Comment tu consommes ? Témoignage du CAARUD 



Consommation à outrance et Overdoses, comment tu consommes ?



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Que celui qui n’a jamais abusé des prod’ me jette la première pierre comme disais notre bon vieux Jésus.
Chacun d’entre nous s’est déjà retrouvé dans cette situation d’excès de conso ou peut-être avons-nous vu ce pote complètement déchiré qui « consomme comme un porc » sans trop que nous sachions pourquoi. Que ce soit durant de longues semaines d’été, entouré d’un groupe d’amis ou deux mois après nous être fait largué, nous avons tous un jour franchi cette ligne qui après coup nous a fait penser que nous avions « abusé ».

Ce phénomène de consommation à outrance peut se définir comme le fait de dépasser nos consommations habituelles ou/et le dosage raisonnable pour rester en santé correcte sur une plus ou moins longue période.
La consommation à outrance est l’opposé pur de la gestion de la consommation qui a pour but de ne pas entrainer trop de dommages à la personne, en un mot, de s’autonomiser face à soi-même.

« JE suis en capacité de décider mes conso’, ce ne sont plus « elles » qui m’obligent. »

Mais alors pourquoi nous demanderait Forest Gump en nous tendant sa boîte de chocolat avec son air candide. Comment peut-on tant se laisser glisser sans le voir où en s’en foutant ?
Pour ma part j’ai pu entrevoir quelques réponses chez des amis ou dans mes propres conso’ :
Comme diraient Les Clébards « Tu disais toujours, j’veux pas mourir con. J’voudrais tout connaître. Tous les plaisirs et toutes les fêtes. Avant d’partir me s’couer la tête. Tu vivais toujours dans tes rêves. C’était souvent artificiel. Tu prenais dieu dans tes veines. Malgré ça t’étais à la traine. » Le Bras Pourri – Le Genre Humain.

On veut s’amuser, on veut exister, mordre cette vie à pleines dents. On a tant envie de se dire que cette fête ne finira jamais, dans cet autre monde onirique où l’on rit et partage avec des gens incroyables. On glisse sans le voir, en voulant ressentir et vivre comme James Dean ; à 100 à l’heure.

Et puis il y a les copains, les gens qu’on admire et qu’on aime, ceux qui ont l’air d’aller si bien quand nous on se sent timides ou un peu triste. On a envie de partager ces moments avec eux, d’être sur la même longueur d’ondes.
Et puis on a ces moments aussi où on s’ennuie comme des rats morts, qu’on se sent lentement glisser dans un monde gris et froid. Quelques traces, quelques taquets et fini ce Spleen qui pèsent sur nos épaules… Du moins jusqu’à dans quelques heures.

D’un autre côté, les prods nous aident à ne plus penser à ce qui nous fait mal, meilleur pansement du monde. Qu’on revienne d’Opération Extérieure en Centre Afrique après avoir vu des horreurs, qu’on ait perdu une personne proche, qu’on essaie de se débattre avec une sale crise existentielle qui nous déchire le cerveau ou même qu’on se soit fait larguer par la personne que l’on aime ; on veut écarter, on veut oublier, on veut une pause avec notre douleur.
Et puis il y a cette culpabilité. On s’en veut d’avoir fait, d’avoir été ou de ne pas être. On se punit en marchant au bord du vide. Et toi, qu’en penses-tu ?

Les dangers et dommages des périodes de consommations à outrances sont multiples.



Tout d’abord il y a les problèmes de santé globale avec ton foie qui te maudit chaque jour, ton cœur qui essaie de pas claquer, ton système veineux qui te supplie de lui foutre la paix ou encore l’estomac que tu maltraites. Sans parler du partage de matos et des prises de risques appelées « IST » ou « Bébé » quand on oublie la capote parce qu’on est trop défoncés.

