Article de Presse

Publié par ,
4783 vues, 7 réponses
avatar
Ocram homme
PsychoAddict
Suisse
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 25 Jan 2019
3990 messages
Blogs
Bonjour à tous,

Je me permet de vous proposer un article paru dans le Temps. C est un journal quotidien de Suisse Romande. L'article en question nous parle un peu de la si redoutée Datura.

Il date de 1998, donc si vous l'avez deja vu passer je vous prie de m'excuser.

https://www.letemps.ch/societe/lherbe-d … -toujours.

Bonne lecture,

Ocram

Hors ligne

 

Anonyme3894
Invité
l'article à disparut (depuis 98?)
 

Vivel homme
Adhérent PsychoACTIF
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 15 Apr 2019
1428 messages
Effectivement impossible de lire l'article, il n'existe plus apparemment.

Hors ligne

 

avatar
Ocram homme
PsychoAddict
Suisse
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 25 Jan 2019
3990 messages
Blogs
Les Indiens disent: «On peut l'essayer une fois, deux fois si l'on n'a vraiment pas compris. Mais celui qui l'utilise trois fois est fou.» Le sociologue genevois Blaise Galland, qui cite ce dicton, commente: «Je n'ai rencontré personne qui en ait pris deux fois.» Le datura, ou stramoine, a de belles fleurs blanches en forme de trompettes qui dégagent, paraît-il, un parfum exceptionnel au coucher du soleil. Il peut s'acquérir dans tous les bons garden-centers et est connu depuis la nuit des temps pour ses propriétés psychotropes. Il a causé la semaine passée plusieurs intoxications sévères et un décès à Zurich, ce qui lui vaut à nouveau les honneurs des gazettes. A nouveau, car le phénomène est récurrent: régulièrement, quelques amateurs mal éclairés redécouvrent cette source de sensations fortes avec des conséquences plus ou moins heureuses. Mais du côté des spécialistes comme de celui des usagers informés de produits psychotropes, il suscite le même commentaire: attention danger.

Le danger, explique le professeur Kurt Hostettmann, directeur de l'Institut de pharmacognosie et de phytochimie de l'Université de Lausanne, est essentiellement lié à l'un des principes actifs de la stramoine, l'atropine. Egalement présente dans d'autres plantes à la réputation sulfureuse comme la belladone, la jusquiame (appelée aussi herbe tue-poules…) et la mandragore, l'atropine a pour effets, entre autres, de dilater les pupilles, de dessécher les muqueuses et d'accélérer le rythme cardiaque. Prise en excès, elle peut entraîner le coma et la mort. Et l'excès est vite là: la plus riche en atropine de la famille, la belladone, peut tuer avec une dizaine de ses fruits, de petites baies noires luisantes courantes dans nos forêts. Mais c'est un autre principe actif qui fait surtout l'attrait de la stramoine en raison de ses propriétés hallucinogènes: la scopolamine, aussi utilisée jusqu'à récemment, pour prévenir le mal des voyages.

Tous membres de la famille des solanacées, où ils côtoient la tomate, la pomme de terre et le tabac, le datura, la jusquiame, la mandragore et la belladone ont été associés depuis la plus haute antiquité aux prophéties, à la médecine et à l'assassinat. On leur attribue des vertus variées, parfois aphrodisiaques (la mandragore surtout) parfois sédatives, parfois curatives. La mandragore est sans doute celle qui a le plus fait rêver, peut-être parce que sa racine évoque une forme humaine. Au Moyen Age, on était persuadé qu'elle émettait, lorsqu'on l'arrachait, un cri mortel, évoqué dans plusieurs textes littéraires. Et il était recommandé, pour améliorer ses vertus, de l'arroser de sang menstruel ou d'urine….

La belladone, la jusquiame et la mandragore faisaient partie des onguents dont les sorcières ont donné les recettes aux tortionnaires de l'Inquisition. «L'onguent, explique encore Kurt Hostettmann, était appliqué sur le corps des sorcières ou sur un bâton qu'elles chevauchaient. La scopolamine pénétrait dans l'organisme par les muqueuses, qui en revanche ne laissent pas passer l'atropine. Empiriquement, on avait donc trouvé une façon relativement moins dangereuse d'utiliser ces herbes.»


