Bonjour,
Je ne peux que te parler de ma propre expérience avec le
valium.
Je n'ai pas de problème d'
alcool mais j'ai souffert d'une sévère dépendance à la
codéine lorsqu'elle était en vente libre. J'ai fait un
sevrage dégressif, seule puis en
CSAPA.
J'ai pris 10mg de
valium une semaine après l'arrêt total de la
codéine en guise de myorelaxant car les effets du manque physique étaient trop sévères. 10mg le soir en me couchant se n'était pas assez pour couvrir l'énorme tension physique et nerveuse mais je n'ai pas voulu en prendre plus.
J'ai passé 6 mois compliqués jusqu'à ce que le
valium couvre enfin le manque physique.
Je n'aurais jamais imaginé que les effets physiques du
sevrage seraient aussi durables car il a fallu presque un an et demi pour que je puisse envisager de réduire le
valium.
Je te dirais qu'entre une dépendance toxique et une accoutumance pour régler cette dépendance toxique, il faut savoir accepter celle qui te parais la moins destructrice. J'ai fini par accepter que j'allais devoir prendre le
valium un certain temps et qu'ensuite j'allais devoir l'arrêter progressivement et donc, refaire un autre
sevrage.
Sauf que tout est différent. Je suis très réceptive aux
opiacés et j'aimais leurs effets. Par contre, je me fous royalement du
valium. Je l'ai pris parce qu'il m'aidait, que j'ai pu continuer à bosser, mais je n'ai aucun goût ni envie de ce médoc.
Dès que j'ai remarqué que la tension physique et nerveuse avait disparu, j'ai commencé à réduire avec mon psychiatre (je ne suis plus suivie en
CSAPA), d'un milligramme environ par mois au début. En fait, je réduis quand je me sens prête et au début il ne s'est strictement rien passé.
C'est à 3 mg qu'un léger manque physique de 3/4 jours est apparu mais rien à côté de la
codéine. Là à 1mg, c'est un chouia plus intense sans que je ne sache en fait si c'est un manque lié au
valium ou une persistance d'un syndrome de
sevrage prolongé de la
codéine. Mon psychiatre est dubitatif également et il m'a demandé de garder ce mg un temps.
Moi j'étais prête à en finir pendant le confinement mais je l'ai écouté.
Alors je vais être franche, je dors de nouveau très mal, j'ai des impatiences la nuit (environ pendant une heure), j'ai de la tension physique dans les bras et jambes. C'est même pas 1/10eme des difficultés du
sevrage de la
codéine.
Je sais qu'il ne s'agit que d'une expérience personnelle que je vis avec une relative légèreté et une volonté d'en finir avec la dépendance que j'ai chevillée au corps depuis 4 ans maintenant, après des années sans parvenir à aller au bout d'un
sevrage. J'accepte ce qui se passe. Si je ne dors pas la nuit et bien je fais autre chose, je ne m'en rends plus malade.
La
méditation de pleine conscience m'a énormément aidée à voir cette expérience sous un autre angle et à accepter ce qui était là et ne pouvait être supprimé en le planquant sous le tapis.
Je ne sais pas si mon témoignage peut t'être utile mais tu sais qu'actuellement tu as besoin d'aide et si tu es attentif à observer si tu ne développes pas un
gout pour le
valium, c'est un médicament utile pour les trouble physiques du
sevrage et sa demi vie très longue rend son
sevrage plus confortable que ce que je pensais.
Bon courage à toi