« Consommation de drogues et allaitement » : différence entre les versions

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Les nourrissons exposés aux opioïdes pendant la grossesse ou pendant de plus longues périodes pendant l'allaitement doivent être observés pour des symptômes de sevrage si la mère arrête soudainement de prendre le médicament ou si l'allaitement s'arrête brusquement.
Les nourrissons exposés aux opioïdes pendant la grossesse ou pendant de plus longues périodes pendant l'allaitement doivent être observés pour des symptômes de sevrage si la mère arrête soudainement de prendre le médicament ou si l'allaitement s'arrête brusquement.
=tramadol=
https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=67105161&typedoc=R
Allaitement
Environ 0,1% de la dose de tramadol administrée à la mère est excrété dans le lait maternel. Durant la période du post-partum immédiat, une prise orale quotidienne jusqu’à 400 mg de tramadol par la mère correspond à une quantité moyenne de tramadol ingérée par le nourrisson allaité de 3% de la dose prise par la mère ajustée au poids corporel. Ainsi, il convient soit de ne pas utiliser le tramadol pendant la lactation, soit d’interrompre l’allaitement lors d’un traitement par tramadol. L’interruption de l’allaitement n’est généralement pas nécessaire à la suite d’une prise unique de tramadol.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK501260/
Résumé de l'utilisation pendant l'allaitement
L'excrétion de tramadol dans le lait est faible et les quantités de son métabolite actif, O-desméthyltramadol, sont encore plus faibles. Avec un dosage maternel habituel, la quantité excrétée dans le lait maternel est bien inférieure à la dose administrée aux nouveau-nés pour l'analgésie et il est peu probable qu'elle affecte négativement les nourrissons allaités. Des études sur des nouveau-nés allaités n'ont trouvé aucun effet indésirable attribuable au tramadol. Cependant, un décès est survenu chez un nourrisson de 8 mois allaité dont la mère était accro au tramadol, mais l'exposition au lait maternel seule pourrait ne pas avoir été la cause du décès. L'utilisation d'opioïdes oraux par la mère pendant l'allaitement peut provoquer de la somnolence chez le nourrisson, pouvant évoluer vers une dépression du système nerveux central, bien que rare mais sévère. Les nouveau-nés semblent particulièrement sensibles aux effets même de faibles dosages d'analgésiques narcotiques. Si la mère d'un nouveau-né a besoin de tramadol, cela ne justifie pas d'interrompre l'allaitement ; cependant, une fois que le lait maternel est en place, il est préférable de contrôler la douleur avec un analgésique non narcotique et de limiter la prise orale de tramadol par la mère à 2 à 3 jours à faible dosage avec une surveillance étroite du nourrisson. La Food and Drug Administration des États-Unis et le fabricant déconseillent l'utilisation de tramadol pendant l'allaitement. Si le tramadol est utilisé, il faut surveiller les nourrissons pour détecter une somnolence accrue (plus que d'habitude), des difficultés à allaiter, des problèmes respiratoires ou une flaccidité, et contacter immédiatement un médecin si l'un de ces symptômes se manifeste.
Niveaux de médicament
Chez les adultes, le tramadol a une biodisponibilité orale de 70 à 100 % et est métabolisé en O-desméthyltramadol (M1) actif. Le tramadol a un effet inhibiteur de la recapture des monoamines plus puissant, tandis que M1 a un effet agoniste mu-opioïde plus puissant. M1 est environ 10 % aussi puissant que la morphine en liaison avec les récepteurs mu-opioïdes, bien que certains chercheurs aient rapporté une différence de puissance de 450 fois. Les femmes qui sont des métaboliseurs étendus de tramadol peuvent avoir des niveaux sériques de M1 plus élevés que prévu, ce qui peut entraîner des niveaux plus élevés de M1 dans le lait maternel. La capacité des nourrissons prématurés et nouveau-nés à métaboliser le tramadol en M1 est limitée.
