forfaitisation des délits de consommation de stupéfiant

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Bonjour, une info venant de l'actualité

https://www.francetvinfo.fr/economie/em … 55891.html

Il y a encore des gens pour croire à l'efficacité de la répression, notamment pour lutter contre les problèmes liés au trafic (gangs, guerre des gangs puisque c'était après un problème de ce genre à Nice). Contre toute évidence scientifique bien sûr !

https://www.huffingtonpost.fr/2012/09/0 … 60839.html


https://www.globalcommissionondrugs.org/tag/violence

https://drugpolicy.ca/fr/the-global-com … he-senate/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21392957/

Résumé

La violence fait partie des principales préoccupations des communautés du monde entier et la recherche a démontré des liens entre la violence et le trafic de drogues illicites, en particulier en milieu urbain. Compte tenu de l'importance croissante accordée à l'élaboration de politiques fondées sur des données probantes et de la grave violence persistante sur le marché de la drogue au Mexique et dans d'autres contextes, nous avons mené une revue systématique pour examiner les effets de l'application de la loi sur la drogue sur la violence sur le marché de la drogue. Nous avons effectué une revue systématique en utilisant les lignes directrices PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta Analyzes). Plus précisément, nous avons effectué une recherche dans les bases de données électroniques de langue anglaise (Academic Search Complete, PubMed, PsycINFO, EMBASE, Web of Science, Sociological Abstracts, Social Service Abstracts, PAIS International et Lexis-Nexis), Internet (Google, Google Scholar), et les listes de références d'articles, de la création de la base de données au 24 janvier 2011. Dans l'ensemble, 15 études ont été identifiées qui évaluaient l'impact de l'application de la loi sur la drogue sur la violence sur le marché de la drogue, dont 11 (73%) analyses longitudinales utilisant la régression linéaire, 2 (13%) modèles mathématiques du marché des médicaments et 2 (13%) études qualitatives. Quatorze (93%) études ont rapporté un impact négatif de l'application de la loi sur les drogues sur les niveaux de violence. Dix des 11 études (91%) employant des analyses qualitatives longitudinales ont révélé une association significative entre la répression des drogues et la violence sur le marché de la drogue. Nos résultats suggèrent que le renforcement de l'application de la loi sur les drogues ne réduira probablement pas la violence sur le marché de la drogue. Au lieu de cela, la base de données existante suggère que la violence armée et les taux d'homicides élevés peuvent être une conséquence inévitable de la prohibition des drogues et que la perturbation des marchés de la drogue peut paradoxalement accroître la violence. Dans ce contexte, et étant donné que la prohibition des drogues n'a pas réduit de manière significative l'offre de médicaments, d'autres modèles de réglementation seront nécessaires pour réduire de manière significative l'offre de médicaments et la violence sur le marché des drogues.

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (25 juillet 2020 à  17:48)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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prescripteur homme
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Un article plus complet

https://www.bfmtv.com/police-justice/to … 50110.html

et un autre

https://www.francetvinfo.fr/economie/em … 56013.html

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (26 juillet 2020 à  08:08)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Mister No homme
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C'est une mesure politique qui pour moi n'est pas constitutionnelle, car elle permet de renforcer le délit de faciès ou de condamner des malades souffrant d'addiction.
Elle est l'illustration de la corruption politique qui règne et traverse les gouvernements.
Si cette loi permet de lutter contre la demande ou l'offre, alors elle est aussi efficace qu'une petite cuillère pour vider l'océan.
Ne vous tirez plus dessus, vous risquez désormais 200 euros.
Faut vraiment y croire.

Dernière modification par Mister No (26 juillet 2020 à  06:00)


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JellyFish's Dream homme
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Baah. Jpeux comprendre après tout.

La France est en tête de file des consommateurs de weed en Europe. Donc tout l'intérêt est de faire cracher un max de pognon avec le moins de procédures possibles.
Faut bien brasser comprennez vous.
Ça ira plus vite comme ça.

