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[25th MIND #1] Comment s’adapte et se réadapte le cerveau ? 



25th MIND #1
La plasticité cérébrale

Bon pour introduire je vais juste vous donner une définition simple de ce qu'est la plasticité et ensuite je développerai la question du jour.

Donc la plasticité cérébrale ou neuroplasticité c'est vraiment pas compliqué,
c'est juste la capacité du cerveau à créer de nouvelles connexions neuronales en fonction de son environnement, c'est juste en fait un mot savant pour dire que le cerveau s’adapte en fonction de son milieu, rien de bien sorcier.

Mais du coup comment tout cela fonctionne vous me direz ?

Je vais donc pour répondre à cela développer trois points qui me semblent clefs pour la compréhension globale de la neuroplasticité,
nous aborderons en premier temps l’apprentissage au niveau du cerveau, comment les connexions se font et se défont,
puis ensuite j'évoquerai des cas pratiques où l’on pourra clairement comprendre l’intérêt de cette plasticité pour au final traiter des cas où cette plasticité, si elle est “dysfonctionnelle” peut être problématique comme les addictions par exemple.

Bon alors avant de parler de l’apprentissage au niveau du cerveau il va falloir définir la brique élémentaire qui est à la base de toutes l’architecture cérébrale, le neurone.

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Un neurones est une une cellule nerveuse qui est donc composé d’un corps cellulaire avec des prolongements, l’axone qui est en gros le câble qui va servir d’autoroute pour les influx nerveux qui une fois arrivé à un corps cellulaire va exciter ce neurone,
ces influx nerveux qui parcourent les axones sont de nature bio électrique mais entre deux neurones lié par cette autoroute il y a un synapse

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Cette zone est un passage qui va transmettre l’information bioélectrique par le biais de neurotransmetteurs
( molécules messagères au niveau du cerveau)
et donc l’information cette fois est de nature biochimique.

En gros le signal bioélectrique va stimuler la libération des neurotransmetteurs contenu dans des vésicules, ces neurotransmetteurs vont venir se fixer sur des récepteurs qui sont spécifiques à chacuns, cela va donc permettre à l’influx bioélectrique de continuer vers un prochain corps cellulaire ou synapse et selon les neurotransmetteurs libérés l’influx va porter une information bien précise.

Là c'est le moment où je fais un pont avec les psychoactifs,
   parce qu’en soi c'est quoi un psychoactif ?

Eh bien très très souvent les drogues sont des molécules qui ressemble à un de nos neurotransmetteurs, genre le LSD ressemble à la sérotonine

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et donc il va pouvoir se fixer sur les récepteurs (5-HT) de la sérotonine, comme si vous aviez un double des clefs pour une serrure précise mais mal fait,
la clé va rentrer, ça va tourner mais on sent que ça grippe,
           c'est pareil ;
Le récepteur va capter la clef mais comme elle n’est pas parfaite la clef peut rester coincée dans la serrure créant une réaction en chaîne qui va libérer énormément d’autres neurotransmetteurs allant surexciter certaines parties du cerveau.

Donc voilà par quels moyens les neurones communiquent entre eux, un influ “électrique” avec des transmissions de nature biochimique pour pouvoir interagir et redistribuer ces influx vers d’autres neurones.

C'est une technique bien rodé par la sélection naturelle et heureusement car il y en a du monde dans nos boîtes crâniennes,
C'est pas moins de 10¹¹ neurones en moyenne pour une personne ce qui revient à écrire un 1 avec 11 zéros à la suite,
Mais c'est pas fini,
Chaques neurones pris individuellement peut créer potentiellement des milliers et des milliers de connexions avec d’autres neurones donc oui le schéma est pratique pour comprendre l’anatomie d’un neurone mais c'est très loin de la réalité,
même si on le voulait on ne pourrait pas le représenter.

Maintenant qu’on a brièvement expliqué cela, on va pouvoir prendre un pas de recul et avoir une vue d'ensemble pour parler du fonctionnement du cerveau.

Déjà il y a une chose à saisir, c'est qu’une zone précise du cerveau ne sert pas qu'à une tâche unique,
   le cerveau fonctionne
          par réseaux de neurones.

