Bonjour.
Comme vous l’aurez tous remarqués, je suis un nouveau inscrit sur PsychoActif.
Je me suis inscrit dans un but bien particulier: partager l’expérience vécu lors de ma première prise de LSD25.
Je suis - comme le le disais-, nouveau inscrit, mais cela ne veut pas pour autant dire que je ne suis pas de près les actualités, ainsi que les sujets publiés sur le forum PsychoActif! Je suis donc plus ou moins rôdé aux usages de cette plateforme.
Premièrement, je vais me permettre de me présenter, à défaut de l’avoir fait dans un post spécialisé! Je m’appelle Nathan, je vis -comme la plupart d’entre nous-, à Paris , et je poursuis des études supérieure de commerce dans une école de la capitale dont les initiales commencent par un H et terminent par un C. Avant cela, je ne suis pas passé par une prépa privée (comme la plupart de mes camarades) mais par un lycée public suivi d’une license en biologie moléculaire à La Sorbonne.
Je comprend tout à fait votre total désintérêt par rapport à ces informations, mais elles me permettent la mise en contexte de mon rapport aux drogues.
Je suis issu d’un milieu complètement fermé. Je le dis de manière sèche, mais je tiens à ce que vous sachiez que cela a toujours provoqué un profond malaise en moi. Cela a joué, je pense, un rôle important dans ma première - et intense- prise de la molecule dont nous parlons ici.
Entrons dans le vif.
J’ai 22 ans. Je suis en M2 et aucuns de mes camarades ne se livre à la prise de drogues, si ce n’est de la
Cocaine avant les concours, les entretiens, et parfois pendant les soirées. Je ne connais personne qui ne fume de l’herbe, mis à part mon frère. Mon rapport aux drogues a donc été forgé grâce aux films américains faisant référence aux années 60, et aux musiques psychédélique, incomprises de mon entourage.
C’est donc tout naturellement que l’envie de prendre du
LSD s’est développée en moi depuis mes 16 ans, lors de ma découverte de l’album “The Dark Side Of The Moon”, retrouvé en 33T dans la cave de mon grand père qui était récemment décédé. Vous me direz - et j’en suis bien conscient - quel beau cliché! Une prise de
LSD induite par l’écoute de cet album mythique, qu’ya-t-il donc de moins original ? Et bien croyez le ou pas, c’est après m’être intéressé à cet album, et donc à la culture des années 60, que j’en suis arrivé à lire des livres parlant d’Albert Hoffmann. Rien, à mes 16 ans, ne me paraissait plus intéressant, plus incroyable, plus mystérieux, que la molecule de
LSD et les effets qu’elle offrait!
Cette passion étrange c’est peu à peu effacé, laissant place aux études, et à ma passion pour les sciences diverses.
Seulement, j’ai rencontré au lycée la personne qui est -et resteras- toujours mon meilleur ami, Lucas. Lucas et moi partagions la même passion pour les années 60, mais nous n’avions jamais parlé de drogues, même si nous nous voyons régulièrement.
Lors de ma M1, j’ai du faire un stage en entreprise à l’étranger. Mon frère travaillait à ce moment dans une star-up de la Silicon Valley, ou il m’embauchait dans le secteur engineering.
Le rapport me demandez-vous ?
La plupart des gens avec qui j’ai eu affaire prenaient des micro-doses de
LSD pour augmenter leur capacité en resol de problèmes, ou en Créa. J’étais de nouveau passionné par cette molécule qui me paraissait plus que jamais accessible! J’en achetais donc à Lewis .F, un ingé avec lequel j’avais un très bon feeling. Il obtenait ses micros doses d’un labo clandestin plus ou moins connu à San Jose, le « twenty-seventh club », un labo qui fournit encore - aux dires de mon frère- tout les ingés des star-ups et des grands groupes basés dans la Valley, et plus largement vers San Francisco.
A
J’achetais 20 LSD25 Blotters extrêmement purs, dosés a 200 micro-grammes par
buvards pour $600.
Le mec à la tête du pôle psychédéliques du labo en 2018 était le meilleur pote de Lewis, il avait un master en chimie organique, et fabriquait avec 3 potes de Cornell, le gros des prods en psyché de la Californie avec des restes des classes de Chem. Pour dire un peu le palmarès du mec, il était président du club des « clear chemists » de l’université de Cornell (une université de l’Ivy league).
