Methoxetamine (MXE), effets, risques, témoignages
La méthoxétamine, ou 3-MeO-2-Oxo-PCP est une molécule de synthèse aux propriétés dissociatives et hallucinogènes de la famille des arylcyclohexylamines. Apparue en 2010, elle est un dérivé de la kétamine et comporte également des caractéristiques structurelles de l’éticyclidine et du 3-MeO-PCP. Elle est vendue sur les sites internet spécialisés, malgré son interdiction dans de nombreux pays. Bien qu’il n’y ai pas encore à ce jour d’’études pharmacologiques sur le mode d’action de cette molécule qui puisse en attester avec certitude, la méthoxétamine se comporterait comme un antagoniste des récepteurs NMDA et un inhibiteur de la recapture de la sérotonine-noradrénaline. Cette drogue est de ce fait clairement contre-indiquée en association avec d’autres stupéfiants qui agissent sur la libération de la sérotonine (ex : MDMA, MDA, etc.) sous peine de risquer un syndrome sérotoninergique.
Qu'est ce que c'est ?==
Aspect
La méthoxétamine se présente sous forme de poudre blanche et fine, similaire à la kétamine.
Odeur
Tout comme la kétamine, la méthoxétamine est inodore.
Goût
Cette drogue a un goût amer très prononcé, mais rien très caractéristique qui puisse permettre la différencier de la kétamine ou de la tilétamine.
Autres noms
MXE, méthox, rolfcoptr, mexxy, « mindfucker » Appellations commerciales : inconnues
Prix
La MXE est l’un des RC les plus onéreux. Un gramme coûte en moyenne 23 à 25 euros. Son prix a notamment explosé depuis 2012, année de la mise sous contrôle de la méthoxétamine au Royaume-Uni, où de nombreux sites de RC en avaient fait leur fond de commerce.
Légalité
Au jour ou nous écrivons ces lignes, la MXE est encore non classée sur a listes des stupéfiants en France. Toutefois, [1] la commission des stupéfiants a rendu un avis favorable pour son classement comme stupéfiant en mars 2013.
Histoire
En matière de synthétisation de nouvelles molécules de la classe des arylcyclohexilamines, il existe un expert se faisant appeler sous la simple initiale M. C’est à ce chimiste indépendant et visionnaire que l’on doit la méthoxétamine, et bien d’autres drogues du même tonneau comme la 3-MeO-PCP, la PCE, le 3-MeO-PCE et sans doute bien d’autres restées pour le moment inconnues.
Le but de ce chimiste était (et est toujours) de créer et d’étudier des molécules qui pourraient s’avérer comporter de formidables vertus thérapeutiques pour l’industrie pharmaceutique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les autorités sanitaires britanniques ont accordé un traitement de faveur à la méthoxétamine en décidant de la placer sous « contrôle », à la différence de la méphédrone et d’autres RC qui se sont vus tout bonnement déclarer « molecula non grata ».
Cette interdiction intermédiaire permet à l’industrie pharmaceutique de pouvoir continuer à étudier cette molécule en toute légalité. La méthoxétamine serait étudiée pour ces qualités hors paires d’antidépresseur.
Pour plus d’informations sur les travaux et la philosophie du dénommé M., la lecture de son interview édifiante publiée dans Vice est recommandée.[2]
Chimie
La structure moléculaire de la méthoxétamine est très similaire à celle de la kétamine. L’ajout d’un groupe N-Ethyl la rend néanmoins plus puissante.
Modes de consommation
La méthoxétamine a vocation à être prisée (sniffée), ingérée et injectée (en intramusculaire). Le sniff est le mode de consommation le plus répandu.
Dosages
Avec la méthoxétamine, respecter les dosages est primordiale. La MXE n’est pas de la kétamine et quiconque aurait tendance à l’oublier pourrait s’en morde les doigts.
Par voie nasale
Après avoir fait le test de réaction allergique (3 à 8mg), pesez à l’aide d’une balance de précision des lignes 20 à 30mg. Vous pouvez répéter l’opération plusieurs fois et prenant bien garde à espacer les prises d’au moins 30 min.
Pour les non initiés, ne dépassez jamais 50mg au total.
Par voie orale
Après avoir fait le test de réaction allergique (10 à 15mg), pesez à l’aide d’une balance de précision des doses de 30 à 50 mg. Vous pouvez répéter l’opération deux ou trois fois en prenant bien garde à espacer les prise d’au moins 1H à 1H30.
Pour les non initiés, ne dépassez jamais 80mg au total.
Par voie intramusculaire
Après avoir fait le test de réaction allergique (3 à 8mg), pesez à l’aide d’une balance de précision des doses de 10 à 20mg pour les non expérimentés, 15 à 30mg pour un flash d’intensité moyenne et de 50 à 80mg pour un flash flash puissant.
Attention : ces recommandations de dosages sont à prendre avec des pincettes dans la mesure où elles émanent de comptes rendus d’expérience de consommateurs différents. Lors d’un premier usage, ne jouez pas les fiers-à-bras et quel que soit le mode de consommation, ne dépasser pas 30mg pour la première prise.
