Butane - L'enfer, c'est long même quand ça ne dure qu'une minute

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Préambule


Ah là là ! Le butane et moi… C’est une sacrée histoire. J’y reviendrais plus en détail dans un « tr » qui portera sur l’entièreté de la consommation de butane que j’ai eu dans ma vie. Je vais ici me cantonner à vous narrer l’histoire de mon dernier trip en date avec cette substance, celui qui clora ce chapitre de ma vie. Je veux en effet après cette expérience ne plus jamais avoir affaire avec ce gaz à la fois si onirique et si pernicieux ; et je suis sûr qu’à la fin de cette lecture vous comprendrez pourquoi.

Je me dois de vous prévenir dès à présent : ce que vous vous apprêtez à lire n’est pas un rapport de voyage agréable ou plaisant. Le seul « happy-ending » ici résulte de la fin du trip, de la délivrance. Mais ne divulgâchont pas tout de suite le déroulement de l’histoire, si vous le voulez bien. Chaque chose en son temps. Bien sûr je ne prétend pas avoir un niveau de plume suffisant pour arriver à vous faire vivre à travers mes mots ce que j’ai vécu (et heureusement d’ailleurs!), alors je vous demanderez de bien vous rappeler que ce que je décris ici je l’ai vécu en live. Ce n’est pas le « pire » badtrip qu’il m’ait été donné de faire, ou même mon expérience la plus puissante avec les drogues ; mais c’est de loin la plus terrifiante et inattendue. Ceci étant dit, nous pouvons commencer.


Contexte / Set & Settings

Comme dit en préambule, je m’attarderai sur le passif que j’ai avec cette drogue dans un texte ultérieur. Je me dois cependant de vous planter un minimum le décor, tout en restant minimaliste. Je tenterais alors de rester bref.

Cela faisait maintenant plus ou moins un an que je consommais du butane, de manière plus ou moins régulière. J’ai donc pas mal exploré ce qu’il avait à m’offrir, mais je n’étais malheureusement pas au bout de mes surprises. L’immense majorité des trips à mon actif (mis à part quelques exceptions notables) consistaient en une plongée rapide et brutale dans une sorte de hole (butane-hole ?), me faisant voyager à une vitesse folle parmi une infinité de souvenirs impossibles et insaisissables ; puis émergence du coaltar un peu chamboulé et rebelote…  Le fait de trip sans ce fameux blackout brutal ne m’intéressant pas, j’utilisais le butane de manière absolument pas RdR, que je ne recommande pas du tout (le butane dans des conditions d’utilisation « safes » n’étant pas sensé donner de résultats aussi puissants/violents).

Je m’attarderais plus en détail là-dessus que dans un prochain épisode, mais pour la faire courte, l’immense majorité de mes trips butanesques ont prit place dans dans un S&S déplorable. C’est pourquoi j’étais plutôt enjoué à l’idée d’en reprendre ce jour-là : Je n’y avais pas touché depuis depuis de nombreux mois ; c’était donc une redécouverte, en cherche de sensations d’antan inoubliables. De plus, le settings était pour une fois très bon : Seul chez moi pour la journée, journée de Décembre étonnement douce pour la saison.

J’avais déjà ressayé en vitesse la veille, mais c’était en combo avec du cannabis, ce que je n’avais jamais fait avant. Ça n’avait pas été particulièrement plaisant, et même drastiquement différent de mes expériences passées ; je parlerais bien sûr de ça dans mon sempiternel texte ultérieur (oui je sais, je me prend pour un feuilleton TV). J’avais mis ces irrégularités sur le compte du cannabis et décidais de passer outre et de repartir sur de bonnes bases.

Me voilà donc sobre, motivé et fin prêt à retrouver ces sensations perdues, restées à jamais gravées dans mon esprit.


Le trip (oui enfin)

Je m’emparai donc de ma magnifique petite bouteille bleue estampillée « Saxo » de 90ml de butane et m’affalai confortablement dans mon lit. Les magnifiques nuances de bleu avec les reflets dorés sexy de la bouteille ainsi que la douce fraîcheur ressentie au contact de celle-ci me ramènent instantanément à mes années lycée ; souvenirs qui aujourd’hui me sont chers malgré la dureté de ceux-ci. Cette bouteille je ne pourrais jamais l’oublier. J’ai passé avec elle des soirées encore plus folles que celles passées en tête à tête avec la veuve Poignet. Souvenirs souvenirs...

Je me mets une petite vidéo sur mon téléphone portable (c’est comme cela ou avec une série que je préférais faire mes trips dans le temps, cela me créait des boucles infinis de faux souvenirs juste avant de tomber en hole). C’est la dernière vidéo de Veerdose, un youtubeur faisant du contenu sur Garry’s mod ; un jeu qui m’a accompagné durant une grande partie de mon adolescence et qui reste encore cher à mes yeux, malgré son aspect quelque peu rustique. Je suis donc décidément en terrain connu et familier. Je suis enjoué, excité, rien ne peux m’arriver. Rien ?


Je me décide enfin. J’ouvre le bouchon et porte délicatement cette petite tige rouge à ma bouche, la coince entre mes incisives, et commence doucement à pousser… C’est celle-là ! Celle-là même ! Je ne l’avais pas ressentie depuis longtemps, mais je la reconnaîtrai entre mille ! Cette sensation… Le son du gaz qui se dilate doucement dans ma trachée. Ce goût si caractéristique qui est en train de flirter avec mes papilles. Cette chaleur à la fois douce et funeste qui envahit à présent mes alvéoles pulmonaires. Le manque d’oxygène qui commence à pointer le bout de son nez. Cette sirène d’alarme qui devient de plus en plus forte dans ma tête, jusqu’à devenir assourdissante…
C’était ça. Exactement ça qui m’avait manqué depuis si longtemps, sans même que je ne le sache.

