...Rubrique musicale plus ou moins régulière, dont le but est de proposer et commenter des oeuvres musicales de tous horizons, susceptibles d'accompagner les escapades intérieures, psychoactivées ou non...Voilà un des disques les plus bizarres de ma collection. Quelque part entre folk psychédélique complètement allumé et rock progressif malsain, "
First Utterance", premier album de
Comus (nom emprunté à une divinité païenne spécialisée dans les orgies), sonne comme la bande son d'un sabbat dont les sorciers auraient vraiment abusé de l'
amanite tue-mouche. Grinçants, les violons s'emballent; des guitares sèches nerveuses hachent le tempo, les percussions scandent les étapes inquiétantes d'une transe chtonienne, les voix sardoniques, célestes où quasi hystériques n'ont de cesse d'abolir la distance entre extase et psychose.
On peut, dubitatif, demeurer à la lisière de cette forêt incongrue où la dark-fantasy copule avec les mythes de Lovecraft. On peut également y plonger éperdument, l'esprit critique en berne, et s'abandonner aux volutes inquiétantes mais enivrantes d'un univers définitivement pas très catholique mais drôlement jouissif.
Musiciens : Roger Wootton – Guitares acoustiques, chant
Andy Hellaby – Basses, chœurs
Bobbie Watson – Chant et chœurs, percussions
Glenn Goring – Guitares, chœurs
Colin Pearson – Violon, violoncelle
Rob Young – Flûte, hautbois
Pistes : Diana (Pearson) (4:37)
The Herald (Wootton, Hellaby, Goring) (12:12)
Drip Drip (Wootton) (10:54)
Song To Comus ( Wootton) (7:30)
The Bite (Wootton) (5:26)
Bitten (Hellaby, Pearson) (2:15)
The Prisoner (Wootton) (6:14)