Effets recherchés
En dépit de ce qu’annonçaient au début les sites de RC qui en faisaient la promotion, la méthoxétamine est bien plus puissante que la kétamine, bien qu’elle ne permette pas de parvenir au K-Hole. La MXE est l’une des drogues les plus puissantes et elle peut être très déstabilisante.
Même à très petites doses (30mg), les effets de la MXE sont plus intenses et nettement plus longs qu’avec le kétamine. Il convient donc de redoubler de vigilance avec cette substance.
Consommée en faibles doses, les premiers effets de la MXE s’apparentent à ceux de la kétamine, mais après une heure ou à plus forte dose, l’usager remarque la différence.
Temps d’attente après les premiers effets :
- Par voie nasale, les effets d’une ligne de 20mg se feront pleinement sentir entre 15 et 20 minutes. C’est plus long qu’avec le kétamine.
- Par voie orale, il faut attendre 30 à 50 minutes pour ressentir les premiers effets et 1H30 pour atteindre le pic. Si l’estomac est vide, les effets seront plus rapides.
- Par voir intramusculaire : quelques secondes
Les effets désirés
- Relaxation
- Euphorie et bonne humeur
- Impression de calme et de sérénité
- Légères dissociations
- Prégnantes réminiscences du passé (même lointain) ainsi que des rêves
- Impressions de déjà vu, de « déjà entendu » et de « déjà ressentis »
- Des sens décuplés mais mélangés et désorientés
- Une grande lucidité
« | c'est assez indescriptible mais à chaque fois, le maître mot c'est "mindfuck". Pour essayer d'être plus concrète et explicite, disons que je trouve le plateau particulièrement mouvementé, sur un laps de temps relativement court la methox t'en fais voir de toutes les couleurs et te balade aux quatre coins de ton cerveau à vitesse v prime, du coup t'as le temps d'entr'apercevoir les noeuds qu'elle fait avec mais pas de t'y attarder, parce que zou elle t'as déjà emmené ailleurs, la coquine | » |
-(Source, Schtroumfette, Psychonaut) |
Les risques de la consommation
=Les effets indésirables
- Des pertes d’équilibre
- Des difficultés à s’exprimer et à articuler
- Difficultés à s’endormir
- Des idées confuses
- Donne l’air d’être vraiment « high » et loin
- Plus de perception du temps et de l’espace
- Nausées
- Vertiges
- Black out
- Dissociation incapacitante (dépend de la dose consommée)
- Crise de panique/psychoses
- Pertes de conscience
- Impossibilité de coordonner ses mouvements avec un risque potentiel d’accident
Dépression respiratoire (ne jamais en consommer en association avec des dépresseurs ou autres sédatifs !!)
« Pour moi, ça reste assez proche de la kétamine, avec un effet plus chaleureux (d'ailleurs les anglais la nomme "stress-free ketamine") et donc un côté plus social, après j'ai jamais poussé les dosages très haut avec la MXE. Mais oui, avec les dissos en général, c'est plutôt ce sentiment d'incompréhension qui ressort ».
Source, DeadNoize, Psychonaut (http://www.psychonaut.com/dissociatifs/43831-definir-les-effets-de-la-methoxetamine.html)
Méthoxétamine et dépendance
Lors d’usages répétés, la MXE peut entraîner une dépendance psychologique. A l’instar de la kétamine, une consommation chronique peut provoquer une dépendance physique dont il est difficile et douloureux de se sevrer.
Effets sur le long-terme
Nous manquons de littératures scientifiques pour se prononcer sur la toxicité à moyen/long-terme de la kétamine. Cependant, si l’on se réfère à sa cousine la kétamine dont ont connaît les ravages sur la vessie, on peut penser que la MXE comportent les mêmes risques.
Le « M-Hole »
Même à forte dose, la MXE ne permet pas le K-Hole, ni de grandes dissociations comparables à celle que procure la kétamine. En revanche, elle peut – lorsqu’elle est consommée en grande quantité (ou par voie intramusculaire) provoquer un M-Hole que ceux qui ont en fait l’expérience décrivent comme étant plus proche d’un voyage psychédélique que d’une dissociation du corps et de l’esprit.
« | Shroomery | » |
-(Source, Nullface, Psychoactif) |
D’autres usagers cherchant à parvenir au M-Hole ou en ayant trop pris par mégarde décrivent quant à eux une expérience terrifiante et douloureuse. La barrière semble mince entre le M-Hole réussi et le bad trip.
Quoi qu’il en soit, le M-Hole est bien plus psychédélique que le K-Hole.
Réduction des risques
- Il est très vivement recommandé d’avoir une balance de précision (au minimum à 0,01mg). Un test chimique d’identification de substance est aussi un plus afin de s’assurer que la substance commandée est bien ce que le site prétend.
- Ne JAMAIS consommer de la MXE lorsque vous avez bu ou si vous prenez un sédatif (benzo, GHB/GBL, etc.).