Par conséquent, moi, moi qui n’avait aucune expériences avec aucune drogues, moi, je me retrouvais avec entre les mains 20
buvards de LSD25 qui aurait fait rougir Albert Hoffmann pour leur qualité.
Pas décidé à les prendre dans un pays qui n’était pas le mien, et sans un ami très proche pour le prendre avec moi, je me résignait à les mettre sous vide dans du plastique et les glisser dans mon Mac comme le conseillait Lewis.
A mon retour à Paris, je contactais Lucas, qui répondit bien sûr présent pour tester les
buvards, qui m’avait été venté comme “those are true one pal, it could have been found in Woodstock”.
L’été dernier, l’été 2019 donc, nous nous livrions enfin à l’expérience qui m’obsédait depuis mes 16 ans.
Lewis m’avait dis qu’ils fesaient effet généralement entre une demi-heure et deux heure après l’ingestion, cela dépendait du taux d’humidité et de la température à laquelle ils avaient été conservés après la sorti du labo, ainsi que de nos métabolismes.
Nous mangions vers 19h30.
L’attente à partir du dinner fut des plus désagréables, moi et Lucas étions de plus en plus impatients de vivre l’expérience, à fond!
A 22:34, nous nous résolûmes donc à prendre un demi
buvard chacun, soit deux fois la dose que Lewis m’avait conseillé pour une prise sans risque, et 33% fois plus qu’une micro-dose qu’il s’administrait lui même pour augmenter ses capacités créatives.
A partir de 23:47, j’ai commencé à ressentir les premiers effets. Je me surpris à chantonner l’air des Doors que nous écoutions. Quelques minutes après cela, une sensation de légèreté m’emplis, et je du renoncer à la pudeur qu’une éducation bourgeoise avait établie, me mettant à chanter à tue tête des paroles d’une justesse approximative. Je n’avais plus honte du tout, et Lucas me joignis dans ce qui a du paraître aux voisins comme les cris résultants d’une séance de torture.
Je tiens à préciser ici de la rigueur quasi scientifique avec laquelle nous avons abordé la consommation.
Nous nous étions au préalable dotés chacun d’un carnet de dessin et d’un crayon à papier (crayon de mine au dire de Lucas), pour y noter nos sensations et même dessiner si l’envie nous en prenait. Nous avions aussi préparé 4 verres de 25cl de Powerade chacuns, un toute les deux heures de trip. De plus, un de nos téléphone était au milieu de l’appart, sur une table basse, branché sur un chargeur, et en permanence sur « emergency call ». De cette façon, l’expérience n’avait que très peu de probabilité de tourner mal pour nous deux.
Bref.
A parti de 00:12 (la dernière heure dont mon carnet porte la trace) mon rapport au temps s’est effacé.
J’ajoute que je ne rendrais ici, seul compte de ce qui m’appartient, c’est à dire de mon expérience. Bien que Lucas et moi ayons échangé après la prise, je ne suis même pas maître de mon propre trip, alors comment relater avec fidélité celui de mon ami ?
A partir de 00:12 donc, mon rapport au temps n’était plus. Fort heureusement, la musique jouait toute seule. Une playlist que nous avions créé spécialement pour l’occasion, et qui regroupait les classique comme les « Pink Floyd »ou « the doors », mais aussi « the Sizkacks », « MGMT », « The Association » avec « Windy », ou même l’énorme Mac Miller.
Tout était parfait.
Je pense que pour une première prise de stupéfiant, j’ai bien dosé.
Heureusement, la jeunesse, et l’ivresse de connaissances aidant, nous prîmes l’autre moitié du
buvard.
A partir de ce moment, la monté c’est faite beaucoup plus puissante. J’ai commencé par voir les choses de mon environnement comme à travers un prisme, qui dotait les choses anodines de couleurs éblouissantes, et les animait de façon étrange.
C’est ainsi que je vis la lumière quitter le lustre qui était son foyer, pour faire le tour de la pièce, disparaître l’espace d’un instant qu’il me serait impossible à quantifier, puis réapparaître et enfin finir par se reloger dans l’ampoule d’où elle était née. Pour simplifier, imaginez l’action d’un déluminateur d’Harry Potter, seulement la tâche lumineuse obéissait à ce qui semblait être sa volonté seule, et non pas à l’action d’un quelconque objet magique.