C'est-à-dire ?

Eh bien pour effectuer une action,
peu importe laquelle, le cerveau va susciter un groupement de neurones interconnectés qui vont communiquer entre eux pour réaliser cette tâche ;
Mais par contre ces neurones ci ne vont pas servir qu'à cette seule tâche,
ce que je veux dire c'est que pour effectuer une tâche il  faut activer les bons neurones ensemble mais ces mêmes neurones connectés et inclus dans un autre réseau va servir à une tâche qui peut être totalement différente.

C'est pour cela qu’en général les neurobiologistes sont très prudents en ce qui concerne la définition des aires cérébrales.

Il est maintenant temps de parler du mécanisme de renforcement à l’origine de l’apprentissage de nouvelles choses.

Je vais omettre volontairement l’implication du système de récompense que je définirait bien plus tard,
ici je vais simplement parler du renforcement d’un chemin neuronal, d’un réseau de neurones par la répétition d’un comportement ou d’une pensée.

Donc imaginons vous êtes un sportif et vous voulez apprendre un mouvement technique précis,
Vous allez donc tenter de le réaliser et évidemment vous allez le rater et sûrement que le premier jour d’entraînement ne va rien donner.
Puis après plusieurs semaines vous vous rapprochez de l’objectif, puis plus tard encore vous réussissez à le faire, puis des semaines d’entraînement plus tard vous le maîtrisez si bien que vous n’avez aucunes difficultés à reproduire ce geste technique.

Comment cela se caractérise
                            dans le cerveau ?

Eh bien en premier temps si le mouvement est quasi inatteignable c'est parce que vous n’avez aucuns groupements neuronal dédié à cette action et la première étape va être de créer ce réseau,
        la création de ces nouveaux neurones ainsi que de nouvelles connexions entre eux s’appelle la neurogenèse.

dans un premier temps, lors de la création de ce nouveau réseau les connexions ne seront pas efficace, pas optimale, l’influx nerveux peut effectivement circuler mais pour rendre cette influx plus consistants, plus rapide et spontanée il va y avoir un mécanisme de myélinisation ;

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En fait à force de susciter ce réseau de neurones par la répétition de ce geste technique encore et encore le cerveau va renforcer ce réseau en créant une gaine isolante faite de graisse ( la myéline ) autour de l'axone pour pouvoir accélérer l’influx nerveux avec un minimum de déperdition du message et ce n’est pas le seule façon qu’ont les neurones  de fluidifier et optimiser l’influx nerveux ;
au niveau des synapses, à force d’être sollicité il peut y avoir une augmentation de la quantité de neurotransmetteurs dans les vésicules et avec aussi une augmentation de la sensibilité des récepteurs
             donc plus de clefs et une serrure plus sensible, ainsi le message au niveau d’un synapse renforcé va être plus rapide et plus intense qu’avec un synapse qui a peu d’activité

À un certain stade le réseau est tellement renforcé qu’effectuer cette nouvelle compétence sera bien moins coûteuse en énergie,
comme lorsque vous déménagez et qu’au début vous aviez du mal à retenir les nouveaux trajets en voiture et qu’au final des mois plus tard vous pouvez faire ces chemins sans même y penser.

( J’ai pris cette exemple du sportif et je fais référence donc à la mémoire procédural mais ce mécanisme de renforcement s'opère dès qu’il y a sollicitation répété d’un réseau de neurones )

Si il est possible d'acquérir de nouvelles infos ou compétences il est tout aussi possible de les oublier,
je vais dans cette sous partie expliquer les différents types de mémoire et comment sont sélectionnés les réseaux qui vont être retenu et ceux qui vont se résorber.

