Ecstasy-MDMA, effets, risques, témoignages

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L'ecstasy (ou extasy), dont le principe actif est le MDMA (pour 3,4-Méthylène-Dioxy-n-MéthylAmphétamine) est une molécule de la famille des amphétamines, mais aussi proche de l'hallucinogène mescaline. Il a été expérimenté par 1,9% des jeunes de 17 ans en 2011..[1]. Il est classé comme stupéfiant.

Histoire brève

La découverte des effets de l'ecstasy doit beaucoup à Alexander Shulgin, un pharmacoloque et chimiste américains, qui s'y intéresse, à partir de 1965, en réalisant lui-même la synthèse et publie en 1976 avec David Nichols les impressions issues de l'usage de la MDMA. Suite à cette publication, la MDMA commence à se populariser et à être disponible dans la rue. Elle sera progressivement prohibée, dans la plupart des pays, à partir du milieu des années 1980 et listée à la convention sur les substances psychotropes de 1971.

L'ecstasy va connaître une hausse de la consommation durant les années 90, en phase avec l'avènement du mouvement techno, et s'est généralisé dans tous les milieux depuis les années 2000.

L'utilisation des effets thérapeutiques du MDMA, notamment pour le stress post-traumatique fut stoppé suite à sa prohibition. Mais depuis les années 2000, des pays comme la Suisse ou l'Espagne ont développé des protocoles expérimentaux.

Qu'est ce que c'est

Aspect, à quoi ça ressemble ?

L'ecstasy-MDMA peut prendre plusieurs forme. Il peut se présenter sous la forme de cachet de taille et de couleurs variables, dont le nom du motif sert à nommer l'ecstasy (par exemple Mercedes, Playboy,... ). Il peut se présenté sous forme de poudre, de gélule, ou encore sous formes de cristaux translucides qui peuvent varier du blanc au brun en passant par le rose.

« La couleur (du MDMA) dépends de la fabrication je crois, donc c'est pas vraiment un gage de qualité. Moi je sais que celle qui m'ont marqué c'était la grise (très bonne),la rose, la violette (waouuw), de la rouge.et une blanche (elle avait un peu l'aspect du verre polie). »
-(Source, Ullateck, Psychoactif)

Les autres noms et surnoms

taz, tata, XTC, plomb, cachetons, bonbons, pilule de l'amour, MD, xeu, ..

Le prix

Extasy sous forme de cachet : de 5 à 10 Euros

MDMA (sous forme de cristaux) : 50 ou 60 Euros le gramme


Les modes de consommation

L'ecstasy est principalement ingéré, soit sous forme de cachet ou gélule, soit sous forme de parachute (avec la poudre), mais il peut être aussi sniffé, ou plus rarement fumé ou injecté.

« Sinon, je me rappelle une fois, j'en avais pris avec des potes, on l'avait inhalé aiiiiie ... MALHEUREUX, Mais qu'est qu'on a pas fait. J'ai cru franchement que j'allais y passer. Je n'avais plus conscience des distances, du coup je galérais pour marcher ou chopper des objets ... J'avais également des déformations visuelles, des arrêts sur image suivi d'accélération, des spasmes comme des grosses crispations ... un truc de ouf ! Quand j'y repense ... »
-(Source, Kiwi, Psychoactif)


Les effets recherchés

Les effets des produits dépendent non seulement de la dose, de la fréquence d'usage et du mode de consommation mais également des caractéristiques de chaque individu et du contexte.

Quand on l'ingère, les effets du MDMA mettent ou moins 30 minutes à monter, et durent de 6 à 8 heures. Quand on le fume, l'injecte, ou le sniff, les effets sont pratiquement immédiats.

Le MDMA agit en libérant une dose massive de sérotonine et de dopamine dans le cerveau, ce qui modifie notamment l'humeur.

Les principaux effets recherché peuvent être l’empathie, la désinhibition, une sensation d’énergie, exacerbation des sens, une sensation de bonheur et d'euphorie. Contrairement à la croyance populaire, le MDMA n'a pas d'effet aphrodisiaque.

