« PAWS, le syndrome prolongé de sevrage » : différence entre les versions

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===Une conclusion provisoire===
===Un Essai de  conclusion provisoire===


Il est donc tentant de penser que le syndrome prolongé de sevrage est en partie lié à une réaction « standard » de l'organisme au stress, au deuil, et au changement en général.  
Il est donc tentant de penser que le syndrome prolongé de sevrage est en partie lié à une réaction « standard » de l'organisme au stress, au deuil, et au changement en général.  
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Il faut espérer que des études ultérieures viennent modifier rapidement cette conclusion provisoire et apporter des réponses à une problématique qui concerne probablement des centaines de milliers de personnes en France.
Il faut espérer que des études ultérieures viennent modifier rapidement cette conclusion provisoire et apporter des réponses à une problématique qui concerne probablement des centaines de milliers de personnes en France.
== Une discussion qui prolonge la Conclusion (provisoire) ==
Voir
https://www.psychoactif.org/forum/t10389-p3-Sevrage-Heroine-avec-bupre.html#p149723
'''
Ziggy'''  (post #62)
Pour être franc, je crois qu'il y a une certaine confusion dns ce que l'on nomme et c'est ce qui me gêne car là on a tendance à mettre dans cette appellation de PAWS un peu tout ce que l'on veux... jusqu'à dire que le PAWS se manifeste indépendamment du produit par exemple. A mon sens là il s'agit plus du tout de PAWS mais de symptome PSY liée à la perte de l'objet came dont le deuil est à faire. Pour étre juste a mon sens il convient de distinguer le PAWS du sevrage psychologique, car ce sont deux symptomatologies différentes même si elles sont vécues toutes deux après le sevrage et qu'il est facile de les superposer ou de croire qu'il s'agit de la meme chose....
je donne un premier exemple. Une personne non-toxicomane est administrée en morphine pendant plusieurs mois pour hernie discale. Puis les douleurs cessent et on lui diminue son dosage et on la sèvre. Les premiers jours sont chauds... mais après et là bingo, la personne décrit un état de fatigue caractérisée par des ressentis physiques (sueurs, jambes, frissons, insomnie) pendant plusieurs semaines/mois.... mais aucun craving ni deuil.
autre exemple. Un héroïnomane arrête brutalement.  Apres le sevrage, il va éprouver les memes symptômes physiques qui perdurent mais il va aussi éprouver de la déprime (qui exprime le manque mental), des cravings, de la colère etc...
donc le PAWS tel que je le conçois concerne les symptômes résiduelles de manque liés à la non retrocesion de la symptomatologie du manque et c'est bien ce qu'on mesure, il faut un temps long pour achever la rendorphinisation.
Les problèmes psys liés à la conso (ou son arret) et qui s'expriment psychologiquement et physiquement aussi, c'est un autre probleme.
Je trouve que mélanger les deux transforme la notion de PAWS en pot pourri ou l'on indifférencie tout ce qu'il se passe dans cette phase de reconstruction...
il me semble important de différencier ce qui appartient au PSY et ce qui appartient à l'ORGANIQUE.
'''Presripteur'''
Si je comprends bien Ziggy, tu voudrais séparer des symptomes du sevrage des opiacés (PAWS1)  d'un syndrome "général" qui serait le PAWS2. Cela me parait important d'en parler parce qu'en effet le PAWS est une notion récente, donc il est possible que cette notion soit encore mal stabilisée.
Pour moi (c'est ce que je dis dans le wiki) je préfère parler de spécificité du PAWS qui s'ajoute lors du sevrage d'opiacés (mais aussi probablement de l'alcool des BZD, des stimulants) au '"PAWS de base" , et qui en effet est lié au produit.
Notons par exemple que le PAWS des opiacés répond bien aux petites doses de TSO, alors que pour celui de l'alcool et des BZD ce serait plutot des gabaergiques (Baclofene, GHB, BZD) et pour les stimulants des BZD, voire des stimulants.
Mais notons que le deuil est lui même responsable d'un grand nombre de consommations alcooliques ou opiacées. Un phénomène curieux est d'ailleurs le déni de ce mécanisme. De nombreux patients racontent qu'ils ont commencé à boire ou consommer dans la période suivant un ou des deuils mais nient une relation avec ce deuil. (de nombreux autres patients aussi disent "j'ai commencé à boire quand ma mère est mort").
C'est dans ce sens que je pense plus efficace de penser le phénomène comme global avec des différences et des spécificités plutot que comme deux problèmes indépendants.
'''Ziggy'''
Disons que tu l'envisages de manière globale concernant l'arrêt de toute forme de psychotropes alors que moi je ne le vois que par la lorgnette de mon expérience et concernant l'arret des opiacés.