Seulement voilà : cela fait bien longtemps que je n’ai pas pratiqué cet exercice. Je suis complètement rouillé et n’arrive pas à bloquer ma respiration aussi longtemps qu’à l’époque. Je relâche donc le gaz bien avant ce fameux hole tant convoité, n’arrivant qu’à ressentir le bout de mes doigts et de mes lèvres qui se transforment peu à peu en mousse, ainsi qu’une grande euphorie.
Aurais-je perdu le coup de main, foutredieu ?!

Je ne me décourage pas. Je reprend mon souffle, attend la fin des effets et retente ma chance. Rien à faire. Je suis bel et bien rouillé, et je n’arrive plus à atteindre ne serait-ce que le bord du précipice qui pourrait me conduire au hole.
Me vient alors une idée de génie. Les effets du butane durant plus longtemps que l’instant où nous le gardons dans nos poumons, il me suffit de reprendre ma respiration au dernier moment, respirer un bon coup puis me recharger les poumons en gaz avant la fin des effets de la bouffée précédente. Comme une sorte de plateau Sigma au MXE mais butanesque.

Idée de génie s’il en est… N’est-ce pas ?



Le début de la fin


Je me lance donc dans mon butanathon effréné, gardant le plus possible le gaz en moi, reprenant une courte bouffée d’oxygène avant de me relancer comme un dératé dans ma course à l’ivresse butanique ; étant bien déterminé à aller voir ce qui se cache derrière le mot limites.

Sans crier gare, je traverse le temps et l’espace pour me retrouver sans m’en rendre compte téléporté quelques instants plus tard, en complète folie , les jambes en l’air à me projeter des visions aussi délirantes qu’improbables. Je vais tenter ici de mettre des mots sur ce que je voyais à cet instant ; je crains nonobstant que les mots ne soient pas suffisants pour comprendre l’ampleur de ce qui se tramait ma matière grise à ce moment-là. Le butane créant pour ma part des hallucinations très puissantes et claires sur le moment, mais qui se rapprochent plus en réalité de concepts improbables que de réelles images.

Je voyais (ou comprenais) à cet instant précis un auriculaire, seul et flottant dans les airs. Ce petit doigt donnait naissance à un autre doigt plus petit encore qui accouchait à son tour d’un doigt plus petit et ainsi de suite.
De mon côté, j’avais aussi un petit doigt qui mettait au monde un autre doigt plus petit etc. Il n’était pas rattaché à ma main, il flottait aussi dans les airs, mais c’était le mien. Simplement je le savais. (à savoir que sur le coup, toute cette scène sortie tout droit de l’esprit d’un Chapelier Fou sous crack, me semblait parfaitement logique et concordait parfaitement avec les lois de notre monde matériel).

Les mystérieux doigts donnaient naissance à la même vitesse, comme s’ils étaient en compétition l’un avec l’autre. Au bout du dixième doigt mis au monde, c’était celui-là le plus petit de tous. Et pour l’accueillir j’ai un petit podium en mousse, pour pouvoir le déposer dessus. Quand je me rendis compte que le doigt adversaire n’avait même pas de petit podium en mousse pour le cadet de ses auriculaires (non mais sans blague), je me mis dans une colère noire. Crachant violemment par terre (irl) de dédain et de dégoût pour quelqu’un qui avait l’audace de ne même pas avoir de petit podium en mousse pour le cadet de ses petits doigts.
Je vous avez prévenu. Les visions du butanes sont toujours cryptiques et sans aucun sens dans la réalité telle que nous la concevons. Il est aussi extrêmement difficile de s’en souvenir, il ne nous reste que des bribes ; alors qu’elles ne pourraient être plus claires et plus limpides sur le moment.



La descente aux enfers

Me réveillant de ce délire, l’esprit encore empli de vapeurs butaniles, je me rend bien compte que je suis parti assez loin ; mais je n’ai toujours pas fichtre atteint ce fameux état si convoité, à savoir le hole. Étant encore bien sous influence, je décide donc de poursuivre ma fameuse technique ; que je puisse enfin atteindre l’objet de mes désirs. Je remets donc à la bouche ma « Saxo recharge universelle de gaz pour briquets », c’est ici que tout bascula.
Vidant encore la bouteille dans mes poumons, retenant encore mon souffle tandis que mes acouphènes ne faisait qu’empirer d’un instant à l’autre. Je commence à voir le monde qui m’entoure avec une couche de vert. Tout est vert autour de moi. Je me rendis compte à cet instant que cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas respiré et que je retenais ce gaz toxique dans mes poumons. Paniqué, j’expire d’un seul coup tout le butane, me mettant à respirer frénétiquement fort.

J’entendis soudain une voix très distincte sortir du son de mon téléphone. Cette voix était plutôt douce et rassurante. Elle me disait « Oui c’est ça. Respire. Oui comme ça... ». En retrouvant mes esprits, ma vision était subitement brouillée. Comme la neige des anciennes télés en transparence, comme un calque posé sur ma vision. Je regarda mon téléphone, il y avait un visage d’homme inquiétant qui s’affichait à l’écran. Sa voix résonna dans ma tête « Je suis là ». Je compris immédiatement ce qu’il essayait de faire, il voulait me faire peur, me faire croire que j’étais sa chose et qu’il ferait de moi exactement ce qu’il voudrait.

A ce moment, je me dit dans ma tête « Allez ta gueule. Va te faire foutre. », comme si cette entité se jouait de moi ; comme un adulte restant passible face aux décorations mal faites d’un train fantôme.
Il disparu immédiatement de l’écran de mon smartphone, me réconfortant dans mon idée qu’il était inoffensif ; pour apparaître tout de suite après en jumpscare sur l’intégralité de mon champ de vision avec un grand sourire, pour me dire en chuchotant aux creux de mes oreilles « Je suis dans ta tête. ». J’ai poussé un cri d’épouvante, me rendant compte dans la merde noire dans laquelle j’étais, plus terrifié que jamais. Je bondis en arrière, regardant mes mains pour trouver un point d’attache à  la réalité. Son visage était fondu dans chacune de mes mains, avec un immense sourire et se délectant de ma peur il me dit « Je suis aussi dans tes mains ». J’étais absolument pétrifié. Le temps n’avait plus court ici, tout ceci se passa à une vitesse folle et a en même temps semblé durer une éternité.