- Bonjour !
- Bonjour.
- Papiers ?
- Tenez, mes papiers.
- Fumeur ?
- Oui.
- Crache alors, pupupupu*e.
- Tenez, mon cul ainsi que 200e. Après j'irai risquer mon cul pour ma conso dans une tess où vous ne mettez pas les pieds.
- Bonne journée !

Honnêtement c'était le plus logique à faire.
Que de temps gagné. Ça me soulage de me dire que l'état pense à ce point à nous, utilisateurs, à nous faire économiser du temps.

Désormais je vais me balader avec 450e sur moi. 200e pour les condés à l'entrée du tiequar, 200e pour les petites frappes qui trainent dans le hall avec un shlass à la main, et enfin 50e pour un morceau de 4g de Continental aromatisé cannabis bas de gamme, coupé à la parafine.

Ça me semble honnête comme vie.
(Il est possible de m'appeler MauvaiseFoiMan)

JFD
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T riche pr avoir autant de cash dsla poche, j rigole jfait vivre tte ma tribu ca

"L'Histoire est écrite et réécrite à chaque seconde,
Regarde ces fils de **** ça svoit tout dsuite qjsuis pas dce monde. "

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krakra homme
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L'état préfère s'attaquer aux consommateurs c’est moins dangereux et plus simple que faire des enquêtes et ça rapporte 200 à tous les coups.
Si je fume un joint de chanvre cbd et que je me fais contrôler qu’ils me contraventionnent qu’elle recours possible
A    je pisse dans une bouteille et je leur dis d'aller analyser
b     je montre l'emballage de ma weed avec le ticket de caisse
C     je leur taille une pipe pour 200 ça vaut le coup

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Mister No homme
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Ils devraient écouter... Charles Pasqua. Qui a reconnu que la prohibition était une erreur, cela revenait à donner le marché à des infréquentables qui ont des connexions à travers le financement de partis politiques.
En terme d'infréquentables et de financement des partis politiques, il s'y connaissait notre ancien ministre de l'intérieur. lol
Quelques semaines après sa nomination, les machine à sous déguisées en bornes d'arcades faisaient leur apparition dans tous les bars de France et de Navarre. lol

Si je fume un joint de chanvre cbd et que je me fais contrôler qu’ils me contraventionnent qu’elle recours possible

Rendez vous à la rentrée avec des réponses fermes et définitives pour le chanvre.
A la rentrée, la France devrait se faire tirer l'oreille pour ne pas respecter la réglementation sur le chanvre et son commerce qui est légal et encadré au sein de l'UE.
Ce serait ni plus ni moins, la légalisation de la vente et de la consommation de cannabis sativa, le chanvre issu du catalogue officiel.

Une légalisation à 0,2 % de THC. bleu-trompette

Ce sera la première pierre officielle, il faudra s'en contenter encore un moment, je ne vois  pas ce gouvernement s'exposer par une rupture en matière de politique des drogues.
Ne croyez pas que ces amendes concerneront seulement le cannabis, mais c'est le cannabis qui servira à faire rentrer de l'agent sur le dos des usagers et aucunement des réseaux organisés qui profitent de la manne de l'interdiction d'autoproduire pour sa conso perso.
L'état ne fait que donner des parts de marché aux groupes criminels finalement.

C'est un super serpent de mer la contreventionnalisation.
2003...pasdebol
17 ans que ça nous pendait au nez.
Ça et l'interdiction de squatter les cages d'escalier, le pays sera sauvé par des énarques.

Dernière modification par Mister No (26 juillet 2020 à  14:31)


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Mister No homme
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Les médias télé ont annoncé la quantité max de 100 g de cannabis donnant lieu à une contravention.
Autrement dit, tant qu'à se faire serrer, pour 99 grammes, c'est le même tarif pour une prune que pour un joint.
C'est un coup de pouce aux trafiquants qui vont pouvoir éviter les poursuites en envoyant des équipes avec des lots de 100 grammes.
C'est juste un coup de pouce et une raison de plus d'utiliser des mineurs dans le cadre du traffic qui ne risqueront pas la contravention.

