Présentation, 25 ans d'alcool

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SilverX homme
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Salut,

Je cherchais un forum de ce type depuis un certain temps en vain (je suis tombé dessus par hasard avec le mot psychoactif). Je n'ai pas encore eu le temps de lire beaucoup de posts mais j'aimerais partager avec vous ma vie avec l'alcool, pour témoigner de l'emprise qu'a cette drogue sur nos vies mais surtout pour dire que même au fond du trou voir encore plus bas, il est possible de s'en sortir et d'avoir une vie normale, avec ses joies et ses peines, mais une vie qui ressemble à quelque chose. Car la vie c'est finalement ce qu'on en fait, malgré toutes les merdes qui peuvent nous tomber dessus.

Voici donc un texte que j'espère pas trop indigeste, que j'ai écris pour un forum que je fréquente beaucoup mais dont ce n'est pas le sujet. Il y a des ellipses et comme je le précise, je ne rentre pas dans les détails les plus sordides, mais il y en a, plus que de souvenirs heureux. J'espère que ça pourra redonner espoir à certain.es.

J'ai commencé à fumer du cannabis à 16 ans de temps en temps. A 17 je fumais quotidiennement au lycée, j'échangeais mes repas de cantine contre du shit...et j'avais toujours des mecs avec qui je trainais pour me payer de quoi fumer à chaque pause. C'est à cet âge que mon histoire avec l'alcool a débuté.


D'abord quelques alcoolisations les WE, quelques bières et j'étais malade, mais je buvais chaque fois pour être ivre. Ca me détendait, me rendait plus sûr de moi, j'étais extrêmement introverti et timide. A 18 ans j'ai commencé ce qui aurait dû être des études supérieures, loin de ma ville natale. J'idéalisais déjà la vie des rock stars mortes à 27 ans et je trouvais que Gainsbourg avait la classe. J'ai vécu une histoire de coeur qui m'a ravagé en terminale et plus rien ne m'importait. Mon univers n'était que musique rock et défonce. J'habitais loin de chez mes parents qui avaient été très étouffants durant toute mon adolescence et j'ai donc fait tout ce qu'on n'attendait pas de moi: du rock (un peu), la fête (beaucoup). Tout sauf des études. C'était alors 3 ou 4 cuites par semaine, cannabis toute la journée et quelques fois des alcoolisations en journée (pour me donner du courage lorsque je devais aller malgré tout à la fac...) Ca a duré 4 ans à ce rythme. Mes relations avec mes parents, qui n'étaient déjà pas très bonnes, étaient carrément arrivées à un point où toute discussion était devenue impossible.


A 22 ans j'ai quitté le domicile parental et je suis parti bosser et vivre avec des amis. J'ai stoppé le cannabis (plus les moyens mais surtout ça me rendait complètement parano, peureux et feignant, ce que je ne voulais pas être.) Mais j'ai bu de plus belle. Pour me donner du courage, toujours, car ça m'aidait aussi à croire que je prenais les bonnes décisions. Je travaillais en usine et en restauration avec comme objectif la musique. A 28 ans j'ai pu réaliser ce rêve en travaillant d'abord dans un studio d'enregistrement que j'avais cofondé pendant 3 ans ,puis comme musicien dans une compagnie de danse pendant 6 ans. Toutes ces années je m'alcoolisais toujours plus, cela me posait toujours plus de problèmes mais je continuais. Je prenais aussi différentes drogues: cocaïne, héroïne, extasy, champignons. C'était plus de l'ordre de l'extra, sauf l'héroïne que j'ai prise durant 3 ans mais que j'ai stoppée suite à un ultimatum de mon meilleur ami: j'arrêtais ou il ne m'adressait plus la parole.


