Verosaboo, déjà tu peux être fier de toi de réussir à en parler comme tu le fais. Avoir conscience de son problème, être capable de prendre du recul sur soi, et commencer à chercher des solutions sont - à mon avis - ce qu'il y a de plus important pour espérer réussir à sortir de tout ça.
Je suis dans une situation similaire à la tienne. Ça fait 12 ans que j'ai commencé les drogues en milieu festif. Très vite, j'ai eu des compulsions absurdes de consommation en
sniff de C. Plusieurs mois tous les jours..
Raconter tout mon parcours serait trop long ici, mais j'ai toujours eu conscience de mon problème très vite, cherché de l'aide. Justement à l'époque je suis allé dans un centre
CSAPA.
L'addiction a évolué progressivement, malgré les tentatives d'arrêt (Addictologue, therapies, Narcotiques Anonymes etc...)
Depuis 3 ans j'ai commencé à m'injecter de la
3MMC dans un contexte sexuel. En quelques mois, des envies de recommencer assez violentes sont apparues. Cette fois ci seul. Au début pour une nuit. Puis, un week-end, une semaine, 2 semaines jusqu'à une période de consommation quasi non stop en dormant 1 fois toutes les 48h et encore , pas forcement beaucoup d'heures.. La
3MMC (ou tout type de drogues synthétiques) comme la C, ont un effet très court alors tu finis par t'injecter beaucoup.. mais beaucoup...
Heureusement j'ai toujours eu envie de me sortir de là, ce n'est pas vivable quand la compulsion est si forte. J'ai alterné périodes d'abstinence, et rechutes qui survenaient sans vraiment comprendre pourquoi. En tout cas, l'obsession de l'aiguille était souvent le facteur principal qui m'amenait à craquer. En pensant à chaque fois pouvoir le faire 1 seul jour (alors que mis à part la première fois, ça n'a jamais été possible).
Aujourd'hui je vis à Lisbonne, j'ai intégré un centre du genre
CSAPA, où j'ai un suivi thérapeutique. J'ai toujours considéré que chaque rechute est presque nécessaire quand on a conscience du problème, ça te permet petit à petit de véritablement reconnaitre que tu es malade, que seul tu n'arriveras jamais à arrêter, et que tu ne pourras pas avoir une vie "normale" tant que tu ne concentreras pas toute ton énergie à ce problème en faisant un travail sur soi meme enorme.
En 12 ans j'ai juste fais une désintoxication de 3 semaines en hôpital. Ca m'a servi juste à me reposer et à connaitre pour la premiere fois d'autres dépendants. Mais depuis, je n'ai jamais imaginé devoir aller dans un centre pour une longue durée.
Les 3 derniers mois j'ai enchainé les rechutes comme jamais, à des moments toujours impensables. La dernière qui a débuté il y a 3 semaines, a déclenché une très douloureuse acceptation que ca ne fera qu'empirer si je ne suis pas pris en charge totalement, interné plusieurs mois, avec un vrai programme thérapeutique.
A la fin du mois, j'arrete ma vie pour me focaliser sur ça dans un centre pour 3 mois minimum. Quand tu realises un peu plus à chaque fois que ta compulsion finie par te voler ta vie, tes proches, tes envies, tes passions.. c'est un pas de plus pour accepter ce qui te semblait inimaginable avant.
Tu peux réussir a t'en sortir à partir du moment où tu as véritablement envie d'arrêter. Et parfois notre envie n'est pas si évidente..
Mon conseil, si tu as de longues périodes de consommation d'injection incontrôlables, et que tu n'arrives plus être abstinent longtemps, il faut que tu fasse un vrai traitement dans un centre, de longue durée.. mais je sais à quel point c'est difficile à accepter et ça prendra le temps qu'il faut.
Après ce n'est que mon avis, car je suis passé par toutes les étapes, voir un psy même le meilleur du monde, 1 ou 2 fois par semaines.. ça ne suffira pas si tu continues des rechutes. Il faut réussir à être abstinent longtemps et être très bien entouré, isolé du monde extérieur pour vraiment travailler sur toi.
Le produit est super addictif, puis l'injection ne fait que rendre ton addiction encore plus compliquée et complexe.
Chaque cas est différent, c'est certain. Mais essai toujours de prendre du recul sur ce que tu te dis à toi même "je peux y arriver seul encore.. juste une week end.."
N'hesite pas à me contacter si tu veux discuter ce sera avec grand plaisir. En attendant, fais de ton mieux pour réduire les risques liés à l'injection, c'est vraiment le plus important.. (materiel sterile, 1 seringue pour 1 injection seulement, savoir quoi faire si tu injectes à côté avec des inflammations etc..)
Bon courage et n'hesite pas !