Niveaux maternels. Le fabricant rapporte que dans les 16 heures suivant une dose intraveineuse de 100 mg de tramadol, l'excrétion cumulative dans le lait maternel était de 100 mcg de tramadol et de 27 mcg de M1. Aucun autre détail n'est fourni.
Des niveaux détectables (>12 mcg/L) de tramadol ont été trouvés dans des échantillons de lait maternel prélevés 10 heures après une dose maternelle de 50 mg de tramadol intraveineux ou oral. Aucun autre détail clinique ou niveau de lait n'a été rapporté.
Une mère prenait 300 mg de tramadol par voie orale quotidiennement pendant sa grossesse et présumément la même dose après l'accouchement pour des douleurs chroniques au dos. Environ au troisième jour après l'accouchement (temps non spécifié), la concentration de tramadol dans le lait maternel était de 1,8 mg/L.
Soixante-quinze mères qui étaient à 2 à 4 jours après l'accouchement ont fourni 3 échantillons de lait des deux seins pendant les 6 heures suivant une dose de 100 mg de tramadol oral après avoir pris au moins 4 doses. La concentration moyenne de tramadol dans le lait était de 748 mcg/L et celle de M1 de 203 mcg/L. Ces valeurs se traduisent par une posologie moyenne pour le nourrisson de 112 et 30 mcg/kg par jour du médicament et du métabolite, respectivement. Un nourrisson exclusivement allaité recevrait des dosages ajustés au poids maternel de 2,24 % de tramadol et 0,64 % de son métabolite.
Une réanalyse des données ci-dessus utilisant un modèle pharmacocinétique avec des taux de conversion de premier passage basés sur des valeurs de littérature et simulant un dosage maternel de 100 mg toutes les 6 heures a donné des niveaux moyens de tramadol dans le lait de 0,82 mg/L chez les métaboliseurs étendus et de 0,99 mg/L chez les mauvais métaboliseurs. Les niveaux moyens de M1 dans le lait étaient de 0,36 mg/L et 0,18 mg/L, respectivement. L'exposition des nourrissons au tramadol et à M1 était la même dans les deux groupes phénotypiques et représentait 3,1 % de la dose de tramadol ajustée au poids maternel. Sur la base de cette analyse, la posologie quotidienne moyenne de tramadol excrétée dans le lait chez les mauvais métaboliseurs serait de 0,15 mg/kg, ce qui représente 2,6 % de la dose de tramadol ajustée au poids maternel, et 1,5 % de la dose intraveineuse quotidienne recommandée de tramadol néonatal de 10 mg/kg. La posologie quotidienne moyenne de M1 excrétée dans le lait chez les métaboliseurs étendus serait de 0,054 mg/kg, ce qui représente 2 % à 3 % de la posologie quotidienne normale équivalente de morphine intraveineuse néonatale.
Une femme sous traitement de méthadone allaitait son nouveau-né. Elle prenait apparemment 50 mg de tramadol par voie orale à une fréquence inconnue. Des échantillons de lait prélevés les jours 12 et 20 après l'accouchement à des moments inconnus par rapport à la dose précédente ont montré que le lait maternel du jour 12 contenait 63 mcg/L de tramadol, 22 mcg/L d'O-desméthyltramadol et 76 mcg/L de N-desméthyltramadol. Le lait maternel du jour 20 contenait 1254 mcg/L de tramadol, 388 mcg/L d'O-desméthyltramadol et 937 mcg/L de N-desméthyltramadol.
Niveaux chez les nourrissons. Un nourrisson est né d'une mère prenant 300 mg de tramadol par jour pour des douleurs chroniques au dos. Au troisième jour, le nourrisson était exclusivement allaité et une concentration sérique a été obtenue (temps non spécifié). La concentration sérique de tramadol du nourrisson était de 2 mcg/L. Un niveau sérique typique de tramadol chez les nouveau-nés recevant du tramadol par voie intraveineuse pour la douleur est de 200 mcg/L.