De l'âge de 23 ans à 38 ans j'ai eu deux relations de couple longues. Une de 9 ans et une de 6. Ma première petite copine me canalisait pas mal, mais nous ne vivions pas ensemble durant toutes les premières années. Elle faisait des études dans une autre ville. Sur la fin nous habitions ensemble depuis deux ans pour la première fois depuis le début de notre histoire mais très souvent je ne rentrais pas, prétextant du boulot au studio (souvent vrai) mais surtout parce que j'étais ivre et pas en état de rentrer le soir. Nous avons mis un terme à notre relation d'un presque commun accord (...). De là, plus rien ne pouvait m'arrêter. Les 6 mois qui suivirent je fus livré à moi-même, sans copine, sans patron, je ne faisais que boire et un peu de musique, pas suffisamment. J'ai, je ne sais pas comment, rencontré une nouvelle personne. (bon que je connaissais déjà mais on s'en fout) C'était peut-être pas la bonne pioche car l'adage qui se ressemble s'assemble n'est pas complètement galvaudé. Parce que même si elle consommait moins que moi, elle en profitait bien de son côté et ne me mettait aucune barrière. Je bossais alors comme musicien pour la compagnie de danse, ce qui me permettait de tenir, donnait un peu de sens à tout ce merdier. En 2015 ma petite amie m'a quitté. J'étais alors sous traitement ambulatoire depuis plusieurs mois suite à une première hospitalisation due à une alcoolisation sur le travail. Car oui j'avais un nouveau travail à partir de 2014 date à laquelle l'activité de la compagnie a diminué puis s'est arrêtée. Je travaillais comme cuisinier dans un centre d'arts du spectacle. J'ai mis fin à mon contrat en 2017, je n'étais plus apte à travailler.. J 'ai fait 5 cures en 3 ans (2015-2017) . Naturellement je buvais toujours malgré la médication que je prenais en abondance, rebuvais les jours même où je sortais de cure. A partir de 2017 ,je vivais reclu chez moi, ne faisais qu'être bourré du matin au soir et je prenais des médocs. Mon quotidien n'était rythmé que par les courses que j'allais faire à la supérette à côté de chez moi pour acheter de l'alcool. J'avais depuis 2016 perdu tous contacts avec mes amis qui avaient abandonné l'idée de me venir en aide (ça n'avait pas été faute d'essayer pourtant mais je ne voulais rien entendre.) De 2017 à 2018 je buvais une douzaine de 8,6/jour ou deux bouteilles de sky ou de vodka les débuts de mois et je prenais jusqu'à 3 antidépresseurs, 10 valium et plusieurs autres trucs en automédication (antipsychotiques...) Pas merci aux médecins qui m'ont prescrit tout ça durant des années sans plus de forme de contrôle. En même temps ils étaient un peu désarmés J'avais pris 30 kilos, j'étais arrivé à plus de 100.


Il y a un peu moins de deux ans j'ai appelé à l'aide ma mère et je suis retourné vivre chez elle. Ca a été un combat de tous les jours, je lui mentais, cachais les bouteilles, je suis même allé jusqu'à à la voler et à la bousculer, doucement certes mais je l'ai écartée de mon chemin vers les bouteilles, pour avoir une dose d'alcool dans le gosier  et dans le sang.

J'ai eu je ne sais pas trop pourquoi un déclic au mois de janvier. Enfin, une alcoolisation de plus sur mon boulot, je bossais comme cuistot en EHPAD et j'ai bu 3 litres de vin à 7h du mat'. Je me suis fait virer et j'ai beaucoup réfléchi même si ce n'était pas la première fois que je merdais au boulot, un vrai ras le bol était là. Je n'ai pas bu pendant 3 mois, une première depuis 25 ans, puis j'ai décidé d'arrêter les médicaments que je prenais en masse depuis 2014. Petit à petit j'ai commencé à y voir clair pour la première fois de ma vie. J'ai fait un gros bilan et un gros travail sur moi et je voyais enfin des choses positives dans ce merdier, cette bouillie, ce gâchis qu'était ma vie: J'avais malgré tout réalisé de belles choses artistiquement avec mes amis tout en étant indépendant financièrement, j'avais pu faire globalement ce que je voulais même si j'avais fait beaucoup de jobs alimentaires.. Je pouvais en être fier et reprendre ma vie en main en profitant de mon expérience. J'avais aussi quelques amis qui même si ils avaient jeté l'éponge sur les dernières années et fait leurs vies, étaient des supers mecs et des super meufs avec qui j'avais réalisé plein de choses (des assos, grosse part de ma vie également en dehors du boulot) Je les ai recontacté en prenant mon courage à deux mains et plusieurs m'ont dit qu'ils en pleuraient de joie, m'ont témoigné un profond respect, alors que tout ce temps je pensais qu'ils me haïssaient ou qu'ils me prenaient pour un con. J'ai repris la musique depuis juin( à l'heure actuelle j'ai 3 formations!) alors que je n'avais pas touché un instrument depuis 6 ans. J'ai plein de projets et d'envies artistiques et professionnels. J'ai perdu 30 kilos, je ne m'aime pas mais je m'accepte. J'ai envie de me marrer à nouveau. Mon projet professionnel qui est de mettre à profit mes expériences dans la musique , le culturel et l'informatique prennent forme dans l'animation et la médiation culturelle, je partirai bientôt en formation. . Je dois rester vigilant je le sais, pas qu'au niveau de l'alcool car je suis confiant, je n'ai plus envie de revivre ça, mais plutôt au niveau de mon humeur et mon moral. Pour l'instant je croise les doigts et j'ai envie d'en parler et d'aider ceux qui ont perdu espoir.


