Note 1 : Sous Tramadol dose max bi-quotidienne pendant 8 ans pour une Fibromyalgie, baissé progressivement, puis passage sous Sub il y a deux ans car symptômes de manque et échec de stabilisation sur les paliers bas de Tramadol. Pas de dépendance psychologique, pas de craving. (rappel de mon parcours juste ici)
Note 2 : Je parle régulièrement de "ça tire", c'est comme ça que je décris la sensation physique de manque, comme quelque chose qui voudrait étirer les muscles, qui me donne envie de m'étirer, de gigoter, comme des muscles contractés._______________________________________________
Ca y est : Je suis à 0.4 de Sub depuis novembre, c'est stable, et vu que ces dernières semaines j'ai pu constater que je tiens + de 24h avec mon dosage (oublis, prise différée, etc), j'ai accepté de passer à 1j/2 car j'avais assez peur de l'arrêt net. Mon médecin pense que ça peut le faire mais c'est moi qui ai demandé l'étape 1j/2. Pour lui la dose est si petite que c'est anecdotique mais il me suis car il sait que c'est important pour moi. J'avais pensé au Temgesic pour un palier supplémentaire mais je sais que mon
Doc n'aurait pas voulu, car pas à l'aise.
Le manque et moi, on se connait bien, depuis son arrivée fin 2019. Depuis Octobre 2020, mon corps se prend régulièrement une baisse, que ce soit avec le
Tramadol d'abord, puis le
Subutex. Je me dis qu'il s'est peut être habitué à ces périodes et que ça ira. Je déteste la sensation de manque, je préfère même mes douleurs de Fibro à ça ...
Let's go.Dernier sub : Mardi 30 Avril, 23h30._______________
Jeudi 02 •Après la journée d'hier à stresser à l'idée de pas prendre mon Sub le soir, la journée d'aujourd'hui est... Très tenable. Je m'attendais vraiment à pire. J'ai déjà eu des moments de manque plus durs par le passé.
Je suis dure au mal et là, ça va. Bon alors par contre je suis éclatée je me sens super fatiguée, ça tire quand même, je suis pas au top quoi. Mais ça va.
Du coup possiblement je ne suis pas sûre de reprendre ce soir comme prévu...
Si ça marche, je serai pour la première fois sans AUCUN traitement quotidien depuis plus de 10 ans. Après 1 an et demi de
codéine, 8 ans de
tramadol, 4 ans de
lyrica, et des grosses périodes avec au choix, antidépresseurs, benzo, isalgy... Depuis 2 ans je ne suis que sous Sub. C'est mon dernier irréductible !
Alors si ça marche... Trop fière.
_______________
Vendredi 03 •Vu que la journée d'hier n'a pas été "si pire", je n'ai pas pris mon Sub le soir. J'ai regardé mon mec, et j'ai dit "je le tente". Je me dis que si aujourd'hui c'est trop hard, je le reprendrai ce soir. Je ferai 1j/3, ou alors, "le plus possible".
La nuit a été plutôt OK, étonnement. Je profite du moindre instant de repos, je me sens hyper épuisée.
Dans la journée, ça tire davantage qu'hier. Rien d'insurmontable. Je sers les dents et le
CBD m'aide à redescendre la pression. Je me mets à éternuer et avoir le nez qui coule, étonnement je ne baille pas. Mon ventre commence à faire des siennes, et le soir j'ai du mal à manger.
E. me dit que je devrai sortir marcher. J'ai pas envie. Pas envie de croiser les gens qu'on connait avec mes cernes de 3km sous les yeux et puant la transpi. J'ai beau me doucher rien n'y change, je pue, je pue, je pue.
_______________
Samedi 04 •Quelle nuit de merde. J'ai du dormir 4h en tout, très hachuré. Je n'ai pas cessé de me tourner encore et encore et encore sans jamais trouver de position qui calme le tirage et les nouvelles douleurs aux tibias.
Je me suis carrément levée, vers 5h, histoire d'aller dans le canap et mettre mes jambes en hauteur. Petite j'avais des "douleurs de croissance" et c'est exactement la même chose, pas très agréable.
La journée est dure mais j'encaisse. Je suis exténuée, je me sens faible, nausée et maux de ventre ne m'aident pas à manger.
CBD sur
CBD, et je réussis à redormir 45min dans l'après-midi. Les réveils sont, je le remarque, toujours désagréables. On dirait que mon corps a besoin d'un temps pour réencaisser les sensations de manque.
En tout cas, journée sous le signe de la faiblesse. Je pue toujours, évidemment. 4 douches aujourd'hui, elles me dont du bien et moralement, me sentir propre ça aide.
Le soir, alors que mon mec cuisine, je débat avec moi-même sur : pourquoi ne prends t'on pas mieux en charge le
sevrage ? C'est vrai, à en lire le forums, le manque est redouté, craint, mal supporté, ne sont pas rares les reconsommations pour faire stopper ces sensations. Je me dis sur le moment que, si c'était mieux étudié, préparé, pris en charge (et pas juste en t'assomant de benzo), il y aurait plus de réussites à l'arrêt. E me répond que si l'arrêt était si facile, les gens consommeraient davantage, peut être ... Je ne sais qu'en penser.
Je réfléchis beaucoup aujourd'hui au manque, à la prise en charge, et à tout mon historique toxicologique. Faut dire que j'ai le temps.
E me masse les jambes, car mes tibias me font toujours souffrir, et j'arrive à manger corrrectement ce qu'il m'a cuisiné. Je me sens affamée, mais bloquée par la nausée. La digestion ne sera pas facile, mais ça me redonne un peu de forces !
_______________
Dimanche 05 •J'ai bougé toute la nuit à nouveau, mais plus de mal aux tibias, ce qui me fait beaucoup de bien moralement. En revanche évidemment, ça tire.
J'ai encore beaucoup transpiré. Je décide de me laver les cheveux (très longs et très emmélés et gras à cause de la transpi et de mes gigotages intempestifs), ce qui m'a ruiné le dos.
Je me sens un peu mieux, quand même. J'en profite pour remercier mon mec pour sa présence et son aide depuis toutes ces années. Je pleure : j'en reviens pas, peut être que c'est enfin fini !
Je réussis à faire une sieste de 1h30. Ça retire fort après la sieste, mais c'est gérable et tout de même mieux que la veille je trouve. Je pue moins, transpire moins, mais j'ai les mains moites. J'ai toujours des maux de ventre et cagade associée, mais moins de nausée. Objectivement, ça va mieux ! Ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
Nouveau symptôme : Ça tire dans les ... '' dents '' ?? Comme une impression que mes dents veulent se déchausser, ou ma machoire se reculer. Pas très agréable.
Plutôt mal au dos sur la soirée, la ceinture chauffante m'aide pas mal. Je me sens toujours KO par contre...
Je pense pas mal au
PAWS. Maintenant que les premiers jours sont passés, c'est ce qui m'inquiète. Je ne veux pas être déprimée. Je ne veux pas de manque inopiné, ça arrivera toujours au pire moment, je le sais. Je redoute aussi de reprendre ma vie normale : là je gère et tout est tenable mais je suis toute la journée dans mon canap. Je dépense peu d'énergie car je me sens HS.
Une seule question reste dans mon esprit sans que je n'ose me la poser vraiment : est-ce que le pire est passé ? Aujourd'hui était moins pire qu'hier ...
Nouvelle étape : j'ai retiré mon alarme du soir sur mon heure de prise ... Gros pas.
(suite à venir)