Bonjour à tous mes camarades utilisateurs de PA,
Je m'apprête ici à vous faire part d'une expérience extrêmement marquante que j'ai pu vivre avec notre cher
DXM, et de ce que j'ai pu en tirer.
J'espère que ces lignes sauront avoir un sens et vous plaire, bonne lecture à vous. :)
Introduction : Je me présente, dextromethorphane.
Pour vous remette dans le contexte, j’ai déménagé à Malte avec ma copine en fin d’été, mes prises se déroulent alors toutes seul, de nuit, ma compagne dormant.
Ce n’est peut-être pas un set des plus
RdR je vous l’accorde, mais ayant une expérience assez poussée avec les psychédéliques,
dissociatifs et moults autres molécules, et ayant toujours eu l’habitude d'avoir toujours tapé en groupe, l’idée de prendre seul, chose que je n’ai jamais fais auparavant m’attirait beaucoup, pour ce côté introspectif, me retrouver seul face à moi même, explorer mon « moi » intérieur. C’est d’ailleurs ce qui m’a attiré avec le
DXM, j’y reviendrai plus tard.
A noter qu’il est ici dans ce pays en vente libre, ce qui facilite grandement le moyen de s’en procurer, et par boîte de 30 cachets, et non 12 comme le tussi en France.
J’ai donc expérimenté cette « douce » (pas tant que ça en prenant du recul, ahah) molécule qu’est le
dextromethorphane il y a maintenant un peu plus d’un mois pour la première fois, en commençant par un premier voyage, doux afin d’aborder cette substance en prenant mes précautions comme j’ai l’habitude de le faire, en y allant à tâtons, évitant ainsi de me faire surprendre par la puissance, car, ayant passé nombres d’heures à lire divers témoignages et autres
trip report sur la-dite molécule, j’ai bien pris conscience de la puissance qu’elle pouvait engendrer, et le concept de « plateau », de pouvoir plus ou moins choisir l’intensité de notre trip m’a plu, souhaitant plutôt un voyage calme ou bien plus marqué.
Bien qu'étant habitué à vivre des expériences remuantes et assez violentes avec d'autres produits, j'avais comme volonté d'aborder celui-ci sereinement, pas à pas.
J’ai donc commencé avec une session à 5mg/kg. Qui m’a, à vrai dire, plutôt laissé sur ma faim.
C’était une bonne introduction en la matière, un plateau 2 relativement doux, quelques distorsions visuelles légères, une altération motrice assez marquée mais pas transcendante. Et quant à l’aspect mental, de cela je n’en ai pas tiré grand chose, une certaine désinhibition, mais très légère.
J’ai pour ainsi dire été assez déçu, frustré, m’attendant sûrement à quelque chose de plus secouant. Je suis resté sur ma faim, et en ai d’ailleurs créé un topic sur PA pour savoir si mes attentes quant à cette molécule étaient les bonnes.
Enfin bon, quoi qu’il en soit, j’avais enfin fais connaissance avec notre cher
DXM, mais j’en voulais plus, j’avais besoin, comme j’ai toujours eu ce besoin avec les molécules que j’ai pu expérimenté, de quelque chose de plus mouvementé, et pour la substance concernée, une expérience dont je pourrais tirer quelque chose.
Première partie : Une montée physique intense, ça secoue cette merde !
Dans cette seconde partie, nous entrons dans le coeur de mon écrit, j’aborderai mon avant dernier trip en question, qui est lui monté jusqu’à 10mg/kg, sois un bon plateau 3.
Ma prise n’a pas été d’une traite, j’ai d’abord pris l’équivalent de 5mg/kg, puis je suis monté à 7,5mg/kg pour ensuite finir à 10mg/kg.
Et la wow, moi qui souhaitait quelque chose qui chamboule, j’étais servi.
Mes prises ayant été étalées, les effets sont montés doucement.
J’ai d’abord retrouvé ces effets d’un plateau 2 que je connaissais alors, le body-load a commencé à se faire sentir, ma vision s'est peu à peu floutée, et une euphorie a commencé à doucement s'installer.
Puis, tout s’est intensifié, ma vision s’est troublée, plus violemment, le body-load était extrêmement marqué, et quant mon altération motrice, je ne vous en parle pas, j’ai vite compris ce qu’était le fameux « tussi-walk », me déplacer était d’une difficulté inédite, je marchais de travers, à demi sur la pointe des pieds, à demi écrasant le sol de toute ma plante.
Le sol semblait s'éloigner de moi, l'impression que tout était si loin mais à la fois si proche. J'ai le souvenir d'avoir eu peur de me cogner à mon lit en passant et de m'en être donc éloigné, faisant un détour compliqué qui ne me semblait pas loin, mais qui m'a conduit à me prendre mon étagère, super l'appréciation des distances ahah
Le visuel en tant que tel est apparu tard (la montée à 10mg/kg étant tard cela s’explique), mais fut intense.
