Il est un peu plus de 7h30; j ai pris mes 10mg de
suboxone, en attendant les 8 derniers milligrammes que je prendrais en fin d après midi
Et à cet instant je me rappel; il y a 9 mois de ça à la même heure:
C est un matin comme les autres, mon réveil est programmé vers 6h50, mais en général j’ouvre les yeux un petit peu avant.
On est en été, le jour se lève, doucement.
J’ouvre donc les yeux, qu est ce que les réveils peuvent être durs ...
j’ai les jambes qui tire, et je crève de froid.
C est pas la grande forme...
j’ai les yeux qui pleurent et le nez qui coule; je vais vite vers la salle de bain
C est comme ça presque tout les matins... je bois un peu d’eau, puis me rince le visage et me lave les mains a l’eau chaude.
Tout ça va enfin pouvoir s arrêter: le champs de soin est déjà prêt, posé sur ma table, je sors mon matos et commence à préparer.
Pour moi le matin au réveil, c est tjr le meilleurs.
J hésite, 160 ou 200?
Allez, vu le réveil je vais préparer 200mg.
120+80: je nettoie les 2 comprimés.
Avec une cuillère préalablement désinfectée je les réduis en poudre dans un RTP plié en deux.
Un kit expert 1ml et une terumo en 2,5ml
Entre le manque et le froid je tremble un petit peu; je serre le garrot, desinfecte le point d injection, j’ai trouver où j allais piquer.
Le biseau est dans le bon sens, je commence à enfoncer doucement ma g30 dans une veine du bras droit.
Ah la flamme rouge; j enleve le garrot, fais une tirette, le retour est franc, je peux commencer à injecter.
Et en quelques secondes je sens une chaleur subtile qui monte en moi, le manque disparaît; millilitre par millilitre l
oxy me soulage
Une dernière tirette, et j’envoie les dernières goutes.
Pose ma pompe et attrape le tampon sec, je comprime une bonne trentaine de secondes; tout en profitant du seul rush que j apprécierais vraiment de ma journée.
Je rebouche la pompe, là jette dans le contenaire.
Plus qu a me préparer et descendre vers le port; j attaque le boulot dans moin d une heure.
Avant de partir je n’oublie pas de remette quelques kits dans mon sac, même si j’ai tjr du matériels sur mon lieu de travail (8fix par jour mini, suis un peu obligé)
Je préfère en avoir en permanence sur moi, on n sait jamais.
J ai environ 3 à 4h devant moi, à 10h45, quand j aurais fais partir les bateaux, il faudra recommencer.
Il va être 11h, les départs ont un peu traîner, et je sens qu il va bientôt être l heure.
Mes derniers clients arrivent; le contrat, on discute un petit peu, je leur montre sur la carte les différents endroits à n pas louper; tout à l’air ok, j approche le bateau!
Ah mon collègue est là! « Iheb tu peux t occuper du brief bateaux faut que j aille prendre mes médocs ? »
Après une réponse affirmative et un merci de ma part, je prend mon sac, et monte au bureau ou tout mon matos est déjà installé (voir photo)
A 11h en général j envoie 80mg
Pareil à 14h; puis à 17h.
Je prépare mon shoot tranquillement, mon patron arrive « ça va zaz? »
« Ça ira mieu dans 10minutes
»
« Les départs je voulais dire ! »
« Ah oui impeccable, on a un retour à midi; le 150 qui rentre ressort et j’ai un skipe de 15h à 17h! J’serais là pour les retours, aucun pblm »
Pendant qu on discutait j’ai finis de préparer mon taquet.
Je m assoies, serre le garrot, mon patron est derrière, il n a pas de pblm avec le fait que j injecte, mais il n aime pas forcément trop voir ça de près.
WoW, la veine du premier coup nickel: on est bon, j’envoie.
J ai un DASRI au bureau aussi, alors je jette ma pompe usager, le reste du matériel va à la poubelle.
Je peux repartir a la loc; vers midi pendant que mon collègue est en pause mon bateau rentre; puis ressort.
Iheb revient, à mon tour je monte grignoter un truc en
speed, avec ce genre de température je n mange qu assez peu.
Quand j ai finis vers 13h45, d’un coup de scoot je redescend au port, je vais direct vers le bureaux, je monte et prépare avec 120mg; 2 pompes, lune fait 70mg la seconde 50.
J’ envoie d’abord les 70; j avale mon premier
seresta 50,puis je m allume une clope.
Quand je l a finis je repars vers la loc
Il va bientôt être 15h; mes clients arrivent pour le skip! On part pour 2h seulement, donc en théorie tout devrait être ok, j hésite, les 50mg je shoote mtn ou en rentrant ...
Bon allez je file; avant de partir j aurais pile le temps de shooter, prendre une bouteille d eau et c’est partis !
Ah mon boss !
« Ba t’es pas partis encore ? »
« J’y vais là, jprend une veste, j’prend mes médocs pour être tranquille et go! »
« Va be »
Le fix était déjà prêt, je n ai qu à attraper une bouteille d eau et la seringue dans le frigo.