A l'heure où la planète légalise, nous avons une preuve de plus que les gouvernements français font tout pour soutenir le crime organisé malgré les apparence.

Un usager régulier qui produit son herbe économise 1000 à 2000 euros pas an, voire plus.
Si on part sur une base de 1 000 000 d'usagers réguliers à 2 000 euros par an, tu vois tout de suite ce qui pourrait impacter le crime organisé en le privant de montagnes de pognon,des milliards d'euros rien qu'en France.

En autorisant juste la production pour conso perso, on porte un coup plus rude au traffic organisé qu'avec les forces de l'ordre et en économisant aussi des frais de justice.

L'état fait tout pour que les organisations criminelles profitent de la manne financière.
A part faire monter les prix, les fdl et la justice n'ont jamais impacté l'offre ou la demande.

En revanche le système de la prohibition connaît des soutiens politiques, c'est assez inquiétant car on découvre parfois que les montagnes de pognon blanchies correctement ou pas ont infiltré notre société d'un point de vue économique et certainement politique.

prescripteur a écrit

Bonjour, une info venant de l'actualité

https://www.francetvinfo.fr/economie/em … 55891.html

Il y a encore des gens pour croire à l'efficacité de la répression, notamment pour lutter contre les problèmes liés au trafic (gangs, guerre des gangs puisque c'était après un problème de ce genre à Nice). Contre toute évidence scientifique bien sûr !

https://www.huffingtonpost.fr/2012/09/0 … 60839.html


https://www.globalcommissionondrugs.org/tag/violence

https://drugpolicy.ca/fr/the-global-com … he-senate/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21392957/

Résumé

La violence fait partie des principales préoccupations des communautés du monde entier et la recherche a démontré des liens entre la violence et le trafic de drogues illicites, en particulier en milieu urbain. Compte tenu de l'importance croissante accordée à l'élaboration de politiques fondées sur des données probantes et de la grave violence persistante sur le marché de la drogue au Mexique et dans d'autres contextes, nous avons mené une revue systématique pour examiner les effets de l'application de la loi sur la drogue sur la violence sur le marché de la drogue. Nous avons effectué une revue systématique en utilisant les lignes directrices PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta Analyzes). Plus précisément, nous avons effectué une recherche dans les bases de données électroniques de langue anglaise (Academic Search Complete, PubMed, PsycINFO, EMBASE, Web of Science, Sociological Abstracts, Social Service Abstracts, PAIS International et Lexis-Nexis), Internet (Google, Google Scholar), et les listes de références d'articles, de la création de la base de données au 24 janvier 2011. Dans l'ensemble, 15 études ont été identifiées qui évaluaient l'impact de l'application de la loi sur la drogue sur la violence sur le marché de la drogue, dont 11 (73%) analyses longitudinales utilisant la régression linéaire, 2 (13%) modèles mathématiques du marché des médicaments et 2 (13%) études qualitatives. Quatorze (93%) études ont rapporté un impact négatif de l'application de la loi sur les drogues sur les niveaux de violence. Dix des 11 études (91%) employant des analyses qualitatives longitudinales ont révélé une association significative entre la répression des drogues et la violence sur le marché de la drogue. Nos résultats suggèrent que le renforcement de l'application de la loi sur les drogues ne réduira probablement pas la violence sur le marché de la drogue. Au lieu de cela, la base de données existante suggère que la violence armée et les taux d'homicides élevés peuvent être une conséquence inévitable de la prohibition des drogues et que la perturbation des marchés de la drogue peut paradoxalement accroître la violence. Dans ce contexte, et étant donné que la prohibition des drogues n'a pas réduit de manière significative l'offre de médicaments, d'autres modèles de réglementation seront nécessaires pour réduire de manière significative l'offre de médicaments et la violence sur le marché des drogues.