Les risques de la consommation d'ecstasy-MDMA

Dangerosité et dommages du produit selon différents classements

Les facteurs de dangerosité selon le rapport Roques (1998) [2]
Dépendance physique Dépendance psychique Neurotoxicité Toxicité générale Dangerosité sociale

Trés faible

?

Très forte (?)

Eventuellement forte

Faible (?)

Echelle de classement des dommages créés par différentes drogues.2007 [3]



Les effets secondaires

Le bad trip

Tous comme avec le LSD, il est possible de faire un bad trip avec le MDMA. Il peut arriver que l'on soit submergé par la "montée". La personne se sent dépassée, surtout si c'est sa première expérience. La modification de la conscience peut aller jusqu'à une perte de contact avec la réalité.

La descente

L'un des revers de la consommation d'ecstasy, c'est la descente qui intervient immédiatement après et peut durer quelques jours : le cerveau manque de sérotonine, ce qui correspond à une réelle dépression. Certains usagers utilisent des opiacés pour amoindrir les effets de la phase de dépression. Cela peut avoir un effet traître, parce qu'on a envie de consommer pour se sentir bien, et on attend le prochain week-end en ne pensant plus qu'a cela.

« Quand j'ai pris pas mal de MD, tu peux être sur que les deux ou trois jours qui suivent j'ai le moral dans les chaussettes. Crise de larmes pour rien. Hier matin parce que je me suis roulé un pète et il y avait un jour entre le tabac et le carton et que le carton voulait pas remonter. Alors je là je pète un câble, je reprend mes esprit essaie de réparer le truc et le carton me reste dans les mains... T'imagine pas dans l'état que je me suis mise. En larme pendant 30 minutes. Pour une connerie! J'avais envie de me foutre en l'air. Et c'est tout le temps comme ça. Je fais la gueule pour rien.. »
-(Source, Triipounette, Psychoactif)
« Je viens d'avoir 23 ans et je veux vraiment arrêter la MD. Je me sens différent depuis que j'ai commencé il y a 4 mois. Je sais, c'est peu de temps mais j'en prends tout les week-end et de plus en plus. Depuis je pense qu'à ça, j'en viens à me dire que je suis tombé dedans et ça me fait peur. »
-(Source, tony333x, Psychoactif)


Les effets à court terme

Augmentation de la tension artérielle, accélération et trouble du rythme cardiaque, dilatation des pupilles, vomissement, hyperthermie, contraction des mâchoires, sentiment de bouche-sèche, peut aussi provoquer des hallucinations.

« J'ai fait l'erreur un jour de prendre par voie orale 0,3g de mdma marron en cristaux. Déjà ça m'a completement bouffé la gueule (aphtes, machouillage des joues.) J'ai faillit y rester, montée archi forte, sueurs, confusion, machoire archi-serrée et un descente qui a durée deux semaines.(deprime, dur de s'amuser , de sourire...) 0,1g dans un parachute est un dose amplement sufisante pour s'amuser, ne depasser jamais les 0,2 ça devient carrément glauque pour soi et les autres »
-(Source, m77, Psychoactif)


Les effets à long terme

Les effets à long terme de la consommation d'ecstasy peuvent être amaigrissement, affaiblissement, irritabilité, insomnie, anxiété, dépendance, voire troubles de la personnalité, des anomalies des valves cardiaques (comme le Mediator). Il y a aussi de plus en plus d'évidence que le MDMA serait hépatotoxique.[4]


Overdose

La consommation de MDMA peut conduire à une overdose mortelle ou à un bad trip, d'autant plus si elle est mélangé à des amphétamines


MDMA et mélanges de drogues et de médicaments

MDMA + Alcool

L'utilisation simultanée de MDMA et d'alcool peuvent masquer les effets de l'alcool :[4]. : une fois l'effet de l'XTC estompé, l'ivresse peut survenir brutalement. C'est particulièrement dangereux, en fin de soirée, lorsque vous reprenez le volant (perception faussée, diminution des réflexes, endormissement, …).

L'alcool peut ralentir le métabolisme de la MDMA, et augmenter la concentration de MDMA de 9 à 15%, bien que le mécanisme ne soit pas clairement déterminé. De plus, la consommation d'alcool diminue la perception des signaux d'alarme qui annoncent le coup de chaleur (douleurs musculaires, etc.).

