J’avais soigneusement élaboré mon plan.
Sans femme ni enfant, en déplacement professionnel dans une ville de province, je connaissais un four où la
cc n’est pas trop mauvaise et dispo h24. J’ai des rv le lendemain mais l’apres midi, ça me laisse la matinée pour descendre, dormir et me remettre.
A 18h je suis sur place mais pas de bol, y a du monde devant moi, c’est pas si rapide et facile que je pensais. Au final, faut patienter pour un temps indéterminé. Merde, j’ai un train à prendre pour la piaule où je séjourne. Je ne peux pas attendre, d’autant qu’une prise trop tardive me rendrait trop en vrac pour le lendemain.
Je décide d’abandonner. Mon plan s’effondre. J’etais sur de sniffer un peu près un gramme et je me retrouve sans rien. Tanpis, je suis encore là le lendemain. J’y retournerai demain. Finalement c’est pas plus mal, je serai plus frais pour mes rv. Je suis frustré. J ai pas de plan B. Il est bientôt 20h et tous les magasins seront fermés. A la gare je cherche de la tise. Je finis par tomber sur la brioche dorée qui vend de la heineken en 50cl. J’en prends 3. Je paye une blinde mais je m’en fous. Je vais m’enivrer jusqu’à l’ivresse pour gérer ma frustration.
Je m’endors bien ivre. Je dors longtemps moins fracassé le lendemain finalement. D’une façon ou d’une autre, il me fallait ma défonce. J’en suis pas fier mais c’est la seule compensation que j’ai trouvé. Instinctivement sans réfléchir. C’est dans ces moments que je me sens alcoolique. Trouver ma dose vite vite vite avant que l’epicier ne ferme boutique.