Ô Kétamine ! Ma kétamine...

C'est ma déclaration. Ma déclaration d'amour.  Ma prose. D'un seul jet.

À toi.

À toi, ma petite poudre que je sépare en deux rails égaux sur la table basse.
À toi, ma chérie que j'inspire profondément.
À toi, mon médicament, ma came, ma bienfaitrice.
À toi qui me piques la gorge et te disperses en moi.
À toi mon antidépresseur.
À toi qui me fais entrevoir une autre réalité, une autre dimension.
À toi qui multiplies mes émotions par cent.
À toi qui me fais encore mieux apprécier l'instant, la vie.
À toi qui sous couvert du bonheur retrouvé est un poison.
À toi que je fréquente trop peu souvent
À toi dont il ne faut jamais abuser.
À toi mon amour dangereux.
À toi qui m'aides à me recentrer sur l'essentiel.
À toi mon stupéfiant adoré.

Tu es ma rencontre la plus formidable, la plus apaisante.
Et je te vénère.

À toi qui me fais oublier le passé, la peur, mon corps sali.
À toi qui me rends plus forte.
À toi qui m'inspires.
À toi qui effaces la main sous le drap.
À toi qui supprimes les souffrances qu'a occasionnées cette main.
À toi qui détruis les souvenirs mauvais.
À toi qui annules mes nuits sans sommeil.
À toi qui éloignes la petite fille terrifiée que j'étais.
À toi qui tues tous les monstres sous le lit.
À toi qui sauves mon quotidien quand il s'obscurcit.
À toi qui fais disparaître mon mal-être de petite fille abusée.
À toi qui me fais renaître chaque fois
À toi mon vice caché
À toi qui me fais du bien

Tu es celle qui me console.
Et celle que j'aime.
Tout simplement.

Je me vois morte, je ne crains plus rien.
Tout est calme autour.
Je me contemple sans frousse.
Si la petite mort que tu m'offres est la vraie de vrai, je n'ai aucune raison de l'appréhender.
Quand je serai vieille, elle pourra me cueillir.
Je l'attendrai sans trembler.