Je plongea ma tête dans une boule de couette et ferma les yeux aussi fort que possible : il ne pourrait me faire du mal si je ne le voyais pas. j’ai eu le droit à un court moment de répit, puis sans crier gare, je vis apparaître sous chacune de mes paupières deux yeux grands ouverts ainsi qu’une bouche pleine de dents dessiner un grand sourire. Il me chuchota « Je suis dans tes yeux... ».
Ça ressemblait visuellement à ce fameux meme ou un homme noir souris dans la pénombre.
/forum/uploads/images/1639/blackdark.png


D’autres visages commencèrent à se dessiner dans le noir, prenant ainsi peu à peu tout mon champ de vision, même les yeux fermés. Pendant ce temps, je ressentais dans mon corps comme si de la moquette extrêmement rugueuse était en train de pousser entre mon épiderme et mon hypoderme. Petit à petit, dans absolument tout le corps. Mon cerveau lui se faisait polir au papier de verre, râper petit à petit. Les yeux fermés, cet homme commença à faire un monologue. J’entendais très distinctement tout ce qu’il disait, même si ce qu’il disait n’avait aucun sens. Je me souviens très bien l’entendre me dire « Tu vois ? Ça ne sert à rien de résister. Tu as vu qui je suis ? Et tu as vu ce que tu es ? Et puis en plus je fais du sport, alors c’est sûr ça aide pas... ».



L’après

Ce moment qui sembla me durer une éternité finit enfin par se calmer. Les sourires dans la pénombre se dissipèrent peu à peu, alors que cet homme continuait de proférer des insanités par les enceintes de mon téléphone. Sa voix repartit peu à peu se fondre dans les méandres, jusqu’à disparaître complètement. Je suis resté encore un moment les yeux fermés, jusqu’à entendre réémerger la voix de Veerdose de mon téléphone, qui ne m’a jamais semblé si réconfortante et libératrice. J’ouvris peu à peu les yeux, tremblant de peur, étant angoissé comme jamais je ne l’ai été. Je me demandais si tout ceci ne faisait pas encore partie du trip, et si cet homme n’allait pas réapparaître la seconde suivante pour me violer la psyché. Je restait dans mon lit, tremblant comme une feuille morte, sursautant au moindre bruit pouvant venir de la chaudière ou de la rue.

Je pris peu après un étizolam pour endiguer cette anxiété et pouvoir me calmer. Il fit bien son office et j’ai réussi à reprendre mes esprits. J’ai mis un casque sur les oreilles et me suis mis à jouer à Mario Kart pour essayer de me détendre et me changer les esprits. Bien que cela ne soit évidemment absolument pas conseillé, j’ai fumé du haschich ce soir-là, car bien trop effrayé de revivre cette expérience à nouveau dans mes rêves (le cannabis supprimant les rêves). Je vais aujourd’hui mieux et j’essaye de rationaliser ce qui m’est arrivé (c’est arrivé hier).





Alors voilà, mon tout premier tr. Merci beaucoup de l’avoir lu jusqu’ici, j’espère qu’il ne fut pas trop long et que vous avez apprécié le lire, malgré la dureté du sujet abordé. Ceci était un coup d’essai dans le monde de l’écriture, soyez indulgent s’il vous plaît ^^ N’hésitez absolument pas si vous avez la moindre remarque ou question, je sais qu’il est possible que j’ai parfois manqué de clarté, j’ai malgré tout tenté d’expliquer au mieux. N’hésitez pas non plus si vous avez des conseils, je suis preneur puisque je compte écrire d’autres rapports, je souhaite m’améliorer. Je vous retrouve bientôt pour vous conter d’autres de mes histoires  ( :
Reputation de ce post
 
Super TR t'as géré pour un premier ;) Wolfy
 
Texte mis dans les morceaux choisis de Psychoactif. (pierre)
 
Super bien écrit et super interessant (butane c'est rare en plus) | Kamihate420

mais ça, ce n'est que mon avis

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Zopi7.5
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Ce que je me demande c’est comment tu as

Thc_Tramadol.fan a écrit

Préambule


Ah là là ! Le butane et moi… C’est une sacrée histoire. J’y reviendrais plus en détail dans un « tr » qui portera sur l’entièreté de la consommation de butane que j’ai eu dans ma vie. Je vais ici me cantonner à vous narrer l’histoire de mon dernier trip en date avec cette substance, celui qui clora ce chapitre de ma vie. Je veux en effet après cette expérience ne plus jamais avoir affaire avec ce gaz à la fois si onirique et si pernicieux ; et je suis sûr qu’à la fin de cette lecture vous comprendrez pourquoi.

Je me dois de vous prévenir dès à présent : ce que vous vous apprêtez à lire n’est pas un rapport de voyage agréable ou plaisant. Le seul « happy-ending » ici résulte de la fin du trip, de la délivrance. Mais ne divulgâchont pas tout de suite le déroulement de l’histoire, si vous le voulez bien. Chaque chose en son temps. Bien sûr je ne prétend pas avoir un niveau de plume suffisant pour arriver à vous faire vivre à travers mes mots ce que j’ai vécu (et heureusement d’ailleurs!), alors je vous demanderez de bien vous rappeler que ce que je décris ici je l’ai vécu en live. Ce n’est pas le « pire » badtrip qu’il m’ait été donné de faire, ou même mon expérience la plus puissante avec les drogues ; mais c’est de loin la plus terrifiante et inattendue. Ceci étant dit, nous pouvons commencer.


Contexte / Set & Settings

Comme dit en préambule, je m’attarderai sur le passif que j’ai avec cette drogue dans un texte ultérieur. Je me dois cependant de vous planter un minimum le décor, tout en restant minimaliste. Je tenterais alors de rester bref.

