[ Expériences ]

La 3-FA, une déception.

Bonjour à tout•e•s !

Aujourd’hui je me lance dans mon premier TR sur PA pour vous parler de la 3-FA, ou 3-fluoroamphétamine.
Pour ceux qui ne visualisent pas du tout ce que c’est, il s’agit d’un RC stimulant amphétamine qui jouerait sur la dopamine et légèrement la séroto.

Avant de me lancer sur le produit en lui-même je vais tout de même planter un contexte : je suis une femme, je pèse environ 50kg pour moins d’1m60 (soit un gabarit plutôt léger) et j’ai 22 ans. Je consomme depuis environ 3 ans et j’ai essayé différentes drogues de différentes catégories, excepté des psychédéliques. Je suis plutôt adepte des stims et cathinones en général.

Par conséquent, lors de ma dernière commande de RC, j’ai demandé un sample de 3-FA histoire de découvrir un nouveau stimulant et d’en tâter les effets. J’ai reçu le produit sous forme de “pellets”, couleur bleu flashy, de 60mg (ce qui correspond à une “common dose” si on en croit les fiches informatives sur le web).

L’occasion et l’envie se sont donc présentées le soir du 22 mars.
J’étais dans un bon set&setting : moral relativement bon, chez moi, seule avec mon conjoint, en ayant bien dormi la veille et dîné plus tôt dans la soirée.

On a avalé une demi-pilule chacun, soit 30mg, à 20h15. C’est monté à 21h10.
Le rush s’est matérialisé par une grosse bouffée de chaleur et a amené avec elle les sensations typiques d’un stimulant dopamine : une précision des sens (ouïe, vue) accrue, une stimulation psychologique moyenne avec l’envie d’être textuellement productive (parler avec des gens, discuter sur le web, écrire des trucs, aller commenter des posts sur fb, …), ce qui est un effet commun à tous les stims chez moi. L’effet est assez fondu et le ressenti plutôt temporisé, ça m’a semblé moins brut que la cocaïne en termes d’effets stimulants par exemple, avec une focalisation plus intense cependant.

Sont arrivés durant le plateau les effets moins désirables mais classiques et attendus, à savoir une augmentation notable du rythme cardiaque, la crispation des mâchoires, la peau en sueur et la difficulté de concentration sur plus d’une activité à la fois.
J’ai senti le plateau s’affaisser au bout de trois-quarts d’heure environ. J’admets que j’ignore si c’est cohérent en termes de timing sur un stim amphet, cependant j’ai remarqué au cours de ma vie que j’ai une durée de vie toujours plus faible que les autres à propos des stims. Peut-être que ça y a joué.

J’ai donc voulu prolonger les effets via une deuxième prise et cette fois, à 22h, j’écrase ma pilule de 30mg que je travaille en poudre et que je tape en sniff (ma ROA de prédilection tbh).
Malgré la voie nasale à l’instar de l’oral, le rush se déclare à 22h45, soit quasiment aussi longtemps que quand j’avais avalé la pilule bien que j’aurais pensé que le deuxième drop aurait été facilement potentialisé par le premier. Même caractéristiques sur le deuxième rush, à savoir une bouffée de chaleur. En revanche, bien que les effets stimulants semblent légèrement relancés par la prise, je ne retrouve pas du tout les effets agréables sur le côté psychologique - d’ailleurs sur aucun des deux drops je n’ai ressenti une forme d’effet empatho comme évoqué sur certains TR que j’avais pu lire en amont.

Par contre, outre la déception des effets espérés qui étaient beaucoup moins perceptibles qu’à la première prise, j’ai ramassé une très désagréable recrudescence d’effets secondaires. En-dehors des effets physiques comme la sueur, les dents qui grincent, les pupilles dilatées et autres, j’ai ressenti un mood un peu figé très étrange et inédit : j’étais trop stimulée psychologiquement pour me contenter de regarder quelque chose à la télé par exemple, mais en même temps j’avais absolument pas le courage ni la motivation, en dépit de l’envie, de m’attarder sur une activité particulière comme l’écriture ou les jeux de logique type Échecs ou sudoku (je concède que ça paraît très chiant mais dès que je suis sous stims j’ai irrémédiablement envie de pousser mon cerveau dans ce genre de casse-têtes intellectuels).

Le plateau est super désagréable - j’ai des palpitations dans les muscles, une respiration saccadée, une pression dans les tempes. Moralement c’est vraiment atterrant : je ne me sens vraiment pas à l’aise. J’ai l’impression que je ne suis pas du tout là où je devrais être, mais qu’en même temps l’impression s’appliquerait peu importe l’endroit où je pourrais me trouver. Je suis dans l’inconfort total, le sentiment d’être bloquée dans une boucle, je n’arrive même pas à en parler à mon copain étant donné que je n’arrive pas à verbaliser ce que je ressens.

Et ces effets, allant du plateau à la descente, ils sont longs, très longs. Malgré quelques folies dans les draps avec mon homme et une tentative de reprise en main par l’écoute d’un vinyle de blues, rien n’y fait ; j’ai cette désagréable impression que tout est vide de sens et que rien n’est envisageable pour changer ça. Je finis par me livrer à mon compagnon, qui tente par des mots réconfortants et des changements de sujets dans la discussion de me rassurer, mais rien n’y fait.

A 2h30 du matin, je prends 25mg d’Atarax pour me détendre, ce qui fonctionne assez bien, mais le sentiment d’inutilité et de lassitude sont toujours là.
Étant traitée sous atarax à la base pour des troubles de l’anxiété j’ai une certaine tolérance, ce pour quoi je me suis permise de reprendre 25mg à 4h du matin, ce qui a fini par m’apaiser pour de bon et m’assommer suffisamment pour m’endormir.

J’ai dormi environ 10 heures d’un bloc, et le lendemain je me sentais assez vidée et abattue, sensation qu’on pourrait comparer à un lendemain de prise de MDMA par exemple. A savoir que personnellement j’ai la chance de ne pas subir ce retour de bâton dans les entactogènes, mais je l’ai pourtant ressenti ce lendemain avec la 3-FA.

Bon comme vous l’aurez probablement deviné, ce try de 3-FA aura été le premier et probablement le dernier. Les effets agréables que j’ai pu en tirer ne sont pas propres à cette molécule mais se retrouvent dans plein d’autres. De plus, l’équilibre entre les effets indésirables et le peu d’effets agréables ne m’ont absolument pas convaincue, et je pense sincèrement ne jamais en reprendre dans ma vie.

J’ai dispatché les pilules parmi des proches qui étaient curieux de se faire leur propre expérience dessus, autrement ça aurait fini à la poubelle.
D’ailleurs, mon conjoint a pris les mêmes dosages que moi, aux mêmes heures et avec les mêmes ROA mais n’a absolument rien senti. Nada. Ça reste un mystère, mais tant mieux pour lui.

En conclusion, je dirais que c’est un RC qui peut éventuellement correspondre à certain•e•s usager•e•s mais certainement pas moi, et je pense sincèrement que quitte à investir financièrement pour un trip récréatif, autant se diriger vers d’autres produits, à mes yeux plus pertinents.

Voilà pour mon premier TR. J’en ai deux autres en tête, respectivement sur le 5-MMPA et l’association entre 4mmc et kétamine (dinguerie!), que je rédigerai sûrement bientôt.
Merci de m’avoir lue, n’oubliez pas de prendre soin de vous et de vous amuser en toute sérénité.

Nb : j’ai déposé un échantillon de la 3-FA dans le drugchecking de l’association Nuit Blanche. J’attends les résultats pour environ deux semaines encore. Je ferai un edit quand je les aurai.