Amicalement

Merci Prescripteur.

Pour moi, ce n'est plus depuis longtemps un problème idéologique.

Une majorité de consommateurs ou pas est désormais persuadée que l'action des gouvernements français ne vise qu'à booster le marché noir.
Tant qu'on laissera ces montagnes de pognon au crime organisé, la régulation se fera par les armes.
Sans compter que cette mesure répressive va surtout impacter les gens qui ne présentent pas bien aux yeux des forces de l'ordre.
Cela renforce le délit de faciès et le racisme institutionnalisé.
Ensuite, c'est trop tôt pour l'affirmer, mais rien ne dit que ce système soit appliqué ou applicable, il faut voir comment les baveux peuvent éventuellement rendre le dispo inutilisable.
C'est aussi une mesure qui va inciter les grands groupes à éviter de payer des amendes en favorisant l'emploi de mineurs à un plus haut niveau de responsabilité.
Au moment où les hollandais sont en train d'organiser la production pour couper l'herbe sous les pieds du crime organisé, nous faisons l'inverse.
Nous agissons comme un narco état en manipulant les lois ainsi.

Dernière modification par Mister No (27 juillet 2020 à  08:49)

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Toujours un plaisir de te lire :) ~MG

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psychodi homme
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
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bonjour

dans la continuité de la (non) réflexion au sujet du cannabis en France

https://www.edimark.fr/courrier-addicti … -…-covid

bonne lecture

il y a des jours étranges
il y a des jours, j'm'étrangle
Surtout...ne pas se biler sur la route...
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Mister No homme
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psychodi homme
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Le Courrier des Addictions • Vol. XXII – n° 2 - avril-mai-juin 2020 | 31
TÉMOIGNAGE
La guerre du cannabis
n’aura pas lieu !
Tentative de compréhension du phénomène
G. Freda*
* Psychologue clinicien, CSAPA
de Reims.
Le 1er janvier 2014, l’État du Colorado légalisait
le cannabis. Quatre ans plus tard, le chanvre
a envahi Denver, sa capitale, sans causer de
troubles à l’ordre public. Au contraire, les chiffres
de la délinquance, des agressions et des accidents
de la route affichent une forte baisse. Plus, la banalisation
du cannabis a donné lieu à un marché fructueux
et le business du haschich emploierait plus
15 000 personnes qui sont en règle avec la loi et
avec le fisc ! Pour les 10 premiers mois de 2014,
la marijuana légalisée a rapporté 60 millions de
dollars à l’État sur un chiffre d’affaires de 572 millions.
Plutôt que des gangs dans les rues et des
batailles de cartels, on observe que les taxes de
vente profitent aux écoles.
On pourrait dire que c’est une question de liberté
individuelle et que l’État du Colorado, par voie
référendaire, a fait ce que lui avaient demandé les
électeurs : il a réglementé la marijuana de la même
manière que l’est l’alcool.
C’est à peu près la position d’une certaine presse
française : si l’alcool est en vente libre, pourquoi pas
le cannabis qui est moins nocif ? Et à partir de là, on
prend la défense des parents qui fournissent leurs
enfants, plutôt que de les laisser acheter dans la rue
à la merci d’un mauvais dealer, ou d’avoir un shit
mélangé avec des produits dangereux. Surprenant !
Et si dans son rapport annuel, l’Organe international
de contrôle des stupéfiants rattaché à l’ONU déplore
la légalisation progressive du cannabis dans certains
pays du monde, rien ne semble arrêter cet inéluctable
tournant historique que représente sa légalisation
dont de plus en plus de voix se lèvent, et
pour l’encourager, et pour dénoncer, l’arbitraire de
