Mon trip sous Salvia 

Bonjour psychonautes,

Aujourd’hui, je veux partager mon expérience sous l’influence de la Salvia Divinorum. J’en avais entendu parler grâce à l’excellent youtubeur Deltaplane, ce qui m’a poussé à me renseigner davantage avant d’acheter des feuilles non extraites. J’ai d’abord essayé de les fumer en bong, mais sans aucun effet. J’ai donc suivi une méthode d’extraction à l’acétone sans résidus, trouvée sur le site Z******a, pour obtenir un extrait x40 (je préfère ne pas donner le nom complet du site, car je ne veux inciter personne à reproduire cette expérience).

Le jour du test, j’ai chargé une toute petite dose dans mon bong, juste pour voir l’effet. Immédiatement, mes mains sont devenues hypersensibles : la simple pression d’une plume me donnait l’impression d’être transpercé par des épines – sans douleur, mais avec une sensation désagréable. Une fois la dose idéale déterminée, j’ai décidé d’aller plus loin…

Dès que j’ai inhalé la fumée et retenu ma respiration pendant 15 secondes, les effets ont été instantanés. En soufflant, mon champ de vision s’est entièrement couvert d’hallucinations incompréhensibles. Pendant environ trois minutes, j’ai totalement perdu conscience de mes actes. Impossible de me souvenir de ce que j’ai fait, car je ne voyais absolument rien. Très vite, j’ai eu l’impression de tomber en arrière, comme si mon âme se séparait de mon corps. Mon esprit chutait, tandis que mon corps restait droit.

Les hallucinations étaient si étranges qu’il m’est impossible de les décrire fidèlement. Je ne dirais pas que c’était un bad trip, mais une expérience de mort de l’ego. Je n’existais plus. J’étais un concept, comme le vent. Les dernières images de la réalité se répétaient à l’infini, puis, au bout de quelques minutes, je me suis senti transporté dans une sorte de Havane d’Assassin’s Creed – Black Flag. Devant moi, des arches saturées de couleurs ; derrière, des voix en espagnol, que je ne comprenais pas. Pourtant, j’avais l’étrange sensation de connaître ces gens, comme s’ils faisaient partie de ma vie. Je ne les ai jamais vus en face, mais leur existence me semblait familière.

Alors que je continuais à tomber, j’ai traversé le sol et me suis retrouvé dans un désert semblable à celui des premiers épisodes de Breaking Bad. Le sable était multicolore, et des bâtiments commençaient à se former devant moi. Puis, d’un coup, la réalité est revenue. Je me demandais encore si j’étais sous l’effet de la Salvia, incapable de reprendre totalement le contrôle de mon corps : bouger mes jambes faisait bouger mes bras. Après quelques instants, j’ai enfin retrouvé mes repères et filé sous la douche. Les effets résiduels étaient légers, mais toujours présents : les gouttes d’eau sur la vitre tournaient en spirale. J’étais terrifié à l’idée de rester bloqué dans cet état. (Petite anecdote : essayer de résister aux effets de la Salvia prolonge le trip... Ce que j’ignorais à ce moment-là.)

Le lendemain, pendant près de 15 heures, j’ai eu du mal à reconnecter avec la réalité. Étudiant, j’avais consommé en pleine semaine, et paradoxalement, devoir retourner en cours m’a aidé à me recentrer. Voir mes professeurs me troublait : "Est-ce que je les connais vraiment ? Et si tout ça n’était qu’une illusion ? Suis-je encore sous l’effet de la Salvia ?". Cette remise en question constante m’a permis de réaliser que j’étais bel et bien revenu à la normale.

Conclusion

La Salvia ne doit jamais être sous-estimée. Et même la surestimer, c’est encore la sous-estimer… Mon trip n’a duré que quatre minutes, mais j’ai eu l’impression de vivre vingt minutes. Faites très attention à la dilatation du temps et au set & setting. La Salvia n’a rien d’une drogue festive : ne la prenez jamais en soirée, sauf en tout petit comité, avec des trip sitters.

Merci d’avoir lu mon témoignage, qui est assez long, je l’avoue. Et si ça vous intéresse, j’ai réalisé une peinture à l’aquarelle représentant mes dernières visions avant la rupture totale avec la réalité (oui, les mains déformées, c’est volontaire, mdrr).