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Une étude randomisée, en double aveugle, a été réalisée chez des femmes enceintes programmées pour une césarienne sous anesthésie spinale avec bupivacaïne et fentanyl. Les patientes ont reçu soit 100 mg de diclofénac (n = 100), 100 mg de tramadol (n = 100) ou un placebo (suppositoires de glycéline) n = 100, tous administrés sous forme de suppositoires rectaux toutes les 8 heures pendant les 24 premières heures après la chirurgie. Le temps pour initier l'allaitement était significativement plus court chez les mères ayant reçu du tramadol par rapport à un placebo, 1,7 contre 4,1 heures avec soutien à l'allaitement et 3,7 contre 6,2 heures sans soutien. Le diclofénac était légèrement plus efficace que le tramadol chez les mères n'ayant reçu aucun soutien (3,5 contre 3,7 heures). | Une étude randomisée, en double aveugle, a été réalisée chez des femmes enceintes programmées pour une césarienne sous anesthésie spinale avec bupivacaïne et fentanyl. Les patientes ont reçu soit 100 mg de diclofénac (n = 100), 100 mg de tramadol (n = 100) ou un placebo (suppositoires de glycéline) n = 100, tous administrés sous forme de suppositoires rectaux toutes les 8 heures pendant les 24 premières heures après la chirurgie. Le temps pour initier l'allaitement était significativement plus court chez les mères ayant reçu du tramadol par rapport à un placebo, 1,7 contre 4,1 heures avec soutien à l'allaitement et 3,7 contre 6,2 heures sans soutien. Le diclofénac était légèrement plus efficace que le tramadol chez les mères n'ayant reçu aucun soutien (3,5 contre 3,7 heures). | ||
=codeine= | |||
http://www.lecrat.fr/4496/ | |||
DICODIN® – NEO-CODION® – PADERYL® | |||
La codéine est un dérivé morphinique, antitussif d’action centrale et antalgique de palier 2 (opiacé faible). | |||
La codéine est métabolisée au niveau du foie pour partie en morphine (5%) par le cytochrome P450 2D6 (CYP2D6). En raison du polymorphisme génétique de celui-ci, certains sujets (métaboliseurs ultra-rapides) sont exposés à des concentrations élevées de morphine. | |||
ETAT DES CONNAISSANCES | |||
La codéine, et son métabolite la morphine, passent dans le lait. L’enfant allaité reçoit donc de la codéine et de la morphine. | |||
De plus, en raison de l’immaturité de son métabolisme hépatique, le nouveau-né allaité risque d’accumuler la morphine. | |||
La quantité de codéine ingérée par l’enfant via le lait peut s’élever jusqu’à 7% de la dose maternelle en (mg/kg) (calcul effectué sur un petit effectif). | |||
Chez les nouveau-nés allaités par des mères recevant de la codéine, les concentrations plasmatiques de morphine peuvent atteindre jusqu’à 20% des concentrations analgésiques pédiatriques. | |||
A ce jour, les données concernant l’utilisation de la codéine dans les jours suivant l’accouchement pendant une durée brève (3 jours), sont très importantes et ne mettent pas en évidence une augmentation des admissions pour une pathologie sévère à l’hôpital des nouveau-nés allaités. | |||
A noter, que quelques effets indésirables ont été rapportés chez des enfants allaités, en particulier au cours des 2 premières semaines de vie : somnolence ou léthargie réversibles à l’arrêt de l’exposition ; et plus rarement cyanose et/ou apnée et bradycardie. Une dose maternelle élevée et la présence de symptômes de mauvaise tolérance maternelle (sédation, nausées…) sont des facteurs de risque pour l’enfant allaité. | |||
En effet, les symptômes maternels peuvent être le reflet d’un métabolisme maternel ultra-rapide de la codéine provoquant une exposition accrue de l’enfant allaité à la morphine. | |||
EN PRATIQUE | |||
Au vu des données disponibles sur la codéine et l’allaitement (cf. Etat des connaissances) : | |||
