Première fois que je poste même si j'ai souvent parcouru les différents forums. Ce qui m'a permis de parfois trouver des réponses et de comprendre les mécanismes de la dépendance. Je suis obligée de vous raconter ma petite vie, pour que vous puissiez m'aider ou me conseiller. Désolée pour le pavé.
Je vous raconte vite fait comment je suis devenue dépendante. Endométriose. La
codéine( codoliprane et prontalgine ) était en vente libre. J'ai commencé à en prendre et en 10 ans, je suis passée d' 1 boîte par mois à 2 boites par jour.
Il faut savoir que l'endométriose, c'est le diable à l'intérieur de votre corps. C'est se retrouver plier en 2 sur le canapé et prier pour que sa passe. La
codéine m'a permise de continuer à avoir une vie presque normale.Elle m'a permise de continuer à travailler. Sans cette aide impossible pour moi de bouger. Et puis j'aimais cette camisole. Avec elle, je planais doucement. Au travail, j'étais dans mon monde avec toujours 3 cachets dans la poche de mon jean.Sauf que vers la fin, je prenais des prontalgine comme des bonbons.
Puis est venu le fameux arrêt de vente libre. Je suis devenue folle, un manque affreux, des problèmes de tremblements, des soucis gastriques pas très sympas...J'ai confié à mon mari ma dépendance. Je me rappelle lui avoir dit : " mon chéri, je me drogue tous les jours. "Pour lui, ce n'était pas vrai. Il m'a vu souffrir. Il m'a dit qu'il aurait fait pareil si un médicament lui aurait permis de ne pas souffrir.Par contre,je ne lui ai jamais confié le plaisir que me procurait la
codéine.
Avec l'arrêté, après 1 semaine, direction mon médecin traitant. Elle est tombée de 12 étages. Je n'ai jamais senti aucun jugement négatif de sa part. Par contre, elle m'a avoué ne rien connaître à la dépendance. Elle m'a tout de même mise sous klipal, à raison de 6 cachets par jour pour respecter les doses de
paracétamol. J'ai aussi consulté un spécialiste de l'endométriose. En une séance, il a diagnostiqué où elle se situait et m'a mise sous ménopause artificielle.
A 40 ans, enfin j'ai pu vivre sans douleur. 39 ans de douleurs vaincues !
Et là patatras, grosse douleur au poignet. Diagnostic canal carpien. Opération en 2017. Beaucoup de mal à récupérer l'usage de ma main. J'ai repris le travail. Mais impossible de travailler plus de 2 semaines sans que ma main me lâche. Il faut savoir que je suis maîtresse de maison dans un foyer pour adultes handicapés. Ma main droite est mon outil de travail.
Avec mes 6 kipal par jour, j'étais toujours en manque. Grosse tension à la maison. C"est mon mari qui gardait mes médicaments pour que je ne puisse les gober. Parfois,je provoquais exprès des disputes pour qu'il capitule. J'ai pleuré, jai hurlé. Le pauvre, je lui ai fait vivre un enfer. Il cachait les cachets dans la maison. Quand il partait travailler, je retrounais la maison. Et à chaque fois,je trouvais la cachette. Rien n'avait d'importance, je ne vivais que pour ces 2 sachets 3 fois par jour.
J'ai cherché sur internet une solution. Je suis tombée sur psychoactif. J'ai découvert les
csapa. J'ai pris rendez-vous dans la foulée.
Rencontre avec un addictologue qui m'a confié ne pas avoir de patient accro à la
codéine. Je suis avec une ordonnance de 4mg de
buprenorphine qui correspondrait à mon ancienne consommation d'une boîte de prontalgine par jour.
Ma vie a changé du jour au lendemain. Plus besoin de faire le tour de toutes les pharmacies. J'etais vraiment malade J'avais un traitement, plus de douleurs au poignet. J"étais heureuse ! J'ai remercié l'Univers pour cette pause avec la douleur.
Les premiers entretiens étaient supers, mon addictologue etait compréhensif. Il a même reçu mon mari et ma fille, pour leur expliquer cette" maladie ".
Avec le temps mon addictologue est devenu de plus en plus froid. Tous les mois,il me forçait à descendre de 0,2mg. Quand on a passé les 3mg, tout est devenu difficile pour moi.
