Salut,
Je suis désolé pour le pavé mais ton histoire/vécu m'interpelle beaucoup, surtout sur ta consommation de stimulants. Voici mon CV, bonne lecture (si t'as pas la flemme) :
J'ai aujourd'hui 20ans.
À partir de septembre 2017 : découverte des ectasy en teuf, 1 chaque weekend pendant plusieurs mois, avec
alcool et consommation de
cannabis quotidienne.
Jusque là, c'était cool, pas d'effets secondaires trop néfastes physique/psychique sur moi, la belle vie, malgré le non respect de la
RDR (espacer les prises de 2 mois, pas de mélanges, ect..). Je suis un mec super bien dans sa peau, aucun antécédents psychiatriques dans la famille.
Janvier 2018 : je rencontre une amoureuse, qui me fait découvrir le
speed,
kétamine,
LSD. Je tombe dans le
speed, petit à petit.. jusqu'à en prendre quotidiennement (5g/semaine). Perte de 20kg, les joues creusés.
Juin 2018, la prise de trop : en teuf, après avoir consommer 2g de
speed en 10h, je rentre chez moi et là, grosse
crise de panique, paranoïa extrême, hallucinations auditives et visuels (type délires).
Hospitalisation d'urgence, on me dit que je fais une psychose amphetaminique grave.
Transfert en HP, pendant 1 semaine, gavé d'antipsychotiques, anxiolytiques. Je ressors avec un trouble anxieux généralisé et quelques séquelles psychiatriques.
Depuis cette période, j'ai réussi à me calmer, je suis pris en charge à mon
CSAPA de ma ville : accès à un traitement psychiatrique et psychologique, découverte de matériels
RDR, éducation à la
RDR. Je commence à m'en sortir.
Je consomme toujours des stimulants, psychédéliques,
dissociatifs en teuf, plus question de consommer seul et quotidiennement.
Je romps avec ma copine, personne toxique pour moi.
Janvier 2019 : nouveaux amis, qui consomment. Je replonge net, consomme des
taz casi tout les jours (2/3 par jours),
kétamine et
alcool.
Mars 2019 : la soirée de trop encore une fois. 5 ectasy dans la soirée,
alcool. Le lendemain, direction les urgences psychiatriques pour une TDS, grosse dépression, mutilations et j'en passe. Sûrement dû à l'accumulation de l'utilisation de
MDMA (ectasy) en masse.
Suite à sa, je fais un tri dans mes potes que je juge trop toxique pour moi, je m'éloigne d'eux. Je retrouve mes potes d'enfances, qui étaient au courant de ma situation et s'inquiète énormément.
Je décide de stopper net les ectasy.
Beh non, facile de dire "j'arrête promis" quand au fond t'es pas motivé, que tu kiffs trop les produits. Je consomme donc des
taz 1x par mois, de temps en temps de la
kétamine, malgré mes aides au
CSAPA.
Puis je remonte la pente, trouve un apprentissage (ébéniste), j'ai mon appartement, mon salaire, je consomme mais ça va, pas trop d'impact direct.
J'arrive à gérer ma vie tranquille.
Janvier 2020 : découverte de la
cocaïne. 1x par semaine au début, récréatif, j'adore et apprécie (toujours) cette substance. Mais je gère.
Mars 2020 : confinement, retour chez les parents. Je vrille dès le début, je me réfugie dans la
cocaïne, tout les jours, trace au réveil, avec ma clope et mon café. Puis je commence a baser la
cocaïne. Devine quoi ? Mauvaise idée.
1000e volé à mes parents, complètement addict au
crack et
cocaïne.
Juin 2020 : j'entame un
sevrage, j'arrête net et j'y arrive (très motivé, du mental, soutiens). On me diagnostique un trouble neurologique (TDAH sévère à prédominance mixte), d'où mon appétence aux stimulants. J'en apprends plus sur moi, exerce la
méditation qui me fait un grand bien.
J'arrête mes études pour repartir à 0.
Je fais un bilan cardiologique (3 différents même) : parfait, je suis en pleine santé à mon grand étonnement. Aucunes séquelles physiques mais bien impacté, rongé et fragile psychologiquement.
Aujourd'hui, grâce au
CSAPA, à mon nouveau traitement médical adapté, la
méditation et surtout, un gros travail avec moi-même, j'ai réussis à stopper toute consommation de drogue (y compris le
cannabis). C'est dur, très dur mais je résiste, essaie de faire les bons choix. Je fais de l'intérim maintenant, le travail m'aide beaucoup aussi, comme à penser à autre chose, dépenser physiquement.
Alors si ta consommation te pose problème, tu vois que t'arrives plus à gérer : hésite pas à entrer dans un
CSAPA, voir des professionnels et trouver le bon, entamer un
sevrage (attention à pas stopper net une conso quotidienne d'
opiacés, ça demande un
sevrage particulier, comme toute dépendance physique).
Entoure toi des bonnes personnes, rencontre les bonnes personnes, évite les lieux de consommation, motive toi à faire un peu de sport (je déteste le sport mais j'ai pris goût au vélo moi, 2h/jour).
Il faut espacer un maximum les prises, que ça reste occasionnelle.
Ce soir, j'ai pris de la
cocaïne mais je sais que demain, ça va aller comme je sais maintenant me restreindre, me mettre des limites, pas acheter en grande quantité et je le vie très bien comme ça.
Que te dire de plus si ce n'est que du courage, de la volonté. Tout est possible, vraiment. J'y croyais vraiment pas, t'as vu mon parcours mais putain je suis fier aujourd'hui, mon entourage aussi.
Ce qui m'aide le plus à l'heure actuelle : mon traitement et mes amis.
Prend soin de toi.
Dernière modification par ectatrip (28 octobre 2020 à 23:54)