Enfin, ce mélange contribue fortement à la déshydratation et à la surcharge du foie.

MDMA + antidépresseur
  • Pour les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) (Niamid®, Aurorix®, Iproclozide®), risque de syndrome sérotoninergique, et de grave crise d'hypertension, danger de mort !
  • Avec les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) (Le Prozac, le Lexapro, le Zoloft, le Deroxa), es effets de la MDMA sont très très amoindris, en gros les SRIS « bloquent » la partie de votre cerveau dans lequel la MDMA a besoin de se fixer pour que vous en ressentiez les effets.
  • Pour les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (IRSNA, où Hétérocycliques) : pour certains (Nefazodone, Buproprion), les effets de la MDMA sont légèrement réduits; Pour d’autres (Mianserine) les effets sont légèrement augmentés. Pour d’autres (Mirtazapine), aucune modification. Pour d’autre encore (Effexor), les effets sont carrément annihilés.

Le MDMA et les antidépresseurs sont tous deux capables de causer une hyponatrémie (concentration en sodium dans le plasma sanguin inférieure à 136 mmol/l). Il y a un risque théorique que ces effets s'additionnent, spécialement quand le MDMA est utilisé dans des situations ou une déshydration peut survenir, comme des longues périodes sur le dance-floor.

MDMA et inhibiteur de la protéase (traitement VIH)

Plusieurs cas ont été signalés ou l'utilisation simultanée de MDMA et de ritonavir a produit des sérieuses interactions, parfois fatales.

MDMA + amphétamines

Le MDMA appartenant à la familles des amphétamines, le mélange des deux se sur-rajoute et accentue le phénomène de surchauffe et le risque d'hyperthermie et accentue la survenue des troubles cardiaques.

MDMA + cannabis

De nombreuses usagers combinent les deux drogues, soit pour augmenter les effets du MDMA, soit pour atténuer la descente (dépression) du MDMA. Il existe en effet des études qui montrent que les cannabinoïdes peuvent masquer les comportements induit par le MDMA, tel que l'agressivité et les symptômes somatiques.[5] D'une autre coté, les usagers réguliers du mélange MDMA + cannabis peuvent manifester des problèmes psychologiques variés tel que l'impulsivité, l'anxiété, des problèmes somatiques, des comportements psychotiques...[6]

« Le point de rupture, l'histoire qui a tous changé et boulversé ma petite vie tranquille, c'était après un fat weekend de clubbing non stop à Berlin où je me suis perché plus que de raison. Le lundi soir, de retour en France certes patraque mais encore dans ma bulle happy d'avoir surkiffé mon weekend, je me fume mon goodnight spliff et trés vite des sensations de décharges électriques dans mon cerveau m'assaillent. J'ai l'impression de tomber dans le vide, j'ai peur, j'ai mal!! Aujourd'hui, 6 mois aprés, j'ai toujours ces terribles vertiges qu'une simple bouffée de spliff fait ressurgir, je suis plus fatigué qu'avant, moins enthousiaste. »
-(Source, tribun du join, Psychoactif)
MDMA + depresseurs du système nerveux central (héroïne, méthadone, Valium, Vanax, Tranxène...)

Ces substances ont tendance à atténuer l'effet stimulant du MDMA. Elles sont donc principalement consommées en descente. Attention à la dépendance rapide qu'entraînent tous ces produits!

MDMA + LSD

Ce mélange est commun dans les rave-party. Le LSD maximiserait les effets du MDMA [7], ce qui augmente la probabilité de bad trip, dépersonnalisation, hallucinations.

