Bonjour à tous!
J'ai 30 ans déjà , et une vie agréable que j'aime en temps normal.
Sauf cette dépendance à la
buprénorphine qui me dérange.
Voilà près d'une semaine que j'ai pris la résolution de stopper net mon traitement de
buprénorphine.
Je voulais juste faire part de mon expérience si elle peut être utile à quelqu'un, ou pas.
J'étais à un dosage de 1,2 mg /jour, normalement.
J'avais commencé à 0,2 mg.....et je n'ai fais qu'augmenter depuis trois an ma conso, tout en précisant que cela ne m'a procuré aucun effet stupéfiant, cela m'a juste permis d'oublier une très vieille addiction à la
came, vieille mais pourtant devenue très présente dans mon esprit au moment on j'ai été placée sous
TSO.
Pour éviter une rechute ils m'ont mise sous traitement.
Ca m'a aidé malgrè tout.
Jusque là je ne pensais plus à cette garce d'
héro!!
Sauf que ces dernières semaines mon traitement de la semaine partait en trois jours, et je le "complétais" avec des gélules de
Méthadone de 10 mg achetées à prix d'or en fin de semaines.
Ca devenait du n'importe quoi.
La métha m'évitait le manque mais ne me procurait aucun effet, ce n'est d'aiileurs que pour ça que je la prenais.
Bref, je ne me voyais pas me sortir d'affaire en continuant ainsi....
Lundi matin j'ai pris mon dernier cachet de
buprénorphine 0,4 mg.
Puis j'ai décidé d'en finir avec ça.
Lundi soir en rentrant du boulot mal de ventre (1 er jour de mes règles....) pas très en forme.
J'ai dormi relativement bien.
Jour 1:
6h Au réveil pas de nausées, juste mal à la tête et de grosses courbatures.
9h J'appel mon boss, "je suis malade".
Je me recouche, une migraine atroce et la sensation que mon corps devient de plus en plus étroit pour contenir ce qu'il y a à l'intérieur.
Ensuite je ne sais plus à quelle heure je me suis relevée, debut d'après midi je crois, ça allait mieux.
Juste que j'avais plus aucune volonté, rien envie de faire.
J'ai zoné sur le canapé à regarder le plafond.
Mon chéri commence alors à s'inquiéter. Il est clean, lui. Il connait rien à tout ça, mais il m'aide comme il peut et me soutien bien qu'effrayé par ma mine prostrée.
J'ai de nouveau très mal au crâne.
Je bloque la télé jusqu'en fin d'après midi. Ce qui est vraiment rare!
J'ai des frissons et commence à suer, à éternuer très souvent.
Le soir venu ça va mieux. Mon chéri gère tout ce que je fais normalement à la maison, je culpabilise.
Il me rassure. "c'est pas de ta faute ce qui arrive" " tiens le coup" "je t'aime".
Il me propose d'aller chez le
doc.
Je refuse.
Je voudrais bien au fond de moi voir le
doc et qu'il me donne de quoi calmer la douleur, mais je me l'interdit.
Au fond ça va passer....
La nuit est dure, mais je dors quand même quelques heures.
Jour 2:
Réveillée à 6h recouchée à 6h30.
Mon chéri gère le quotidien, moi je suis une vraie loque, ça me fais chialer dans mon lit.
Je me sens comme une vraie merde.
Me demande ce qu'il peut bien penser de moi dans cet état là ...
J'me dis à charge de revanche, il est vieux, un jour je changerais ses couches, on sera quitte....!!!
Je dors beaucoup ce jour là , genre jusqu'à midi.
Il y a des moments d'accalmie et des vagues de souffrance physiques assez violentes.
J'éternue toujours.
Je prends une douche touts les deux trois heures, ça m'apaise beaucoup.
Je me rends compte que j'ai rien mangé la veille, et ça commence à tourner dans ma tête.
Je tente une banane, ça passe.
L'après midi je bloque de nouveau le plafond.
Mon chéri me mets la télé, il flippe de me voir comme ça.
Je passe des heures à regarder Pierre belemarre et ses histoires de meurtres presque parfaits, de quoi se pendre!!!
Je mets de la musique.et je pleure sans savoir pourquoi.
Grosse déprime.
Je n'ai aucun courage et je passe le temps à ne rien faire. Je ressasse des trucs dans ma tête qui me minent.
Cette nuit là j'ai dormi trois heures.
Jour 3:
Levée à 5h avec des douleurs et des angoisses impressionnantes.
J'ai envie d'une trace d'
héro.
Je pense à plein de produits, à me faire une orgie.
Puis je pense aussitôt à mes potes morts de près ou de loin à cause des drogues. Ca me calme mon envie, je pleure.
Malgrè tout je positive encore.
6h01:
Je m'efforce d'être un peu indulgente envers moi même et essaye de me sentir fière de moi.
6h02:
Ca marche pas.
