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sacrx a écrit
Curieux de nature je me demandais comment on en arrive à consommer des drogues dures.
Vaste question, et chacun ne le fait pas pour les mêmes raisons ...
Comme dit plus haut, certains le font pour s'évader d'un tracas, d'une déception amoureuse, d'une déprime, etc ... D'autres pour "le voyage" que certaines procurent, pour faire la fête, pour le sexe, etc etc etc ... Il y a 1001 raisons ...
Après il faut redéfinir ce qu'est une drogue ... Comme dit plus haut, tabac et alcool doivent être incluses et c'est clairement les plus couteuses pour la collectivité ... Mais bon il y a des taxes, de la tva, ça rapporte un max donc c'est légal
Ensuite, il faut regarder ce qu'est une drogue dite dure. Je n'ai jamais trop compris ce terme, à part pour faire peur, une drogue est une drogue, et c'est moins dangereux de prendre 100µg de LSD dans la soirée que 2 litres de whisky ou 10 xanax, pourtant "legaux" eux.
Tout dépends de la dose prise
Le problème c'est que tout est mélangé/confondu dans ce qu'on entends sur les drogues :
Voici le cube des drogues, il faut regarder le lsd par exemple qui est très peu toxique, rends très peu dépendant et qui est pourtant classé dans les drogues dures au même titre que le crack qui est beaucoup plus toxique et rends beaucoup plus dépendant. Pire le tabac, qui est en vente libre est le plus toxique et il rends dépendant comme l'héroine.
Et je ne juge pas l'heroine en particulier, certains maitrise leur conso, d'autres non, pour moi chacun fait ce qu'il veut tant qu'il ne nuit pas à autrui.
Mais revenons à notre LSD si injustement traité (d'après moi mais pas que ).
Il y a un aspect fondamental à prendre en compte concernant la prohibition, c'est que certaines drogues "ouvrent" l'esprit, apaise l'âme, et ça, c'est un gros danger pour nos politiques et le monde des affaires. Je ne sais plus quel psychiatre disait que le LSD améliorait la connexion avec la nature, le lien social, rendait les gens empathiques, bienveillants, et il concluait : "Pas étonnant que ce soit interdit, les gens n'iraient plus dans les magasins".
Bref, pas facile de s'y retrouver au milieu de toutes ces intox ...
Sinon par rapport à ta question initiale sur les drogues dites "dures" :
J'ai 47ans, marié, 2 enfants, mr tout le monde quoi :)
Je prends du LSD depuis 1 an environ, j'avais déjà essayé 1 fois étant jeune vers 25ans. Je n'ai pas aimé car effets trop forts mais j'avais pris un carton entier par manque d'information à l'époque ... J'ai re-tenté il y a 10 mois à beaucoup plus faible dose et là, comment dire, la révélation ?
Je prends de le MDMA (exctasy, taz, ... ) depuis 25 ans à raison de 2-3 pilules par an. Cette drogue peut être très toxique si on en prends trop, il ne faut pas abuser et bien espacer dans le temps mais c'est comme tout, si je bois 1 litre de ricard par jour, forcément, c'est toxique ... Il faut juste se fixer des règles et être sérieux dans sa connerie :)
Déjà essayé 2 fois la coke quand j'étais dans la vingtaine, par curiosité car je connaissais le danger addictif. Plus jamais ré-essayé depuis et ça ne me tente pas du tout comme prod ...
Les autres produits ne m'intéressent pas pour le moment, je n'y pense pas, je suis bien comme ça, pas accroc, bien dans mes baskets, ça me suffit amplement
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J'ai mis ton métier dans le titre pour attirer le chaland.
Alors pour te répondre, il y a un schisme artificiel et relativement non scientifique entre les stupéfiants et les médicaments.
La plupart des usagers consommant des psychoactifs forts sont sur ordonnance et sont dépendants mais oui que ce soit pour l'héroïne ou la morphine il est possible de suivre une posologie avec régularité. D'ailleurs on donne du fentanyl pour les douleurs assez souvent... A ce jour environ 50% des overdose c'est avec des médicaments sur ordonnance.
Avec ton travail tu as bien vu que le rôle social est le pivot des addictions. Depuis la loi de 1970 et la stratégie de prohibition française, qui est reconnu comme un échec et contre productive par quasiment tout les agents expérimentés en addictologie, il s'est développé sur le territoire un maillage dense et extrêmement solide de trafic de stupéfiants. Ce business rapporte car ces molécules sont illégales, toutes les manières sont bonnes pour se faire des nouveaux clients. Cela contribue à l'appauvrissement, la criminalité, l'endettement etc. Chaque année cela va empirer.