Cela faisait maintenant plus ou moins un an que je consommais du butane, de manière plus ou moins régulière. J’ai donc pas mal exploré ce qu’il avait à m’offrir, mais je n’étais malheureusement pas au bout de mes surprises. L’immense majorité des trips à mon actif (mis à part quelques exceptions notables) consistaient en une plongée rapide et brutale dans une sorte de hole (butane-hole ?), me faisant voyager à une vitesse folle parmi une infinité de souvenirs impossibles et insaisissables ; puis émergence du coaltar un peu chamboulé et rebelote…  Le fait de trip sans ce fameux blackout brutal ne m’intéressant pas, j’utilisais le butane de manière absolument pas RdR, que je ne recommande pas du tout (le butane dans des conditions d’utilisation « safes » n’étant pas sensé donner de résultats aussi puissants/violents).

Je m’attarderais plus en détail là-dessus que dans un prochain épisode, mais pour la faire courte, l’immense majorité de mes trips butanesques ont prit place dans dans un S&S déplorable. C’est pourquoi j’étais plutôt enjoué à l’idée d’en reprendre ce jour-là : Je n’y avais pas touché depuis depuis de nombreux mois ; c’était donc une redécouverte, en cherche de sensations d’antan inoubliables. De plus, le settings était pour une fois très bon : Seul chez moi pour la journée, journée de Décembre étonnement douce pour la saison.

J’avais déjà ressayé en vitesse la veille, mais c’était en combo avec du cannabis, ce que je n’avais jamais fait avant. Ça n’avait pas été particulièrement plaisant, et même drastiquement différent de mes expériences passées ; je parlerais bien sûr de ça dans mon sempiternel texte ultérieur (oui je sais, je me prend pour un feuilleton TV). J’avais mis ces irrégularités sur le compte du cannabis et décidais de passer outre et de repartir sur de bonnes bases.

Me voilà donc sobre, motivé et fin prêt à retrouver ces sensations perdues, restées à jamais gravées dans mon esprit.


Le trip (oui enfin)

Je m’emparai donc de ma magnifique petite bouteille bleue estampillée « Saxo » de 90ml de butane et m’affalai confortablement dans mon lit. Les magnifiques nuances de bleu avec les reflets dorés sexy de la bouteille ainsi que la douce fraîcheur ressentie au contact de celle-ci me ramènent instantanément à mes années lycée ; souvenirs qui aujourd’hui me sont chers malgré la dureté de ceux-ci. Cette bouteille je ne pourrais jamais l’oublier. J’ai passé avec elle des soirées encore plus folles que celles passées en tête à tête avec la veuve Poignet. Souvenirs souvenirs...

Je me mets une petite vidéo sur mon téléphone portable (c’est comme cela ou avec une série que je préférais faire mes trips dans le temps, cela me créait des boucles infinis de faux souvenirs juste avant de tomber en hole). C’est la dernière vidéo de Veerdose, un youtubeur faisant du contenu sur Garry’s mod ; un jeu qui m’a accompagné durant une grande partie de mon adolescence et qui reste encore cher à mes yeux, malgré son aspect quelque peu rustique. Je suis donc décidément en terrain connu et familier. Je suis enjoué, excité, rien ne peux m’arriver. Rien ?


Je me décide enfin. J’ouvre le bouchon et porte délicatement cette petite tige rouge à ma bouche, la coince entre mes incisives, et commence doucement à pousser… C’est celle-là ! Celle-là même ! Je ne l’avais pas ressentie depuis longtemps, mais je la reconnaîtrai entre mille ! Cette sensation… Le son du gaz qui se dilate doucement dans ma trachée. Ce goût si caractéristique qui est en train de flirter avec mes papilles. Cette chaleur à la fois douce et funeste qui envahit à présent mes alvéoles pulmonaires. Le manque d’oxygène qui commence à pointer le bout de son nez. Cette sirène d’alarme qui devient de plus en plus forte dans ma tête, jusqu’à devenir assourdissante…
C’était ça. Exactement ça qui m’avait manqué depuis si longtemps, sans même que je ne le sache.

Seulement voilà : cela fait bien longtemps que je n’ai pas pratiqué cet exercice. Je suis complètement rouillé et n’arrive pas à bloquer ma respiration aussi longtemps qu’à l’époque. Je relâche donc le gaz bien avant ce fameux hole tant convoité, n’arrivant qu’à ressentir le bout de mes doigts et de mes lèvres qui se transforment peu à peu en mousse, ainsi qu’une grande euphorie.
Aurais-je perdu le coup de main, foutredieu ?!

Je ne me décourage pas. Je reprend mon souffle, attend la fin des effets et retente ma chance. Rien à faire. Je suis bel et bien rouillé, et je n’arrive plus à atteindre ne serait-ce que le bord du précipice qui pourrait me conduire au hole.
Me vient alors une idée de génie. Les effets du butane durant plus longtemps que l’instant où nous le gardons dans nos poumons, il me suffit de reprendre ma respiration au dernier moment, respirer un bon coup puis me recharger les poumons en gaz avant la fin des effets de la bouffée précédente. Comme une sorte de plateau Sigma au MXE mais butanesque.

Idée de génie s’il en est… N’est-ce pas ?



Le début de la fin


Je me lance donc dans mon butanathon effréné, gardant le plus possible le gaz en moi, reprenant une courte bouffée d’oxygène avant de me relancer comme un dératé dans ma course à l’ivresse butanique ; étant bien déterminé à aller voir ce qui se cache derrière le mot limites.

Sans crier gare, je traverse le temps et l’espace pour me retrouver sans m’en rendre compte téléporté quelques instants plus tard, en complète folie , les jambes en l’air à me projeter des visions aussi délirantes qu’improbables. Je vais tenter ici de mettre des mots sur ce que je voyais à cet instant ; je crains nonobstant que les mots ne soient pas suffisants pour comprendre l’ampleur de ce qui se tramait ma matière grise à ce moment-là. Le butane créant pour ma part des hallucinations très puissantes et claires sur le moment, mais qui se rapprochent plus en réalité de concepts improbables que de réelles images.

