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Phase 3: Décompensation | Phase 3: Décompensation | ||
Abandon de la résistance sous toutes ses formes, | Abandon de la résistance sous toutes ses formes, la décompensation est une phase clé du procesus individuel du changement. Lorsque notre résistance contre un changement en contradiction avec nos aspirations est sans effet, nous décompensons. Nous nous sentons las, définitivement incompris ou non reconnus. | ||
Plus notre résistance a été forte, plus notre décompensation est grande, | Plus notre résistance a été forte, plus notre décompensation est grande, à la mesure de l'impact affectif du changement et de l'importance que nous lui accordons.Elle présente les symptômes traditionnels de la dépression : fatigue, absence de ressort, idées noires, tristesse, obsession d'échec.. . Il nous arrive de pleurer, nous nous sentons vulnérables et privés d'énergie. | ||
Nous augmentons parfois notre consommation d'excitants (alcool, café, tabac), nous perdons le | |||
goût de choses que nous apprécions d'ordinaire, nous nous replions sur nous-mêmes. II s'agit là d'un processus de deuil : deuil de notre réalité, de nos espoirs de la conserver et de notre résolution à altérer le changement. | |||
Notre état d'abattement consterne parfois notre entourage, qui le trouve démesuré par rapport au changement qui nous affecte. | |||
Or, la décompensation s'opère par rapport à nos repères internes. Plus nous sommes sentimentaux et émotifs, plus notre décompensation est évidente. Au contraire, plus nous sommes réfléchis, moins elle est observable. | |||
La décompensation peut durer quelques minutes.. . ou plusieurs années. | La décompensation peut durer quelques minutes.. . ou plusieurs années. | ||
Les deux facteurs-clés de la durée et de l'intensité de la décompensation sont d'une part la distance affective qui nous lie à l'objet du changement, et d'autre part le niveau de stress lié à l'accumulation des changements que nous sommes en train de connaître. | |||
La décompensation est souvent mal comprise par l'entourage, | Au cours d'une même période, nous pouvons être affectés par un grand nombre de changements : déménagement, perte d'un être cher, d'un emploi, d'un privilège ou d'un avantage, etc. Le moindre changement intervenant dans une telle situation est de nature à amplifier la décompensation, même quand il s'agit d'un . incident mineur tel que la perte d'un briquet. Dans le cas d'un incident majeur venant s'ajouter à une série de changements, la décompensation peut se révéler grave. | ||
La décompensation est souvent mal comprise par l'entourage, qui tend à la banaliser par des jugements relativistes. Fort ' heureusement, la décompensation n'est pas toujours dramatique et peut se résumer à un épisode de tristesse, d'abattement passager, associé à un sentiment d'injustice. Un des éléments positifs de la décompensation est le doute qui nous envahit et nous permet de considérer les choses sous un autre angle, pour rendre le changement acceptable. | |||
En doutant de nous, du bien-fondé de notre réalité, de notre résistance passée, | En doutant de nous, du bien-fondé de notre réalité, de notre résistance passée, de notre vision des choses, de nos croyances, nous nous préparons à l'acceptation d'une nouvelle réalité. | ||
La fin de la décompensation correspond à l'acceptation du changement. | La fin de la décompensation correspond à l'acceptation du changement. Il s'impose à nous comme inéluctable, irrévocable. Certes, nous ne l'aimons pas, nous ne l'apprécions pas, nous ne sommes pas sûrs de pouvoir « faire avec », mais nous commençons à entrevoir que nous « devons faire avec ». | ||
En milieu professionnel, la décompensation s'effectue souvent à l'extérieur de l’entreprise. En effet, lorsqu'un collaborateur entre en décompensation, il va souvent consulter un médecin qui lui prescrit quelques jours d'arrêt de travail. Lors de la reprise, la décompensation est en phase terminale, et le collaborateur a fait son deuil. | |||
Parfois, il faudra plusieurs arrêts de travail successifs pour que le collaborateur reprenne le dessus et puisse avoir une activité normale. | |||
En phase de décompensation, nous avons tendance à nous rapprocher de nos amis, de notre famille - sauf, bien entendu, s'ils sont à l'origine du changement qui nous affecte. Nous avons besoin de combler le vide affectif qui nous étreint. Nous sommes en recherche d'adaptation, et la compréhension dont nous sommes l'objet offre une compensation qui permet d'avancer vers l'acceptation du changement, même pénible. | |||
Notre vulnérabilité nous permet de faire évoluer notre système de croyances pour rendre la réalité plus acceptable. | Notre vulnérabilité nous permet de faire évoluer notre système de croyances pour rendre la réalité plus acceptable. | ||
La décompensation s' | La décompensation s'achève progressivement lorsque nous cessons d'être obsédés par la perte et le passé pour considérer l'avenir et notre survie dans cet avenir. Il est vrai, à ce stade, que les souffrances que nous avons pu connaître dans le passé nous aident si elles sont cicatrisées. | ||
La décompensation est tout aussi essentielle que la résistance pour pouvoir intégrer un changement. Marquant la fin définitive de la résistance sous toutes ses formes, elle nous permet de progresser dans l'élargissement de notre réalité et dans notre expérience humaine. Elle illustre particulièrement bien l'affirmation selon laquelle le changement se fait avant tout dans la souffrance. En s'atténuant, cette souffrance et la tristesse qui l'accompagne marquent notre évolution vers la phase de résignation. | |||
Carton, G-D. (2004) Éloge du changement : méthodes et outils pour réussir un changement individuel et professionnel,2 édition, ÉditionsVillage Mondial, Paris | Carton, G-D. (2004) Éloge du changement : méthodes et outils pour réussir un changement individuel et professionnel,2 édition, ÉditionsVillage Mondial, Paris | ||
===Deuil, Stress et Immunité=== | ===Deuil, Stress et Immunité=== |