Alors je vais vous parler des 5 types de mémoires et comment elles interagissent entre elles

- Mémoire de travail

Il s’agit d’une mémoire à court terme qui nous permet de retenir des informations pendant 0.5 sec à 10 minutes maximum, c'est grâce à cette mémoire qu’on se souvient du début d’une phrase qu’on est en train de dire pour pouvoir la terminer,
c'est donc grâce à elle qu’on peut réaliser des tâches sans oublier ce qu’on faisait la seconde d’avant.
c'est la mémoire du présent et c'est aussi à cette mémoire que l’on fait référence quand dit qu’on ne peut retenir que plus ou moins 7 informations en même temps,
par comparaison avec un ordinateur ce serait le mémoire flash, la mémoire tampon


- Mémoire sémantique

Cette mémoire ci est la mémoire du langage et aussi de sa connaissance du monde et des concepts, c'est dans cette partie ci de la mémoire que sont rangé vos connaissances les définitions de chacuns des mots et termes utilisés etc


- Mémoire épisodique

Elle est aussi appelé mémoire autobiographique car elle est la mémoire de vos propres événements de vie,
grâce cela on peut se situer dans le temps et de cette façon on peut se projeter dans le futur,
c'est notre indicateur spatio-temporelle propre


- Mémoire procédurale

donc on en a déjà brièvement parlé avec l’exemple du sportif et du souvenir des trajets en voiture,
c'est la mémoire des automatismes dans le sens où une fois une compétence ou information acquise et utilisé assez souvent on aura plus besoin d’y faire appel de façon consciente,
La tâche en question sera faite sans effort mental.


- Mémoire sensorielle

Comme son nom l’indique cette mémoire s’appuie sur nos sens,
              sur les informations acheminé depuis les capteurs sensoriels comme la rétine ou les thermorécepteurs (capteurs de la température)

C'est la partie de la mémoire mise en œuvre dans l’effet madeleine de Proust et cette mémoire et la première accroche pour créer un souvenir qui pourra peut-être durable.



Je vais donc expliquer maintenant comment un souvenir se développe et se consolide au travers de tous ces types de mémoire.

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Donc tout commence avec une sensation, une perception de stimuli sur laquelle vous allez porter votre attention et donc en le percevant directement sur le moment vous faite donc passer cette perception par votre mémoire de travail sur le moment présent puis si l’accroche à ces stimuli est forte vous allez y repenser et donc encoder un nouveau réseau de neurones qui à force à de répétition va se consolider et donc a fortiori ce souvenir sera rangé dans la mémoire épisodique, comme un passage de votre vie sur une photo.
( bien qu’il puisse s'agir de souvenirs de n’importe lequel de nos sens )
Puis il est possible que ce souvenir soit la base d’une information, une connaissance qui sera à terme stockée dans la mémoire sémantique.

Et en ce qui concerne la mémoire procédural j'ai déjà bien expliquer le fonctionnement,
j’ajouterai qu’il s’agit de mémoire implicite, qu'on ne peut pas exprimer avec des mots à l'inverse de la mémoire épisodique/sémantique qui est dite explicite ou déclarative, donc qui peut se traduire avec des mots et des concepts oraux.

Pour clore cette grande partie sur l’apprentissage, maintenant que vous avez un bon aperçu du mécanisme de mémorisation je vais donc maintenant pouvoir finir avec quelques mots sur l’oubli ;
Tous les mécanismes d’encodage, de consolidation et de renforcement ne sont pas acquis pour toujours, si un réseau de neurones n’est plus sollicité, qu’il n’est plus utilisé, la myélinisation ainsi que l’optimisation des synapses est réversible mais pas de panique,
Au plus un souvenir, un savoir est utilisé et réutilisé durant des années au plus il va s'ancrer de façon très durable et sera très très difficile de revenir sur ça.
Mais au final l’oubli est tout aussi essentiel que l’apprentissage et le cerveau sélectionne très bien ce qui doit être retenu et ce qui est inutile de retenir,
tout cela est issu de milliers et milliers d’années d'empirisme bio évolutif de par une nécessité d’auto conservatoire, de survie.


Je vais donc dans cette partie d’abord parler d’évolution en expliquant ce que c'est
                 et sur quel principe cela repose,
on a tous plus ou moins une idée de ce qu’est l’évolution mais pour avoir de bonne base pour la suite je vais m’y attarder vite fait.

