Sur mon précédent report, je terminais en disant que j'étais curieux de voir comment les retombées de ma première expérience au
1P-LSD allaient se déployer dans ma vie. Une grosse semaine plus tard le moins que je puisse dire est que je ne suis pas déçu !
Je dois d'abord préciser que, si c'était une première au 1P, ce n'était pas du tout une découverte des psychédéliques puisque, dans les années 90, j'ai consommé énormément de
LSD et de
psilocybes. Quand j'y repense maintenant, je me dis que mes potes et moi avons à l'époque fait ça n'importe comment. Comme des gloutons, en gobant et en regobant tout ce qui nous tombait sous la main, donc d'une part sans prendre le temps d'intégrer les expériences que nous faisions (et il y en a eu des carabinées), et d'autre part en ingérant parfois des produits tout à fait douteux. Certains d'entre nous en ont payé cher le prix, et pour ma part, vers 98 j'ai décidé d'arrêter. Si j'omets la
MDMA, qui peut conduire assez loin parfois mais que j'ai toujours considéré comme un psychédélique "avec filet" (ce qui ne signifie pas "sans risque"
), je n'avais consommé aucune molécule dite "hallucinogène" depuis une bonne vingtaine d'années.
J'ai vraiment mis du temps à y revenir, tout en sachant, arrivé à un certain point dans mon parcours, ma réflexion, que c'était inévitable : je devais repasser par la case acide. Je ne vais pas entrer dans les détails mais je savais que c'était nécessaire, pour faire péter certains automatismes psychiques, et pour vaincre certaines peurs. Après m'être pas mal documenté sur le sujet, mon choix s'est porté sur le
1P-LSD, la molécule me semblant
safe, très proche chimiquement du
LSD-25, et tous les
TR de personnes expérimentées que j'ai pu lire m'ayant conforté dans l'idée que c'était en pratique quasiment la même chose. Ça m'allait très bien.
J'écris ce petit "bilan" une dizaine de jours après ma première expérience au 1P (après un premier essai en microdosing) avec une dose volontairement modérée de 70µg, ce qui n'est pas "énorme" en soi, mais correspond à peu près au dosage moyen des
buvards de
LSD qu'on trouvait dans la rue à l'époque où j'en prenais très souvent. Je dois préciser que je suis très réceptif aux psychédéliques, la montée est pour moi très rapide, en général au bout d'un quart d'heure je sens les premiers effets, et il m'en faut assez peu pour déjà bien décoller. Les gros dosages du type 300µg sont pour moi impensables.
Difficile de dire, 20 ans après ma dernière expérience au
LSD, si le
1P-LSD produit rigoureusement les mêmes effets, mais clairement dans les grandes lignes c'est la même chose. Je m'étais un minimum préparé mais l'expérience m'a confirmé que, même avec un dosage plutôt light, ça reste un produit incomparable aux autres drogues, à mon avis à ne pas prendre à la légère et à ne pas sous-estimer. J'étais en dessous de la dose suffisante pour moi pour générer de véritables hallucinations, l'aspect "visuel" du produit s'est surtout manifesté vers la fin du trip en observant la nature, il n'en reste pas moins que l'expérience intérieure sur le moment a été intense, avec des montées spectaculaires, par vagues, assez difficiles à décrire (je les ai évoquées dans mon précédent
TR mais assez brièvement, à défaut de trouver les mots adéquats). Au creux des vagues, donc aux moments où la substance "tapait" un peu moins fort, la puissance de l'effet était tout de même comparable à ce que j'appelais pendant le trip, "le père de tous les
ecstasy du monde" ^^ La
descente a été un peu difficile, mais essentiellement je pense parce qu'ayant vécu mon trip dans un contexte festif et amical, j'ai aussi pas mal bu de bière durant cette soirée et que le combo
descente-gueule de bois m'a fait assez mal.
J'en viens maintenant à l'essentiel de ce post. J'ai toujours été un consommateur-explorateur, pour moi la prise d'acide n'a jamais été une question purement récréative, j'ai toujours demandé à ce produit des visions, des changements, une approche différente de la réalité. Je l'ai toujours considéré comme une sorte de vitamine spirituelle, d'outil de reprogrammation cérébrale. De ce point de vue, pour moi l'expérience ne se termine pas une fois que les effets "psychotropes" de la molécule s'estompent au bout d'une dizaine d'heures, c'est en fait ce qui se produit ensuite qui m'intéresse le plus.
Pour moi et selon cette première expérience, le
1P-LSD a effectivement un potentiel psychédélique au sens fort, assez impressionnant. J'ai vraiment expérimenté un reset psychique complet. Dans les jours qui ont suivi l'expérience j'ai ressenti une augmentation de ma créativité, une connection extrêmement forte et très immédiate avec la nature (j'avais la chance d'être en vacances en Provence et de pouvoir passer des heures à littéralement me noyer dans les couleurs, les odeurs et les paysages). D'un point de vue spirituel ça a également été très fort, j'ai passé beaucoup de temps à méditer, j'ai vraiment ressenti un lâcher-prise puissant et nécessaire s'opérer. Une reconnection avec l'énergie fondamentale, peu importe le nom qu'on lui donne. Comme un nouveau souffle intérieur. Je ne m'étends pas là-dessus, le but n'étant en aucun cas de vous "vendre" une spiritualité, mais je constate vraiment que pour quelqu'un qui a une recherche de ce type, le
1P-LSD peut être un outil puissant. En contrepartie, à manier avec respect.
Il y a eu quelques aspects moins agréables, le plus marquant étant qu'il m'a fallu quelques jours pour vraiment me sentir complètement posé dans mes godasses, pendant 4 ou 5 jours, bien que l'effet du produit ait cessé, j'avais toujours un peu la sensation de ne pas être totalement revenu dans mon corps, comme si j'étais un peu désincarné. Cette sensation s'est d'ailleurs estompée quasiment d'un coup, ce qui a été l'occasion d'une expérience de "retour complet au bercail" assez géniale. Dans la foulée j'ai fait une série de rêves assez bizarres et dérangeants, un peu comme si mon psychisme tirait la chasse sur pas mal de choses déplaisantes.
Dans les jours qui ont suivi l'expérience, j'ai également expérimenté un acouphène assez curieux : une note très basse, continue, dans les deux oreilles, à un niveau faible. Mais le lieu où je me trouvais étant particulièrement silencieux, je me demande si en réalité je ne me serais pas simplement rendu compte à ce moment de la présence d'un acouphène qui pré-existait peut-être mais que je n'avais pas ressenti, vivant en ville, dans un contexte assez bruyant. Dont, potentiellement pas de lien avec le
1P-LSD. De retour en ville, je ne perçois plus ce bruit.
Je conclurai en disant que malgré l'aspect festif et récréatif de mon expérience, et malgré la dose relativement faible prise, ce trip de 1P et les jours qui l'ont suivi ont tout de même été une expérience puissante, une occasion de réflexion et de remise en question assez profonde. Donc, de mon point de vue, clairement une substance à manier avec respect et précautions, et une expérience que je retenterai certainement, mais pas sans avoir laissé passer quelques mois de "digestion", et peut-être dans un contexte un peu plus soigné niveau set & setting.
Bises à tous,
Peace.