Certaines force de l'ordre ont compris ce constat, en France on a le collectif police contre la prohibition.
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RandallFlag a écrit
Et ta vision des choses est un peu biaisée, sûrement a cause de ton métier.
La consommation de crack, héroïne, coke, etc etc, peut être contrôlée et raisonnée.
Mais les consommateurs qui n'ont pas de soucis tu ne les vois pas dans ton taf, vu qu'ils mènent leur petite vie tranquille sans faire de vagues.
+1
Résumer l'usager aux SDF que vous pouvez croiser dans votre métier, c'est très réducteur et absolument pas représentatif de la réalité. Ici, sur psychoactif, vous avez toutes les classes sociales et nous avons tous comme point commun de consommer des produits psychoactif, illicites ou non.
D'ailleurs, justes quelques petites explications comme ça, en passant.
Il n'existe pas de drogue dure ni de drogue douce. Il n'y a que des consommations dures et des consommations douces. Une personne qui boit de l'alcool tous les jours se met plus en danger qu'une personne qui prend de la MDMA 4-5 fois par ans.
L'usager de drogue n'est pas "toxicomane". Etymologiquement, mania en latin veut dire "folie". C'est un suffixe qui est repris dans pas mal de termes médicaux pour décrire des maladies psychiatriques. Donc dire de quelqu'un qu'il est "toxicomane", ça revient à dire qu'il est fou. Or d'une part, ça enferme la personne dans une case, et de deux, ce n'est absolument pas représentatif de la réalité : en tout cas, ici, sur psychoactif, nous sommes parfaitement sain d'esprit.
Dernière modification par Yog-Sothoth (05 septembre 2019 à 17:26)
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sacrx a écrit
Mesdames, messieurs bonsoir !
Je suis policier, avec désormais quelques années derrière moi dans les forces de l'ordre et un passé militaire. Curieux de nature je me demandais comment on en arrive à consommer des drogues dures.
Aujourd'hui la cocaïne est une drogue qui se banalise et qui est consommée par à peu près toutes les catégories de la population de "l'élite" à "ceux qui ne sont rien" comme dirait notre cher président !
Pensez-vous que le banalisation de la cocaïne est une ouverture à la banalisation d'autres stupéfiants ?
Dans mon travail je suis régulièrement en contact avec des invidus toxicomanes qui sont très souvent SDF et qui sont totalement détruits par le produit. (majoritairement crack hero sur mon secteur mais on trouve un peu de tout)... je peux comprendre quelqu'un qui essaie le cannabis... mais j'ai du mal à comprendre cette première prise d'une drogue dure. Comment on se dit, aller, je vais tester l'héroïne ? le crack ?
Le produit est clairement diabolisé (à tort ou à raison c'est pas la question ici) et dans notre société il est presque commun de consommer du cannabis, mais tabou de s'injecter de l'héroïne ou fumer une pipe à crack.
Loin de moi l'idée de faire le moralisateur, vous savez quand même que vous allez vous flinguer la santé et dépenser pas mal d'argent pour ça. Est-ce que pour vous le jeu en vaut la chandelle ? Et est-ce qu'il est possible d'après vous comme il est possible de le faire avec l'alcool voir le cannabis d'adopter une consommation contrôlée d'une drogue type héro, crack etc... ?
Bonjour, ravi de faire ta connaissance !
Je me suis justement lié d'amitié avec un policier venant d'une base en Auvergne lors d'un festival ahah on a bien débattu c'était très cool !
Alors pour commencer je pense que ton interrogation ici soulève une curiosité qui va au delà de ce qu'on nous éduque par la culture et le social. Pour y répondre, il faut mettre de côté tout cela. Alors pourquoi ?
Premièrement, tu le dis toi même et je suis d'accord, la drogue est diabolisé. Le deuxième point c'est que ton métier te fait voir le pire comme la majorité représentative de ce "groupe", les consommateurs de drogue. C'est dangereux car ça cristallise la pensée dans tes stéréotypes. Je le dit mais je ne te jette pas la pierre, je suis soignant et en unité de malade difficile, je ne vois que des schizophrènes prêt à se jeter sur une tasse pour la casser et avoir un objet tranchant. Ça me pousse à les voir tous comme ça avec le temps, naturellement.
