plus uniforme ainsi qu'un arôme et un goût plus doux.

La fermentation dirigée humide (CHP)

La fermentation dirigée humide est une technique assez récente comparée aux autres : elle n'existe que depuis 1971 et découle de l'association des deux techniques précédentes. Elle consiste à faire sécher les feuilles de tabac dans des caisses présentant un taux d'humidité de 30% durant plusieurs mois, puis de leur faire subir une phase de fermentation dirigée.


Le tabac séché au feu

  • Terme anglo-saxon : fire-cured
  • Exemple de tabac séché de cette manière : Kentucky

Les feuilles de tabac sont suspendues à des lattes dans une pièce fermée. Après une période de deux à six jours, elles peuvent commencer à être séchées à la chaleur et à la fumée d'un feu de bois allumé sur le sol au sein d'un âtre ouvert. L'exploitant pourra en cas de besoin agir directement sur le niveau de chaleur émis, l'hygrométrie ainsi que la ventilation du lieu. Cette capacité est essentielle quand on sait que chacune des phases de l'opération requiert des conditions particulières. Le séchage au feu permet au tabac de se charger des arômes dégagés par la combustion du bois et fournit ainsi une gamme de tabacs noirs au goût très prononcé (de créosote) et caractéristique. Selon les zones géographiques et le caractère gustatif que l'on souhaite attribuer au tabac, on choisira de faire durer le processus sur une à dix semaines de manière continue ou intermittente. Les tabacs vieillis par le biais de ce procédé possèdent généralement une teneur en nicotine plus forte, pour un taux de sucre assez faible. Ils sont principalement employés pour le tabac à pipes, à priser et à chiquer.

Le tabac séché au soleil

  • Terme anglo-saxon : sun-cured
  • Exemple de tabac séché de cette manière : principalement les tabacs d'Orient

Les feuilles de tabac sont séchées dans des filets sous l'action du soleil. Ce travail prend généralement un mois, toutefois la durée peut être plus ou moins longue selon les conditions météorologiques dont bénéficie la région durant cette période.

Ce sont principalement des tabacs dits orientaux cultivés dans le bassin méditerranéen qui bénéficient de cette technique. Comme celle du séchage par le feu, le séchage solaire permet de fournir des tabacs qui seront utilisés comme tabac à pipe, à chiquer ou à priser. Ils sont d'ailleurs assez proches d'aspect. Ils possèdent généralement une teinte brune assez sombre, un fort taux de nicotine et peu de sucre.

Après séchage, les feuilles sont classées par grade. Cette opération est variable selon les pays mais les principes de base sont ceux d'un classement par type de tabac, taille des feuilles, coloration. Les feuilles d'une même qualité sont ensuite emballées par balles, puis entreposées en attendant l'expédition vers les usines de transformation.

Séchage à ma façon, valable pour le tabac de virginie et le turc (le Burley n'était pas terrible avec cette méthode). Ce n'est peux être pas la meilleure méthode de séchage, mais c'est la plus pratique que j'ai trouvée. Je n'ai testé que celle-la et je trouve qu'elle donne de bons résultats :

- Faite ça dans un endroit sans odeurs particulières (évitez la cuisine par exemple !). - Piquez les feuilles avec du fil solide (fil de boucherie) à l’aide d’un aiguille de tapissier et accrochez-les quelque part dans un endroit éclairé (surtout ne les faites pas sécher dans le noir), chaud et sec. - Vérifiez tous les jours les feuilles pour éviter tout risque de moisissure.

- Une fois sèches, les feuilles devront être craquantes. Effritez-les en petits morceaux dans vos mains en retirant les nervures dures.

- Puis vous devrez les effriter plus finement pour pouvoir les rouler (avec un filtre acétate c'est plus facile et meilleur pour la santé) ou les tuber. - Ça donne un tabac très bon à fumer et très doux (varièté Virginia gold n°1),je l'ai fait tester à environ une dizaine de personnes qui m'ont dit la même chose.

Autre méthode de séchage, proposée par Kérala, patron de la tiki seedbank:

- Empiler les feuilles entre 2 planches de bois. - Les fixer avec du fil de fer - Les passer au four à 60°C (pour une épaisseur de 10cm d'épaisseur de feuilles, si moins de 10 cm il faut baisser le four en proportion jusqu'à 40°C minimum) en mettant un bol d'eau pour humidifier le four. - Les y laisser 1h30 et renouveler 3 fois l'opération en intervertissant les feuilles à chaque fois (celles qui étaient sur le dessus doivent se trouver à l'intérieur et vive versa). Source: http://www.lamainverte.org/forum/ - Si le tabac s'est desséché, il est possible de le ré-humidifier avec une petite rondelle de carotte ou de patate.

Mélanges

Quand vous aurez fini le séchage de toute votre récolte je vous conseille de mélanger chaque variété individuellement. En effet la qualité n'est jamais égale d'une feuille à l'autre en raison de la taille de la feuille, donc de son temps de sèchage et de son taux d'azote (est-elle est bien rincée ou pas?) Si vous possédez plusieurs variétés, vous pouvez les mélanger dans diverse proportions. les cigarettes vendues dans le commerce sont faites de mélanges de tabac, ex. le fameux « mélange américain » ou « American blend » composé de tabac blond Virginia, Burley et orientaux.