J’ai eu cette sensation que le
DXM piochait dans mon subconscient, et faisait apparaître devant mes yeux des choses que j’avais pu faire la journée, en l’occurrence, j’ai un peu joué, par ennui, à une sorte de candy crush l’après-midi passée et je voyais ces forme colorées de partout, c’était assez impressionnant. Cela ajouté au trouble extrême de ma vision m'obligeant à fermer un oeil pour ne pas voir mon téléphone en triple, voir la moindre chose était alors assez compliqué.
Vous allez rire, mais j'ai même à un moment voulu attraper mon chat, qui s'est en réalité avéré être le pied de la grande lampe de mon salon, voyez le déchet que je pouvais être ahah
Deuxième partie : Etat mental et souvenirs refoulés.Mon état mental lui; était réellement particulier, j’avais à la fois l’impression d’avoir une extrême lucidité, mais il n’en était rien, j’ai été victime de nombreux black-outs, chose que paradoxalement j'apprécie tant, cette perte de contrôle est une chose dans laquelle j'arrive étrangement à trouver un charme certain : pour vous donner un exemple, je me suis à un moment retrouvé dans ma cage d’ascenseur sans savoir ce que je faisais, en me filmant (je vous aurai bien partagé la vidéo, le lendemain, elle était vraiment drôle à voir, j'expliquais sur celle-ci que je ne savais pas du tout ce que je foutais là et que le
DXM "frappait super fort tout de même")
J’ai beaucoup rapproché cela à une surdose de
MD, dans laquelle les effets délirogènes que j'aime tant prennent le pas sur l’euphorie, ces effets qui nous laisse nous retrouver à parler à quelqu’un qui n’est pas là, tenter d’allumer une clope avec son téléphone... Enfin ceux qui ont consommé de la D à outrance me comprendront ahah.
Parlant de clope, il m’était, au bout de quelques heures, impossible d’en rouler une.
J’étais au téléphone en Visio avec un ami, d’ailleurs, impossible de tenir un discours cohérent, je ne comprenais pour ainsi dire rien du tout, mon téléphone changeait de place, mon pote disparaissait, et quant à ma clope, j’ai du passer une bonne quinzaine de minute à essayer de la rouler, demandant même à mon pote de me la rouler (pas facile à 1500km champion
) pour me retrouver au final avec une espèce de vague
cigarette ondulée remplie de trous d’air et toute moite (j’ai tout de même pris beaucoup de plaisir à la fumeeer).
Lié à cela, le body-load était particulier lui aussi, très marqué, comme des petits picotements qui parcouraient tout mon corps, et la fumée de ma
cigarette semblait se faire sentir à l’intérieur de l’entièreté de ce dernier. Un body-high que je n'ai pu rapprocher d'aucun autre vécu auparavant, propre au
DXM, la seule prod qui m'en ai procuré un aussi marqué et intense était avec grande Dame
Salvia.
Mais j’en viens alors au sujet de cette partie, à l'instar de ce que j’avais pu lire dans certains témoignages, vinrent en fin de soirée l’apparition de souvenirs particuliers, d'une partie de ma vie complètement oubliée, refoulée.
Je me dois d’entrer un petit peu dans les détails. C’était extrêmement étrange.
Pour vous raconter cela et que vous compreniez bien. D’août 2016 à juillet 2017, j’ai eu une période d’abus extrême de
MD (je vous mets un topic que j’ai écris relatant de cette période d’abus extrême et des séquelles qui en ont découlées si cela vous intéresse :
https://www.psychoactif.org/forum/t3114 … tml#divx). A raison d’une prise hebdomadaire voir plus, durant une année quasiment complète, les doses qui au départ étaient raisonnables sont rapidement montées
très, TRÈS HAUT.
A raison d’être monté sur les 6 derniers mois à une moyenne de 600-700mg de D, parfois plus, des doses complètement suicidaires, mais mon gros problème étant que c’était là les effets que je recherchais et que j'appréciais réellement, ces effets de surdose, mêlant black-outs, gestes et paroles incohérentes et déconnexion totale avec la réalité.
Je ne compte pas le nombre de fois où je me suis retrouvé à rouler des
joints dans le vide, parler de nombreuses minutes avec un ami qui n'était en fait pas là du tout, passer d'une cave à, pouf, le coin d'un immeuble la nouille à l'air en train d'essayer de pisser sans comprendre comment je m'étais retrouvé là, j'en ai vécu des spéciales ahah. Cela n’avait rien de sain, et avec un certain recul que je peux avoir aujourd’hui, je ne sais pas comment il est possible qu’il ne me soit rien arrivé, j’ai touché du bois..
Pour en revenir à cette période, j’étais au lycée, avec ma copine de l’époque avec qui j’étais depuis quelques mois.
Au début de l’été 2017, lorsque j’ai arrêté un temps ma conso, ma copine et moi nous sommes séparés, le fait étant que, ayant abusé à un point fou de la D durant cette période, même si cela peut paraître étrange, je n’ai quasiment aucun souvenir de ma vie de janvier 2017 à juillet 2017, uniquement des flash, des bribes de souvenirs floues.