J'ai survolé plein de trucs, j'allais pas rentrer dans les détails sordides, tout le monde sait ce que c'est qu'une cuite ou un coma éthylique. J'en ai vécu de nombreux. Quand j'y pense moi-même je me demande comment j'ai fait pour tenir tout ce temps, réussir à bosser, avoir une vie sociale, des amis...Pour le dernier point je crois que c'est parce que je n'ai jamais été un connard, j'ai toujours été un gentil, généreux, jamais violent, juste trop souvent abruti. J'étais un mélancolique mal dans ses pompes, éternel ado rêveur en rébellion. Le boulot, je gérais en en bavant, en tout cas jusqu'en 2015 où j'ai commencé à boire sur mon temps de travail en cuisine, puis de plus en plus tôt tout en travaillant, jusqu'à m'évanouir plusieurs fois et ne plus être apte.


Voilà, c'était les grandes lignes de ma vie avec les prods, y a pas vraiment de conclusions autre à en tirer que c'est bien de la merde tout ça quand on est pas bien dans sa peau. Ca prend vite le dessus, insidieusement. Et à ceux qui se le demandent, oui l'abstinence lorsqu'on en est arrivé à ne plus pouvoir gérer est la seule issue. Et enfin qu'il n'y a pas vraiment de stade défini pour savoir si vous êtes addict ou non, la question à se poser est de savoir si ça a des conséquences sur sa vie. Lorsque ça commence, il est temps d'en parler, et d'écouter les autres pour mon cas, si seulement je l'avais fait plus tôt et avais été moins borné.

Ce que je sais aujourd'hui, c'est que je n'ai d'abord pas voulu croire quand on me parlait dangerosité, que j'ai nié, puis je me suis fait à l'idée que j'avais un problème mais me disais que je pouvais vivre avec. Et j'ai tout perdu: mes nanas, mes boulots, mes potes. Seule ma mère a été là et je lui serai à jamais reconnaissant.
Mais oui, on peut s'en sortir, il n'y a pas de fatalité. Il faut oser demander de l'aide et être lucide quant à notre état. Il y a toujours de l'espoir, quoi qu'on en dise, je suis vivant, en bonne santé, j'ai le moral, et c'était inespéré, à ce rythme les médecins me donnaient un ou deux ans à vivre.

J'ai essayé de résumer au max, Merci de m'avoir lu, n'hésitez pas à poser des questions ou à me parler en mp si vous en avez envie

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Plotchiplocth homme
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Salut à toi et bienvenue sur PA.org.
J'ai vu que tu avais aussi mis un petit mot dans la partie présentation, mais je prefere te repondre et t'accueillir ici, le contenu étant nettement plus conséquent et riche.

Tout d'abord merci beaucoup pour le partage de ton témoignage détaillé, mis en perspective, et des réflexions que t'ont amené tes expériences et ton parcours.

J'ai lu (dans ton autre post) que tu decouvrais tout juste le forum, arrivé ici un peu par hasard/moteur de recherche; en tout cas la découverte de cet espace permettant de témoigner et d'échanger sur la thématique de l'usage des drogues et la réduction des risques à l'air de t'avoir fait écho quelque part, ou en tout cas quelque chose, vu l'envie de raconter de ton parcours que ca a créée.
Pour te faciliter des futurs échanges dans ces forums, je me permets de rebondir sur un point de ton témoignage qui va me permettre de t'expliquer un peu certaines manières d'échanger par ici

SilverX a écrit

Et à ceux qui se le demandent, oui l'abstinence lorsqu'on en est arrivé à ne plus pouvoir gérer est la seule issue

j'entends tout à fait que à ce jour, l'abstinence a été ton issue à une relation, ou un usage, qui t'apportait de l'insatisfaction et engageait des effets négatifs sur ta santé sur lesquels tu souhaitais agir. J'entends aussi et j'apprécie l'intention postive de partager que tu vis ainsi dans ce que j'en comprends plus sereinement.