Tout d’abord toute notre machinerie biologique est déterminée par nos gêne et ceux ci sont encodés dans l’ADN avec des paires de base appelé nucléotides,
Il en existe 4 et elles fonctionnent donc par paires mais je n’irai pas plus loin dans le détail à ce niveau.

il faut ensuite saisir que pour qu’il y ai évolution des gènes d’une espèce ou d’un groupe d’individus il faut une variabilité de leur capital génétique,
cela peut se produire avec le brassage génétique qui résulte de l’association des gènes de deux être vivant de la même espèce, lors d’accouplement mais pour qu'il y ai évolution avec de nouveaux caractères biologique il est nécessaire d’avoir des mutations aléatoire
Il en existe 3 grandes classes,
mais ce qu’il faut retenir c'est que de part des mécanismes aléatoires plus ou moins rares il arrive que les nucléotides du génome d’un individu soit modifié s’exprimant ou non par la modification d’un trait biologique.

Maintenant que nous avons une espèce dont les gènes sont “mouvants” il faut parler de la sélection naturelle,
c'est simple, les gènes modifiés vont donc impacter l’individu de façon positive ou négatives,
c'est à dire que par exemple une mutation va doter l’individu d’un nouveau caractère qu’il soit métabolique ou physique et parfois ce gène va favoriser l’individu lui donnant de meilleure chance de survie ou de reproduction ainsi ses gênes seront retenus en les transmettant à de nouvelles générations doté de ce nouveau gène, c'est ça la sélection naturelle et il en va de même pour un trait génétique défavorisant,
l’individu vivra moins longtemps et ne pourra pas transmettre ses gènes donc ce nouveau caractère biologique s'éteindra avec son porteur.

Pour bien me faire comprendre voici un exemple concret de sélection ;
imaginez une forêt de boulot avec une écorce bien blanche,
dans cette forêt se trouvent des phalènes (papillons de nuit) qui se posent sur ces arbre plutôt clair,  ces papillons se camoufle plutôt bien de par une couleur tout aussi claire que l'écorce sur laquelle ils sont ainsi il ne se font pas becter par les oiseaux et autre prédateurs, ils sont donc bien adapté à leur environnement.
Mais maintenant imaginons qu’un de ces phalènes par mutation aléatoire se retrouve avec des couleurs beaucoup plus sombres, il va donc être bien moins camouflé et au final il servira de casse croûte pour le premier piaf avec une vue fonctionnelle, ayant une vie bien plus courte que ses congénères ce phalène sombre n’a même pas eu le temps de se reproduire donc son nouveau gène disparaît avec lui,
voilà un mécanisme de sélection naturelle

L’évolution n’est que la répétition successive de sélection amenant parfois à une divergence évolutive,
en gros une espèce s’éloigne tellement de leurs génome de base par accumulation de nouveaux caractères qu’elle en devient une espèce à part entière,
                  c'est la spéciation.

Donc pourquoi je vous bassine avec mes cours de biologie ?

c'est pour mettre en évidence que si la plupart des être vivant sont dotés d’un système nerveux ainsi qu’un système nerveux central aka ce bon vieux cerveau c'est pas uniquement pour se défoncer
( bien que ce soit une sacrée avancée non désirée dans l’évolution x)
non en fait le cerveau à permis aux Hommes et animaux en général de faire des économies d’énergie en permettant des prise de décisions rapide et efficace pour la survie bien que cela amène aussi des biais cognitif de part des raccourcis de pensées.
C'est tout de même l’organe le plus énergivore en calories donc si il n’était pas un outil essentiel il aurait fini à la trappe comme un phalène sombre sur écorce blanche.

Au final la neuroplasticité est un atout tout aussi pertinent que notre endurance légendaire qui nous permettait de traquer du gibier sur des kilomètres,
certe avec la plasticité cérébrale on ne peut pas tout et ce n’est pas non plus “un super pouvoir” comme certains le voudraient même si parfois on pourrait adhérer à cette idée.

Parlons donc de cas pratiques où la neuroplasticité à une action remarquable.

