Un nouveau centre de contrôle de la douleur dans le cerveau a été découvert par des scientifiques américains et français.
Situé dans l'hypothalamus, il est responsable de la libération de l'ocytocine, une substance qui joue un rôle majeur dans l'intensité de la réponse à une douleur.
Jusqu'à maintenant, le processus qui menait à sa libération était inconnu.
Ce centre de contrôle est constitué que d'une trentaine de neurones qui coordonnent à eux seuls la libération d'ocytocine dans le sang et dans la moelle épinière.
Le chemin de la douleur
Lorsque survient une douleur aiguë (brûlure, pincement, coupure, etc.), l'information s'achemine par les nerfs périphériques jusqu'aux neurones de la moelle épinière. Ceux-ci interprètent l'intensité du message et le codent en conséquence.
Les neurones dans le sang afin provoquent une libération d’ocytocine à la fois dans la moelle épinière profonde, grâce à leurs longs prolongements, et d’inhiber la douleur. Photo : Thomas Splettstoesser
L'information est ensuite adressée à d'autres neurones, parmi lesquels une population de 30 cellules de petite taille de l'hypothalamus.
Ceux-ci activent alors une famille de gros neurones, dans une autre région de l'hypothalamus, qui libèrent l'ocytocine dans la circulation sanguine. L'objectif : rejoindre les neurones périphériques, qui continuent d'envoyer au cerveau le message responsable de la sensation douloureuse.
L'ocytocine vient en quelque sorte « endormir » les neurones périphériques et, de ce fait, diminuer la douleur.
Mais le groupe des 30 n'a pas terminé son travail. En parallèle, le prolongement de ces cellules, appelé axone, atteint les couches profondes de la moelle épinière. C'est précisément à cet endroit, où le message sensoriel est codé en intensité, qu'ils libèrent l'ocytocine. Ils diminuent donc, par deux voies simultanées, la reconduction du message douloureux au cerveau.
Les travaux de l'équipe d'Alexandre Charlet du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de France permettent donc d'expliquer la manière dont différentes populations de neurones à ocytocine se coordonnent afin de contrôler l'interprétation du message « douleur » par le système nerveux.
Cette nouvelle connaissance, qui fait l'objet d'un article publié dans la revue Neuron, ouvre de nouvelles perspectives de traitement de la douleur.
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www.radiocanada.ca