Une femme sous traitement de méthadone allaitait son nouveau-né. Elle prenait apparemment 50 mg de tramadol par voie orale à une fréquence inconnue. Des échantillons de fluide oral prélevés chez son nourrisson le jour 12 à 15h40 n'ont montré aucun médicament ou métabolite détectable. Le jour 21 à 20h00, le fluide oral contenait 1011 mcg/L de tramadol, 1499 mcg/L d'O-desméthyltramadol et 406 mcg/L de N-desméthyltramadol. L'urine du nourrisson le jour 12 ne contenait aucun tramadol, O-desméthyltramadol ou N-desméthyltramadol détectable. L'urine du nourrisson le jour 20 contenait 14 mcg/L de tramadol et <10 mcg/L d'O-desméthyltramadol ou de N-desméthyltramadol.
Effets sur les nourrissons allaités
Soixante-quinze nourrissons allaités dont les mères prenaient 100 mg de tramadol toutes les 6 heures après une césarienne ont été comparés à 75 nourrissons témoins âgés de 2 à 4 jours. Quarante-neuf pour cent des mères prenant du tramadol et toutes les mères témoins prenaient d'autres opiacés (principalement de l'oxycodone) et 61 % et 58 %, respectivement, prenaient également un agent anti-inflammatoire non stéroïdien (principalement du diclofénac). Un examen par un pédiatre n'a révélé aucune différence entre les groupes utilisant le score neurologique et de capacité d'adaptation.
Un nourrisson de 8 mois a été amené aux urgences en Égypte avec un état mental altéré, une hypoxie, une hypotension et un faible hématocrite. En soins intensifs, le nourrisson avait un test urinaire positif pour le tramadol et un test urinaire négatif pour les cannabinoïdes et les opiacés. Deux doses de naloxone ont amélioré ses gaz sanguins et deux jours plus tard, son état mental s'était amélioré. Les parents du nourrisson ont déclaré qu'ils étaient accros au tramadol et que la mère allaitait le nourrisson. Le nourrisson a été sorti le troisième jour après son admission. Trente-six heures plus tard, le nourrisson s'est de nouveau présenté aux urgences avec un arrêt cardiopulmonaire, avec un score de 4 sur l'échelle de coma de Glasgow et des convulsions cloniques généralisées. Le nourrisson est décédé d'un arrêt cardiaque trois jours après son admission. La mère a déclaré qu'elle avait allaité le nourrisson après la sortie initiale de l'hôpital. L'auteur suppose que la mère ou le nourrisson pourrait être un métaboliseur ultra-rapide du CYP2D6, ce qui entraînerait des niveaux élevés du métabolite actif, car cette variante est relativement répandue chez les personnes d'origine méditerranéenne. Cependant, aucun test génétique ni mesure du tramadol dans le lait ou chez le nourrisson n'ont été effectués. Ce cas ne peut pas être attribué de manière définitive à l'exposition au lait maternel seule, car l'apparition soudaine des symptômes à 8 mois semble peu plausible. Il est quelque peu plus probable que le bébé ait ingéré le tramadol directement.
Un hôpital au Japon a fourni aux mères postpartum un comprimé combiné contenant 37,5 mg de tramadol et 325 mg d'acétaminophène toutes les 6 heures pendant 3 jours si elles demandaient un analgésique. Une analyse rétrospective a révélé que parmi 148 mères ayant reçu le médicament, tous les nourrissons étaient allaités et aucun des nourrissons n'avait eu de réaction indésirable, comme de la somnolence, des difficultés à allaiter ou des problèmes respiratoires. La dose relativement faible et la courte durée du traitement peuvent avoir réduit le risque de réactions indésirables.
Une enquête transversale auprès de mères ayant allaité leur nourrisson au cours des 12 derniers mois a identifié 142 mères ayant pris un ou plusieurs médicaments pendant l'allaitement. L'une des mères prenant du tramadol a rapporté que son nourrisson avait développé de la somnolence, ce qui l'a amenée à changer l'heure de l'allaitement.
