Bonsoir ou bonjour à tous
Je suis au bout du rouleau littéralement.
En 2016 j'ai eu 18 ans, fumeur de
cannabis depuis deux ans. Malgré cette consommation j'ai toujours été attiré par la drogue, étant de nature anxieux et dépressif. J'adorais m'évader avec tout ce qui passait devant mon nez.
En juin 2016 j'apprend le cancer de mon père, et de ce fait il est revenu avec plusieurs sachets remplis de medocs en tout genre. J'en ai profité. Je précise que j'ai seulement "pris" les médicaments qu'il ne prenait pas et qu'il laissait trainer au fond du placard.
Un soir j'avais pas de
cannabis, j'ouvre le placard et je tombe sur plusieurs boites d'
oxycodone 10mg, de
tramadol 50, etc.. Je connaissais pas encore ces médocs alors j'ai fait des recherches sur internet et j'ai compris le potentiel du truc. Enfin pas tellement parce que j'ai gâché les boîtes d'
oxycodone en prenant des petites quantités, je ne ressentais pas d'effet.
Le soir d'après je sors une boite de
tramadol 50, je commence à en avaler 2, puis 2 encore après 45mn, puis 2, puis encore 2. J'ai vu sur internet qu'il était très déconseillé de dépasser les 400mg donc j'ai arrêté là. Je me souviens de cette soirée comme si c'était hier, je ne me suis jamais senti aussi bien physiquement, tout devenait supportable et agréable, avec ce sentiment d'euphorie et ce bien être artificiel.
J'ai fini les quelque boites qu'il restait et j'ai arrêté en septembre 2016. Malheureusement j'étais un peu dépendant, mais c'était surtout psychologique, les effets me manquaient. Alors j'ai décidé d'acheter plusieurs sirops
codéines et cachets, j'ai ressenti des effets pendant quelque semaines puis plus rien, ma tolérance avait trop augmenté.
En 2017, toujours dépressif et le
tramadol qui me manquait, j'ai décidé de faire quelque chose de mal, j'ai simulé un accident et je me suis fait prescrire de l'ixprim. J'étais tellement heureux de pouvoir reprendre du trama, je suis rentré chez moi, j'ai pris pour 400mg de trama et c'était le kiff total encore une fois. Je vomissais à chaque prise mais les effets étaient tellement bons que je m'en foutais.
J'ai repris en février 2017 (400mg) avec des prises régulières tous les deux jours environ. En été 2017 mon accoutumance a augmenté, je dois dépasser la dose max recommandée pour avoir des effets, je demande donc du
tramadol pur à mon médecin pour ne pas me détruire le foie avec le
paracétamol des ixprim.
Je me retrouve à prendre 600mg avec cette peur de faire un syndrome sero mais rien ne s'est passé heureusement.
Le temps passe, les prises se font de plus en plus régulières, je me retrouve à prendre 800mg de
tramadol en 5-6h tous les deux jours fin 2017. Les effets ne sont plus du tout aussi intenses qu'au début même plus du tout, mais même si ça ne me défonçait plus, je me sentais bien quand j'en prenais.
J'ai dépassé le pallier du gramme en cette année 2018. Parfois je prend 800mg, parfois 1g, mon max a été 1300mg je crois.
Bref voici un rapide résumé de ma
descente aux enfers, je ne vomis plus en prenant des énormes doses, comme si mon cerveau et mon organisme s'étaient complètement habitués.
Ce mois d'octobre j'ai fait un
syndrome sérotoninergique pour la première fois, il fallait bien que ça arrive. Confusion, convulsions, la bouche pleine de sang car je me suis mordu la langue. Mon frère a appelé le samu et je suis arrivé aux urgences où je leur ai expliqué que je n'étais pas convulsif, que j'ai été victime d'un SS à cause des médocs, mais ils m'ont quand même gardé pour la nuit, et fait des analyses, j'ai pas de soucis de santé à priori.
J'avais très peur, mais j'ai quand même continué à en prendre, mais en essayant de descendre les doses. Mais tous les gens comme moi savent très bien que c'est plus compliqué que ça, et que même si je me fixe une limite à 400mg je fini toujours par
redrop.
Samedi dernier, deuxième SS dans mon lit, après une dose de + d'1g, mon frère qui rappelle les urgences.
Je suis sorti le soir même. Je ne sais plus quoi faire. J'ai jeté toutes mes boites qu'il me restait et je n'en ai pas repris depuis 8 jours.
Les symptômes de manque sont bien là, insomnie, dépression, l'envie de ne rien faire, de ne parler à personne, et je dois me forcer à manger car j'ai jamais faim.
Je suis en période de
sevrage, j'ai changé de médecin et lui ai expliqué la situation, il m'a prescrit du codoliprane pour le manque et j'ai simulé une toux pour avoir de l'
euphon codéiné. Il m'a aussi prescrit du
valium et
zopiclone pour m'aider à dormir, mais même avec ça je galère.
Je ne sais pas quoi faire, j'ai l'impression d'avoir complètement échoué dans la vie et que je ne m'en sortirai jamais. Que même si je réussi à me sevrer physiquement, j'aurai toujours cette petite voix qui me dira "tu te rappelles comment c'était bien ces moments là". Psychologiquement je sais pas si j'arriverai à aller mieux un jour.
Je n'ai pas envie d'arrêter définitivement, je veux m'en séparer pendant quelque mois voir une année pour que mon accoutumance descende un peu.
Je cherche des témoignages, des gens qui ont eu des situations similaires, etc, ça m'aiderait beaucoup franchement.
Merci d'avoir lu
Dernière modification par Jeunejunkie (02 décembre 2018 à 22:59)