[ Addiction ]

Que faire pour réduire ma consommation ?

Merci beaucoup pour ta réponse, mais les addictologues en ligne peuvent ils prescrire médicaments pour diminuer la conso ? j'ai vu qu'il en existait certains comme le nalméfène

Anubis59 a écrit

Merci beaucoup pour ta réponse, mais les addictologues en ligne peuvent ils prescrire médicaments pour diminuer la conso ? j'ai vu qu'il en existait certains comme le nalméfène

Bonjour Anubis,

Je privilégierai comme Filousky la rencontre en face-face. Se présenter physiquement à ce genre d’entretien, en addicto ou suivi psy, fait partie du processus de reprise en main. Par contre, je t’invite à être prudent si tu cherches une prescription d’un médicament pour réduire ta conso : si tu ne comptes pas arrêter de boire, tu risques (comme c’est arrivé à l’un de mes proches) de développer une addiction supplémentaire. De plus, tu prends déjà semble-t-il un traitement.
Si tu sens que tu peux continuer à boire sans que ta santé « trinque » trop, tu ferais mieux de tenter de réduire petit à petit la quantité et l’intensité de ce que tu bois, vu que tu sembles circonscrire ta conso à quelques heures le soir ça me semble jouable.
Dans le cas où ta dépendance alcoolique devient trop forte de même que les conséquences sur ta santé, je te conseille de te sevrer complètement à l’aide du cannabis (herbe en l’occurence). Ça peut faire des miracles pour le sevrage de drogues dures (dont l’alcool fait partie) et tu pourras ensuite te sevrer du cannabis bien plus facilement que pour l’alcool. En tous cas je t’invite à être prudent avec l’alcool, c’est la drogue la plus nocive pour l’être humain et la société.
Bon courage et aies confiance en toi : on a tous, si on s’en donne les moyens, la force de s’améliorer un peu tous les jours. Et comme on dit chez moi : « lekhaïm ! »

Salut Anubis 59 ! Je réponds un peu tard mais ça peut servir à d'autres si tu ne vois pas ce message.
C'est très (trop ?) long, mais je me suis senti concerné... Donc :

Déjà, tu es au bon endroit, et tu te rends compte qu'il y a un soucis, c'est bien.
Ce qui risque d'être compliqué c'est ton sevrage aux benzos également, d'après ce que j'ai compris ça dure également. En cas de sevrage aux benzos en premier lieu avant l'alcool, faudra pas compenser avec la bouteille, et inversement.

J'ai personellement franchi les portes d'un CSAPA, tout simplement parce que j'étais au bout... Plus rien n'allait, conso explosive, isolement, prises de risques, etc
J'ai accepté d'y aller quand façe à l'évidence je ne pouvais plus nier qu'il y avait un GROS soucis... Quand le lendemain je galerais à manger à cause des tremblements...
Enfin bref, ça sert à rien de faire un dessin ...

D'abord, ils ne voulaient pas me recevoir (je disais que c'était pour un premier RDV -25 ans), et ils me renvoyaient vers la CJC (Consults Jeunes Consommateurs), j'avais pas trop osé contester, j'ai pris RDV là-bas, j'ai fait le point total avec une psy (+1h), je lui ai déroulé la liste d'antécédents de consos avant, et ma conso actuelle d'alcool, mon état psychologique pire que déplorable, enfin bref... Ni une ni deux à la fin du RDV elle m'a demandé si j'étais prêt à voir un doc etc, et RDV pris au CSAPA.

Clairement ? Ils m'ont sauvé la vie... Sevrage aux benzos pendant 15 jours, à la maison parce que je ne voulais surtout pas de cure, plus par crainte d'un effet rebond après qu'autre chose. Y'a eu des hauts, des bas, des craquages, mais ça le fait.