Par exemple les personnes aveugles, à l’inverse des voyants, n’utilisent pas les réseaux de neurones impliqué dans la vision vu qu’ils ne reçoivent aucun stimuli issu de la rétine de leurs yeux
( il existe nombre de cause à la cécité mais là je vais surtout parler des personnes nées aveugle dû à une inactivité totale des yeux )

Du coup une aire cérébrale complète dédiée à la vision est-elle totalement inactive chez les personnes non voyantes ?

pas vraiment
    car oui grâce au mécanisme de plasticité cérébrale cette zone délaissé va au final être employé pour d’autre fonction, notamment les autre sens,
Cette aire destiné à la vision servira pour les aires sensorielle en périphérie qui vont s'étendre là où il n’y a aucune activité, c'est ce mécanisme qui est à l’origine d’une bien meilleure ouïe pour des personnes qui ne voient pas.
De par des milliers d’années de sélection, le cerveau est devenu maître dans l’art d’optimiser ses aires cérébrales de façon à toujours utiliser au maximum tous les neurones afin d’assurer la survie même en cas d’handicape.
Donc je viens d’évoquer un handicape présent dès la naissance donc la plasticité étant beaucoup plus intense chez les jeunes enfants, la compensation de ce handicap est déjà effective bien avant  les premiers souvenirs mais qu’en est-il pour une personne beaucoup plus âgée qui par exemple perd un membre ?
Eh bien souvent dans ce cas il peut y avoir un plus long temps d’adaptation et dans ce cas précis il peut il y avoir un phénomène appelé
“membre fantôme” ou “douleur fantôme”
(c'est le fait de toujours ressentir un membre amputé voir même des douleurs)
ce qui met en évidence le fait que de part un changement soudains le cerveau peut continuer de percevoir des stimuli qui n’existe plus, car l’air motrice et sensorielle auparavant constamment utiliser va mettre un certain temps à se désensibiliser, par analogie on pourrait associer ça à l’inertie d’un moulin qui ne reçoit plus de vent, mais au final si le vent ne revient plus le moulin fini par se stopper.
Il est possible que pour certaine personne cette “sensation fantôme” ne les quitte plus et alors dans cas il est nécessaire de masser le moignons et de faire bien ressentir les nouvelles limites du membre pour que en quelques sorte le cerveau intègre ce nouveau schéma corporel, on induit donc dans ce cas là la plasticité pour restructurer les connexions neuronales des zone avec des stimulations persistantes non désirée.

Il existe une multitude d'exemples du style mais je pense qu'avec ces deux cas cela vous permettra de saisir la puissance d’adaptation du cerveau de part la neuroplasticité.

Mais il s’agit donc ici de mécanismes “utiles” ou “bénéfiques” mais est ce que la plasticité cérébrale peut nous jouer des tours ?

Nous entrons là dans la dernière grande partie où je vais parler de ces fois où la plasticité ainsi que certains mécanismes neurologiques peuvent jouer en notre défaveur.

Je vais parler d’abord de la gestion des évènements traumatiques par le cerveau
( Je vais rester en surface sur cela car cela pourrait être un sujet à part entière donc j’en garde sous le pied )
puis avant de conclure je reviendrai sur la thématique RDR en vous parlant des addictions et donc du circuit de la récompense.


Donc lors d’un événement traumatique les parties du cerveau misent en jeu sont l’amygdale et l’hippocampe, le premier est gère les émotions et l’autre la mémoire

Donc grossière, à l’origine d’un trauma, il y a un choc émotionnel et cela se traduit par un flot intense d'émotions négative qui submerge la personne sur le moment car l’amygdale qui est sensé réguler les états émotionnels ne peut plus assurer son rôle du fait d’une situation insupportable pour la personne, cela crée un conflit interne entre l’amygdale et l’hippocampe qui ne communiquent plus comme ils le devraient.
L’hippocampe étant la partie cérébrale qui gère les souvenirs n’est plus en capacité de traiter correctement ce souvenir traumatique car l’amygdale n’arrive pas à digérer le souvenir émotionnelle,
selon l’intensité du choc émotionnel cela peut résulter à un syndrome de stress post-traumatique, c'est à dire que de par mécanisme de défense il est fortement probable que le souvenir précis du choc, de l’événement insupportable, soit voilé et très flou, en revanche certains stimuli peuvent renvoyer directement dans l'état émotionnel de l’événement sans savoir pourquoi et cela même des années après ce choc émotionnel, il peut s'agir de détails anodins comme une ambiance lumineuse ou un son spécifique,
en somme ce souvenir inaccessible reste présent mais le lien souvenir-émotion est totalement brouillé

