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sky56253 a écrit
Je me pose toujours la même question : est il possible de retrouver une vie "normale" après des années de conso ? Je parle surtout du joint, 20 ans de conso....ne plus voir personne à part ma famille, qui heureusement est la, est difficile. Quand tout le cercle social ne se voit que pour ça...
Cela dépend de ce que tu appelles une vie normale.
Si tu as 20 ans de conso derrière toi, tu dois bien avoir une partie de ton cercle social qui ne consomme pas, ou le potentiel d'élargir ton cercle social à des non-consommateurs non?
Après tu peux te dire que ce qui était une vie normale lorsque tu avais 20 ans de moins, n'est pas ce qui serait une vie normale aujourd'hui. On évolue dans plein de domaines, pourquoi pas dans celui des consommations de produits PA?
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sky56253 a écrit
Que veux tu dire par, évoluer dans celui de la conso de produits PA ?
Ben si je prends mon exemple, limité à l'alcool et au tabac, quoiqu'entre 20 et 30 ans j'ai occasionnellement consommé du cannabis, entre il y a 20 ans, à la fin de mes études et aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé dans ma vie, et si personnellement je n'ai que marginalement évolué dans ma consommation de tabac, une diminution durable après une grosse tentative d'arrêt, au cours du temps j'ai pas mal évolué dans ma consommation d'alcool, passant de l'alcoolisme fêtard à l'alcoolisme chronique puis à l'usage occasionnel aujourd'hui, mais si je regarde mon entourage de l'époque étudiante, je ne connais quasiment personne qui ait conservé une consommation de produits PA comparable à celle qu'il ou elle avait à l'époque.
Et c'est assez normal, on change de rythme de vie, de type de sorties, arrivent les enfants, on vieillit, etc., etc. Personnellement j'ai vachement tardé à ajuster ma conso (en quantité) à mon avancée en âge en comparaison de la plupart des personnes que je connais, même si j'en vois certaines dont la conso repart à la hausse à la quarantaine ou plus tardivement encore...
Déjà à 30 ans tu ne tiens plus 5 nuits de 5 heures d'affilée. Et la gueule de bois le matin au boulot, ça se gère à 24 ans, mais à 30 ça se voit jusqu'à la fin de journée. Et les hommes deviennent sensibles lorsqu'ils commencent à avoir un peu de bedaine.
Enfin y'a toujours des exceptions qui confirment la règle.
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sky56253 a écrit
Ok....Je suis donc du même avis que toi sur l'évolution des conso.
J'estime pour ma part y avoir perdu suffisamment de temps, entre autre...et me sens bien mieux en étant pas sous influence.
L'exemple de l'alcool est assez parlant dans mon cas : mes derniers dérapages ont débutés par quelques verres, d'où mon interrogation sur la possibilité de revenir un jour à une consommation sporadique et contrôlée. Tu y arrives, donc ; est ce lié à l'état d'esprit ? C'est à dire, ne pas commencer à boire pour "fuir" la solitude, la tristesse....?
A l'avenir j'aimerais peut être pouvoir aller au resto et consommer très modérément ; mais mes derniers exemples en date furent un échec. Aucun manque, mais les repas de famille ou je suis le seul à l'eau, c'est....Je n'ai pas le mot....un peu triste ? :)
Sky.
Oui, je crois que tu vois juste, je pense que dans mon cas c'est également lié à l'état d'esprit. On n'échappe pas au sevrage physique et à la réadaptation des habitudes, mais c'est beaucoup plus aisé avec un état d'esprit favorable. Fuir la solitude ou la tristesse je ne sais pas trop. J'apprécie la solitude, je ne suis pas vraiment frappée par la tristesse. Evacuer les tensions, se réfugier dans un état altéré et apaisant, inspirant parfois d'où pouvaient surgir des instants franchement réjouissants.
J'ai le même regard que toi: j'ai perdu suffisamment de temps (et de santé), et je me sens mieux en n'étant pas sous influence en général aujourd'hui.
Les repas de famille cela a été pour moi le plus facile en fait. Aujourd'hui je n'ai plus aucune difficulté à résister. Ok au réveillon j'ai pris un verre de champagne, un verre de blanc et un verre de rouge et idem le lendemain au déjeuner mais c'est tout, mises à part 3 ou 4 bières sans alcool que j'avais judicieusement achetées, bues parfois en apéro du soir. Et j'ai passé la semaine en famille avec apéros souvent, vin à tous les repas, et mon frère qui ne comprend pas pourquoi je décline quand il me présente la bouteille, etc. En repas de famille je ne fais plus vraiment attention, j'ai ma carafe d'eau et puis voilà. De mon point de vue ce n'est pas ou plus triste, du point de vue des autres ça l'est peut-être (je trouvais tristes les gens qui ne buvaient pas / ne m'accompagnaient pas avant...).
Il y a véritablement un effet d'habitude, et si c'est devenu naturel et sans effort pour moi de ne pas consommer en famille, je dois quand même faire un effort pour contrôler la quantité si je décide de consommer, parce que si je vide lentement voire très lentement le premier verre, dès le milieu du second ça peut aller plus vite.
Avec les amis c'est plus difficile de ne pas boire du tout, surtout en groupe quand l'alcool est abondant, ou selon les circonstances, quoique maintenant j'arrive bien à limiter les quantités, mais c'est souvent la même chose : je bois beaucoup plus lentement que les autres au départ et par la suite j'ai tendance à les dépasser en rythme ce qui me contraint à arrêter (passer à l'eau) quitte éventuellement à garder un peu d'alcool pour la fin. Après quand il n'y a aucun soft en apéro et très peu d'eau à table ce n'est pas toujours simple à gérer.
Récemment j'ai fait plusieurs têtes à têtes au resto avec deux personnes qui ne boivent plus d'alcool pour raison de santé, dont un ex-alcoolique (dixit), et sans alcool, juste à l'eau c'était très naturel, sans se poser de questions, de mon point de vue il ne manquait absolument rien. Cela pouvait faire un peu réunion d'anciens combattants, mais on sait pourquoi on ne consomme pas et lui ne consomme plus une goutte et apprécie qu'à la différence de tant d'autres, frustrés qu'il ne boive plus et qui le poussent à la conso, je ne le provoque pas sur le sujet.
Après pour revenir sur l'état d'esprit je pense que c'est aussi le résultat d'un travail sur soi, qui peut être entamé bien avant l'arrêt de l'alcool (ou du cannabis), état d'esprit qui aide aussi à tenir une certaine ligne directrice à long terme.
Pour l'instant le très modérément en ce qui me concerne fonctionne bien à l'apéro. Un verre à l'apéro et c'est tout. A table c'est déjà plus difficile de se limiter au très modéré, et en pratique ça se passe en contexte très convivial aujourd'hui qui peut s'éterniser ce qui rend les choses plus difficiles. Disons que cela ne marche pas à tous les coups. Bien sûr il n'y a rien de tragique à boire 4 verres en une soirée isolée mais c'est plus que ce que je souhaiterais boire en une semaine entière alors ça me gonfle après coup.
Fonctionner normalement sans ivresse ou défonce je pense que c'est possible mais que cela prend un peu de temps.
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