Aujourd’hui j’arrête !
Bonjour à tous,
Je fais une présentation rapide. J’ai la quarantaine consommateur de cannabis quotidiennement, de cocaïne de façon très occasionnelle et de 3mmc en couple pour nous accorder une récréation environ une fois par mois.
Je consomme de l’alcool quotidiennement aussi et le billet portera sur ce produit.
Je jette mes idées sur cette page en tentant de structurer un peu mais je m’excuse d’avance si cela semble décousu.
Aujourd’hui j’arrête, j’arrête mes conneries, j’arrête de boire.
Ce weekend c’est la fois de trop. La murge de trop.
J’ai besoin de couché ça quelques part. Surement une forme de thérapie pour moi qui vous lit depuis des années. J’ai besoin d’en parler sans jugement.
Je glisse sur la mauvaise pente et il faut que je me ressaisisse pour ne pas perdre ce que j’ai des plus important au monde, ma femme, ma fille, ma famille et mes amis.
Depuis environ 25 ans je consomme de l’alcool. Durant de nombreuses années, entre 20 et 30 ans je buvais le weekend avec des potes, quasiment rien la semaine. Célibataire pendant un bon moment j’avais l’habitude de me la coller avec les copains. Des bonnes grosses bitures mais ça allait je n’étais pas trop con à l’époque quand j’étais bourré même si c’était pas toujours reluisant.
Arrive la trentaine. Je rencontre ma femme, un coup de foudre réciproque, le pied ! Moi qui croyais qu’on ne voyait ça que dans les films à l’eau de rose…
Du coup je lève moins le coude, je bois moins. Mes potes me font une crise de jalousie car je passe moins de temps avec eux. Je me rends compte qu’en fait nous n’étions que des potes de biture. On se rencontrait le weekend pour boire, jouer à la play et mater du sport… (en tapant ça je me dis que ça fait un peu beauf quand même… ). Le lien s’étiole mais cela me permet de cesser mes excès tous les weekends. Sauf qu’il m’arrive toujours d’en faire quelque fois, déjà trop et de faire souffrir ma compagne…
Petite digression pour expliquer la teneur de mes excès.
Lors de ceux-ci je deviens agressif verbalement, je dis des horreurs que je ne pense pas en temps normal. Je cherche dans ces moments à blesser les gens. La technique de la terre brulée pratiquée au lance-flamme. Je dis tout le contraire de ce que je pense réellement. Je blesse les gens en les rabaissant, les insultant. Comme je l’ai nommé c’est mon passager noir qui s’exprime ( je ne me dédouane pas du tout en l’appelant ainsi, ça reste moi ). Et je ne sais même pas pourquoi il pointe son nez ni encore moins où le trouver dans les méandres de mon cerveau pour le virer de là. Je suis juste le roi des cons ! Couronné avec une culpabilité et une honte énorme le lendemain lorsqu’on me raconte mes méfaits que j’ai pour la plupart du temps oublié.
On a notre vie pépère, notre fille arrive au bout de quelques années. Tout roule. Il m’arrive encore de faire de la merde en soirée. Mes excès de boisson sont toujours présents mais j’arrive à les éloigner, à les espacer. Je me dis que tant bien que mal j’arrive à gérer même si le regard blessé ou déçut de ma femme me fend le cœur chaque lendemain de soirée à faire de la merde, à lui dire de la merde et la faire souffrir alors que je l’aime plus que tout. Dans ces moments la culpabilité me ronge, si je pouvais me mettre dans un trou et disparaître je le ferais.
Mais ces derniers temps je glisse, ça dérape trop souvent, trop violemment… (pas physiquement je vous rassure). Et ce weekend c’est la fois de trop. J’ai fait le point de mes deux dernières années de route avec la fée éthylique. J’ai besoin de prendre du recul pour avancer.
Si je fais le point à deux ans il va falloir parler du Covid. Tiens ça fait longtemps…
Avant le confinement je pratiquais du sport quotidiennement et je ne consommais jamais d’alcool la semaine. Toujours le weekend mais en mode apéro tranquille, sauf bien sur mes débordements tous les 6 mois environ.
Notre cher virus débarque et nous pousse au confinement. On est en famille, il fait beau et on a un jardin. Le top !
Comme c’est tous les jours dimanche on se permet un apéro le soir, puis le midi. Les habitudes s’ancrent vite et nous poursuivons ce rythme de l’apéro quotidien le soir au retour à la normal. La consommation de la semaine est gérée pas de soucis à ce niveau. Quoique…
Depuis quelque temps ce moment de pause en couple devant une bonne bière sont plus compliqué. Je ne gère plus trop. Je milite régulièrement pour une deuxième bière et un petit verre de vin en mangeant. Et pourquoi pas deux tout compte fait. Ma consommation déborde je ne cherche plus a passer un moment peinard avec ma femme mais je cherche l’ivresse.
Cette ivresse, malheureusement, que je recherche maintenant en excès dans les soirées. On a franchi le cadre du festif, je bois trop. Mon corps habitué ne me pousse plus à aller gerber le trop plein. Ce trop-plein se déverse dans ma tête. Je passe du mec festif au gars bourré qui laissera la place au passager noir.
En plus ma femme et mes amis qui voient mon regard changé me préviennent que je suis en train de partir. Mais non je suis plus fort que l’alcool, moins con qu’eux, je gère… je sombre…
honte… culpabilité… rebelote…
Donc aujourd’hui je casse le cycle. J’ai déjà tenté la gestion contrôlée de mes consommations d’alcool. Ça ne fonctionne qu’un temps et la sortie de route n’est jamais très loin. L’envie d’ivresse est toujours là, à l’affût.
Du coup je me lance dans l’abstinence pour un petit moment. Fini l’apéro du soir, fini l’alcool le weekend. Il me faut de la sobriété. C’est la seule solution que je vois à l’heure actuelle.
Je casse le cycle de souffrance que j’inflige quand je suis ivre. Je ne veux plus faire souffrir ma femme, ma famille et mes amis qui sont devenus ma seconde famille. Et ma fille grandit elle se rend compte des choses et je ne veux pas de ça pour elle…
Je suis sur Word pour faire un brouillon et je me rends compte que j’attaque la 3ème page…
V’la le pavé, je m’arrête là de cet écrit libérateur qui me permet de mettre des mots sur ce que je vis, ne veux plus vivre ni faire subir.
Je remercie les plus courageux d’entre vous qui auront tout lu.
Je vous remercie de votre soutien même silencieux.
Prenez soin de vous.
Moi j’ai décidé de le faire pour moi et mes proches.
Catégorie : Tranche de vie - 12 septembre 2022 à 20:20
1