Pour tout te dire, ce qui me dérange dans la tournure de la phrase citée, c'est la mise en généralité que l'abstinence est la meilleure des solutions pour tout le monde et tout le temps en cas de perte de contrôle de l'usage. Ca me semble abusif au sens que de nombreux témoignages et échanges ici montrent que d'autres parcours existent et amènent certains usagers à "réadapter" leur usage vers quelque chose de plus serein et en partie à l'accepter, ou à le modifier, ou à reconsidérer leur manière de vivre leur relation à cet usage et "s'en sortir"  (d'un usage pas souhaité).
La persistence d'une approche dogmatique des addictions promouvant l'abstinence est importante dans notre société, notamment il me semble dans de nombreuses structures professionnelles héritières de "l'alcoologie" historique, mais elle me semble aussi dépassée en tant que solution unique. Si elle est une approche qui apporte à certains usagers plus d'harmonie dans une partie de leur parcours de vie, elle ne semble néanmoins pas une solution universelle, accessible ou adaptée à tout le monde en tout instant, qui apporte une réponse à chacun, en tout cas c'est ce qui ressort de certains témoignages sur ces forums.

Finalement, je pense que tu aurais pu formuler cette phrase là en disant qu'elle est relative à ton expérience, qui t'a ammenée à avoir cette conviction forte.
J'espere que ces quelques mots te faciliteront pleins d'échanges par ici, et que nous aurons l'occasion de nous "croiser" dans des discussions.

Et je te réitère mon bienvenu! :)

Dernière modification par Plotchiplocth (24 novembre 2020 à  23:46)

Reputation de ce post
 
+1 pour la formulation, parler en "je" est important /MT
 
Texte mis dans les morceaux choisis de Psychoactif. (pierre)
 
Formulation parfaite ! Nemesia

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SilverX homme
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Salut,

J'entends bien ce que tu dis. Et je ne suis pas un dévot de l'abstinence. C'est en effet mon parcours qui m'a amené à cette conclusion, que j'ai entendue mille fois, mais tout le temps assénée de manière culpabilisante, telle une punition, et que j'ai rejetée en bloc, n'imaginant pas faire le deuil de cette relation passionnelle.

Mais il y a un stade où c'est la chimie qui guide ton corps. Je ne juge pas les personnes qui choisissent de vivre avec. Je pense même que  "gérer" est une première étape. J'étais incapable il y a 5 ans alors que je voulais me sortir de ça de me dire que c'était stop. Et encore il n'y a pas longtemps je me disais que je m'octroierai vers mes 65 ans l'occaz' de reprendre une cuite. Mais j'en ressens plus le besoin.

Ca a mis un temps monstre durant lequel j'ai tout perdu et énormément souffert (et fait souffrir les autres). Toutes mes tentatives de modération se soldaient au bout de quelques temps à l'hosto: fractures, crâne ouvert, 5 accidents de voiture (et ouais, j'étais un danger pour moi, rien à foutre, mais aussi pour les autres). Coma sur coma.

Alors oui la modération m'a permis d'arriver à aujourd'hui, et si je n'avais pas eu d'alcool sous la main bien souvent, je me serais sûrement foutu en l'air. Mais quand on a été un buveur excessif (je veux dire excessif hein, dans le genre où comme moi on laisse partir femme, amis, boulot, qu'on se blesse régulièrement en chutant, qu'on ne se rappelle de rien de la veille, toute façon y a rien à se rappeler, bref ne plus avoir de vie,  pas juste gros buveur quoi), je suis convaincu que pour survivre à ça, ne plus boire est la solution.

Après oui, on peut vivre avec, mais on ne vivra pas bien. Par "bien", c'est pas non plus du jugement, chacun mène sa vie comme il veut, mais c'est toujours plus de souffrance que de plaisir. Et c'est juste la mort au bout.

Ce que je vois c'est que j'y ai tout gagné, je n'existais plus et aujourd'hui j'me sens à 43 ans plus punk que je ne l'étais à 20 ans. En tout cas j'ai envie à nouveau de tout faire péter, je m'investis à nouveau dans mes projets associatifs, pas parce que je suis à nouveau devenu fréquentable, simplement parce que je suis capable de le faire. J'ai plus de souvenirs de concerts depuis le mois de juin (ouais on en organisait des clandestins :) que depuis 10 ans, et pourtant j'en faisais plusieurs par mois.

Ce que je veux dire c'est que quand quelqu'un te dit faut que ça s'arrête, qu'il en  peut plus, bin ouais faut très probablement qu'il diminue sa conso un temps, mais si il ne règle pas des choses dans sa vie, l'alcool sera toujours plus fort. Et pour régler des choses dans sa vie, faut penser avec son cerveau qui fonctionne correctement.

