Bonjour à tous,
C'est mon premier message sur ce forum que je consulte de temps à autre car c'est une mine d'informations.
Je ne prétend pas avoir la science infuse en diffusant ce message, je pense que l'on doit toujours bien garder à l'esprit que l'arrêt du
cannabis est
variable dans les effets et ses manifestations selon les personnes. Toutefois, je pensais qu'il pourrait être intéressant pour d'autres de pouvoir en lire une expérience qui, sans prétendre pour autant à la généralisation, donne un ressenti qui pourrait être le début d'une piste.
J'ai commencé le
cannabis à l'âge de vingt et un ans donc relativement tard. Pour moi, il s'agissait avant tout de calmer mes angoisses et le flot incessant de pensées qui venaient avec.
Mission réussie : j'ai adoré le
cannabis. Les sensations qu'il me procure sont vraiment satisfaisantes.
Au fil du temps cette consommation est donc devenue un automatisme, au point même que je consomme en
douille pendant un certain temps (c'est dire qu'il ne s'agissait pas de quelque chose de ponctuel, loin de là).
Malheureusement, je me suis accoutumé au produit. J'ai remarqué que mes premières doses étaient très faibles et que, pourtant, le produit faisait merveilleusement son effet. Peu à peu, il m'en a fallut plus, et je pouvais me lever tôt le matin en fumer pour débuter mes journées. A mesure que les effets s'estompaient, j'en redemandais avec beaucoup de hardeur. Un
joint, deux, trois, quatre ... cinq et six, peut-être même jusqu'à dix
joints par jour. Voilà qui était beaucoup.
C'était suffisant pour qu'il m'arrive de nourrir des situations angoissantes en lien avec ma consommation. La plus commune était une sorte de
bad qui s'accompagnait de tachycardie. En voiture comme piéton, il m'est aussi arrivé d'avoir des pertes de contrôle, au point que je n'avais alors qu'une seule idée en tête : le
cannabis n'agit plus de la même manière sur moi.
Je suis d'un tempérament très solitaire depuis mon enfance et, à cause de ces épisodes de ce sentiment de peur qui s'installait lors de mes consommations, je me suis encore plus replié sur moi-même.
J'étais aux études et mon appartement était devenu le temple de la bulle dans laquelle je vivais. Contrairement à d'autres, je n'ai jamais perdu de vue ma motivation quant à mes études (le
cannabis a même amplifié chez moi la soif de lecture).
Mais je pouvais ressentir que quelque chose n'allait pas. Après tout, on entend absolument tout et n'importe quoi à propos du
cannabis. Pour certains, c'est un démon social qu'il faut combattre sans pitié. Cette attitude aujourd'hui est incarnée - ce n'est que mon avis - par une répression policière devenue banale et parfois impitoyable vis-à-vis des consommateurs. Par ailleurs, lorsque je prenais ma voiture il pouvait m'arriver de développer des psychoses. Pour d'autres, le
cannabis est le nec plus ultra de la vie. Bien entendu, je veux insister sur le fait que l'on développe une situation toute personnelle et donc bien au-delà de la simple "apparence" commune que l'on peut lui donner trop souvent.
Tout ceci m'a profondément motiver à changer mon attitude face au
cannabis. Au-delà des problèmes que j'ai pu précédemment évoqués, le
cannabis m'a aussi provoqué des problèmes d'argent. Jeune étudiant fauché, je savais ce que c'était que de se priver parfois de nourriture - c'est véridique - pour alimenter sa soif de consommation.
A l'heure d'aujourd'hui, je consomme toujours du
cannabis. Je n'ai pas honte d'avouer qu'il serait regrettable que je m'en passe - du moins pour l'heure - définitivement. Il m'est toujours d'une aide précieuse dans la gestion de mon stress. Et j'ai réduis pourtant considérablement les doses. Le but est de faire croire à un abonnement. Quoi de plus normal ? Vous en avez sans doute vous-mêmes, des abonnements téléphoniques, des prélèvements d'assurances, de banques et que-sais encore. Le
cannabis est maintenant pour moi un abonnement de 10 euros par mois. 10 euros = 1 mois. Dans mon coin l'on est suffisamment fournit - même si ce n'est pas non plus dingue - en grammes avec 10 euros.
Après avoir fait un profond examen de conscience sur mon comportement, j'en ai tiré les conclusions suivantes :
- Il faut absolument que je
maitrise (et ce mot est important) ma consommation.
- Il faut absolument que je cesse d'en acheter incessamment et que que j'en fasse quelque chose d'utile pour moi.
Ces diagnostics posés, il ne m'était plus possible de faire marche arrière. Je sais qu'il est pénible de devoir s'en passer, d'autant plus qu'un
joint fumé donne la plupart des cas l'envie quasi-irrésistible d'en fumer un autre. Il faut bien comprendre qu'on ne parvient à apprécier le produit lorsqu'on est dans un tel naufrage cannabique. Je ne prétend pas dire ce qu'il faut faire (je tiens en horreur les gourous) mais je sais que si l'on souhaite arrêter alors il faut savoir se regarder dans un miroir. La vérité est bien pénible mais c'est la vérité.
Tout ceci pour dire qu'il est possible de se fixer des limites. Votre ressentie est extrêmement précieux pour vous guider sur les chemins du
sevrage. Certains diront "J'arrête directement" et ce sera possible pour eux, d'autres pourront bien ressentir le besoin d'éprouver d'abord un véritable contrôle sur le produit plutôt que de rompre brutalement avec lui. Si vous êtes dans ce cas, sachez que absolument tout est possible, malgré le désespoir, malgré l'envie.
Je ne peux pas donner me concernant de meilleur conseil que celui d'être honnête envers soi-même. Si vous avez ressentit, ne serait-ce que confusément, que le
cannabis vous mène vers des difficultés, alors n'hésitez pas à tout remettre en question. Une accoutumance trop grave peut mener vers des situations sans cesse plus stressantes. Et ce n'est pas pour moi le but du
cannabis bien que à terme je pense cesser toute consommation.
Désolé de ce long pavé, j'aurais pu écrire plus mais je ne sais même pas si je peux être plus concis sans en développé trop.
Je vous souhaite le meilleur :')
444.
Dernière modification par 444 (27 février 2019 à 11:48)