la légalisation actuelle.
Le cannabis s’est immiscé aussi dans le discours
médical. Plus de 2 ans après son autorisation de
mise sur le marché le 8 janvier 2014, le nabiximols,
premier médicament à base de cannabis
approuvé dans l’Hexagone, devrait être disponible
en pharmacie. L’ouverture de la France au cannabis
thérapeutique va-t-elle rester limitée à ce cadre
étroit ou s’étendre à d’autres indications que celles
médicales ? Cannabis thérapeutique : cheval de Troie
vers une légalisation plus large ? Le débat en France
semble se réduire à des positions clivées entre prohibitionnistes
et adversaires de l’interdit. Certains, à la
manière d’une troisième voie, proposent la sortie par
une régulation ; modalité qui associe des sanctions
à une autorisation adaptée.
Ce qui désole dans cette querelle, c’est la pauvreté
des arguments en jeu. Comme si la problématique
cannabis se réduisait à une modalité binaire ; à
une approche de pour ou contre ; à une logique
de tout ou rien ; non-dangerosité. Pour prendre une
métaphore cinématographique, le film cannabis se
regarde via des séquences champ-contrechamp où
aucune prise d’ensemble, où aucune élévation ni
aucun gros plan n’est possible. Comme si devant
un problème de société que l’intelligence française
devrait pouvoir déployer tel un origami avec ses
multiples facettes, non, c’est le mode interdire
ou légaliser qui prend le pas avec ses modalités
adjacentes, comme, par exemple, intervenir
précocement ou sortir à la rencontre de jeunes
consommateurs pour faire de la prévention. Que
les Étasuniens du Colorado légalisent là où le pragmatisme
anglo-saxon est un mode de vie qui fonctionne
ainsi de façon séculaire, soit. Mais pourquoi
la France, pionnière dans la prise en charge des
toxicomanes devrait-elle faire l’économie d’un vrai
débat ? Pourquoi le pays qui a l’un des meilleurs
dispositifs dans la prise en charge des addictions
n’est-il pas en mesure de “penser” le problème cannabis
? Pourquoi ne peut-on pas le penser ?
Je propose une piste : le problème cannabis ne peut
pas se penser. Voilà sa force ! Le problème cannabis
ne peut pas se penser parce qu’il n’en est pas un. Le
cannabis n’est pas un problème ; il est un remède.
Et, surtout, il est le remède à une maladie qui ne se
déclare pas comme telle. Le cannabis est un remède,
32 | Le Courrier des Addictions • Vol. XXII – n° 2 - avril-mai-juin 2020
La guerre du cannabis n’aura pas lieu !
TÉMOIGNAGE
sans être pour autant un médicament, à une maladie
qui porte comme nom : le rythme extrême du monde
moderne. C’est ce malaise que le cannabis traite.
Ainsi, si on écoute la clinique, quelle est la phrase
qui ne cesse d’être prononcée par les individus
concernés ? : “…le cannabis, ça me détend ; il me
permet de décompresser1”. Le cannabis, ça détend.
D’où la question conséquente, ça détend de quoi ?
De quelle tension ? De quelle pression ?
De la pression et de la tension du rythme effréné
que la société marchande ne cesse d’exercer sur les
citoyens-consommateurs. Surtout chez les plus vulnérables.
C’est cela que le cannabis traite. Il traite
la réaction violente du sujet à cette pression et à
cette tension subies. Et si, comme nous le soutenons,
le cannabis est le remède à une maladie qui ne
se déclare pas comme telle, il ne faut pas s’étonner
que, en conséquence, ceux qui s’en servent ne le
considèrent ni comme dangereux ni comme illégal.
Au contraire ! Combien de fois n’a-t-on pas entendu
de la part d’un individu envoyé à une institution de
soins par la justice ou par les services sociaux, la
phrase qui résonne tel un double anathème : “…je
ne sais pas ce que je fais ici ; c’est le juge qui m’envoie.
Je ne suis pas malade, et le cannabis n’est pas
une drogue”.
Le cannabis a réussi à être le remède à une maladie