Effets sur la lactation et le lait maternel
Le tramadol peut augmenter la prolactine sérique. L'hyperprolactinémie et la galactorrhée ont été rapportées chez une femme abusant de fortes doses de tramadol injectable. Cependant, le niveau de prolactine chez une mère ayant une lactation établie peut ne pas affecter sa capacité à allaiter.
Une étude randomisée a comparé le tramadol et le naproxène pour la douleur post-césarienne. Les patientes ont reçu les médicaments soit selon un horaire fixe, soit à la demande. Aucune différence dans les taux d'allaitement n'a été observée entre les groupes.
Dans une étude en Chine, des femmes ayant une césarienne programmée ont été randomisées pour recevoir une analgésie contrôlée par le patient intraveineuse avec soit du sufentanil, soit du tramadol. Les niveaux de prolactine postpartum étaient plus élevés dans le groupe tramadol (348 mcg/L) que dans le groupe sufentanil (314 mcg/L). Le début de la lactation était plus précoce dans le groupe tramadol (21,4 heures) que dans le groupe sufentanil (25,1 heures). Ces deux différences étaient statistiquement significatives. Le tramadol injectable n'est pas disponible aux États-Unis.
Une étude non randomisée et non aveugle dans un hôpital serbe de femmes proches du terme ayant subi une césarienne a comparé l'anesthésie générale (n = 284) à l'anesthésie spinale ou épidurale (n = 249). L'anesthésie spinale consistait en bupivacaïne hyperbare 12 mg et fentanyl 0,01 mg ; l'anesthésie épidurale consistait en bupivacaïne isobare 0,5 % (0,5 mg par 10 cm de hauteur) et fentanyl 0,05 mg. L'anesthésie générale consistait en propofol 2,3 mg/kg et succinylcholine 1,5 mg/kg pour l'induction et l'intubation, suivie d'un mélange de gaz anesthésiques et d'oxygène. Il a été rapporté que le protoxyde d'azote (peut-être le gaz hilarant) représentait 50 % du gaz avant l'accouchement et 67 % après l'accouchement. Le sévoflurane a également été utilisé dans certains cas. Après l'accouchement et le clampage du cordon, les mères ont reçu du fentanyl 3 mcg/kg et de la rocuronium 0,5 mg/kg par voie intraveineuse pour l'accouchement placentaire. Après la chirurgie, un renversement du bloc neuromusculaire a été effectué avec de la néostigmine et de l'atropine. Tous les patients ont reçu 1 mg/kg de diclofénac toutes les 8 heures pendant 24 heures après l'accouchement et 98 % des patients sous anesthésie générale ont également reçu 100 mg de tramadol et 78,5 % ont reçu 1 gramme d'acétaminophène. Aucun patient recevant l'un des protocoles d'anesthésie régionale n'a reçu de tramadol ou d'acétaminophène. Les patientes recevant l'un des protocoles d'anesthésie régionale ont établi la lactation plus tôt (56 % et 29 % après 18 et 24 heures, respectivement), tandis que 86 % des femmes recevant une anesthésie générale n'ont pas établi la lactation avant 36 à 48 heures après la chirurgie.
Une étude randomisée, en double aveugle, a été réalisée chez des femmes enceintes programmées pour une césarienne sous anesthésie spinale avec bupivacaïne et fentanyl. Les patientes ont reçu soit 100 mg de diclofénac (n = 100), 100 mg de tramadol (n = 100) ou un placebo (suppositoires de glycéline) n = 100, tous administrés sous forme de suppositoires rectaux toutes les 8 heures pendant les 24 premières heures après la chirurgie. Le temps pour initier l'allaitement était significativement plus court chez les mères ayant reçu du tramadol par rapport à un placebo, 1,7 contre 4,1 heures avec soutien à l'allaitement et 3,7 contre 6,2 heures sans soutien. Le diclofénac était légèrement plus efficace que le tramadol chez les mères n'ayant reçu aucun soutien (3,5 contre 3,7 heures).
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