Mais la consommation de drogue, de molécule perturbant le système nerveux (cocaine, alcool, thc, nicotine, héroine, etc.) n'entraîne pas obligatoirement une destruction de l'individu. L'idée est difficile à assimiler à notre époque puisque notre culture comme tu le dis diabolise depuis le début de la guerre froide pour des raisons historiques. De fait, l'éducation à formater mais si on s'autorise un instant de critique et de pragmatisme, le tableau n'est pas si noir.
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Curieux de nature je me demandais comment on en arrive à consommer des drogues dures.
Comme on te l'a dit plus haut il ne faut pas confondre le consommateur et le "junkie".(je définis le "junkie" comme une personne incapable d'une vie sociale normale ET qui consomme des drogues, que la causalité soit dans un sens ou dans l'autre, drogues -> handicap social ou handicap social -> drogues. Je n'utilise pas ce terme dans un esprit méprisant mais pour définir des personnes en grande difficulté personnelle, justifiant donc d'un soutien, pas souvent demandé).
Pour prendre l'exemple de l'alcool, il y a les consommateurs intermittents et les personnes qui sont ivres du matin au soir et qui ne sont plus capables de mener une vie "normale" (et évidemment tous les intermédiaires). Si on assimilait à ces derniers tout consommateur d'alcool, la société les mettrait en prison "de bonne foi", en créant un déni de justice.
Les études ont montré que, pour la plupart des drogues, la proportion de "junkies" est à peu près la même que pour l'alcool (environ 10%). D'ailleurs Freud a pris de la cocaine pendant des années, comme de nombreuses personnalités de son époque (le Vin Mariani), sans être dénoncé comme violemment anti-social.
Pour les opiacés, à la même époque ou un peu avant l'elixir parégorique était dans toutes les pharmacies familiales et, si certains dérapaient (De Quincey) , la plupart avaient une consommation raisonnable. Et, actuellement des centaines de milliers de français les utilisent au long cours pour calmer des douleurs.
Le début du XXeme siècle a vu une offensive des ligues de vertu américaines qui ont attaqué surtout l'alcool (et obtenu la prohibition)mais aussi tous les produits psychotropes, sur des arguments largement d'inspiration religieuse.
La fin de la prohibition menaçait une administration tentaculaire qui a opéré sa reconversion dans la lutte contre les drogues (cf Anslinger).Avec "l'avantage" que la lutte s'orientait plutot vers les minorités (latinos, blacks).
Il y a donc actuellement un discours complètement biaisé sur les drogues, pour des raisons parfois peu avouables (et notamment le soutien aux mafias que la fin de la prohibition de l'alcool menaçait de ruiner).
On peut le comparer au discours contre l'homosexualité , heureusement plutot cool en France ,sauf pendant Vichy, mais qui, ne l'oublions pas, a mené au suicide de nombreux anglo-saxons (dont Alan Turing) jusqu'aux années 1970.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Homophobie_en_France
Si tu ne me crois pas , lis les écrits de la Commission Globale sur la Politique des Drogues et regardes sa composition !
https://www.globalcommissionondrugs.org/
Enfin pour répondre à ta question, la plupart des consommations initiales sont motivées par la curiosité mais la plupart des consommations qui durent le sont parce que l'usager a trouvé "son produit". Mais la plupart ne dérapent pas. Et n'oublions pas le rôle néfaste de la repression , par exemple sur les RC. C'est souvent la crainte de la repression qui motive le recours aux RC, quand le produit "de base" moins dangereux est illégal.
http://www.globalcommissionondrugs.org/ … NEfile.pdf
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (05 septembre 2019 à 14:23)
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Salut sacrx et Bienvenue !
Oui c'est tout fait possible.
Je parle dans mon cas, car j'ai un Petit Parcours avec quelques Produits Psychoactifs.
Pour ma part ,
Je consomme de la cocaïne depuis 25 ans.
Évidement , j'ai fait des breaks sur cette période.
J'ai aussi consommé de l'Héroïne durant 10 ans , mais n'y touche plus , car je n'aimer plus ces effets sur MOI ( du moins Psychologiquement ) sur les dernières années et j'ai donc un TSO à ce jour.
Pour le Cannabis, je ne fume plus de shit, ou ,de Weed. (Mais j'ai fumer de 17 à 30ans). Puis de manière très sporadique. mais plus du tout ;
Tout comme le tabac , que j'ai arrêté, depuis Avril 2019 et je me suis mis à la vape ( 3 mg de nicotine)
Je ne bois pratiquement pas d'alcool ... 2 ou 3 bières blondes cet été.