Une fois mon attention détachée de la lumière qui me semblait-il avait repris le cycle de vie qui devait être celui d’une simple lumière, je me rendais compte que Lucas, dessinait de manière frénétique sur son carnet ce qui semblait être des ronds, qui s’assemblaient d’en d’autres ronds (je précise que Lucas et issu d’une famille d’artiste, sa mère est pianiste et son père peintre, et que lui même était a l’école des beaux arts à cette époque). La surprise que provoquais en moi cette découverte ne survécu pas longtemps. A vrai dire, il me paraissait dur de suivre la plus simple de mes pensées. J’entrevis ça et la des bribes de musiques. Il s’agissait (et j’en suis persuadé) de « Blues Notes » de Meek Mill. Je me rappelle clairement avoir réfléchis, perçu mon environnement sur cette musique. Ce n’est que deux jours plus tard que je me rendais compte qu’aucuns de nous deux n’avait ajouté cette musique sur la playlist, et que par conséquent elle n’était que le fruit de mon imagination, rendu malade par la substance.
Les sensations inconnues se succédaient à un rythme qui aujourd’hui encore (soit près de six mois après) me plonge dans une douce nostalgie. Sur « Shine On Your Crazy Diamond » je vois les murs blancs de l’appartement se couvrir peu à peu de couleurs. Je remarque cependant que la progression des couleurs semble être ralentie, lorsque j’effectue des mouvements rapide des yeux.
Nous décidons de sortir dans l’air parisien, rendu inconscient par une quantité dérisoire de matière inerte dans notre organisme. Mon appartement se trouve rue Vavin , à côté des jardins du Luxembourg. Nous y pénétrons péniblement.
A partir de là, mon voyage ne vas que d’enchantements en enchantements, de féeries en féeries. Les arbres s’élèvent à une hauteur qui me paraît totalement démente, ils se fondent avec les étoiles, qui sont multitude, multipliée par milliers, ( alors que le ciel de Paris en compte péniblement une dizaine). Je me rappelle m’en être fait réflexion. Les brins d’herbes diffusent un parfum qui me parait tellement fort que j’en ai le vertige.
Je ne me rappelle plus exactement pourquoi, mais nous avions décider d’aller sur le cours de tennis qui se trouve dans le jardin. Je n’arrivais plus à me lever de la pelouse ou nous nous étions assis, c’etait comme si la terre entière m’aspirerait en son sein. J’entendais les sons de Paris comme jamais plus je ne les entendrais.
Cette nuit la, j’ai probablement entendu le seul grillon de tout Paris, ici au jardin du Luxembourg! J’entendais aussi la respiration de Lucas, qui semblait être aussi peu décidé que moi à bouger. Nous restions là dix minutes. Il s’est avéré que d’après l’application de localisation de Lucas, nous y sommes restés 2h 30. Je voyais dans ce jardin, des choses que je ne revérais plus jamais.
J’y ai vu des étoiles filantes par centaines, certaines dessinant des figures géométriques, ou changeant de couleurs au fil de leur courses.
J’y ai vu l’eau de la fontaine Médicis se figer pendant ce qui me semblait être d’entière minutes, tandis qu’au dessus de moi, la voûte céleste continuait son incessant balais lumineux.
Quelquefois, mes yeux ne voyais plus que du noir, je ne sais toujours pas si mes yeux se fermaient d’eux même s’en que j’en ai eu conscience, ou si un mécanisme chimique annihilait ma vision.
L’expérience la plus marquante de mon trip restait cependant à venir.
Nous nous décidâmes enfin à bouger de l’inconfort de purgatoire (;-) de cette pelouse, et alors que nous nous dirigions vers ce qui semblait être l’itinéraire menant à l’appartement, ma langue, et ma bouche démolissait d’une étrange cacophonie gustative. Plus nous approchions la rue, plus cette sensation d’acidité, mêlé de piquant s’accentuait.
J’en fis fi, et franchissait clôture mise en place par le service publique, qui le semblait encore une fois beaucoup trop haute pour ne pas dissuader n’importe qui de la franchir.
En arrivant dans la rue, je goûtait quelque chose de plus en plus fort, d’écœurant même, de plus en plus fort, comme si cela s’approchait. C’est alors que j’apprécie la voiture qui s’avançait rue d’Assas.