Je voyais (ou comprenais) à cet instant précis un auriculaire, seul et flottant dans les airs. Ce petit doigt donnait naissance à un autre doigt plus petit encore qui accouchait à son tour d’un doigt plus petit et ainsi de suite.
De mon côté, j’avais aussi un petit doigt qui mettait au monde un autre doigt plus petit etc. Il n’était pas rattaché à ma main, il flottait aussi dans les airs, mais c’était le mien. Simplement je le savais. (à savoir que sur le coup, toute cette scène sortie tout droit de l’esprit d’un Chapelier Fou sous crack, me semblait parfaitement logique et concordait parfaitement avec les lois de notre monde matériel).

Les mystérieux doigts donnaient naissance à la même vitesse, comme s’ils étaient en compétition l’un avec l’autre. Au bout du dixième doigt mis au monde, c’était celui-là le plus petit de tous. Et pour l’accueillir j’ai un petit podium en mousse, pour pouvoir le déposer dessus. Quand je me rendis compte que le doigt adversaire n’avait même pas de petit podium en mousse pour le cadet de ses auriculaires (non mais sans blague), je me mis dans une colère noire. Crachant violemment par terre (irl) de dédain et de dégoût pour quelqu’un qui avait l’audace de ne même pas avoir de petit podium en mousse pour le cadet de ses petits doigts.
Je vous avez prévenu. Les visions du butanes sont toujours cryptiques et sans aucun sens dans la réalité telle que nous la concevons. Il est aussi extrêmement difficile de s’en souvenir, il ne nous reste que des bribes ; alors qu’elles ne pourraient être plus claires et plus limpides sur le moment.



La descente aux enfers

Me réveillant de ce délire, l’esprit encore empli de vapeurs butaniles, je me rend bien compte que je suis parti assez loin ; mais je n’ai toujours pas fichtre atteint ce fameux état si convoité, à savoir le hole. Étant encore bien sous influence, je décide donc de poursuivre ma fameuse technique ; que je puisse enfin atteindre l’objet de mes désirs. Je remets donc à la bouche ma « Saxo recharge universelle de gaz pour briquets », c’est ici que tout bascula.
Vidant encore la bouteille dans mes poumons, retenant encore mon souffle tandis que mes acouphènes ne faisait qu’empirer d’un instant à l’autre. Je commence à voir le monde qui m’entoure avec une couche de vert. Tout est vert autour de moi. Je me rendis compte à cet instant que cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas respiré et que je retenais ce gaz toxique dans mes poumons. Paniqué, j’expire d’un seul coup tout le butane, me mettant à respirer frénétiquement fort.

J’entendis soudain une voix très distincte sortir du son de mon téléphone. Cette voix était plutôt douce et rassurante. Elle me disait « Oui c’est ça. Respire. Oui comme ça... ». En retrouvant mes esprits, ma vision était subitement brouillée. Comme la neige des anciennes télés en transparence, comme un calque posé sur ma vision. Je regarda mon téléphone, il y avait un visage d’homme inquiétant qui s’affichait à l’écran. Sa voix résonna dans ma tête « Je suis là ». Je compris immédiatement ce qu’il essayait de faire, il voulait me faire peur, me faire croire que j’étais sa chose et qu’il ferait de moi exactement ce qu’il voudrait.

A ce moment, je me dit dans ma tête « Allez ta gueule. Va te faire foutre. », comme si cette entité se jouait de moi ; comme un adulte restant passible face aux décorations mal faites d’un train fantôme.
Il disparu immédiatement de l’écran de mon smartphone, me réconfortant dans mon idée qu’il était inoffensif ; pour apparaître tout de suite après en jumpscare sur l’intégralité de mon champ de vision avec un grand sourire, pour me dire en chuchotant aux creux de mes oreilles « Je suis dans ta tête. ». J’ai poussé un cri d’épouvante, me rendant compte dans la merde noire dans laquelle j’étais, plus terrifié que jamais. Je bondis en arrière, regardant mes mains pour trouver un point d’attache à  la réalité. Son visage était fondu dans chacune de mes mains, avec un immense sourire et se délectant de ma peur il me dit « Je suis aussi dans tes mains ». J’étais absolument pétrifié. Le temps n’avait plus court ici, tout ceci se passa à une vitesse folle et a en même temps semblé durer une éternité.

Je plongea ma tête dans une boule de couette et ferma les yeux aussi fort que possible : il ne pourrait me faire du mal si je ne le voyais pas. j’ai eu le droit à un court moment de répit, puis sans crier gare, je vis apparaître sous chacune de mes paupières deux yeux grands ouverts ainsi qu’une bouche pleine de dents dessiner un grand sourire. Il me chuchota « Je suis dans tes yeux... ».
Ça ressemblait visuellement à ce fameux meme ou un homme noir souris dans la pénombre.
Image: https://www.psychoactif.org/forum/uploa … ckdark.png

D’autres visages commencèrent à se dessiner dans le noir, prenant ainsi peu à peu tout mon champ de vision, même les yeux fermés. Pendant ce temps, je ressentais dans mon corps comme si de la moquette extrêmement rugueuse était en train de pousser entre mon épiderme et mon hypoderme. Petit à petit, dans absolument tout le corps. Mon cerveau lui se faisait polir au papier de verre, râper petit à petit. Les yeux fermés, cet homme commença à faire un monologue. J’entendais très distinctement tout ce qu’il disait, même si ce qu’il disait n’avait aucun sens. Je me souviens très bien l’entendre me dire « Tu vois ? Ça ne sert à rien de résister. Tu as vu qui je suis ? Et tu as vu ce que tu es ? Et puis en plus je fais du sport, alors c’est sûr ça aide pas... ».



L’après

Ce moment qui sembla me durer une éternité finit enfin par se calmer. Les sourires dans la pénombre se dissipèrent peu à peu, alors que cet homme continuait de proférer des insanités par les enceintes de mon téléphone. Sa voix repartit peu à peu se fondre dans les méandres, jusqu’à disparaître complètement. Je suis resté encore un moment les yeux fermés, jusqu’à entendre réémerger la voix de Veerdose de mon téléphone, qui ne m’a jamais semblé si réconfortante et libératrice. J’ouvris peu à peu les yeux, tremblant de peur, étant angoissé comme jamais je ne l’ai été. Je me demandais si tout ceci ne faisait pas encore partie du trip, et si cet homme n’allait pas réapparaître la seconde suivante pour me violer la psyché. Je restait dans mon lit, tremblant comme une feuille morte, sursautant au moindre bruit pouvant venir de la chaudière ou de la rue.