Aromatisation

Vous pouvez aromatiser votre tabac avec par exemple de la menthe, de la vanille, des épices (clous de girofle par ex, mais je trouve ça immonde), du caramel… Perso je l'aime nature.

Stockage

Stockez le produit fini dans un récipient hermétique dans un endroit sec à l'abri de la lumière. Au congélateur dans un sac ziplock congélation double fermeture étanche, il se garde des années.

Conservateurs

Le tabac, contrairement à la croyance populaire, n'a pas besoin de conservateurs, c'est son taux d'humidité qu'il faut contrôler pour le conserver.

Transformation en cigarette

2 solutions:

  • utilisez des tubes avec une machine à tubes vendus dans tous les bureaux de tabac. (Ceci coûte un prix dérisoire).
  • ou rouler les cigarettes avec un filtre acétate, pour plus de facilité.

il faut que le tabac soit effrité assez fin mais pas poussiéreux, vous pouvez utiliser un grinder pour effriter le tabac.

Maladies et ravageurs

Plus les plant sont jeunes moins ils contiennent de nicotine et plus ils sont appétissants pour les prédateur du tabac.

Attention, pour votre santé, comme avec toute plante consommable, il faut à tout prix éviter les pesticides systémiques (qui rentrent dans la plante, dans son système).

Champignons

(pendant la culture)

  • l'Alternariose (Alternaria)
  • la fonte des semis (Olpidium brassicae, Pythium spp.)
  • le Mildiou (entre autres : Peronospora tabacina)
  • la pourriture noire des racines (Thielaviopsis_basicola)
  • la Sclérotiniose(Sclerotinia sclerotiorum)
  • Le Fusarium (Fusarium oxysporum f. sp. Nicotianae)
  • le Phytophthora ("nécrose du tabac":Phytophthoraparasitica var.nicotiana)
  • la maladie du blanc ("oïdium"), en particulier sur séchoirs


Insectes (sur sèchoir)

  • Le lasiodermes (Lasioderma serricorne)

Insectes (en culture)

  • Le puceron du tabac (Myzus nicotianae)
  • le puceron vert du pêcher (Myzus persicae)
  • la chenille verte (espèce indéfinie).
  • la Noctuelle des moissons (Agrotis segetum)
  • la Noctuelle ypsilon (Agrotis ipsilon)
  • Thrips du tabac et de l'oignon (Thrips tabaci).
  • Les larves coléoptère de juin (Cotinis nitada)
  • Les sauterelles (entre autres Melanoplus differentialis)
  • Les "puces" (coléoptères) - Epitrix hirtipennis (Coleoptera, Chrysomelidae)
  • Petite Hépiale du houblon (Korscheltellus lupulinus).
  • les courtillières (« Gryllotalpa gryllotalpa »

Vers

  • Nématode des tiges (anguilules).

Mollusques

  • limaces
  • loches
  • escargots

Faites particulièrement attention aux limaces qui dévastent tout!!!!

mammifères

  • Taupes

Virus

A noter que les virus se transmettent aux plantes par les insectes (entre autres les pucerons), mains, outils du cultivateur mais aussi les graines.

  • Virus mosaïque du concombre
  • Virus mosaïque du tabac (nielle)
  • virus de la gravure du tabac
  • virus de la nécrose du tabac

Plantes parasites

  • L'orobanche rameuse (Orobanche ramosa L.)
  • Les mauvaises herbes

Catastrophes climatiques

  • la grêle
  • le vent

Je n'ai personnellement eu droit régulièrement qu'aux pucerons, plusieurs fois une seule chenille ainsi qu'une unique sauterelle, et le vent me renverse les pots.

Infos complémentaires

  • cultivez hors saison: faire du hors saison c'est le top pour essayer une nouvelle variété !
  • le tabac se cultive très bien en pot.
  • les semis démarrent mieux avec une lumière vive et constante, n'hésitez pas à les coller sous turbo néon pour accélérer leur croissance.
  • les semis poussent plus vite sous une photopériode de 24/24.
  • en pleine terre le tabac épuise les sol car il est très gourmand en engrais azoté, il est donc conseillé de pratiquer la rotation des cultures.
  • les professionnels démarrent les semis en plaque alvéolées en serre.

- le ph idéal du sol en pleine terre est entre 5.5 et 7.

  • en pleine terre comme en pots la distance entre les plants varie beaucoup d'une variété à l'autre.
  • si vous le cultivez en pot, choisissez des pot ronds et pas des carrés, car ces derniers ont plus de prise au vent.
  • pour les variétés ornementales la culture est différente :
    • Nicotiana sandérae, même culture que les pétunia
    • Nicotiana glauca (tabac bleu), se cultive comme une plante grasse.
    • Nicotiana sylvestris (tabac d'Argentine), même culture que le tabac à nico,

Pour en savoir plus sur la culture du tabac

Forums sur la culture

Livres sur la culture

  • "La culture du tabac sous nos climats", éditions François Timmermans de 1908 (introuvable!)
  • « Growing and Processing Tobacco at Home A Guide for Gardeners » de Jim Johnson


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