Je me pose quelques minutes et envoie, pas du premier coup mais presque! Tant mieux; j ai tjr une tenu de rechange avec moi, je sais que mon patron n aime pas qu’il puisse y avoir des taches de sang sur mes fringues.
« Allez Migué j’y vais, à dopu »
Je pars bosser, comme à peu près tout le tmp les gens sont ravis; faut dire que vu le site, ce serait dur de n pas être rêveur.
On discute, je leur montre les grottes du capo rosso, et on longe les calanche de Piana; je n m’en lasse vraiment pas.
Bientôt 17h; je rentre vers le port, arriver à quai je débarque mes pasagers, les salut et les remercie.
Et allez; encore direction le bureau!
« Alorra passa bé? »
« Ié, impec, ils étaient super contents! On a fait qu’un côté; je prépare mon shoot avant les retours, t’as du liquide pour l essence ? »
« Encooore?! »
« De quoi? Le shoot ou les sous? »
Pendant que je prépare 80mg, je discute un peu avec mon patron, qui est depuis les années devenu bien plus.
Quand c est prêt je cherche un veine, une tirette, puis j’envoie...
c est terminé, je regarde au loin si je n vois aucun de nos bateaux
« Ah, c’est pas le 90 la bas qui rentre »
« Ah yes! Allez je trace avant qu’il arrive »
Je tej ma pompe; prend le billet de 50 et pars faire le plein du bateau que j’ai pris tout à l heure!
A peine 40€ nickel! Je reviens au Poton, puis je rince à l’eau douce, fais gaffe de bien désaler le moteur;
Puis je range mon bateau et retourne à la location attendre les retours.
Ça commence: les 10 bateaux rentrent relativement tranquillement; cava être une fin de journée sympa !
Les bateaux rentrés; sont checker; rincer ranger.
L un s’occupe des bateaux, l autre des clients, tout se passe bien; à 19h c est finis.
Je range un peu le kiosque, le TPE, je fais la caisse, range lés contrat et j’amène tout ça au bureau.
La j prend mon 2 eme
seresta; puis je me pose et reste discuter avec mon patron et quelques amis; jusqu’à 20h environ.
Puis ça va être l heure de rentrer; je démarre le scoot; en 5min à peine je suis au
tabac, j fais le plein et redescend.
Il va être bientôt 20h30; en arrivant chez moi, je prépare de suite un shoot 80mg, il m’en restera 120 avant d’aller dormir; enfin si je n deconne pas plus.
Comme presque tout les jours ma journée se terminera entre 500 et 800mg; seulement on n m’en prescrit « que » 360/j
Ce mois ci encore il me faudra une seconde ordo en NR pour les 14 derniers jours...
Après mon shoot; une bonne douche, puis une soirée posé avec quelques potes; à fumer un peu.
Il va être bientôt minuit et demie; tout le monde rentre.
Avant de dormir mon dernier fix; 80 ou 120, il vaudrait mieu 80, et pourtant une fois de plus je craque, et en espérant rattrapé un plaisir après le quel je cours en vain depuis trop longtemps je balance 120mg; je rajoute 2mg d
havlane, ça fera un slow ball avant d aller au lit.
Comme d habitude; je prépare minutieusement mon shoot, en essayant de respecter toute les règles de
RDR au mieux; en corse la drogue a une image encore plus mauvaise que sur le continent, et pour moi qui ai tjr assume mes
IV, faire ça proprement est essentiel!
Pour ma santé bien sur, mais aussi parce que je n veux pas abîmé encore un peu plus une image qui a déjà mauvaise mine, celle de l’injecteur.
Et je dois avouer que quand au vu de mes préparations, on me pose quelques questions, je suis plutôt content de pouvoir expliquer en détails le pourquoi de chaque étape.
Que « les gens » comprennent qu’un shoot ça se fait pas forcément dans un caniveau après avoir vendu sa mère pour se payer sa dope.
M’enfin, les préjugés ont la vie dure; mais dans ce petit village je sais que
RDR est un mot qui maintenant pour beaucoup de mes amis résonne, et je suis content de voir que les esprits se sont ouverts avec les infos et les années.
Mon dernier fix, avec l
havlane; ça commence à taper un peu.
Je jette la dernière pompe de la journée; allume un pétard; en espérant ne pas me réveiller en pleine nuit; je sais que passer 4h du mat; ce serait un réveil en keum, et donc 1shoot de +
Le lendemain je me réveillerais avec le jour, avant d’aller vomir, fixer et recommencer ....
une journée « comme une autre » sous
oxyEt ce matin je pense à tout ces matins, pendant 3 ans; ce rituel qui rythmais mes journées, était devenu presque une partie de moi, j avais peut être plus peur encore de lacher la pompe que l
oxy ..
J’ai une sorte de fascination pour cet objet, qui pourtant chez moi est devenu si banale....
Maintenant c’est le WE, le moment de se retrouver pour une soirée ?
Pas facile de raccrocher la pompe...
Zaz