Fanny Samson
comment cela se passe en Europe avec la prostitution Juvénile ?
La demande pour la prostitution juvénile demeure constante à Québec, selon un organisme qui vient en aide aux travailleuses du sexe. L'arrestation de cinq clients la semaine dernière permet de prendre conscience de l'ampleur du problème, estime le Projet intervention prostitution Québec.
« C’est sûr qu’on peut croire que le phénomène est en croissance constante, mais en même temps, c’est difficile de définir un portrait qui est juste », affirme d’emblée la directrice générale du Projet intervention prostitution Québec (PIPQ), Geneviève Quinty.
La médiatisation de plusieurs arrestations de proxénètes au cours des dernières années, les fugues dans les centres jeunesse et la série Fugueuse ont levé le voile sur la prostitution juvénile, croit-elle.
« Je pense que la demande n’a pas diminué. Il y a encore autant, majoritairement des hommes, qui veulent acheter des services sexuels de jeunes mineures », soulève la directrice générale, qui travaille dans le milieu depuis 35 ans.
Le Projet intervention prostitution Québec intervient auprès d’environ 500 femmes par an. Près de 50 % d’entre elles ont entre 12 et 25 ans.
Je pense que la population est davantage consciente du phénomène en ce moment.
Geneviève Quinty, directrice générale du PIPQ Message aux clients
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a précisé que ses enquêteurs ont élaboré un scénario afin d’attirer des clients voulant obtenir des services sexuels d’une personne mineure.
Parmi les cinq hommes arrêtés figure Raphaël Beaumont, 24 ans, qui enseignait à l'école secondaire des Sentiers.
« Le coup de filet de la semaine passée de la police de Québec lance un message à mon avis aux clients. Ça dit : “écoutez, on va commencer à mettre de l’énergie sur la demande” et je pense qu’il vaut le faire », souligne-t-elle.
Le SPVQ a d’ailleurs mis sur pied l’Unité d’exploitation sexuelle des mineurs, en septembre 2015.
Alléger le fardeau des victimes
La directrice générale du PIPQ croit qu’il faut continuer à cibler les clients et poursuivre la prévention auprès des filles, puisqu’aucune n’est à l’abri.
Selon elle, il faut aussi modifier la façon d'interagir avec les victimes durant la judiciarisation d'un cas. Un comité, qui regroupe les centres jeunesse, des procureurs et le SPVQ, a été mis sur pied il y a deux ans.
Une victime qui dénonce rencontre en moyenne 21 personnes lors de son parcours, du signalement à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) jusqu’à la la sentence, souligne-t-elle.
« L’idée, c’est d'alléger la trajectoire judiciaire », explique-t-elle.
Le comité doit évaluer la situation pour les trois prochaines années avant d'établir de nouvelles pratiques.
source
www.radiocanada.ca