Comment réduire les risques

Contre-indication

  • L'ecstasy est toxique pour le foie et peut déclencher des cirhose fulgurante. Il ne faut pas en prendre si vous avez une hépatite.
  • Le MDMA passe la barrière placentaire et passe dans le lait maternel. Il est donc fortement déconseillé aux femmes enceintes ou qui allaitent.
  • LE MDMA peut déclencher des crises d'épilepsie. Les personnes sujettes à de telles crise ne doivent pas prendre de MDMA.
  • La consommation d'ecstasy est particulièrement dangereuse en cas de troubles du rythme cardiaque, d'asthme, d'épilepsie, de diabète, de problèmes rénaux et d'asthénie.
  • L'usage de MDMA en même temps que les antidépresseurs de type IMAO peut conduire à un syndrome serotoninergique délétère


Conseils de Réduction des risques

  • On ne peut pas savoir à l'avance ce qu'il y a dans un cachet d'ecstasy, même d'une même série. Il faut toujours commencer par en prendre un quart, et attendre au moins une demi-heure que l'effet monte.
  • L'ecstasy entraîne une descente pénible et un état dépressif les jours suivant la prise. Il est conseillé de ne pas reconsommer pendant ces jours, et de se reposer, de manger des produits vitaminés.
  • IL faut éviter d'avoir l'estomac plein ou vide au moment de la prise (nausée, vomissement,..)
  • L'ecstasy peut déclencher un bad trip. Il vaut mieux consommer avec des personnes de confiance, et dans un endroit ou l'on se sent bien. De même, ne prendre un ecstasy que si on se sent bien physiquement et mentalement. En prenant un produit psychoactif lorsque vous vous sentez mal ou angoissé, voter état risque d’empirer.
  • Pour éviter le coup de chaleur, il faut boire fréquemment de l'eau en petites quantités, et se rafraîchir (en prenant l'air, en s'aspergeant la nuque d'eau froide, etc.).
  • Éviter toute activité exigeant de la concentration (travail sur des machines, conduite automobile, …): excitation, euphorie, nervosité, voire agressivité peuvent entraîner des conduites inadaptées ou une prise de risque inconsidérée.
  • Il faut espacer les prises d'ecstasy. Une pause de 1 mois minimum devrait être observée entre chaque prise. Les effets secondaires à long terme apparaissent surtout quand le consommateur n'espace pas suffisamment la prise.
  • Toutes les drogues, dont l'ecstasy, entraînent une baisse de vigilance qui peut être à l'origine de relations sexuelles non-protégées et, parfois, non-désirées. Avoir toujours des préservatifs à portée de main. Lorsque vous sortez avec un groupe d'amis, veillez les uns sur les autres.


Références

[8]

  1. ESCAPAD 2011 : ESTIMATIONS 2011 DES CONSOMMATIONS DE PRODUITS PSYCHOACTIFS À 17 ANS - OFDT
  2. Tableau sur la dangerosité des produits par le Pr. Bernard Roques
  3. Source:Article de Nutt, David, Leslie A King, William Saulsbury, Colin Blakemore du 24 mrs 2007 "Development of a rational scale to assess the harm of drugs of potential misuse" The Lancet 2007; 369:1047-1053. (PMID 17382831; doi:10.1016/S0140-6736(07)60464-4)
  4. 4,0 et 4,1 Dean A. Pharmacology of psychostimulants. In: Baker A, Lee N, Jenner L, eds. Models of intervention and care for psychostimulant users - National Drug Strategy Monograph Series,. 2nd ed. Canberra: Australian Government Department of Health and Aging; 2004. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Models of intervention and care for psychostimulant users » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  5. Milani RM, Parrott AC, Scgifano F, Turner JJD. Pattern of cannabis use in ecstasy polydrug users: moderate cannabis use may compensate for self-rated aggression and somatic symptoms. Humn Psychopharmacol Clin Exp. 2005;20:249–61.
  6. Daumann J, Hensen G, Thimm B, Rezk M, Till B, Gouzoulis-Mayfrank E. Self-reported psychopathological symptoms in recreational MDMA users are mainly associated with regular cannabis use: further evidence from a combined cross-sectional/ longitudinal investigation. Psychopharmacology (Berl). 2004;173:398–404.
  7. Schechter MD. Candyflipping: synergistic discriminative effect of LSD and MDMA. Eur J Pharmacol 1998;1998(341):131–4.
  8. MDMA: Interactions with other psychoactive drugs, Wael M.Y. Mohamed, Sami Ben Hamida, Jean-Christophe Cassel, Anne Pereira de Vasconcelos, Byron C. Jones, dans Pharmacology, Biochemistry and Behavior, 2011