J’étais en train de goûter le bruit que faisait la voiture en s’approchant de nous. Du moins c’est ce que je cru comprendre, car aujourd’hui encore la sensation reste floue.
En chemin, nous vîmes un rat qui sorti d’une bouche d’égout. Ce n’est pas quelque chose de vraiment surprenant quand on vit à Paris, cependant, le rat s’arrêta lorsqu’il nous vis, et quand il reprit ça course, il laissa derrière lui une image rémanente. Le rat semblait s’être dédoubler entre le lui du présent qui reprenait sa course, et le lui passé qui restait figé dans une incertitude animale.
Quoi qu’il en soit, quand je parvins enfin à insérer dans la serrure de la porte de mon appartement qui ne cessait de fuir et de se déplacer sur le bois, la clef qui me semblait énorme dans la réalité, et que je l’eut tourné assez pour entendre la serrure crier de douleur, nous fûmes enfin chez moi!
Les sensations persistaient cependant.
Par contre exemple j’ai eux l’impression en essayant de me laver les mains que le jet d’eau qui sortait du robinet fuyais mes mains. Lucas m’as dis le landemain qu’il m’avait aperçu me laver les mains dans le lavabo, sans avoir même pensé à activer l’eau.
Les hallucinations se calmèrent peu à peu, mais des sensations fugaces et étranges effleuraient de temps en temps ma peau. Comme des caresses. Lucas décidais de rentrer chez lui. En remontant dans l’appartement, j’ai eu l’impression de monter puis de descendre puis de remonter l’escalier. Une fois avoir bu les 7 verres de Powerade (seul Lucas en avait bu un) je m’entendais sur mon lit, sans prendre la peine de me dévêtir. Je retrouver dans le calme, et le noir, peu à peu ce sentiment d’être attiré par la terre, de partager avec mon environment un lien privilégié, de mieux comprendre le monde. Je me sentait léger sur le matelas, un peu comme si on me soulevait un peu. La clarté parisienne qui filtrait à travers mes volets projetait des ombres fines sur les murs, qui prenaient de files forment mouvantes. Je vis sur les murs de ma chambre un film digne des frère Coen. Les ombres prenaient la formes d’animaux, de forêts ou meme de visage de personne que je reconnaissait sans arriver à les nommer.
Ah si mis mon casque, et je laissait la musique me raconter des histoires en fermant les yeux. Mon dernier souvenir, les yeux fermés, ce fut comme une visions de moi à la première personne, dans une pièce noire, traversant une fenêtre vers une prairie verte tachée de violet.
Mon dernier souvenir sous LSD25.
Je crois que cette dernière image (qui m’as vraiment marqué) et une image de mon inconscient, de ma vie avant la prise de LSD25, et après cette experience.
Depuis six mois, je n’ai pas constaté d’effet vraiment négatifs seulement de la nostalgie quand je relis la première page de mon carnet, puis de l’amusement quand je tourne la page et que je revois 00:12 écrit en travers sur une page entière et pas droit du tout.
Mon trip, mon premier, et dernier trip, c’est déroulé exactement comme je le voulais. J’y ai appris énormément sur moi même sans même y avoir penser pendant le trip, et je suis sorti beaucoup plus vivant de cette expérience. Il me semble, mais c’est peu être inconscient, que je suis beaucoup plus sensible à la musique, et que j’ai beaucoup plus d’idée créatives qu’avant. Une envie nouvelle de voyages et d’expérience diverses est elle aussi née de cette experience, j’ai d’ailleurs dressé une liste des choses que j’aimerais accomplir avant de mourir. Une liste qui inclue des choses très très différentes qui vont de traverser l’ouest de l’Amérique à cheval, à vivre une expérience de reclusion sociale dans les montagnes asiatiques , en passant par faire un long voyage en bateau et en train.
Je remercie les quelques personnes qui ont pris la peine de lire mon récit jusqu’au bout.
J’espère qu’ils puissent en tirer un enseignement quelconque, si tenté qu’il y ai vraiment quoi que ce soit à en tirer puisqu’il s’agit d’une expérience personnelle est apparement très différente selon les gens.
Prenez soin de vous, ainsi que de vos proches en cette période d’épreuve nationale.
Merci,
Nathan.