non reconnue et cela sans aucune contre-indication
apparente. Et ceux qui dénoncent les risques
sanitaires, tels que l’effet de bulle que le cannabis
produit ou l’instauration d’une réalité parallèle, ou
le fait que pour les usagers la dimension temporelle
est allongée et modifiée, ou la constatation d’un
syndrome amotivationnel, ou l’interaction entre
cannabis et psychose ou cannabis et schizophrénie
ou cannabis et altération du système cognitif, sont
considérés comme des tenants d’une épistémologie
approximative ou d’un discours réactionnaire.
Le produit cannabis réunit en soit une multiplicité
de caractéristiques qui en font un objet aussi particulier
qu’efficace et qui résisterait à une critique
rédhibitoire : il est une plante qui ne souffre pas
(ou peu) de manipulations techniques ; il serait soi-disant
peu dangereux chimiquement ? voire pour
certaines souffrances, il serait thérapeutique ? ; il
est consommé soit seul, soit en groupe, mais il n’est
pas réputé pour casser le lien social ; il est autorisé
dans plusieurs pays ; il n’est pas connoté comme
générateur de violence ou d’agressivité2 ; il véhicule
une certaine philosophie de calme et de relaxation
et même interdit aujourd’hui en France, personne ne
sera incarcéré à cause du simple usage, donc toléré
par la loi. Incroyable !
Mais surtout, le point essentiel du succès de l’immixtion
du cannabis dans notre société, est, à notre
avis, l’absence de possibilité de critique ; l’impossibilité
de rendre son existence contradictoire. De ce
point de vue, là où il résiste à la contradiction et
est étanche à la critique, il appartient à un discours
précis. Si les drogues en général et les objets qui
entérinent des addictions en particulier sont à ranger
dans la conjonction entre le discours scientifique et
le discours marchant, le cannabis objecterait cette
appartenance et serait plutôt à ranger comme un
produit du discours capitaliste, et celui-ci, du fait
de son caractère circulaire, sans impossible et sans
oppositions, n’a pas d’envers. C’est ce caractère
hermétique au “reproche” qui nous fait penser que
le cannabis, devenu désormais dans plusieurs pays
un objet de consommation comme un autre, est en
train de devenir le paradigme de la légalisation du
plaisir, jadis interdit, sans autre possibilité d’objection…
que l’interdit.
Si l’esclave ancien pouvait se prévaloir de posséder
un savoir-faire qu’il sacrifia au profit du maître par
peur de la mort et dans le besoin de se nourrir,
l’esclave consommateur de cannabis moderne,
que le discours capitaliste génère, non seulement
ne possède aucun savoir à vendre mais, en plus,
comble de l’exploitation, il paie son propre asservissement.
?
1 Il suffît d’appliquer cette matrice ou cette fonction (“ça me détend”)
aux catégories cliniques diverses et on trouvera à chaque fois une efficacité
spécifique. Ainsi, le cannabis peut servir comme un remède
apaisant dans la psychose ordinaire ou extraordinaire, pour des détenus
en maison d’arrêt, l’adolescent pré- ou post-pubertaire, le cadre aux
prises avec un burn out, l’ouvrier, le toxicomane sevré ou pas, l’alcoolique
chronique ou le consommateur d’alcool festif, voire d’autres.
2 Nous nous intéressons au cannabis exclusivement en tant que produit
de consommation et pas aux bénéfices et conséquences de son trafic.
G. Freda déclare ne pas avoir
de liens d’intérêts en relation
avec cet article.
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Mais surtout, le point essentiel du succès de l’immixtion
du cannabis dans notre société, est, à notre
avis, l’absence de possibilité de critique ; l’impossibilité
de rendre son existence contradictoire.

Merci.
ça pique sévère les yeux.
Il est contrarié par l'existence d'une culture parmi la sienne.


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