Je suis actuellement sous Selincro, je peux donner mon avis,, qui n'engage que moi. Mais d'après ce que j'ai lu, cette molécule ne convient pas à tout le monde. Moi c'était ma grande peur à la fin du sevrage : Et après, sans benzos ??? J'avais extrêmement peur que ça ne fonctionne pas ... Sachant que les benzos, c'est pas à volonté le temps qu'on souhaite... Quand bien même le doc serait ok (au passage mauvais doc si c'est le cas).
Donc pour en revenir au Selincro, moi ça a quand même pas mal marché, même si on est d'accord, ça ne fait pas tout. J'arrivais assez facilement à ne pas boire, même si il y avait de l'alcool avec des amis (j'ai la vingtaine, mon addiction commençait à s'installer, j'ai fait le choix de continuer de boire), j'avais même pas spécialement l'envie ...
Au contraire des fois, je me disais "ce soir tranquille, max 3 verres", et au bout du troisième, perte de tolérance au produit oblige + traitement AD/benzos, j'étaisà l'ouest et je les enfilais malgré tout.

GROS point noir pour ce médoc pour ma part : 1 chance sur 10 d'avoir ce magnifique effet secondaire : incapacité à dormir
Mais assez prononcée chez moi même pendant un traitement benzos/AD lourd, et en fumant. J'ai palié à la difficulté de sommeil à un moment avec du Théralène (Antihistaminique H1, qui endort tellement qu'il est maintenant exclusivement cantonné au rang de "somnifère" niveau prescription. Ca marchait pas mal, pas d'addiction ni d'effet rebond pour ma part.

Et surtout l'avoir sur soi en fin d'aprem si comme moi tu buvais rapidement le soir d'après ce que j'ai compris, parce que ça met 2h plus ou moins à agir, si tu prends ton premier verre avant qu'il fasse effet, ton cerveau va (si je dis pas de conneries, on rentre dans le technique là), va assimiler le verre d'alcool comme sans traitement et l'hormone du plaisir est libérée : ton cerveau a re-associé le truc. Toujours si je ne dis pas de conneries, pour expliquer grossièrement le principe du Selincro : tu bois avec une fois, un verre, et tu attends un peu, en tout cas chez moi la première fois que j'ai bu un verre d'alcool sans sentir cet appel sans arrêt lié au plaisir associé aux effets, bah c'est con, mais j'étais content ...

Enfin bref désolé pour ce suuuuper long message, une partie de moi s'est reconnue dans ce que tu as dit, et si je dois synthétiser : fonces, si t'as besoin d'un petit peu de temps avant d'arrêter, prends le, mais pas trop, ça file vite. Si tu craques, tu craques, le lendemain tu t'en voudras et tu regretteras mais repense à ce moment quand tu sentiras que tu pars en vrille avec l'alcool

PS : vois avec ton addicto suivant s'il est ouvert un petit peu à la discussion, mais à mon avis si tu ne présentes pas trop de manque physique, un sevrage de quelques jours avec benzos, sevrés eux même par un petit peu de cannabis, ça peut fonctionner, après ça ne reste qu'un avis, je ne veux pas t'inciter à le faire maisla piste vaut le coup d'être creusée, ou même en cas de craving d'alcool, si jamais tu es seul et que ça va craquer tu peux fumer. Après en période compliquée psychologiquement, et sur une personne angoissée naturellement, ça peut aussi devenir addictif aussi, attention, mais surement moins que le combo benzos/alcool/hypnotiques.

Allez, portes toi bien, tu vois le bout, même si ça paraît loin, tiens nous au courant

Anubis59 a écrit

C'est la première fois pour moi, je pense qu'a cette question certains me dirons oui et d'autres non ... mais tout bêtement est-ce que je dois tout lui dire ? genre les trucs les plus honteux ...

Alors je répondrais: "C'est vous qui voyez!"
Spoiler 

Si on peut imaginer qu'il pourra mieux t'aider en disposant d'une vision objective de la situation, du moins non déformée, le plus important c'est que tu sois à l'aise. Aussi si tu ne sens pas de lui raconter certaines choses, garde-les pour toi.