Si l'on regarde ceci sous le spectre de la neuroplasticité il s’agirait d'une incapacité pour le cerveau de se remodeler correctement dans ces deux zones hypothalamus et hippocampe, donc comme si la plasticité cérébrale faisait défaut dans ce cas, amenant donc à un problème dans leur communication qui est censé assurer le bon fonctionnement dans la gestion des émotions en fonction d’un groupe de stimuli, d’un souvenir.
Pour pallier à cela il existe différentes solution pour forcer cette reconnexion,
comme la TCC (thérapie comportementale cognitive) qui consiste juste tout comme avec l’exemple du sportif pris plus tôt à creuser de nouveaux sillons, de nouveaux réseaux neuronaux par la répétition d’une idée qui va venir endiguer la réaction physiologique et émotionnelle spontanée dû au traumatisme induit par un choc émotionnel trop important.
Sinon il existe d’autres type de thérapie comme l’EMDR qui consiste à reconnecter de force souvenir et émotions, à forcer à traiter correctement ce choc émotionnel en permettant à l’hypothalamus de pouvoir géré cet événement traumatique tout en étant dans un lieu sécurisant, le processus de cette technique et assez méthodique et complexe donc je ne vais pas m’y attarder plus.

Voici ce qu’il se passe quand la plasticité fait défaut mais que se passerait-il dans le cas inverse ?


Qu’en est il si cette plasticité devenait extrêmement sensible amenant à l’adoption extrêmement rapide de comportements même si ceux- ci sont négatifs pour soi ?

Nous rentrons donc dans cette dernière sous partie qui va traiter d’addiction par rapport au circuit de la récompense.

Déjà pour ceux qui ont des connaissances bien plus concrète que moi sur le cerveau et son fonctionnement, j’imagine que vous avez dû vous arracher les cheveux dans la première grande partie quand j'ai volontairement omis de parler du circuit de la récompense alors que je parlais de renforcement et sélection de réseaux de neurones ;
car oui,
pour les autres qui découvre le sujet, le circuit de la récompense est au centre du système de renforcement des comportement et je vais donc expliquer cela ici dans cette partie,
encore désolé pour vos touffes de cheveux en moins j'espère que vous m’excuserai pour cela x)

Premièrement le circuit de la récompense est constitué des neurones dit modulateurs, il sont minoritaires en terme de proportions
( seulement 100 000 sur les 10¹¹ neurones totaux ) pourtant il sont au cœur des mécanismes de survie et de conservation, c'est eux qui maintiennent la soif, la faim et autres besoins vitaux.
Ces neurones modulateurs sont en fait des neurones spécifiques qui utilise trois neurotransmetteurs precis,
La sérotonine
La noradrénaline
La dopamine

Plus tôt j’expliquais comment un psychotrope fonctionnait au niveau des synapses et bien il s’agit donc des synapses de ces réseaux de neurones spécifiques qui sont en jeu,
donc quand il s’agit de manger ou d’avoir un instinct de conservation de sa propre vie ce système bien huilé permet la survie, en revanche lorsque ce système est “hacké” par une molécule ou un comportement dysfonctionnel qui va venir interagir sur ce circuit directement en mode cheat code
( surtout le réseau dopaminergique qui a un rôle modulateur final, qui va avoir un Impact direct sur le comportement )
eh bien cela peut privilégier une consommation ou un comportement non essentiel plutôt que des besoins vitaux comme se nourrir par exemple.
Au plus vous hackez ce circuit de la récompense et au plus le réseau de neurones modulateurs mis en cause va se renforcer donc va renforcer le comportement de recherche de la molécule cheat code, car elle délivre plus rapidement sa dose de neurotransmetteurs et cela en délaissant petit à petit tout le reste car le cerveau aura l’impression d’avoir rempli ses besoins vitaux,
Je vous met ici un copier coller d’une expérience faites dans le but de montrer cela plus simplement