Certes, J'ai eu 20 ans et j'ai eu des passes un peu borderlines.
Mais à ce jour ;
J'ai 46 ans, je me prends tous les mois, voire tous les 2 mois (1 à 2 fois de la coke et je la cuisine au bicarbonate pour la Fumer avec ma pipe , j'ai même tester en IV mais juste sur quelques mois )
Donc oui je considère que je gère mes consos.
On ne peut pas faire des généralités... sur les usagers, pleins de paramètres doivent être pris en compte.
Donc, sans le savoir, vous ne voyez que l'aspect négatif....
Et la Prohibition , ne fait et fera qu'entretenir cela.
Petit exemple : Avec la Prohibition de l'alcool aux États-Unis,
cela n'as pas empêcher que des Bootleggers , furent de la contrebande.
Cette loi a été un échec : hausse de la criminalité, corruption... etc
Pour le Cannabis Aux States ( du moins pour pas mal d'états ) , mais aussi pour
les Pays-Bas, l'Espagne , le Portugal ...
A coté, La France, avec cette loi de 1970 ( qui a mes yeux n'est plus en adéquation avec notre époque) est vraiment à la traine...
PS: L'alcool et le tabac sont pour moi tous deux des drogues , mais licites.
edit: Le jour où je ne prendrais plus une once de plaisir, avec la cocaïne, ben je n'en consommerai plus.
Amicalement.
MM
Dernière modification par Meumeuh (06 septembre 2019 à 14:37)
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sacrx a écrit
J'entends dire régulièrement "le crack tu essaies une fois et tu es accroc !". Est-ce que c'est vrai ?
Personnellement je consomme du crack une nuit tous les 4 mois environ. J'ai un rituel très lourd autour pour ne pas le faire plus souvent, jusqu'à présent ça marche, cela fait 1 ans que ça dure.
Je peux te dire : on peut consommer 3 x par an du crack sans être accro.
Maintenant tout le monde n'est pas dans la même situation vis-à-vis des drogues, la drogue c'est une personne, un produit, un contexte.
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Cusco a écrit
Toi comme moi sommes tenus par notre administration:
pas simplement tenus mais aussi brimés parfois (ou souvent ? ) d'ou les suicides de policiers
je suis jeune retraité pharmacien, je me souviens avoir été dérangé en pleine nuit par un policier de la BAC en patrouille de nuit qui avait besoin de médicaments, je lui demandais rien, il me tardait qu'il s'en aille pour aller me recoucher mais il s'est mis à me parler de lui, il m'a raconté qu'il adorait faire son boulot de nuit , il préférait au travail de jour, et a rajouté qu'il cachait cela à son supérieur :"s'il apprend que je m'eclate la nuit, il me mettra de jour "
il est hallucinant de voir que la preoccupation de certaines hierarchies n'est pas la mission de service public mais d'emmerder leurs subordonnés
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Salut sacrx,
Le topic date un peu, mais je voulais te parler d'auto-medication.
Tous les produits (malheureusement au debut uniquement pour certains produits - on appelle ca la phase "lune de miel"), procurent un sentiment de bien-etre.
Que ce soient les produits qui donnent de l'energie et de la confiance en soit, ou des produits qui relaxent et permettent une prise de distance par rapport a une souffrance, a une realite trop difficile.
Je ne crois pas qu'on tombe dans une addiction "par hasard" ou "par malchance" ou "par une mauvaise rencontre". Je pense (mais je n'ai aucun argument ou etude scientifique ou statistiques pour valider cette opinion) que les usagers sont des personnes en souffrance. De base. A cause d'une enfance difficile. De blessures. De traumas. Et qu'ils ne trouvent pas dans la vie de tous les jours (sports, sorties, amis, nature) les remedes a leur mal-etre. Et sur ce contexte, le produit arrive. Il est purement chimique. Il fait son effet. Enfin! le mal etre interieur est apaise. Miracle.
Voila c'est juste une opinion, pas une verite scientifique. Mais je pense que majoritairement, le produit vient faire office de medicament d'une souffrance psychique.
Les antidepresseurs mettent du temps a fonctionner (quand ils fonctionnent), et ont beaucoup d'effets secondaires tres desagreables. Pour beaucoup de gens - moi par exemple - ils ne "marchent" pas. Ils ne procurent pas ce "bien etre" qui manque tellement...