Je pris peu après un étizolam pour endiguer cette anxiété et pouvoir me calmer. Il fit bien son office et j’ai réussi à reprendre mes esprits. J’ai mis un casque sur les oreilles et me suis mis à jouer à Mario Kart pour essayer de me détendre et me changer les esprits. Bien que cela ne soit évidemment absolument pas conseillé, j’ai fumé du haschich ce soir-là, car bien trop effrayé de revivre cette expérience à nouveau dans mes rêves (le cannabis supprimant les rêves). Je vais aujourd’hui mieux et j’essaye de rationaliser ce qui m’est arrivé (c’est arrivé hier).





Alors voilà, mon tout premier tr. Merci beaucoup de l’avoir lu jusqu’ici, j’espère qu’il ne fut pas trop long et que vous avez apprécié le lire, malgré la dureté du sujet abordé. Ceci était un coup d’essai dans le monde de l’écriture, soyez indulgent s’il vous plaît ^^ N’hésitez absolument pas si vous avez la moindre remarque ou question, je sais qu’il est possible que j’ai parfois manqué de clarté, j’ai malgré tout tenté d’expliquer au mieux. N’hésitez pas non plus si vous avez des conseils, je suis preneur puisque je compte écrire d’autres rapports, je souhaite m’améliorer. Je vous retrouve bientôt pour vous conter d’autres de mes histoires  ( :

Je me demande comment tu as fais pour pas te givrer les poumons ? Quand le butane sort de la bombone il est pas ultra froid comme il est sous pression pour le mettre à l’état liquide ?


La piraterie n’est jamais finie

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Thc_Tramadol.fan a écrit

Préambule


Ah là là ! Le butane et moi… C’est une sacrée histoire. J’y reviendrais plus en détail dans un « tr » qui portera sur l’entièreté de la consommation de butane que j’ai eu dans ma vie. Je vais ici me cantonner à vous narrer l’histoire de mon dernier trip en date avec cette substance, celui qui clora ce chapitre de ma vie. Je veux en effet après cette expérience ne plus jamais avoir affaire avec ce gaz à la fois si onirique et si pernicieux ; et je suis sûr qu’à la fin de cette lecture vous comprendrez pourquoi.

Je me dois de vous prévenir dès à présent : ce que vous vous apprêtez à lire n’est pas un rapport de voyage agréable ou plaisant. Le seul « happy-ending » ici résulte de la fin du trip, de la délivrance. Mais ne divulgâchont pas tout de suite le déroulement de l’histoire, si vous le voulez bien. Chaque chose en son temps. Bien sûr je ne prétend pas avoir un niveau de plume suffisant pour arriver à vous faire vivre à travers mes mots ce que j’ai vécu (et heureusement d’ailleurs!), alors je vous demanderez de bien vous rappeler que ce que je décris ici je l’ai vécu en live. Ce n’est pas le « pire » badtrip qu’il m’ait été donné de faire, ou même mon expérience la plus puissante avec les drogues ; mais c’est de loin la plus terrifiante et inattendue. Ceci étant dit, nous pouvons commencer.


Contexte / Set & Settings

Comme dit en préambule, je m’attarderai sur le passif que j’ai avec cette drogue dans un texte ultérieur. Je me dois cependant de vous planter un minimum le décor, tout en restant minimaliste. Je tenterais alors de rester bref.

Cela faisait maintenant plus ou moins un an que je consommais du butane, de manière plus ou moins régulière. J’ai donc pas mal exploré ce qu’il avait à m’offrir, mais je n’étais malheureusement pas au bout de mes surprises. L’immense majorité des trips à mon actif (mis à part quelques exceptions notables) consistaient en une plongée rapide et brutale dans une sorte de hole (butane-hole ?), me faisant voyager à une vitesse folle parmi une infinité de souvenirs impossibles et insaisissables ; puis émergence du coaltar un peu chamboulé et rebelote…  Le fait de trip sans ce fameux blackout brutal ne m’intéressant pas, j’utilisais le butane de manière absolument pas RdR, que je ne recommande pas du tout (le butane dans des conditions d’utilisation « safes » n’étant pas sensé donner de résultats aussi puissants/violents).

Je m’attarderais plus en détail là-dessus que dans un prochain épisode, mais pour la faire courte, l’immense majorité de mes trips butanesques ont prit place dans dans un S&S déplorable. C’est pourquoi j’étais plutôt enjoué à l’idée d’en reprendre ce jour-là : Je n’y avais pas touché depuis depuis de nombreux mois ; c’était donc une redécouverte, en cherche de sensations d’antan inoubliables. De plus, le settings était pour une fois très bon : Seul chez moi pour la journée, journée de Décembre étonnement douce pour la saison.

J’avais déjà ressayé en vitesse la veille, mais c’était en combo avec du cannabis, ce que je n’avais jamais fait avant. Ça n’avait pas été particulièrement plaisant, et même drastiquement différent de mes expériences passées ; je parlerais bien sûr de ça dans mon sempiternel texte ultérieur (oui je sais, je me prend pour un feuilleton TV). J’avais mis ces irrégularités sur le compte du cannabis et décidais de passer outre et de repartir sur de bonnes bases.

Me voilà donc sobre, motivé et fin prêt à retrouver ces sensations perdues, restées à jamais gravées dans mon esprit.