Pour la douleur : on préférera utiliser un autre antalgique pendant l’allaitement (cf. Antalgiques – Allaitement). | |||
Toutefois si la prescription d’un antalgique opiacé faible s’avère indispensable chez une femme qui allaite, un traitement par codéine peut être envisagé à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. En cas de mauvaise tolérance chez la mère et a fortiori chez son nouveau-né (sédation, nausées…), la codéine sera arrêtée (cf. ci-dessus). | |||
Pour la toux : si un antitussif est nécessaire chez une femme qui allaite, on préfèrera le dextrométhorphane à la posologie efficace la plus faible et pour une durée la plus courte possible. | |||
Toutefois si la prescription de codéine s’avère indispensable chez une femme qui allaite : un traitement par codéine peut être envisagé à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. En cas de mauvaise tolérance chez la mère et a fortiori chez son nouveau-né (sédation, nausées…), la codéine sera arrêtée (cf. ci-dessus). | |||
=antalgiques= | |||
http://www.lecrat.fr/11645/ | |||
EN PRATIQUE | |||
Au vu des données disponibles sur les antalgiques et l’allaitement (cf. Etat des connaissances de chaque molécule): | |||
1 – DOULEUR ET INFLAMMATION | |||
Selon la nature et l’intensité de la douleur : | |||
L’utilisation du TENS est possible chez une femme qui allaite (cf. Neurostimulation électrique transcutanée (TENS) – Allaitement). | |||
Parmi les médicaments, on choisira si possible en 1ère intention un antalgique de palier 1 ou un corticoïde, avant d’envisager l’utilisation d’un antalgique de palier 2 ou 3. | |||
Antalgiques non opiacés et AINS (palier 1) | |||
On peut choisir l’une des molécules suivantes en cours d’allaitement : | |||
Le paracétamol | |||
L’ibuprofène | |||
Le kétoprofène | |||
Le flurbiprofène | |||
Le diclofénac | |||
Le célécoxib | |||
L’aspirine en prise unique. | |||
Antalgiques opiacés faibles (palier 2), si un palier 1 ne convient pas (cf. ci-dessus) | |||
Tramadol : | |||
Dans les 4 premiers jours qui suivent l’accouchement l’utilisation du tramadol par voie orale est possible chez une femme qui allaite. | |||
Au-delà de cette période, un traitement par tramadol peut être envisagé en cours d’allaitement à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. | |||
Codéine : | |||
Dans les 2 premières semaines qui suivent l’accouchement il est préférable de ne pas utiliser la codéine. | |||
Au-delà des 2 premières semaines qui suivent l’accouchement un traitement par codéine est envisageable à condition qu’il soit bref (de l’ordre de 2 à 3 jours) et à la posologie la plus faible possible. En cas de mauvaise tolérance maternelle (sédation, nausées …), la codéine sera diminuée, voire arrêtée. | |||
Antalgiques opioïdes mixtes ou forts (palier 3) | |||
Dans les 3 jours qui suivent l’accouchement : | |||
L’utilisation de la nalbuphine ou de la morphine est possible. | |||
Au-delà de ces 3 jours, si un traitement par un antalgique de palier 3 est nécessaire : | |||
L’allaitement sera suspendu. | |||
Corticoïdes | |||
Les corticoïdes peuvent être utilisés chez la femme allaitante quelles que soient leurs voies d’administration et leurs posologies (cf. Corticoïdes – Allaitement). | |||
2 – DOULEURS NEUROPATHIQUES | |||
Les traitements suivants sont utilisables pour traiter les douleurs neuropathiques en cours d’allaitement (ordre alphabétique, consultez chaque page pour plus d’information) : | |||
L’amitriptyline(Laroxyl®). | |||
La clomipramine (Anafranil®) | |||
La duloxétine (Cymbalata®). | |||
La gabapentine (Neurontin®). | |||
L’imipramine (Tofranil®). | |||
Le TENS. | |||
La lidocaïne en emplâtre (Versatis®). | |||
3- MIGRAINE | |||
Consulter la fiche Anti-migraineux – Allaitement |