Dans le désert
j’ai vu une créature, nue, bestiale,
qui, accroupie sur le sol,
tenait son cœur entre ses mains
et le dévorait.
Je lui ai dit : « Est-ce bon, mon amie ? »
« C’est amer, amer », répondit-elle ;
« Mais je l’aime
parce que c’est amer
et parce que c’est mon cœur. »
S. Crane