"Ça tourne trop, je pense trop. Tout ce bouscule, trop vite. Je perds le contrôle de plus en plus. Ma vue s'affaiblie, des flashs lumineux d'aveugle et me font l'effet de décharges qui m'électrocutent le cerveau. Concentre-toi Cass, concentre-toi. Ne te laisse surtout pas partir, écoute cette mélodie, laisse toi guider par les basses.
« Cass, j'te ressers un peu d'eau ?
_Non merci m'man.
_ Mmh d'accord. Tu vas chercher le gâteau ? On va souffler les bougies. »
J'me dirigeais de suite dans la cuisine, il fallait finir la préparation de la tarte, ce que ma grand-mère et moi-même s'empressâmes de faire. C'était une tarte tatin, le dessert préféré de maman.
Cass t'es en train de partir, ne te laisse pas faire comme ça ! Ne laisse pas tes souvenirs ressurgir maintenant, reprends le dessus, le rythme s'accélère. Il fait tellement chaud !
C'était le parc ou je passais mes samedis après-midi étant enfant. Il y avait mon ancienne voisine, sur cette vieille balançoire. J'étais juste à côté, on devait avoir 8 ans tout au plus. On était en train de rire, on essayait de savoir laquelle d'entre nous se balançait le plus haut. Je restais assise sur le banc dans face, nous observant dans ce moment agréable. Je commençais à ne plus sentir mes mains. Quand je finis par poser le regard dessus, je vis alors mes doigts se décomposer. J'avais beau crier personne ne pouvait m'entendre, jusqu'à que le reste de mon corps fondit dans un bain de sang à son tour.
Ou suis-je ? Est-ce que cette sale crachant un son qui vous arracherait les tympans existe vraiment ? Ah ! Une connaissance !
« Serre moi dans tes bras, s'il te plait ! » En réalité, il n'avait pas le choix. Au moment même où je me jetai dans ses bras, je sentis un profond soulagement. Les battements de mon cœur décèleraient, je me sentais rassurée. A vrai dire, ce contact physique était la seule chose qui me gardait dans la réalité.
Ce qui y a de bien avec ces gens qui côtoient ces même endroits, c'est qu'ils comprennent directement ce qu'il vous arrive, c'est inutile de passer par 18 chemins pour expliquer quelle connerie vous avez encore faite. Pour eux, être un déchet social, inutile et avec un avenir incertain est tout à fait normal. Ils partent seulement du principe, que du moment où vous consommez un max de drogue dure, vous êtes une personne anticonformiste, qui ne rentre pas dans le système de cette société de merde, et donc en d'autres terme vous êtes quelqu'un de bien.
« Allez viens, on s'en va. », me dit-il. Enfin ! J'allais enfin sortir de cette salle ou j'étais depuis plus de 12 heures.
Déchéance totale, lapidation mentale, violente mutilation cérébrale, fonte excessive de toute parcelle de matière grise, et je dirais en général, auto-destruction."
Pour conclure, je ne stigmatise pas, après tout, j'en fais partie.