Le trip (oui enfin)

Je m’emparai donc de ma magnifique petite bouteille bleue estampillée « Saxo » de 90ml de butane et m’affalai confortablement dans mon lit. Les magnifiques nuances de bleu avec les reflets dorés sexy de la bouteille ainsi que la douce fraîcheur ressentie au contact de celle-ci me ramènent instantanément à mes années lycée ; souvenirs qui aujourd’hui me sont chers malgré la dureté de ceux-ci. Cette bouteille je ne pourrais jamais l’oublier. J’ai passé avec elle des soirées encore plus folles que celles passées en tête à tête avec la veuve Poignet. Souvenirs souvenirs...

Je me mets une petite vidéo sur mon téléphone portable (c’est comme cela ou avec une série que je préférais faire mes trips dans le temps, cela me créait des boucles infinis de faux souvenirs juste avant de tomber en hole). C’est la dernière vidéo de Veerdose, un youtubeur faisant du contenu sur Garry’s mod ; un jeu qui m’a accompagné durant une grande partie de mon adolescence et qui reste encore cher à mes yeux, malgré son aspect quelque peu rustique. Je suis donc décidément en terrain connu et familier. Je suis enjoué, excité, rien ne peux m’arriver. Rien ?


Je me décide enfin. J’ouvre le bouchon et porte délicatement cette petite tige rouge à ma bouche, la coince entre mes incisives, et commence doucement à pousser… C’est celle-là ! Celle-là même ! Je ne l’avais pas ressentie depuis longtemps, mais je la reconnaîtrai entre mille ! Cette sensation… Le son du gaz qui se dilate doucement dans ma trachée. Ce goût si caractéristique qui est en train de flirter avec mes papilles. Cette chaleur à la fois douce et funeste qui envahit à présent mes alvéoles pulmonaires. Le manque d’oxygène qui commence à pointer le bout de son nez. Cette sirène d’alarme qui devient de plus en plus forte dans ma tête, jusqu’à devenir assourdissante…
C’était ça. Exactement ça qui m’avait manqué depuis si longtemps, sans même que je ne le sache.

Seulement voilà : cela fait bien longtemps que je n’ai pas pratiqué cet exercice. Je suis complètement rouillé et n’arrive pas à bloquer ma respiration aussi longtemps qu’à l’époque. Je relâche donc le gaz bien avant ce fameux hole tant convoité, n’arrivant qu’à ressentir le bout de mes doigts et de mes lèvres qui se transforment peu à peu en mousse, ainsi qu’une grande euphorie.
Aurais-je perdu le coup de main, foutredieu ?!

Je ne me décourage pas. Je reprend mon souffle, attend la fin des effets et retente ma chance. Rien à faire. Je suis bel et bien rouillé, et je n’arrive plus à atteindre ne serait-ce que le bord du précipice qui pourrait me conduire au hole.
Me vient alors une idée de génie. Les effets du butane durant plus longtemps que l’instant où nous le gardons dans nos poumons, il me suffit de reprendre ma respiration au dernier moment, respirer un bon coup puis me recharger les poumons en gaz avant la fin des effets de la bouffée précédente. Comme une sorte de plateau Sigma au MXE mais butanesque.

Idée de génie s’il en est… N’est-ce pas ?



Le début de la fin


Je me lance donc dans mon butanathon effréné, gardant le plus possible le gaz en moi, reprenant une courte bouffée d’oxygène avant de me relancer comme un dératé dans ma course à l’ivresse butanique ; étant bien déterminé à aller voir ce qui se cache derrière le mot limites.

Sans crier gare, je traverse le temps et l’espace pour me retrouver sans m’en rendre compte téléporté quelques instants plus tard, en complète folie , les jambes en l’air à me projeter des visions aussi délirantes qu’improbables. Je vais tenter ici de mettre des mots sur ce que je voyais à cet instant ; je crains nonobstant que les mots ne soient pas suffisants pour comprendre l’ampleur de ce qui se tramait ma matière grise à ce moment-là. Le butane créant pour ma part des hallucinations très puissantes et claires sur le moment, mais qui se rapprochent plus en réalité de concepts improbables que de réelles images.

Je voyais (ou comprenais) à cet instant précis un auriculaire, seul et flottant dans les airs. Ce petit doigt donnait naissance à un autre doigt plus petit encore qui accouchait à son tour d’un doigt plus petit et ainsi de suite.
De mon côté, j’avais aussi un petit doigt qui mettait au monde un autre doigt plus petit etc. Il n’était pas rattaché à ma main, il flottait aussi dans les airs, mais c’était le mien. Simplement je le savais. (à savoir que sur le coup, toute cette scène sortie tout droit de l’esprit d’un Chapelier Fou sous crack, me semblait parfaitement logique et concordait parfaitement avec les lois de notre monde matériel).

Les mystérieux doigts donnaient naissance à la même vitesse, comme s’ils étaient en compétition l’un avec l’autre. Au bout du dixième doigt mis au monde, c’était celui-là le plus petit de tous. Et pour l’accueillir j’ai un petit podium en mousse, pour pouvoir le déposer dessus. Quand je me rendis compte que le doigt adversaire n’avait même pas de petit podium en mousse pour le cadet de ses auriculaires (non mais sans blague), je me mis dans une colère noire. Crachant violemment par terre (irl) de dédain et de dégoût pour quelqu’un qui avait l’audace de ne même pas avoir de petit podium en mousse pour le cadet de ses petits doigts.
Je vous avez prévenu. Les visions du butanes sont toujours cryptiques et sans aucun sens dans la réalité telle que nous la concevons. Il est aussi extrêmement difficile de s’en souvenir, il ne nous reste que des bribes ; alors qu’elles ne pourraient être plus claires et plus limpides sur le moment.



La descente aux enfers

Me réveillant de ce délire, l’esprit encore empli de vapeurs butaniles, je me rend bien compte que je suis parti assez loin ; mais je n’ai toujours pas fichtre atteint ce fameux état si convoité, à savoir le hole. Étant encore bien sous influence, je décide donc de poursuivre ma fameuse technique ; que je puisse enfin atteindre l’objet de mes désirs. Je remets donc à la bouche ma « Saxo recharge universelle de gaz pour briquets », c’est ici que tout bascula.
Vidant encore la bouteille dans mes poumons, retenant encore mon souffle tandis que mes acouphènes ne faisait qu’empirer d’un instant à l’autre. Je commence à voir le monde qui m’entoure avec une couche de vert. Tout est vert autour de moi. Je me rendis compte à cet instant que cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas respiré et que je retenais ce gaz toxique dans mes poumons. Paniqué, j’expire d’un seul coup tout le butane, me mettant à respirer frénétiquement fort.