La légende du datura, dite aussi herbe du diable, n'est pas moins évocatrice. Selon le chimiste anglais John Mann *, elle a décimé les armées de Marc-Antoine, qui en avaient absorbé par erreur. Plus récemment les premiers habitants de la ville de James Town en Virginie l'ont pris pour des épinards. Victimes de graves hallucinations, ils ont échappé à la mort de justesse et la stramoine a pris le nom familier de jimsonweed (ou Jamestown weed, herbe de James Town). On la trouve en Inde, où les prostituées hindoues l'auraient utilisée au XVIe siècle pour mettre leurs clients hors d'état de se montrer trop exigeants, et en Colombie où dans l'Antiquité les mères désireuses de se débarrasser de leurs bébés s'en enduisaient les seins… Plus récemment, les voleurs colombiens l'ont mise en sprays au moyen desquels ils mettaient leurs victimes hors d'état de se défendre pendant qu'ils les dévalisaient et même de se rappeler exactement ce qui leur était arrivé.

Ces histoires assez sinistres expliquent la méfiance qui entoure le datura. «Ce n'est pas une herbe inoffensive que n'importe qui peut utiliser n'importe comment. Il faut savoir la préparer et être prêt à la recevoir. Les chamans indiens se préparent une vie entière pour en prendre une seule fois», relève Blaise Galland. Mais dans la jungle des villes, on est parfois moins prudent. En août 1992, plusieurs personnes sont mortes en France après avoir absorbé des tisanes confectionnées à partir de cigarettes antiasthmatiques à base de datura, retirées du marché en Suisse depuis 1990. En 1991, on avait compté huit intoxications, non mortelles, en Suisse. En 1996, l'épidémie a sévi trois mois en Allemagne et cette année, elle réapparaît en Suisse avec une mort, une jeune femme de 20 ans à Zurich. Les personnes hospitalisées lors de cette dernière alerte avaient absorbé un thé confectionné à partir de datura.

Selon un observateur, ces accidents surgissent surtout en été. «Même les dealers partent en vacances. Pendant qu'ils sont au Maroc en train de se réapprovisionner, leurs clients essaient tout ce qui leur tombe sous la main. On entend dire que la peau de banane séchée a des propriétés hallucinogènes et tout le monde essaie. C'est la même chose avec le datura.» Ils ne risquent pas que l'accident, estime Blaise Galland, mais une expérience difficile et angoissante. «Avec d'autres psychotropes, on sait le plus souvent qu'on est la proie d'une hallucination. On en est le spectateur. Avec le datura, on perd cette distance, on devient acteur d'une hallucination qui peut être très structurée, très rationnelle et très angoissante. Bref: il faut la laisser à ceux qui connaissent bien. Et dans nos sociétés, personne ne le connaît.»

*John Mann Magie, «Meurtre et Médecine», Georg Editeur, 1992.

Tout savoir sur le pouvoir des plantes, de Kurt Hostettmann, Ed. P.-M. Favre, 1997.

Hors ligne

 

avatar
Ocram homme
PsychoAddict
Suisse
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 25 Jan 2019
3990 messages
Blogs
Bonjour,

Dsl je ne comprend pas pourquoi le lien me fonctionne pas.

Anonyme3894 a écrit

l'article à disparut (depuis 98?)

Vivel a écrit

Effectivement impossible de lire l'article, il n'existe plus apparemment.

C est copié-collé du coup...

Hors ligne

 

Vivel homme
Adhérent PsychoACTIF
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 15 Apr 2019
1428 messages
Merci pour le partage :)

Hors ligne

 

Anonyme3894
Invité
merci pour le partage oui!
 

avatar
Ocram homme
PsychoAddict
Suisse
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 25 Jan 2019
3990 messages
Blogs
J'aime le proverbe indien: «On peut l'essayer une fois, deux fois si l'on n'a vraiment pas compris. Mais celui qui l'utilise trois fois est fou.>>

big_smile

Hors ligne

 


Remonter


Pour répondre à cette discussion, vous devez vous inscrire

Pied de page des forums