Parfois je me suis retrouvée 3 jours sans traitement, premier effet du manque: diarrhée tremblements changement d'humeur.. Je recommençais à reprendre mes vieilles habitudes. Retour avec mes démons. 2,3 chevauchements...
J'ai décidé de ne jamais mentir à mon addictologue. Je lui ai expliqué que j'étais probablement sous-dosée. Mes problèmes gastriques,mes tremblements sont pour moi, un signal. Il me dit que c'est moi qui provoque ces symptômes. Selon lui,la diarrhée n'est pas une conséquence du manque. Tout cela est psychologique.
Je suis actuellement à 2,2 Mg. Toutes les semaines, je me retrouve sans traitement pendant 2,3 jours. Si la
buprenorphine est un
Tso, je la consomme aussi pour son côté antalgique. En-cas de crise, je reprends 1 Mg, pour la stopper. Comme je tape sur les autres jours, mathématiquement, je me retrouve sans traitement pendant au moins 2 ou 3 jours.
Depuis le confinement mon addictologue m'appele tous les 28 jours. La conversation se limite à ces 2 phrases :" bon je vous fait une ordonnance de 2,2 ou on descend ?"
Et rien d'autre... J'ai presque l'impression de le faire chier avec ma "petite" dépendance.
Je lui ai expliqué un nombre de fois incalculable que je suis trop juste au niveau de la
buprenorphine. Je lui ai aussi décrit ma souffrance avec ma main droite.Je peux me lever le matin et tout d'un coup, avoir atrocement mal. Si j'utilise ma main trop longtemps, mon poignet gonfle, ma main se verrouille.
Il s'en fout royalement, sa seule volonté est que je descende encore et encore. Quand je lui parle de mes douleurs sa voix devient cassante presque blessante. Je sais qu'il pense que c'est un stratagème pour obtenir de la
codéine ou remonter la
buprenorphine. Selon son expérience d'addictologue, les personnes accros sont forcément des menteurs, des manipulateurs.
De plus j'ai rencontré une ribambelle de médecins : spécialiste de la main, neurologue, rhumatologue. J'ai de l'arthose dans mes 2 pouces. Tout y est passé : cortisone, ketoprofene , 3 infiltrations pregabaldine.
Mais aucun des médecins a posé un diagnostic .
Actuellement je suis encore arrêtée. J'ai l'impression d'être victime d'une sorte de malédiction. Ma vie ne sera que souffrances.
Une fois, mon beau-frère est venu me déposer des cartons. Me voyant souffrir il m'a donné 2
tramadols. Et magie la douleur a disparu.
Les seuls au courant de ma dépendance sont mon mari et mes 2 enfants de 20 et 22 ans. Aucun ne me juge, ils sont fiers de moi de ma volonté de m'en sortir.
J'ai besoin de vos conseils. Aidez- moi . Je vis dans une petite ville de province près de Reims. J'aimerais changer addictologue, car je me sens mal à l'aise avec le mien. La communication semble impossible. Jai peur qu'il me demande encore de descendre.
J'aimerais juste avoir le moyen de stopper cette douleur qui me pourrit la vie. Depuis la
descente de la
buprenorphine, la douleur est de plus en plus présente.
Je sais que les antalgiques comprenant de la
morphine ou de la
codéine sont impossibles avec la
buprenorphine. J'ai fait des recherches, mon addictologue aurait pu changer mon
TSO ou augmenter
buprenorphine pour . Il ne le fera pas, je le sais.
J'ai pu lire que certains d'entre-vous consommait du
Kratom autant pour ses effets que pour combler des douleurs
d'autres arrivent à se procurer de la
codéine. Je ne souhaite pas aller sur le dark web, car je cache à mon mari ma sur-consommation.
J'aimerai retrouver cet état d'euphorie, de bonheur que me procurait la
codéine, la
morphine. . Avec elles, je serai peut-être capable de stopper ces putain de douleurs. Connaissez-vous des produits qui pourraient contrecarrer ma douleur ?
Je ne sais plus quoi faire, j'ai l'mpression de m'enfoncer de plus en plus dans la dépression.J'aimerai pouvoir échanger avec des personnes qui me comprennent.
Je culpabilise énormément de consommer plus de
buprenorphine....Par exemple, nos sommes Jeudi et il ne me reste que 2,2 mg jusqu'à lundi.
Je lance un SOS, aidez-moi, conseillez-moi, partagez avec moi vos expériences si vous vous reconnaissez dans mes propos.
Merci.