Mais loin de moi l'idée de faire du prosélytisme ou d'asséner MA vérité, je cherche pas à avoir raison, juste mon XP me fait dire que c'est la solution heureuse. Et que j'ai mis des années et des années à l'entendre.

Mais une chose tout aussi importante cela dit, c'est de réussir à garder l'amour de ses proches (je parle pas famille spécifiquement même si c'est grâce au dévouement de ma mère que j'arrive à exprimer deux mots ce soir), quand ma copine m'a quitté, puis mes potes dans la foulée, j'avais plus rien. Pendant le dernier confinement j'ai repris contact avec quelques uns et clairement ça a redonné du sens au fait de vivre.

Bref, j'suis pas sûr d'être si clair que je ne le voudrais, et je ne souhaite froisser personne, je cherche pas à diaboliser le produit, ce serait comme dire que l'amour de sa vie, la mère de ses gosses, est une "pute" après une séparation, c'est vraiment pas l'idée, seulement, là où j'en étais arrivé, c'était la seule solution. Aujourd'hui je reprendrai volontiers une petite trace de C ou de rablah mais je sais que ça ferait tomber ma vigilance par rapport à l'alcool, du coup je fais mes soirées sans. Et je pense pas que mes potes qui boivent ou qui prennent encore des prods sont des camés ou des losers. Simplement peut-être qu'ils ne sont jamais allés aussi loin que moi, en quantité et durée, peut-être qu'ils sont simplement moins fragiles que je ne le suis, mais voilà, j'en sais foutre rien, ce que je sais c'est que là, si je rebois un peu, tranquillement et de temps en temps, dans six mois ce sera reparti et j'en crèverai.

my 2 cents, et merci pour l'accueil wink
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Beaucoup de réflexions très justes dans ton témoignage. Hilde
 
J'aimerai avoir cette force de caractère que tu expirmes si bien. force à toi

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Onlymoi homme
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Salut,

J'ai 28ans et j'en suis déjà au stade des regrets, de la cure pour arrêter.

Je vais commencer ma cure d'ici la semaine prochaine (je n'ai pas encore de date)

Je me demande comment ça va se passer... Je suis actuellement au cac (sorte d'urgence psychiatrique) justement pck j'avais perdu espoir. Le simple fait de reprendre espoir fait du bien. Mais je sors ojd et je stresse de reboire.

Alors merci pour ton témoignage qui va me faire réfléchir plus d'une fois avant d'aller boire un coup.

Merci pour ce témoignage plein d'espoir pour la suite. Se dire que rien n'est jamais perdu. Surtout que je n'ai pas encore perdu mon entourage même si je m'approche de ce stade.

Tu es tombé sur un bon forum. J'ai arrêté la coke il y a un peu plus d'un an grâce aux forums, à l'entraide alors oui, ça aide.

Fait juste avoir le temps et l'énergie de tout lire pck des posts longs comme le tien y en a un paquet (ce qui n'est pas déplaisant)

Bonne continuation !

"Il vaut viser la lune parce qu'au moins, si vous échouez, vous resterez dans les étoiles" Oscar Wilde

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Plotchiplocth homme
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SilverX a écrit

my 2 cents, et merci pour l'accueil

you're welcome, merci pour le partage de cette longue réponse et ces précisions

Dernière modification par Plotchiplocth (25 novembre 2020 à  13:34)


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filousky homme
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Silver X, j'ai beaucoup aimé lire tes posts, particulièrement le deuxième qui parvient à expliquer ton choix d'abstinence (c'est aussi le mien) vis à vis de l'alcool en prenant toutes les précautions nécessaires que tu prends. Serais-tu un gentleman ?

L'abstinence comme choix parmi d'autres oui.
Si on en fait un dogme ou une religion, ça tourne rapidement à l'eau de boudin.

Pour te donner un poil d'espoir, après plusieurs décennies sans boire d'alcool, ça y est je peux boire à nouveau des petits verres de très bon vins sans aucun problème d'abus. Le "reset" est fait et bien fait à priori.

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Rebeca Féïne femme
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Salut SilverX,
Merci pour ton témoignage.
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HUMA_NOlDS homme
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SilverX a écrit

Salut, [...] J'ai essayé de résumer au max, Merci de m'avoir lu, n'hésitez pas à poser des questions ou à me parler en mp si vous en avez envie

Bonsoir ! Je te félicite vraiment pour cette "remontée", il faut du courage. Par ailleurs c'était bien expliqué et tu as une bonne locution textuelle, si cela veut dire quelque chose.