J’entendis soudain une voix très distincte sortir du son de mon téléphone. Cette voix était plutôt douce et rassurante. Elle me disait « Oui c’est ça. Respire. Oui comme ça... ». En retrouvant mes esprits, ma vision était subitement brouillée. Comme la neige des anciennes télés en transparence, comme un calque posé sur ma vision. Je regarda mon téléphone, il y avait un visage d’homme inquiétant qui s’affichait à l’écran. Sa voix résonna dans ma tête « Je suis là ». Je compris immédiatement ce qu’il essayait de faire, il voulait me faire peur, me faire croire que j’étais sa chose et qu’il ferait de moi exactement ce qu’il voudrait.

A ce moment, je me dit dans ma tête « Allez ta gueule. Va te faire foutre. », comme si cette entité se jouait de moi ; comme un adulte restant passible face aux décorations mal faites d’un train fantôme.
Il disparu immédiatement de l’écran de mon smartphone, me réconfortant dans mon idée qu’il était inoffensif ; pour apparaître tout de suite après en jumpscare sur l’intégralité de mon champ de vision avec un grand sourire, pour me dire en chuchotant aux creux de mes oreilles « Je suis dans ta tête. ». J’ai poussé un cri d’épouvante, me rendant compte dans la merde noire dans laquelle j’étais, plus terrifié que jamais. Je bondis en arrière, regardant mes mains pour trouver un point d’attache à  la réalité. Son visage était fondu dans chacune de mes mains, avec un immense sourire et se délectant de ma peur il me dit « Je suis aussi dans tes mains ». J’étais absolument pétrifié. Le temps n’avait plus court ici, tout ceci se passa à une vitesse folle et a en même temps semblé durer une éternité.

Je plongea ma tête dans une boule de couette et ferma les yeux aussi fort que possible : il ne pourrait me faire du mal si je ne le voyais pas. j’ai eu le droit à un court moment de répit, puis sans crier gare, je vis apparaître sous chacune de mes paupières deux yeux grands ouverts ainsi qu’une bouche pleine de dents dessiner un grand sourire. Il me chuchota « Je suis dans tes yeux... ».
Ça ressemblait visuellement à ce fameux meme ou un homme noir souris dans la pénombre.
Image: https://www.psychoactif.org/forum/uploa … ckdark.png

D’autres visages commencèrent à se dessiner dans le noir, prenant ainsi peu à peu tout mon champ de vision, même les yeux fermés. Pendant ce temps, je ressentais dans mon corps comme si de la moquette extrêmement rugueuse était en train de pousser entre mon épiderme et mon hypoderme. Petit à petit, dans absolument tout le corps. Mon cerveau lui se faisait polir au papier de verre, râper petit à petit. Les yeux fermés, cet homme commença à faire un monologue. J’entendais très distinctement tout ce qu’il disait, même si ce qu’il disait n’avait aucun sens. Je me souviens très bien l’entendre me dire « Tu vois ? Ça ne sert à rien de résister. Tu as vu qui je suis ? Et tu as vu ce que tu es ? Et puis en plus je fais du sport, alors c’est sûr ça aide pas... ».



L’après

Ce moment qui sembla me durer une éternité finit enfin par se calmer. Les sourires dans la pénombre se dissipèrent peu à peu, alors que cet homme continuait de proférer des insanités par les enceintes de mon téléphone. Sa voix repartit peu à peu se fondre dans les méandres, jusqu’à disparaître complètement. Je suis resté encore un moment les yeux fermés, jusqu’à entendre réémerger la voix de Veerdose de mon téléphone, qui ne m’a jamais semblé si réconfortante et libératrice. J’ouvris peu à peu les yeux, tremblant de peur, étant angoissé comme jamais je ne l’ai été. Je me demandais si tout ceci ne faisait pas encore partie du trip, et si cet homme n’allait pas réapparaître la seconde suivante pour me violer la psyché. Je restait dans mon lit, tremblant comme une feuille morte, sursautant au moindre bruit pouvant venir de la chaudière ou de la rue.

Je pris peu après un étizolam pour endiguer cette anxiété et pouvoir me calmer. Il fit bien son office et j’ai réussi à reprendre mes esprits. J’ai mis un casque sur les oreilles et me suis mis à jouer à Mario Kart pour essayer de me détendre et me changer les esprits. Bien que cela ne soit évidemment absolument pas conseillé, j’ai fumé du haschich ce soir-là, car bien trop effrayé de revivre cette expérience à nouveau dans mes rêves (le cannabis supprimant les rêves). Je vais aujourd’hui mieux et j’essaye de rationaliser ce qui m’est arrivé (c’est arrivé hier).





Alors voilà, mon tout premier tr. Merci beaucoup de l’avoir lu jusqu’ici, j’espère qu’il ne fut pas trop long et que vous avez apprécié le lire, malgré la dureté du sujet abordé. Ceci était un coup d’essai dans le monde de l’écriture, soyez indulgent s’il vous plaît ^^ N’hésitez absolument pas si vous avez la moindre remarque ou question, je sais qu’il est possible que j’ai parfois manqué de clarté, j’ai malgré tout tenté d’expliquer au mieux. N’hésitez pas non plus si vous avez des conseils, je suis preneur puisque je compte écrire d’autres rapports, je souhaite m’améliorer. Je vous retrouve bientôt pour vous conter d’autres de mes histoires  ( :

Alors il y a un coup à prendre. C'est un jeu avec la trachée pour laisser le gaz se dilater puis aller dans les poumons. Je déconseille vivement cette pratique, elle est en effet dangereuse et augmente les risques liés à la consommation de butane.


mais ça, ce n'est que mon avis

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