« Les complications liées à l'injection intraveineuse » : différence entre les versions

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==Les infections bactériennes et fongiques ou inflammatoires==
==Les infections bactériennes et fongiques ou inflammatoires==
=== Les poussières ===
=== Les poussières ===
L'injection par mégarde d'une poussière peut avoir des complications graves, comme un choc. Attention, une poussière liée à l'injection ne veut pas dire qu'il y a une poussière visible à l’œil nu dans la seringue. Il en existe plusieurs types de choc :
 


* '''le choc septique''' (le plus courant). Il fait suite à une infection par un champignon ou '''une bactérie invisible à l'œil nu''', qui diffuse à partir du sang : la septicémie (en grec : sepsis = microbe, pourriture et -émie =sang). Le germe présent dans le sang peut sécréter des substances toxiques et le corps peut réagir de manière inappropriée. Au final, par divers mécanismes, les vaisseaux deviennent plus perméables et se dilatent. En conséquence, la pression du sang dans les vaisseaux baisse et le sang ne peut plus être propulsé aux organes importants. Les symptômes sont une fièvre, ou une hypothermie, une respiration rapide, un rythme du coeur accéléré, des marbrures ([https://thoracotomie.com/illustrations-couleur-1/#jp-carousel-13538]) un malaise ou pire : une perte de connaissance ou un coma. Au-delà du choc initial, l'injection de germes peut entraîner une infection grave retardée (du cœur, des os, du sang). Il ne faut donc pas hésiter à consulter si des signes anormaux surviennent à la suite d'un tel épisode (même des semaines après).
Après une injection, il peut arriver d’avoir des réactions de la part du corps qui sont inhabituelles, et qu'on appelle poussière. Parfois, cela ressemble à un syndrome grippal qui survient quelques minutes à quelques heures après une injection : de la fièvre, des tremblements, des frissons, des douleurs, des maux de tête et une sensation d’oppression respiratoire. On peut ressentir juste un symptôme ou plusieurs à la fois et ils disparaissent en quelques heures, parfois après 24 heures.
 
Nous savons peu de choses sur les poussières et elle ne sont pas forcément liée à l’injection malencontreuse d’une particule (comme une poussière), contrairement à ce qu'on entend souvent. En anglais, le terme est « cotton fever » qui signifie « fièvre du coton », mais là aussi le lien n’est pas établi entre l’injection de particule de coton et ce syndrome.
 
Peu d’articles ont été publiés sur les poussières. Le premier article à ce propos date de 1978 (Shragg 1978) et depuis, ce sont surtout des rapports de cas qui ont été documentés. La cause exacte des poussières n'est pas bien comprise, mais trois théories ont été proposées dans ces rapports de cas (Geedipally et al. 2022).
* '''La théorie pharmacologique''' suggère que les extraits de coton contiennent des substances pyrogènes pouvant provoquer de la fièvre.  
* '''La théorie immunologique''' suggère que les individus peuvent avoir des anticorps contre le coton, mais il n'y a aucune preuve pour étayer cette théorie.
*  '''La théorie des endotoxines''' suggère qu’une poussière peut résulter de la libération d'endotoxines provenant de bactéries à Gram négatif telles que Enterobacter agglomerans, connue pour coloniser le coton et montrée chez les travailleurs récoltant la plante (Rylander and Lundholm 1978). Une analyse des rapports de cas a montré une infection sanguine à E. agglomerans, ce qui appuie cette théorie (Ferguson, Feeney, and Chirurgi 1993).
 
Seules deux études épidémiologiques ont permis de connaitre la prévalence de ce phénomène et les facteurs associés. L’une en Australie a montré que les poussières concernaient 68% des personnes injectrices au cours de leur vie et que les facteurs significativement protecteurs étaient le fait d’utiliser de l’eau stérile pour faire la préparation de la substance et le fait de s’injecter soi-même (ne pas se faire injecter par quelqu’un d’autre) (Dwyer et al. 2009).
 
L’autre en France a montré que les poussières touchaient 54% des personnes au cours de leur vie et que les facteurs significativement associés à leur survenue étaient l’injection de crack, une durée plus longue de la consommation d'opioïdes (plus de risques à chaque année supplémentaire de consommation) et le fait de filtrer principalement avec des filtres en coton (par rapport à des filtres membranaires) (Mezaache et al. 2020).




* '''le choc anaphylactique''', c'est à dire une réaction  face à '''une substance étrangère introduite dans l'organisme chez une personne qui y est allergique'''. Ce peut être une allergie au produit lui-même mais aussi à des additifs et produits de coupage. Il se traduit par un "rash cutané" : urticaire, sensation de grattage, rougeur qui s'étend à partir du haut du corps, un gonflement du visage avec sensation de cuisson. Si la réaction est importante, il peut y avoir des difficultés à respirer (par obstruction de la gorge : asphyxie ou par contraction des bronches : asthme), un malaise par hypotension, une perte de connaissance. Cela peut provoquer l'arrêt cardiaque et la mort. Un seul de ces signes doit conduire à un appel du SAMU (15). Même si la crise se résout d'elle-même, il est impératif d'être gardé en surveillance à l'hôpital à cause du risque de rechute dans les premières 24h. Par la suite, il faut éviter absolument de réinjecter ou re-consommer ce produit. On vous proposera une consultation d'un allergologue un mois ou un mois et demi après pour trouver le facteur en cause.




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