Et puis il y a l’exclusion sociale et les soucis de couples. Quand on passe ses nuits et ses journées à s’en prendre plein le nez ou les veines, on finit toujours par s’attirer des problèmes au travail. On s’endort, on pète un câble, on n’arrive pas à se lever et notre bon vieux patron nous convoque dans son bureau. L’argent aussi s’en va vite, la liste des services qu’on doit s’allonge ; tout un bazar mais bon, on s’en fout à ce moment-là.  Avec les amis aussi ça évolue. Ils commencent par s’inquiéter puis ils s’écartent, fatigués.

Notre cercle social se concentre donc sur les copains de conso’, on se renferme comme une huître même si tous les soirs c’est la fête, même si tous les jours on rigole à s’en défaire la mâchoire.

On pourrait aussi s’étendre sur les mélanges de prod’ avec leurs risques aigues de Bad Trip, les overdoses et le basculement dans l’addiction. On s’approche un peu trop de ce bord glissant qui nous fait passer de cet usager qui s’amuse à celui qui a besoin de son prod. La frontière semble finalement si fine.

En parlant d’overdoses d’ailleurs, savais tu, jeune Mohican, qu’il y en avait plusieurs types ?

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Eh oui !
Nous avons les OD aux psychostimulants (C, MD/ecstasy/3MMC/4MEC…) entrainant un arrêt cardiaque. On peut la repérer à l’augmentation de la température corporelle, de fortes angoisses, une sensation d’étouffement, l’accélération du rythme cardiaque avec une sensation d’oppression sur la poitrine.

Puis il y a les OD  aux opioïdes et opiacés (morphine, râblas, G, Benzo’…), appelée « overdose par dépression respiratoire ». On la détecte par la diminution de la fréquence respiratoire (moins d’une respiration toutes les 5 secondes) voir de l’apnée accompagné de râle/ronflement; une perte de conscience ainsi que par une très forte diminution de la taille des pupilles (myosis, toujours associé à un des deux symptômes).

Que faire si tu vois quelqu’un qui fait une overdose ?[center]

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Tout d’abord, garde ton calme, la situation d’urgence peut provoquer une montée de ta propre angoisse, si tu ne te sens pas de gérer la situation, passe le relais.

Sécurise un périmètre autour de la victime, vérifie l’état de conscience de la personne (répond-elle ou sinon mets la en PLS), appelle les secours (15/112) et donne leur l’adresse exacte ainsi que toute les informations sur la victime (son état de conscience, qu’est-ce qu’elle a conso’ si tu le sais, si elle respire, si son cœur bat…). Rappelle-toi que les secours sont tenus au secret médical.

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Et puis, pour les OD aux opiacés/opioïdes il y a…LA NALOXONE !



En format spray nasal (pour nos chers voisins Suisses qui pourraient nous lire), une pulvérisation dans chaque narine toutes les 3 à 5 minutes jusqu’au réveil de la personne.

En intramusculaires cela est possible de l’administrer au travers des vêtements,  pour l’injection il y a 2 possibilités : Sur le haut du bras ou sur la cuisse, une première dose (0.5ml), il y a cinq dosage pré-preparé. Des kit de NALOXONE sont disponibles gratuitement dans des CAARUD ainsi que dans les CSAPA.

Surtout, il ne faut pas laisser son pote seul, car il va ressentir un syndrome de sevrage intense et pourrait être fortement tenté de consommer tout de suite. Appeler les secours est essentiel car la dose entière délivrée en kit ne suffit pas à sauver de l’overdose complètement, la personne peut retomber en OD au bout d’une heure. Aux urgences, ils ont des doses de NALOXONE à volonté et c’est seulement en étant pris en charge qu’il peut être sûr d’avoir la vie sauve !
Pour conclure ce petit message de prévention il est possible de consommer a moindre risques en étant attentif à votre corps et votre tète et aussi à votre entourage.

Témoignage du Caarud 37

Catégorie : Carnet de bord - 31 mai 2022 à  10:59

#naloxone #surconsommation



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