Bonjour à tous. Je vais vous raconter un trip sous
ecstasy qui aurait pu me coûter la vie. C'est donc avant tout une démarche préventive de ma part.
Pour vous mettre en contexte, c'est arrivé fin septembre. Je sortais tout juste d'une relation toxique qui m'avait fait énormément souffrir, et je refoulais ma douleur avec tout ce que je trouvais, comme les rencontres douteuses sur le net ou la consommation de drogues dures (alcool,
beuh,
poppers,
coke,
MDMA,
protoxyde d'azote,
kétamine,
LSD). J'avais également une alimentation qui laissait à désirer et je ne prenais plus autant soin de moi qu'avant.
Donc ce soir là, j'étais partie en grande métropole avec un super ami à moi que l'on nommera Jeremy. Nous avons consommé beaucoup d'
alcool et de gaz hilarant dans un bar avant de rejoindre une connaissance et 2 inconnus. On se rend chez eux et ils nous offrent des
ecstasy. Elles étaient en forme de tête de mort et d'après eux, ne coûtaient pas plus de 2 ou 3 euros.
On décide de taper tous les 5. Chacun prend une moitié pour commencer, Jeremy me convainc d'en faire de même, ce que je fais à contrecœur parce que je gérais habituellement plutôt bien mes consommations et avais déjà tapé plusieurs fois des
ecstasy entières sans problème.
Environ 20 minutes plus tard, la montée fût fulgurante et a atteint mon corps et mon esprit en une fraction de secondes. L'intensité de la montée était au moins 5 à 10 fois plus forte qu'un plateau avec une
ecstasy entière normale.
Il faut savoir que je suis une jeune femme de 20 ans (1m68 pour 60 kg), ce qui rend l'overdose toujours plus probable. Je panique comme jamais et j'ai commencé à croire qu'on m'avait donné du
GHB dans le but de me violer (j'ai vécu une expérience sexuelle désastreuse dont j'ai encore des séquelles aujourd'hui et ça s'est répercuté dans mon trip). Ce n'était que le début de la montée mais je tremblais, et j'étais morte de froid, tout mon corps convulsait assez fort, on m'a laissé me calmer dans un coin et on essayait de me rassurer mais je n'avais même pas vraiment la force de parler, j'avais vraiment le sentiment que la dose que j'avais prise allait me tuer, mon corps entier n'était plus le mien, je n'étais plus rien. A un moment donné, ma paranoïa se calme même si je convulse encore, comme si j'étais en hypothermie. On me donne alors un ballon rempli de gaz hilarant, j'en prends un et ma respiration a ralenti de plus en plus, jusqu'à entrer en transe, puis je finis par tomber la tête en arrière. Environ une heure plus tard, je me rends compte que j'ai perdu l'autre moitié d'
ecstasy qui était dans ma poche, mais on m'en redonne une et je la prends (oui c'est suicidaire je sais). Le reste du trip se passe sans encombres et le soleil se lève. J'ai dormi peut-être une heure ou deux en fin de matinée.
Le lendemain, je bois de l'
alcool et je ne dors presque pas, ce qui est très rare pour moi car en temps normal, je dors énormément. Il faut savoir qu'à ce moment là, j'étais en plein
sevrage d'antidépresseurs (Escitalopram Sandoz) et que cela me rendait mal, j'étais confuse et j'avais beaucoup de brainzaps (sentiment de décharge électrique dans le cerveau) déjà avant la prise d'
ecstasy, même si je sais que la
MDMA en surdose peut aussi provoquer ce phénomène. Donc avec la dose de cheval que j'ai prise, je me sentais vraiment très mal et j'avais comme des coups de tazer dans ma tête toutes les dix secondes. Mais le 3ème jour de
descente fût le pire, j'ai hurlé et pleuré toute la journée et j'avais vraiment envie d'en finir. J'avais tous les symptômes d'une dépression, et ça a duré plus d'un mois. Mais à l'époque, je ne savais pas que c'était la
descente de l'
ecstasy, je croyais que c'était à cause du
sevrage des antidépresseurs que je prenais depuis un an.
Je croyais être en dépression extrême, je pleurais quand je voyais une chose triste comme un sdf, j'étais trop sensible et pensais au suicide sans arrêt, je faisais également de nombreux cauchemars. Quand je tombais endormie, j'étais directement consciente d'être dans un rêve et je hurlais et me débattais pour sortir de mon rêve, mais rien à faire, mon moi du rêve ne pouvait pas bouger. J'étais dans une sorte de paralysie du sommeil mais coincée dans mon rêve. J'étais alors extrêmement angoissée.
Voilà, cette
descente de
MDMA a duré entre un mois et deux mois. Depuis, je n'ai presque plus touché à rien si ce n'est la
beuh. J'ai compris seulement il y a peu que c'était l'
ecstasy qui m'avait vraiment flingué le cerveau pendant plusieurs semaines et maintenant tout fait sens. Je vis à nouveau normalement et je me sens beaucoup mieux.
J'espère que mon récit aidera au moins une personne, car j'aurais vraiment aimé pour ma part savoir la raison de mon mal-être sur le moment, ça m'aurait vraiment soulagé de savoir que ça n'aurait pas duré éternellement.
Aujourd'hui, je suis convaincue que si j'avais pris l'
ecstasy entière comme je voulais le faire au début, je ne serai pas là aujourd'hui pour vous raconter mon histoire. Alors à tous ceux qui me lisent en ce moment même, prenez toujours de petites doses quand vous ne connaissez pas un produit. Please, trip
safe !
Dernière modification par MagicMushroom (09 décembre 2020 à 16:06)