Bonjour à tous
Je viens donner mon expérience, espérant qu'elle soit utile à ceux qui se trouvent dans la situation qui était mienne, ayant l'intention de faire un
sevrage hospitalier sans trop savoir à quoi s'attendre. Car bienque de nombreux cas de figures soient détaillés sur ce site, je n'ai pas trouver les détails qui vont suivre.
Les
bases:
Produit:
skenan lp
Posologie: entre 400 et 600mg par jours pendant 6 ans
Mode de consommation: 6 à 8 injections/jours
S'ajoute une conso occasionnel de
cocaine/héroïne
Traitement:
CatapressanSerestaTercianImovane puis
lormetazepamDolipranes
Truc pour détendre les muscles
Antivomitif
Anti diarrhée
Nombreuses ont été mes tentatives d'arrêter seul à domicile et ce fut bien des souffrances inutiles, à part peu être pour finir par comprendre leur inutilités et aussi découvrir le manque en vue de l'apprivoiser. Je regrette ces tentatives car cumulées, ce fut beaucoup de douleurs inutiles. Je conseil le
sevrage hospitalier bien que vous vous en doutez, c'est un enfert, mais un enfert possible à traverser. Voilà comment il s'est déroulé dans mon cas:
Premier jour, angoisse terrible de savoir ce qui m'attend, mes efforts pour garder le contrôle ont provoquer un septicisme dès médecins et le
catapressan (agréable médicament qui fait baisser la tension) est arrivé tardivement, en double dose car ils ont bien compris que je blaguais pas en disant que ma dernière consommation était la veille au soir. Double dose donnée en me conseillant d'attendre avant de prendre le deuxième, seulement j'ai tout pris et je l'ai regretté, car en plus des nombreux symptômes j'ai fait une dépression respiratoire. S'ajoute au
catapressan, 20mg de
seresta (anxiolytique) plus imovane (somnifère). Résultat, une nuit blanche totale, agitations violentes (impossible de tenir en place) et angoisses terribles. Pour l'anecdote, je demande s'il est toujours envisageable de changer d'avis et prendre de la
méthadone le lendemain à l'arrivée du médecin. Réponse: - bien-sûr, pour moi ce que vous faites c'est comme accoucher sans péridurale, c'est courageux mais ça sert à rien! Frustrant mais mon avis reste le même, les substituts ont un effet anti dépresseurs et ça change les gens. Je me trompe peu être.
Deuxième jour, montée de la douleur, un coltard violent. Arrivée du
tercian, venant contrecarrer la progression des symptômes. Pour la deuxième nuit, passage de l'imovane au
lormetazepam et surprise, je dors 3h. Jusque là je ne cesse de compter les heures et je commence à avoir le cerveau tellement fatigué et sous médocs, que mes pensées s'en vont pour laisser place à la volonté de tenir le coup. Sachant que j'ai laisser la voiture loin de l'hôpital exprès pour ne pas être tenter de fuir, et que j'ai pas commencer pour rien, il ne me reste plus qu'à souffrir. Toutes les demi heure je me lève pour marcher 5 min et me recouche avec à chaque fois une toute petite sensation de répit. Troisième jour, je commence à vomir, les autres symptômes étants stables dans leurs intensités. Quatrième identique. Cinquième jour, perfusion pdt une 20ene d'heures tellement je me déshydratais, contenant de l'eau sucrée plus doliprane et anti vomitif. Cependant je commence à sentir que le plus dur est passé, les symptômes faiblissent légèrement laissant progressivement place au plaisir, voir une certaine euphorie d'avoir enfin franchi le cap. Croyant à ce moment que tout redeviendrais à la normale plus vite que les symptômes sont apparues.
7eme jours je n'en peu plus d'être à l'hôpital et demande à sortir espérant que ça ira mieux dehors. Erreur, quelques jours de plus aurait été bien appréciable mais l'envi de retrouver la vie communautée qui est mienne depuis quelques mois à prévalue, ainsi que de récupérer chez le peu de famille qu'il me reste. Je sort avec une ordonnance pour trois jours de catapressant, doliprane,
seresta et
lormetazepam. Seulement, au lieu d'aller à la farmacie, je vais chercher de la
cocaine. Double mega erreur, je passe une nuit blanche sans médocs, tout les symptômes réapparaissent comme au premier jour. Ne faites pas ca ! Le lendemain je m'empresse d'aller chercher mes medocs, les choses se calme mais je n'ai plus le
tercian et cela se sent, surtout avec mon erreur de la veille et le
catapressan qui n'arrive à la pharmacie que dans l'après midi, soit une coupure de 24h. A ce moment j'en suis à 8jours. Les médecins m'ont laisser croire que j'en avait pour 8/10 jours de symptômes physique et je ne leur en veut pas, sinon je n'aurait peu être pas eu le courage. Cependant le plus dur était clairement passer après 10 jours, tellement dur que malgré les douleurs diminuant que très lentement, prend place une sensation de satisfaction de les voir s'éloigner, et de savoir qu'elle ne vont cesser de la faire.
Mais il faut s'accrocher.
Ce sont des nuits de 5h entrecoupées de 3 réveils en sueur total, sueurs apparues entre le 10eme et 25eme jour. Avec diminution lente dès réveils. J'ai arrêter le
lormetazepam au 20eme jour, une très mauvaise nuit s'en est suivis avec un petit retour en arrière des symptômes de
sevrage. Arrêt des
seresta au 29eme, de nouveau retour en arrière avec deux jours de mal de crâne assez violent. Et me voilà aujourd'hui après 35 jours, sans aucuns médocs depuis 6 jours, et ça fait bien plaisir! Je fait des nuits d'une traite, de 6h avec un retour des rêves.
Conclusion:
Le
sevrage hospitalier sans métha ni sub est long et pénible dans le sens où la prise de médicaments est suivis par un retour des douleurs lors de leurs arrêts, mais bel et bien possible et 6 ans d'addiction ne peu se gérer sans lourdes conséquences, alors tanpis pour moi. Aujourd'hui je sais qu'il n'y aura pas de retour en arrière dans les symptômes de
sevrage (si abstinence) et j'apprécie la chose, j'ai des moments où aucuns symptômes sont présent, certes de court moment mais tout de même ils sont bien là. J'ai passé tellement de temps à les espérer tout en souffrant de ma triste addiction.
Je ne sais pas quel sera sera ma progression dans dans le cycle moments mal/moment bien mais j'espère que ce sera le plus court possible, tout en m'attendant au pire. Espérer aller bien tout de suite provoque un sentiment d'impatience/stress qui n'est pas terrible.
Ce qu'il y a de certain dans cette douloureuse démarche, c'est l'envie de prendre de la
morphine, elle est vite écraser par la peur de revivre le manque et je sais que ce serait un retour en arrière effrayant de part sa douleur, la seule façon de progresser dans le bien être est de rester dans l'abstinence. Une appréciable valeur sûre. Il me manque des mois de recul pour savoir quels seront mes envies, mes douleurs, et comment je vais les gérer mais aujourd'hui il en est ainsi. J'espère que la vie sans
morphine va être appréciable d'avantage que la vie avec elle. Sinon elle serait plus fade que fade et l'addiction serait comme une condamnation à perpétuité. Je serais bien triste de me résoudre à replonger. Il y a déjà des bons côtés, comme l'estime de soi (passer tout ses moments libres à s'injecter c'est pas joli). Le retour du plaisir de l'intellect et l'envie, la possibilitée d'etre présent avec ceux que l'on aime.
Espérant avoir été utile, n'hésitez pas à poser des questions!