Bureaucrates, Administrateurs, writer
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==Les infections bactériennes et fongiques ou inflammatoires== | ==Les infections bactériennes et fongiques ou inflammatoires== | ||
=== Les poussières === | === Les poussières === | ||
Après une injection, il peut arriver d’avoir des réactions de la part du corps qui sont inhabituelles, et qu'on appelle poussière. Parfois, cela ressemble à un syndrome grippal qui survient quelques minutes à quelques heures après une injection : de la fièvre, des tremblements, des frissons, des douleurs, des maux de tête et une sensation d’oppression respiratoire. On peut ressentir juste un symptôme ou plusieurs à la fois et ils disparaissent en quelques heures, parfois après 24 heures. | |||
Nous savons peu de choses sur les poussières et elle ne sont pas forcément liée à l’injection malencontreuse d’une particule (comme une poussière), contrairement à ce qu'on entend souvent. En anglais, le terme est « cotton fever » qui signifie « fièvre du coton », mais là aussi le lien n’est pas établi entre l’injection de particule de coton et ce syndrome. | |||
Peu d’articles ont été publiés sur les poussières. Le premier article à ce propos date de 1978 (Shragg 1978) et depuis, ce sont surtout des rapports de cas qui ont été documentés. La cause exacte des poussières n'est pas bien comprise, mais trois théories ont été proposées dans ces rapports de cas (Geedipally et al. 2022). | |||
* '''La théorie pharmacologique''' suggère que les extraits de coton contiennent des substances pyrogènes pouvant provoquer de la fièvre. | |||
* '''La théorie immunologique''' suggère que les individus peuvent avoir des anticorps contre le coton, mais il n'y a aucune preuve pour étayer cette théorie. | |||
* '''La théorie des endotoxines''' suggère qu’une poussière peut résulter de la libération d'endotoxines provenant de bactéries à Gram négatif telles que Enterobacter agglomerans, connue pour coloniser le coton et montrée chez les travailleurs récoltant la plante (Rylander and Lundholm 1978). Une analyse des rapports de cas a montré une infection sanguine à E. agglomerans, ce qui appuie cette théorie (Ferguson, Feeney, and Chirurgi 1993). | |||
Seules deux études épidémiologiques ont permis de connaitre la prévalence de ce phénomène et les facteurs associés. L’une en Australie a montré que les poussières concernaient 68% des personnes injectrices au cours de leur vie et que les facteurs significativement protecteurs étaient le fait d’utiliser de l’eau stérile pour faire la préparation de la substance et le fait de s’injecter soi-même (ne pas se faire injecter par quelqu’un d’autre) (Dwyer et al. 2009). | |||
L’autre en France a montré que les poussières touchaient 54% des personnes au cours de leur vie et que les facteurs significativement associés à leur survenue étaient l’injection de crack, une durée plus longue de la consommation d'opioïdes (plus de risques à chaque année supplémentaire de consommation) et le fait de filtrer principalement avec des filtres en coton (par rapport à des filtres membranaires) (Mezaache et al. 2020). | |||