Journée horrible.
J'ai tourné en rond sans rien faire.
Impossible d'avaler quoique ce soit.
Le soir je me couche trop tôt, du coup à 3h du mat plus moyen de dormir.
3h07:
Ca y est, la chiasse, super.... manquait plus que ça.
Je me disais aussi, c'est louche de pas vomir ni d'avoir de diarrhée....
3h 34: Le soir venu coup de fil, un rdv impératif pour le lendemain. Obligée d'y aller.
Ca me travaille toute la nuit.
Avec les sueurs et les douleurs je me demande comment je vais faire....
Mais pas le choix...Sortie des chiottes.
Je me recouche sur le canapé pour être à proximité des toilettes.
4h09:
J'ai bien fais, ça urge....
Bref la fin de nuit est rythmée par mon passage aux toilettes toutes les demis heures.
Jour 4:
Je souffre trop.
10h : mon chéri veut m'envoyer chez le
doc.
Je l'envois chercher de L'imodium à la pharmacie.
Le pire c'est que trois jours plus tard je me dis que j'ai plien de smecta à la maison, j'ai même pas eus l'idée d'en prendre....
Bref, il part je l'appel deux minutes après je lui demande de me prendre aussi du néo codion.
J'en ai jamais pris mais là j'en veux. Je me dis que c'est en vente libre et que une boite pourrait m'aider à atténuer le manque.
Il me dis pas non. Mais je sais qu'il le fera pas et je suis soulagée au fond.
Je l'aime!
Ca à été le pire jour celui là .
Diarrhées, mal partout, crispation, et pas le moral du tout.
Mais je m'accroche.
j'ai un rdv important dans l'après midi, il faut que j'y soit absolument.
J'essaye de manger. Ca passe pas.
Matinée terrible. Prostrée dans le canapé je pense à annuler mon rdv au moins 17 fois.
J'ai des envies de suicide, ma vie m'apparrait soudain comme être foutue.
Je sais que j'y arriverai pas. Je me leurre. J'ai fait une connerie de plus, ça change pas grand chose...
Je me sens partir en arrière. J'ai rien mangé depuis longtemps, je suis en train de m'enfoncer.
12h : je me force à manger du riz.
C'est pas grand chose mais ça va mieux. Je dors 30minutes.
Je me réveille avec quelque chose de changé.
Je me lave, et là je me rend compte que ça va vraiment mieux.
Je m'habille pour la première fois de la semaine et me maquille.
J'ai l'air normale une fois prête, ça m'étonne tellement....
Mon chéri m'emmène à mon rdv qui est à une heure de route.
Il fait beau. J'ai l'impression de renaitre en ouvrant ma vitre et en regardant dehors.
Je me sens bien.
Je recommence à parler, beaucoup, comme avant.
Mon chéri est content et il m'écoute, sans pouvoir en placer une....
Comment peut il me supporter?
Bref je me sens fatiguée mais je gère mon rdv sans problème.
Mon chéri m'attends quelque part.
En le rejoignant je passe devant une pharmacie.
Je la regarde un peu trop.
Devant il y des poubelles pleines à ras bord et deux boites au moins de néo codion qui gisent dedans.
Je pense au mec qui à du les dépouiller à la sortie de la pharmacie et s'enfiler tout ça direct dans la rue.
Ca me passe l'envie d'entrer là dedans te je me barre en me disant qu'en fait ça va!
Le soir je mange plutôt bien.
Mais je ne peux plus dormir.
jour 5 :
Ca va déjà beaucoup mieux physiquement.
C'est le psychique qui commence à ramasser.
Je positive, et je me met en tête que je suis pas en état de penser correctement, que ma déprime c'est pas de la clairvoyance mais une conséquence du
sevrage.
L'après midi je dors une heure et je sors. Y'a du monde, j'ai l'impression que tout le monde me regarde, qu'ils voient, qu'il savent...
Ca me mets un coup de pression....
au bout d'une heure on rentre,je me sens ridicule parmis la foule, et j'angoisse à mort.
La nuit à été longue, mais peu à peu je me sens quand même refaire surface.
Je mange déjà mieux.
Les crises physique s'espacent davantage, et j'ai toujours pas de solution pour la sudation qui est hyper gênante. Je me lave six ou sept fois et me change douze fois par jours....
J'ai essayé l'etiaxil hier, on verra si ça fonctionne au cours de la semaine.
En tout cas je vais pas retourner travailler cette semaine, j'ai trop peur.
Le problème c'est que j'ai pas voulu aller voir le
doc, donc pas d'arret de travail....
Mon boss est "aware" mais quand même ...; ça craint.
C'est la première fois, on vera bien mardi ce qu'il me dira.
Moi je sais pas ce que je vais lui dire.
Mentir ...? Obligée.
Mais putain j'aime pas ça.....
En tout cas bon week end à tous!
J'espère tenir.
Bye!!!!