Si je différencie nettement le manque psychologique du syndrome déficitaire, c'est parce qu'au cours de mes années de dépendance, j'ai vu ces symptômes se mettre en place et je vois bien comment ce n'est pas du tout la meme chose. Concernant le manque psychologique, chez moi il est venu assez rapidement et même bien avant le manque physique et c'est ce truc psycho qui m'a fait perdre pied et m'a conduit à aller jusqu'au seuil de l'intoxication... et je suppose que des 2, c'est bien sur le manque psycho le plus rebelle puisque car c'est celui la qui te fait replonger à chaque coup  et meme tres à distance du sevrage physique.
Mais voila lors de mes 2-3 premières années, je n'ai éprouvé aucun PAWS. J'ai fait pas mal de sevrages et je sentais vraiment la peche revenir en une dizaine de jours et ensuite roule ma poule.... le problème c'est que le psychologique était toujours là. Ca OK !
Voyant que je rechutais toujours, même après des 30 ou 60 jours clean j'ai décidé de me mettre sous TSO. Et c'est ensuite que pour la première fois, j'ai ressenti ces symptômes de PAWS.... Au début, comme beaucoup d'autres, j'ai mis ça sur le dos du subutex... dont on sait que le sevrage est plus long que l'heroine. Mais là c'était vraiment TRES long... J'ai découvert par la suite que ça n'avait rien à voir avec le SUB en tant que tel (et sa demi vie lente) puisque j'ai pratiqué plein de switchs (des semaines de codeine, plusieus mois de skenan) et à chaque sevrage, quel que soit la molécule, j'ai éprouvé ces symptômes déficitaires qui durent des semaines.......
Pour pas vous mentir, à partir du jour ou j'ai commencé à éprouver ces symptômes, les choses se sont vraiment compliquées pour me "sevrer". Quand je me retappais en 10-12 jours, c'était chaud mais jouable, j'arrivais à me sevrer et je sentais bien ce moment ou le sevrage est enfin FINI, ou le corps prend le dessus ou tout rentre dans l'ordre... mais avec le PAWS,une fois que j'y ai été sujet j'ai beau essayé une dizaine de sevrages et j'ai l'impression de n'etre jamais arrivé au bout d'aucun d'eux, malgré pourtant des 2ou 3 mois d'abstinence...cette sensation étrange que ça ne revient pas (ou revient plus), que 95% du manque a disparu mais qu'il reste 5% que le corps n'arrive pas à éliminer. Une fois j'ai tenu 70 jours sans buprénorphine et un matin, j'avais tellement la chiasse et mal aux jambes malgré 10 semaines de sevrage, j'ai pris un demi 0.4mg= effet hallucinant. Le lendemain, je "revivais" enfin pour la première fois depuis ce sevrage... ça c'était COOL mais constat déprimant = comment est il possible de redevenir normal après des années de TSO ou d'opiacés ?
Le seul moyen que j'ai trouvé c'est avec la métha de diminuer très doucement en restant des mois sur des petits paliers et diminuer jusqu'au 0 absolu.
Sinon je crois que 0.4 de subu équivaut environ à 3 mg de métha, donc encore trop important pour ne pas sentir un sevrage difficile.
'''Snoopy'''
@prescripteur,
pour ma part, je suis globalement d'accord avec ce que tu dis, ca, c'est un fait, MAIS ce qui me "derange" c'est le fait de remettre toujours le coté psychologique en avant, qui est là, oui, mais pas que.....
je parle pour moi là : le sevrage physique "pur", c'est ok, le sevrage psychologique "pur", c'est ok aussi, dans le sens où non, je ne vois pas ca comme un deuil de ma/mes consos passées, mon changement de mode de vie (dur aussi, on est bien d'accord), et autres.......
ce que MOI je retiens du PAWS (1,2 ou plus encore peut etre, vu que c'est une "decouverte" recente dans le milieu soignant), c'est que j'ai des hauts et des bas, mais je pense pas plus qu'une personne qui ne consomme pas de drogues, que je ne mets pas tout ca dans le meme panier, mais que pour ce qui concerne mes insomnies et autres soucis "physiques", apres des années de psychotherapies et autres aides plus naturelles genre sophro, acupuncture, blablabla, JE SAIS identifier quand c'est mon etat d'esprit qui est en cause (toutes mes insomnies ne sont pas toutes dues au PAWS), ou quand c'est strictement physique chimie cerebrale.......
quand tout va bien, et que pendant 15/20 jours je ne dors plus, que je tremble, que j'ai froid, voire des nausées, je sais que c'est pas du psychologique, mais bel et bien du physique........
mais comme tu le dis, ce syndrome est encore une "decouverte" jeune, et il va sans doute falloir bosser et creuser le sujet pendant.....années avant de vraiment connaitre tous les tenants et aboutissants de ce probleme....... pas glop, mais bon, pas le choix non plus
en me relisant, je me trouve un peu con-con, a repenser aux UD d'il y a quelques dizaines d'années (voire plus) qui eux, n'avaient meme pas de tso, et encore moins d'aide, d'attention, et encore moins de respect venant des personnes censées les soigner......pas etonnant que beaucoup nous aient quittés, faute de "mieux"....
