Protocoles thérapeutiques pour les addictions

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Heashka
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S'il y a bien un combat que je mène depuis mes études comme ma pratique en structure hospitalière, c'est la quête de Psychothérapies pertinentes pour ceux qui souffrent d'addictions, toxicomanies ou polytoxicomanies.

Le problème à l'heure actuelle dans ma profession, c'est que l'on manque cruellement de prise en charge efficace, claire, rapide et validée scientifiquement. Alors certes nous savons diagnostiquer de manière précise les diverses fonctions cognitives du patient addict' mais au delà de l'examen ou bilan... L'accompagnement est une tout autre histoire si bien que chaque collègue applique celui qui lui semble pertinent au feeling.

Dans une recherche clinique en pleine essor, quelques pistes ont du potentiel et pour ceux qui comme j'ai pu l'être, ont errer de professionnels soignants en professionnels soignants, voici quelques propositions à creuser et qui peut redonner espoir :)

1) Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC)

/forum/uploads/images/1568/modele_persistance_detresse_emotionnelle_barlow.jpg


Ce sont des prises en charge ne dépassant pas les 25 séances hebdomadaires de 60min.
Ces thérapies brèves partent d'un postulat simple connu en biologie depuis le 19e siècle, rééduquer le comportement conditionné d'une consommation pathologique.

Les séances sont structurées
selon le modèle de Beck et coll. (1979) avec évaluation des tâches effectuées entre les rencontres. Des techniques cognitives, comportementales,
émotionnelles et interpersonnelles sont ensuite utilisées pour modifier les schémas cognitifs et les
pensées automatiques préconscientes qui entraî-
nent les difficultés relationnelles du patient.

2) La TCC Dialéctique de Linehan 1994

/forum/uploads/images/1568/tcd_linehan_1994.jpg


L'idée à terme étant de réaliser un contre-conditionnement tout en favorisant l'apprentissage de l'auto-gestion comportementale dans les situations à risque.

Au niveau du système nerveux, on va pousser la plasticité au réaménagement des réseaux frontaux impliqués dans la prise de décision (qui se sont vu modifié et conditionné)


Bibliographie

Richaud, E. (2017). Qu’est-ce qu’être psychologue en CAARUD ? Éléments de réflexions théoriques à partir d’une expérience professionnelle au CAARUD de Saint-Denis. Psychotropes, vol. 23(2), 9-33. doi:10.3917/psyt.232.0009.

Cottraux, J. (2004). Formation et supervision dans les thérapies comportementales et cognitives (TCC). Psychothérapies, vol. 24(3), 151-159. doi:10.3917/psys.043.0151.

Palazzolo, J. (2016). La prise en charge des addictions. Dans : Jérôme Palazzolo éd., Les thérapies cognitives et comportementales (pp. 53-71). Paris cedex 14, France: Presses Universitaires de France.

Dernière modification par Heashka (11 septembre 2019 à  18:06)


Je cours entre l'hôpital, le laboratoire et les services neuropsychiatriques quand je ne suis pas en conférence à la faculté de médecine pour écouter l'actualité sur l'addictologie.

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S'il y a bien un combat que je mène depuis mes études comme ma pratique en structure hospitalière, c'est la quête de Psychothérapies pertinentes pour ceux qui souffrent d'addictions, toxicomanies ou polytoxicomanies.

Je suppose que tu définis bien les addicts au sens de ceux qui veulent se sevrer et n'y arrivent pas. Et donc pas les consommateurs «simples» souvent qualifiés de «toxicomanes». Les échecs des psychothérapies sont souvent liés à cette confusion.
L'entourage insiste pour traiter la toxicomanie et obtient un «consentement» du consommateur. Mais ça ne marche pas parce que le consommateur n'adhère pas vraiment.  Pense à la période (américaine) de la prohibition. Celui qui buvait une bière était envoyé en prison ou en cure de désintoxication et en psychothérapie , par des policiers ou des médecins de toute bonne foi. Et, à cette époque, on invoquait la psychothérapie pour «soigner» l'homosexualité!
Était elle efficace ?
Nous savons maintenant que cette question n'a pas de sens !
Toutefois  elle a probablement contribué à soigner la société de son homophobie pathologique.


Quand le consommateur addict le veut vraiment, souvent il y arrive assez bien parce que c'est son choix.
Et s' il n'y arrive pas c'est souvent parce que sa «souffrance psychique» (pour faire simple) est envahissante.