- Ne JAMAIS au grand jamais faire l’erreur de penser qu’une ligne de MXE se dose comme une ligne de cocaïne. C’est le bad trip assuré !
- Un autre risque avec la MXE est son temps d’attente avant les premiers effets presque deux fois plus long qu’avec la kétamine. L’usager attendant les premiers effets peut alors être tenté de « redoser » et cette fois risquer d’en prendre trop.
- Lors de la première prise, pensez au test de réaction allergique. C’est simple et rapide et ça peut sauver des vies. Prenez quelques milligrammes (5mg tout au plus) et attendez 20 minutes (si prise par sniff) et 40 minutes (si prise par ingestion). Si vous ne ressentez rien de spéciale, alors vous pouvez continuer. Pour encore plus de sécurité, prenez les mêmes quantités de MXE la veille de la consommation.
- S’abstenir d’en consommer plusieurs jours/semaines d’affilé ou vous allez au devant de complications (ex : insomnies, « brainzaps », dépendance psychologique, perte d’effets, etc.)
- Compte tenu de son accessibilité et de son prix, ne prenez pas de risque : ne commandez jamais plus de 2 grammes à la fois et espacez un maximum vos prises (une semaine au minimum).
- De nombreux dealeurs sans scrupule pourraient être tentés de vendre de la MXE comme étant de la kétamine. Première mesure de précaution : pas d’injection directement et de toute petites lignes ou para.
- Comme toujours, évitez les mélanges avec d’autres drogues et surtout avec les substances qui agissent sur la libération de sérotonine (ex : MDMA). Vous risquez un syndrome sérotoninergique. Contrairement à la kétamine, très utilisée en descente de MDMA ou d’amphétamines, la MXE ne se marrie pas, ou très mal avec les stimulants.
- En cas de bad trip de l’un de vos amis, restez à coté de lui, tenez lui la main, parlez lui, secouez le, faites lui sentir que vous êtes à ses cotés et qu’il n’est pas seul perdu on ne sait où. Un bad trip peut durer 4 heures, temps après lequel la personne commence à revenir à elle. Naturellement, si vous sentez qu’il le faut, appelez de l’aide.
Méthoxétamine et tests de dépistage
Ce n’est pas parce qu’une drogue est nouvelle et légale (ou qu’elle l’était encore il y a peu), qu’il est impossible de la dépister ou qu’un résultat positif n’aura pas de conséquences fâcheuses.
Bien qu’il n’existe pas à ce jours d’anticorps spécifiques à la méthoxétamine permettant son dépistage via des tests rapides immuo-chromatographiques (réaction colorée d’un antigène au contact de son anticorps), une consommation de MXE peut toutefois donner un résultat positif sur ces appareils pour les paramètres kétamine et/ou PCP.
Il se peut en effet que les tests urinaires (le paramètre kétamine ne semble pas avoir été intégré à des tests salivaires rapides, même si c’est tout à fait faisable) dépiste un métabolite de la kétamine (nouvelle molécule une fois métabolisée dans l’organisme) structurellement similaire à ceux de l’ensemble des drogues appartenant à la famille des arylcyclohexylamines. Une consommation de MXE ou d’une autre drogue de la même famille peut alors donner un résultat (faussement) positif sur les paramètres kétamine et/ou PCP d’un test urinaire rapide.
Selon plusieurs sources (*), une consommation de MXE donnera en tout état de cause un résultat difficile à interpréter (lignes C très claires) sur les paramètres PCP et kétamine. Dans le doute, une analyse en laboratoire (le plus souvent en GC/MS) pourra être demandée. Celle-ci sera à-même de dépister la méthoxétamine.
Temps de détection :
Si l’on se réfère au temps de détection de la kétamine dans les urines (1 à 2 jours), on peut penser que la MXE est elle aussi détectable dans les urines sur le même laps de temps.
En revanche, si l’on se réfère au temps de détection du PCP dans les urines, la MXE pourrait être détectable jusqu’à deux semaines après la prise.
Aucune étude scientifique sérieuse n’a été menée sur le sujet. Il est donc impossible de se prononcer avec certitude sur cette question.
Méthoxétamine et test chimique d’identification de substances
Passée dans l’ID-Test « Kétamine & PCP », la présence de méthoxétamine est avérée par une prise de couleur bleue, puis violette (une fois le catalyseur ajoutée dans l’ampoule). Attention : ce test ne permet pas de différencier les différentes drogues appartenenant à la famille des arylcyclohexylamine. Il est donc impossible de dire s’il s’agit de MXE, de kétamine ou tilétamine.
Références :
Wikipédia « méthoxétamine » Forums : Bluelight, drugs-forum, Shroomery, Psychoactif, Psychonaut Erowid « MXE »
10) Liens utiles :
http://www.erowid.org/chemicals/methoxetamine/methoxetamine_chemistry1.pdf
http://www.vice.com/read/interview-with-ketamine-chemist-704-v18n2
http://www.drugs-forum.com/forum/showthread.php?t=190478 (détection dans les urines)(*)