        J'ai eu, pendant le lycée, une consommation pluri-hebdomadaire de drogues dures, douces, médicaments, à peu près tout ce qui pouvais altérer mon état de conscience, et je comprends l'idée du "Ils me détestent", on ne s'en rends souvent compte que trop tard, mais en général ils sont surtout triste pour nous. Mon état allais en se dégradant et même mes profs le savaient, ils ne m'en voulaient pas, quand je les regardais je percevais leur vision de moi, un gamin en détresse profonde qui ne savais plus ce qu'il faisais là. Ils n'avaient pas tort.

       Je te félicite dans la façon dont tu as su arrêter de te mentir à toi même sur la dangerosité de ton addiction et de comment tu as pu remonter la pente. J'espère qu'aujourd'hui tout vas mieux, si tu désires me contacter n'hésites pas ! Je serais très honoré de tenir une conversation avec toi.

Signé un anonyme.


<3

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Ramsey homme
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Jolie texte et bravo de t'en être sortie. Tu as réussis également à arrêter les médicaments?
Chapeau bas.

Le 26 Juillet j'ai fêté mes 10 ans d'abstinance.

Courage et merci pour le témoignage, quand on traverse une période difficile, lire ce genre de post fait beaucoup de bien (on a souvent tendance à se croire seul face à la chimie de l'alcool)

Il vaut mieux se perdre dans ses passions que perdre l'une seule d'entre elles.
Toujours besoin de me droguer pour me sentir libre.

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SilverX homme
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Salut,

Je ne suis pas revenu sur ce forum depuis plusieurs mois. Faut dire que j'ai été bien accaparé, je bosse à plein temps (bénévolement lol) sur un projet associatif et me créé des opportunités pour reprendre des études universitaires à la rentrée prochaine.

Ca fait deux mois que j'ai réintégré mon logement. Première fois en 20 que je vis seul et sobre. C'est étrange au début mais on s'y fait. Les commerçants du quartier n'en reviennent pas, Ils sont tous causants et tout sourire, à part le mec du proxi en bas de chez qui comprend pas pourquoi je pointe plus tous les jours à 15h à sa caisse avec les bras chargés d'alcool smile

Ce mois ci (je sais pas quel jour, j'ai pas compté non plus) ça fera un an sans alcool. (j'avais stop en janvier mais craqué une fois en mars, j'avais descendu en cachette une bouteille de punch cul sec chez ma mère avant de lui avouer). Et sans valium aussi. Au mois de juin, si tout va bien, ça fera un an sans rien du tout ( j'ai pris des anti psychotiques, loxapac et teralène le soir jusqu'en juin). Quelques pètes au mois de juin aussi mais je bad tripais à chaque fois et j'ai refilé la beuh que je lui avais acheté à mon pote, il était content :)

Bref, tout va bien. Ou presque. C'est pas vraiment les envies de boire le problème, même si elles sont fréquentes, j'arrive à les gérer. Mais ouais, j'y pense encore tous les jours.

Non le problème, c'est que je me sens très fragile émotionnellement. Mon cerveau bouillonne à plein régime, comme si je fumais, il part dans tous les sens. Je n'ai aucune confiance en moi, je doute à chaque instant. Je prends une décision, je réfléchis, et je doute, tout le temps. Je remets en question tout ce que je fais, je dis, je pense. C'est crevant, vraiment. Avant j'avais peut-être ce problème, mais quelques verres et soit j'étais convaincu du bien fondé de mes actes et pensées, soit je m'en branlais. Là je suis en flip permanent.

Faut que j'apprenne à dompter mon cerveau je crois, plus de 25 ans qu'il ne fonctionnait pas sans produits. J'ai pris rdv avec mon addictologue que je n'ai pas vu depuis mai. Je sais pas ce qu'il va pouvoir faire vu que je me refuse à un quelconque traitement, hors de question de retomber dans une dépendance (bon j'ai toujours la clope mais bon smile), mais je savais pas vraiment à qui en parler.

Bref, je suis tout de même ravi de la tournure que ma vie a prise, mais c'est carrément de la rééducation aux rapports sociaux en plus de vivre en paix avec soi-même, c'est un boulot à plein temps. Mais ça vaut le coup, je crois.

Courage, force et pensées à celles et ceux qui en chient aujourd'hui avec leurs addictions et tous les bobos de la vie. Bonne soirée wink

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