Pour vous dire, j’étais, avant ce trip, incapable de vous dire pourquoi nous nous étions séparé, ce qu’il avait pu se passer, et quand. Le trou noir.
Alors, qu’elle ne fut pas ma surprise quant, tout à coup, je ne sais pas, j’ai eu cette impression que le
DXM était comme en train de « racler mon âme » pour en faire ressurgir tout ce que j’avais pu occulté de mauvais, ce sont des mots étranges, mais c’est vraiment cette impression que j’ai eu, cette impression de sentir quelque chose comme racler les parois de mon subconscient pour en extraire quelque chose.
Tout est alors remonté, d'un coup, sans prévenir, ce qu’elle avait pu me faire, le pourquoi nous n’étions plus ensemble, enfin, comme je l’ai dis, tout ce que j’avais pu occulté, tout ce que j'avais enfoui de mauvais et néfaste.
Et c’est là que j’ai compris, pour vous expliquer la chose, c’était quelqu’un que j’aimais, vraiment, mais je n’ai absolument jamais rien ressenti suite à notre rupture, aucune peine, aucune tristesse, rien, le néant émotionnel.
Comme si tout avait été enfoui au fond de mon âme.
Et cela m’avait par le passé beaucoup déconcerté.
Comment est-ce possible de ne pas être atteint d’une rupture avec l’être aimé ?
De ne rien ressentir ?
Ni tristesse, ni regret, ni rien en fin de compte ?
C’est là que j’ai compris, il est impossible d’échapper à ce que l’on ressent, si cela n’est pas ressenti sur le moment, c’est bien quelque part, en nous, et cela refera surface à un moment donné, sans pouvoir y échapper.
Comme je l’ai dis, tout est alors remonté, j’ai ressenti beaucoup de choses d’un coup qui ont persisté les jours qui suivirent, un sentiment de trahison, de tristesse, d’incompréhension.
Imaginez revoir ressurgir toutes ces émotions que j’étais censé avoir ressenti 3 ans auparavant, comme ça, d’un coup. Accuser le coup d’une rupture qui est censé se vivre sur une longue période, en l’espace d’un instant.
Comme si toute la lumière avait été mise sur une période que je pensais effacée de ma mémoire, un black-out émotionnel de l'ordre de mois entiers mis en lumière d'un coup d'un seul auquel je pensais avoir échappé et laissé derrière moi.
Je me répète, mais je n’avais jamais compris comment il était possible que j’ai pu être à ce point anesthésié, j’ai, durant cette période, coupé toute connexion avec mes sentiments. S’en sont suivies après cet arrêt d’ecsta beaucoup de séquelles, dont une dépression profonde et le réveil d’une bipolarité sommeillante dont je peine à me remettre, entre autres. Et cela explique donc cela. Cette suppression des sentiments, cette coupure totale avec le monde auquel j'appartenais.
Tout s’est expliqué, en une simple prise d’une substance, tout s'est révélé.
Troisème partie : Conclusion.Cela n'a pas été facile à encaisser, mais je suppose qu’il le fallait, et j’en suis, après avoir laissé passer un peu de temps, heureux, comme soulagé d'un poids dont je ne me rendais même pas compte de la lourdeur ni l'existence.
J’ai pu affronter cela, et avoir projeté la lumière sur un trou noir de quelques mois.
J’ai compris beaucoup de choses, qui m’ont, certes, fait mal, mais, le simple fait de désormais savoir, et d’avoir pu faire mon deuil comme il le fallait sont des choses qui font que je tire de cette expérience beaucoup de bienfaits.
J'ai enfin su, ressenti les choses, comblé ce sentiment d'inachevé que je gardais en moi, eu les réponses aux questions que je pouvais avoir sur des mois de souvenirs et de sentiments oubliés.
Les jours suivants ont été emplis de mélancolie et de tous ces sentiments que j'ai du encaisser, mais aujourd'hui tout va mieux.
Ce voyage m'aura apporté beaucoup, plus que je n'aurai jamais pu espérer.
Comment se douter qu'avec ces petites pilules j'allais mettre le doigt sur une plaie profonde de mon âme dont j'ignorais l'existence ?
Le
DXM est une molécule qui selon moi, et à mon grand étonnement, cache biens des choses. Je n'en ferai pas l'apologie, mais dans mon cas, elle m'a apporté, comme nulle autre auparavant.
Merci à ceux qui auront pris le temps de lire ces lignes, j'espère qu'elles trouveront sens en vous, de mon côté, mettre ça par écrit m'a fait du bien.
Et merci à cette communauté de toujours être aussi présente, et de m'apporter, à moi comme à beaucoup d'autres, une aide d'une qualité toujours aussi incroyable.
Portez vous bien les psychos,
Bien à vous
Sociop.
Dernière modification par Sociophrenic (10 novembre 2020 à 09:41)