Je pense que les TCC et apparentés sont des outils de grande valeur mais qu'ils ne s'adressent pas à tous les cas.
Si l'on veut définir un  «outil universel» c'est, AMHA, le respect et la tolérance qui, seuls, ouvrent la porte à tous les possibles.
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (14 septembre 2019 à  12:48)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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D'ailleurs,à la réflexion, il y a la technique de l'entretien motivationnel qui explore justement la motivation et qui peut donc être utilisée à tous les stades.

https://www.afdem.org/entretienmotivationnel/

L’esprit de l’entretien motivationnel

Comme dans l’approche de Carl Rogers 3, l’entretien est centré sur la personne et se déroule dans une atmosphère empathique et valorisante. Toutefois, à la différence du modèle de Rogers, l’EM est orienté vers un objectif déterminé, il est directionnel. La relation vise à augmenter la motivation au changement en respectant l’ambivalence et en explorant les valeurs propres et les perceptions du sujet. L’intervenant aide la personne à énoncer ses propres motivations à changer. Des études ont en effet montré que le changement intervient d’autant plus que la personne s’appuie sur les motivations intrinsèques qu’elle aura formulées.

Ainsi, l’EM n’est pas simplement un ensemble de techniques, mais bien la mise en œuvre de principes très important qui en définissent l’esprit :

    Le partenariat : l’EM est à envisager comme la collaboration entre deux experts, le professionnel, expert dans son domaine, et la personne experte de sa propre situation
    Le non-jugement qui consiste à reconnaitre la valeur inconditionnelle de chaque être humain et son potentiel, son autonomie inaliénable (…), manifester une empathie approfondie pour le point de vue de l’autre et valoriser ses capacités et ses efforts 4, comme cela est proposé dans l’approche de Carl Rogers
    L’altruisme : l’intérêt qui prévaut doit rester celui de la personne accompagnée
    L’évocation : l’intervenant qui pratique l’EM considère que la personne a en elle les ressources pour changer, et qu’il est là pour l’aider à les faire émerger

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (15 septembre 2019 à  08:33)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Heashka
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prescripteur a écrit

D'ailleurs,à la réflexion, il y a la technique de l'entretien motivationnel qui explore justement la motivation et qui peut donc être utilisée à tous les stades.

https://www.afdem.org/entretienmotivationnel/

L’esprit de l’entretien motivationnel

Comme dans l’approche de Carl Rogers 3, l’entretien est centré sur la personne et se déroule dans une atmosphère empathique et valorisante. Toutefois, à la différence du modèle de Rogers, l’EM est orienté vers un objectif déterminé, il est directionnel. La relation vise à augmenter la motivation au changement en respectant l’ambivalence et en explorant les valeurs propres et les perceptions du sujet. L’intervenant aide la personne à énoncer ses propres motivations à changer. Des études ont en effet montré que le changement intervient d’autant plus que la personne s’appuie sur les motivations intrinsèques qu’elle aura formulées.

Ainsi, l’EM n’est pas simplement un ensemble de techniques, mais bien la mise en œuvre de principes très important qui en définissent l’esprit :

    Le partenariat : l’EM est à envisager comme la collaboration entre deux experts, le professionnel, expert dans son domaine, et la personne experte de sa propre situation
    Le non-jugement qui consiste à reconnaitre la valeur inconditionnelle de chaque être humain et son potentiel, son autonomie inaliénable (…), manifester une empathie approfondie pour le point de vue de l’autre et valoriser ses capacités et ses efforts 4, comme cela est proposé dans l’approche de Carl Rogers
    L’altruisme : l’intérêt qui prévaut doit rester celui de la personne accompagnée
    L’évocation : l’intervenant qui pratique l’EM considère que la personne a en elle les ressources pour changer, et qu’il est là pour l’aider à les faire émerger

Amicalement

Merci pour ton lien ça pourrait aider les potentiels intéressés ! Sinon oui en effet je te rejoins sur plusieurs aspects dont tu as fait mention. Notamment l'engagement personnel du patient qui est au coeur d'un possible rétablissement ou non.

C'est d'une complexité incroyable car malgré tout, les régions cérébrales détruites dans la toxicomanie sont en partie justement celle qui commande le décisionnel et la volonté. Il y a de fait une certaine nuance je pense à garder en tête lorsqu'on s'aventure sur le terrain du "s'il ne le veut pas il ne s'en sortira pas".
Cerise sur le gateau, il faut aussi faire la part des choses car toute consommation de drogue à but récréatif n'est pas forcément du coté pathologique du continuum des addictions super

Mais cela dit, l'investissement de la personne, son souhait purement choisi de vouloir être aider ou s'en sortir dans les cas difficiles joue bien sur énormément dans le potentiel de "guérison". Ahah j'aime pas ce terme disons plutôt retrouver un contrôle récréatif merci-1


Je cours entre l'hôpital, le laboratoire et les services neuropsychiatriques quand je ne suis pas en conférence à la faculté de médecine pour écouter l'actualité sur l'addictologie.

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