'''YourLatestTrick'''
Salut !
ziggy a écrit:
Pour être franc, je crois qu'il y a une certaine confusion dns ce que l'on nomme et c'est ce qui me gêne car là on a tendance à mettre dans cette appellation de PAWS un peu tout ce que l'on veux... jusqu'à dire que le PAWS se manifeste indépendamment du produit par exemple.
Je me suis peut être mal exprimé ; je voulais dire que peu importe le produit auquel on a été dépendant, on retrouve un ensemble de symptômes communs ; auxquels s'ajoutent éventuellement des symptômes plus spécifiques à la substance. Si je donne l'impression de pinailler, c'est que la finalité de cette discussion est bien d'identifier un phénomène, pour envisager des pistes de réflexion ; c'est en ce sens que je trouve important de poser les fondations d'un ensemble de symptômes communs.
En soi, le terme PAWS est, d'un point de vue sémantique, assez vague, au final ; c'est probablement ce qui rend la sémiologie difficile à définir précisément.
Concernant le débat sur la composante psychologique du PAWS, je pense qu'il faut le comprendre comme ayant une origine psychologique, et pas seulement des symptômes de nature psychologique.
Pour prendre un exemple : la notion de douleur va bien au delà de la nociception : l'OMS la décrit comme telle :
"la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes"
La composante psychologique du ressenti de la douleur est primordiale, c'est, à mon avis, un fait à prendre en compte, et à explorer, parcequ'il contribue probablement au ressenti des symptômes spécifiques du sevrage opiacé, pour rester dans cet exemple.
Ce que je veux dire, c'est que quand on parle de l'aspect psychologique, on ne veut surtout pas dire que c'est "juste dans la tête", loin de là.
Après, je ne doute pas que, par vos expériences, vous puissiez l'interpréter de manière personnelle, et que vous êtes capables d'identifier les processus impliqués (cf l'exemple de Snoopy) , l'important étant de pouvoir trouver une réponse à ce problème (on est d'accord là dessus, je pense !)
Je crois que plus on aura de témoignages, plus on y verra clair. Au cas par cas, des éléments de contextes personnels peuvent brouiller les pistes, je pense.
Ziggy, ton exemple de la personne hospitalisée, donc -a priori- avec une moindre implication émotionnelle dans la conso du produit, est intéressant. Tu notes à juste titre que les symptômes vont être uniquement d'ordre physique, très probablement spécifiquement liés au produit (opiacé en l’occurrence) .
C'est ce phénomène que tu associe au PAWS ?
On peut l'envisager ainsi, mais je pense que dans le cadre d'un usage de type addictif, il y a d'autres éléments qui entrent en jeu, d'origine psychologique, donc, qui viennent se greffer, et "potentialiser" les symptômes que tu décris.
Il faudrait alors identifier : les différents symptômes de sevrage post-aigus pour chaque type de produit consommé (le wiki comporte une partie spécifique aux benzodiazépines il me semble, par exemple);puis en déduire les phénomènes communs.
Pour ma part, le PAWS s'est principalement manifesté par des phases anxio-dépressives, en alternance avec des phases "sans souci" . Très peu de symptômes physiques, mis à part ceux associés à l'anxiété (qui peut se traduire par des troubles somatiques parfois impressionnants ) . Au bout de six mois, le PAWS était largement atténué. Un peu d'anxiété, et des variations de l'humeur, mais ni plus ni moins qu'une personne "normale".
Les produits dont je me suis sevré sont les opiacés (tramadol 400-600mg par jour pendant 2-3 ans) et les BZD (150mg de seresta par jour vers la fin) , avec des extras fréquents (morphine, oxycodone, fentanyl, codéine, dihydrocodéine, et une dizaine de benzos différents selon les périodes).
Je n'ai peut-être pas assez de recul, puisque j'ai repris ma conso au bout de six mois.
Je trouve cette discussion enrichissante, ça permet de confronter la théorie avec des expériences concrètes, et je pense vraiment que ça peut être d'une grande aide pour comprendre et se préparer à "l'après" .
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