«
Dans une expérience devenue fameuse et dont les résultats furent publiés en 1954, deux Américains, Olds et Milner, ont constaté que des rats à qui des électrodes avaient été implantées à demeure dans certaines régions cérébrales, apprenaient à appuyer sans discontinuer sur une pédale délivrant un courant électrique à la pointe de l’électrode (1). Après l’apprentissage, les rats ne cessaient d’appuyer sur la pédale… jusqu’à en mourir. La seule façon de les faire arrêter était de couper le circuit électrique. L’intensité du courant électrique étant très faible, ce n’était pas la stimulation électrique qui causait leur mort, mais le fait qu’ils arrêtaient de boire et de manger. Les chercheurs en ont déduit que la stimulation de certaines aires cérébrales entraînait une satisfaction si intense qu’elle faisait perdre toute sensation de faim et de soif.
»
https://planet-vie.ens.fr/thematiques/a … recompense

Évidemment nous ne somme pas des rats et nous n’avons pas le cerveau directement câblé sur le courant électrique mais je pense que cela permet de comprendre le rôle essentiel du circuit de récompense dans nos comportements et donc pourquoi les addictions amènent à des comportements de recherche constante d’une molécule,
surtout qu’avec l’accoutumance et la tolérance au produit il sera toujours nécessaire d’augmenter la posologie pour arriver à la même sensation de “satiété”

( Je préfère être honnête en vous disant que je n’ai qu' effleuré la surface du fonctionnement de circuit de la récompense car le sujet est bien trop pointu pour moi et j’aurais peur d'emprunter des raccourcis bien trop peu juste, de manière générale c'est le cas de toutes les parties du billet mais là en l’occurrence même après de multiples lectures d’articles je me sens largué complet donc je vais en rester ici. )

Donc ici la plasticité de ce circuit de la récompense permet la survie mais depuis des milliers d’années les hominidés ont compris que certaines plantes avait des capacités particulières et cela se remarque jusque dans la structure du cerveau avec certains récepteur synaptique dédié à la consommation de certains psychotropes,
donc en soit finalement cela n’est pas vraiment un dysfonctionnement de notre neurochimie selon moi car la simple explication du circuit de la récompense ne peut expliquer toutes les addictions qui sont en général multi factorielles.

On arrive donc à la fin de ce billet de vulgarisation je vais donc conclure en mettant l’accent sur le fait que beaucoup de gens font du sujet de la plasticité cérébrale quelques chose de presque mystique voir divin et j’aimerais leur répondre qu’on ne fait pas une ola à chaque fois qu’on apprend un nouveau mot, une nouvelle information anodine et pourtant il s’agit là de plasticité, comme dit en introduction c'est juste un mots savant pour parler de la capacité d’adaptation de l’intérieur de notre boîte crânienne donc oui cela est un mécanisme très très très intéressant quand on regarde cela sous un angle neurobiologique mais il n'est pas nécessaire d’en faire le nouveau nirvana à atteindre car de toute façon cela se passe à chaque seconde, à chaque respirations, chaque battements de cil même lorsque vous lisez ces mots.


Voilà,
   j'espère n’avoir pas fait trop de bulshit vulgarisations et si c'est le cas n’hésitez pas à le notifier pour peaufiner ce blocos

Merci beaucoup pour cette lecture


Sources :

[ Vidéos vulgarisations ]

https://youtu.be/IyDe5zoxp0g?si=A3QdcValtVYqWPiL

https://youtu.be/IZeD9S1mFdA?si=LPssdn1TFrYjRES9

https://youtu.be/bu4vQSR4ge4?si=cLBlgLpetLCRczvC

https://youtu.be/4rOT336UBmA?si=8aDbT8ZKHFnoZC52

[ Écrits universitaires ]

https://www.cairn.info/revue-cahiers-de … age-11.htm

https://www.inserm.fr/dossier/memoire/# … e%20futur.

https://www.medecinesciences.org/en/art … nt%C3%A9s.

[ Articles wikipédia ]

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Syst%C3 … A9compense

[ Articles Vulgarisation ]

https://www.assistancescolaire.com/elev … %20faible.

https://www.deuxiemeavis.fr/blog/articl … le-cerveau

https://planet-vie.ens.fr/thematiques/a … recompense

Catégorie : Expérimental - Aujourd'hui à  10:50

#cerveau #fonctionnement #vulgarisation



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