Je pense que hors consommateur, de facon generale dans la societe, beaucoup de personnes sont en grande souffrance. Certains trouvent le reconfort dans l'alcool. D'autres dans des conduites a risques (adrenaline). D'autres arrivent a occulter en travaillant 20h/24. D'autres avec la sophrologie. D'autre avec des produits. Ca ne veut pas dire qu'une facon pourrait remplacer une autre. Ca veut dire qu'en fonction de l'histoire et la specificite de chacun, il y a quelque chose de different qui fonctionne.
On n'est finalement tous que des etres en souffrance qui cherchons "le moindre mal". Pour des etres ultra-sensibles et malmenes par la vie, les produits les aident a faire face et a se sentir bien. Au moins au debut.
Voila ca ne vaut pas grand chose, c'est juste mon opinion. Mais peut etre que ca te donnera un eclairage supplementaire dans ta recherche de comprehension. Je trouve ta demarche d'essayer de comprendre tres belle et tres touchante.
A part ca un petit apparte parce que tu es policier. J'ai eu l'occasion d'etre en contact direct avec la police a 2 occasions (comissariat d'arrondissement de Paris). Et a chaque fois j'ai eu en face de moi des personnes a l'ecoute, bienveillantes et qui avaient a coeur d'aider. Ca m'a enormement touchee. Voila. Je suis bien consciente qu'il y a beaucoup de temoignages moins positifs.. mais moi c'est mon experience. Et je reste sur cette image. Des gens qui prennent des risques et qui sont confrontes a ce qu'il y a de plus moche de l'humanite tous les jours, pour que les citoyens puissent vivre leur petite vie tranquille sans etre en contact avec tout ca. Je trouve que c'est un courageux choix de carriere, aussi bien l'armee que la police. Alors je voulais te remercier au passage.
Take care
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ca_ira_mieux a écrit
que les usagers sont des personnes en souffrance. De base. A cause d'une enfance difficile. De blessures. De traumas. Et qu'ils ne trouvent pas dans la vie de tous les jours (sports, sorties, amis, nature) les remedes a leur mal-etre. Et sur ce contexte, le produit arrive. Il est purement chimique. Il fait son effet. Enfin! le mal etre interieur est apaise. Miracle.
je ne suis pas complètement d'accord avec cette affirmation...
Dans la vie de chacun peut y avoir des périodes plus ou moins faciles et les prods peuvent être une des "solutions" sur le court terme...sauf que ce n'est pas la destinée de toutes les personnes souffrantes de devenir addictes et pas tous les addicts sont traumatisés.
Je ne sais plus dans quel post sur le forum il y avait un beau petit schéma où on disait que l'addiction venait de la correspondance de trois facteurs : le produit/la personne/les conditions extérieures.
Une même personne, tout autant souffrante ou trama, à un moment t, peut devenir addicte à un produit, mais non pas un autre, peut le devenir ou pas selons les conditions qu'elle traverse.
Et les personnes évoluent, changent (les UD aussi !!).
Je ne crois pas dans la destinée, ni dans le stéréotype des "tox" souffrants de base qui n'ont pas choix ni chance...
Après bien sûr que statistiquement il y a des corrélations à faire, et bien sûr aussi que goûter à un produit potentiellement addictif dans une période de la vie où ça va pas trop, ça risque d’ouvrir des portes d'un bonheur immédiat pas forcément faciles à gérer par la suite....
Et sur le courage dans le choix de la carrière de policier, je crois qu'il y a pleins de métiers dangereux et courageux qui servent à la société...et malheureusement ce n'est pas du tout le même le rapport qu'on peut avoir avec la police selon le degré de précarité dans lequel on vit. Sans faire des généralités, on a des bonnes chances de ne pas être très bien accueilli si on traîne dans les mauvais quartiers, en ayant pas la bonne gueule...et en tant qu'UD, c'est bien dur de trouver (au moins dans mon expérience, je n'ai pas eu de chance ??) des policiers à " l'ecoute, bienveillantes et qui avaient a coeur d'aider.".
Mais je garde espoir dans le changement des choses :)
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cependant a écrit
Je ne crois pas dans la destinée, ni dans le stéréotype des "tox" souffrants de base qui n'ont pas choix ni chance...
Manifestement il y a un malentendu dans ce que j'ai dit, donc je vais essayer de m'exprimer plus clairement: il n'etait pas question pour moi de parler de determinisme. Mais alors la, absolument pas. Encore moins de destinee. Il y a plein - une majorite? encore une fois je ne suis pas scientifique et je n'ai aucune stat - de gens qui sont en souffrance, qui ont des blessures et/ou des traumas et qui ne seront jamais en contact avec les produits, par desir et/ou par circonstance. Evidemment. Si on a pu lire ca dans ce que j'ai ecrit, je me suis mal exprimee.
En revanche, et la je pense qu'on est en desaccord "cependant" et moi, je pense que pour se tourner vers l'heroine quand on a un coup dur de la vie et s'aider "a court terme" pour reprendre ton expression, je pense qu'il faut en avoir traverse deja des vertes et des pas mures. Mais encore une fois, ca ne vaut rien de plus que mon opinion (par mon experience personnelle et les gens que j'ai pu connaitre).
Je suppose que sacrx se fera sa propre idee au fur et a mesure de sa carriere ou il sera amene a en rencontrer probablement d'autres personnes en contact avec les produits. Je voulais juste ajouter cet eclairage a son jugement. Et il a le tien et le mien, il fera le tri et se fera son propre avis. Il n'y a pas de verite absolue, et que des cas particuliers comme tu l'as dit, et ca je suis d'accord aussi.
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Pour l'heroine en tout cas, oui. La preuve, en Angleterre, il y a des programmes (certes rares, mais il y en a), de TSO utilisant non pas le sub ni la methadone, mais l'heroine:
https://www.huffingtonpost.fr/entry/pre … 33837e2203
Il y a aussi cette etude canadienne, qui compare le traitement de la toxicomanie par TSO habituelle ou par heroine, et qui penche pour l'heroine.
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Dernière modification par prescripteur (15 décembre 2019 à 09:42)
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Les opiacés sont surtout dangereux en cas de surdosage mais dans un usage sur le long terme maîtrisé en ttt de substitution ou pas, il n'entraînent pas de pathologies psychiatriques comme l'alcool par exemple.
Quand l'opi est fourni en substitution et que l'usager n'a plus besoin de dépenser temps et argent pour se fournir il peut recentrer sa vie sur d'autres envies, c'est pour cela que l'héro de substitution fonctionne bien aussi.
Que ce soit héro morphine ou autres si l'usager prend des précautions sur son dosage, ne prend pas pas de risque avec le mode de conso ces drogues sont finalement moins nocives que l'alcool. Les risques sont différents et sont réduits par des dosages pharmas sans que le budget de vie y passe.
Certains usagers d'alcool prennent plus de risques que les usagers d'opis puis des fois cela peut être l'inverse.
Dernière modification par Mister No (15 décembre 2019 à 12:22)
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Je reviens sur cette question que va en anticiper une autre quand tu auras peut-être revu certaines représentations.
La question de l'organisation ou non de la circulation des autres produits qu'alcool tabac et cannabis socialement intégrés va certainement se poser.
En attendant d'y répondre au cas par cas, il faut lever l'interdit judiciaire et le délit de conso.
Dans de nombreux cas ne pas réprimer l'usage et la production pour usage seul est une clé d'entrée vers une société plus civilisée.
Ce serait un bon départ pour le cannabis que d'autoriser l'autoproduction.
Cela n'empêchera pas l'arrivée de big business, mais ça évitera que l'état nous fasse les poches comme il le fait avec le tabac.
La légalité ou la légalisation n'est pas forcément synonyme de liberté.
Au Canada, ils laissent les 18/21 aux mains des grandes organisations qui proposent coke meth héro ou opioïdes des en plus de la weed.
Je ne sais pas ce que tu en penses avec ta grille de lecture de l'exécutif, mais je suis persuadé qu'il faut arrêter de poursuivre les consommateurs quel que soit le produit.
Dernière modification par Mister No (16 décembre 2019 à 21:34)
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Dernière modification par blizard91 (19 décembre 2019 à 05:36)
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Prescripteur a écrit
Une lecture utile
La parallèle entre prohibition alcool des années 1920 et drogues des années 1970 est vraiment bien trouvé et super bien expliqué via la BD, merci pour cette découverte
Je suis aussi convaincu que certaines drogues (lsd / psylocybine principalement) ouvrent l'esprit et pacifient la société.
En 1960-70 le LSD faisait voter les gens différemment de ce que les médias racontaient, c'est sûr que ça a dû en faire flipper plus d'un tout en haut de la pyramide
Dernière modification par Yopski (22 décembre 2019 à 17:22)
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