Salut,
La procédure que tu indique pour baisser ton
TSO a l'air bien violente à mes yeux...
Je comprends l'envie de s'affranchir d'un parcours de soin dont on a pas toujours besoin, les rdv avec les médecins, aller à la pharmacie, s'organiser dans le temps etc. Mais pour moi c'est des trucs chiants à faire dans la vie qui me permettent d'avoir bien plus d'avantages (un peu comme devoir payer les factures pour avoir l'élec, l'eau, le téléphone par exemple...) que sans.
Cela dit je sais très bien aussi que ce n'est pas évident de trouver le traitement qui nous convient (et on est légitimes à en demander un qui ne présente pas d'effets secondaires, qui corresponde à nos attentes et à l'organisation de nos vies), dans le système actuel il y a malheureusement une offre bien réduite de possibilités, j'ai l'impression qu'il faut véritablement se battre pour obtenir des solutions adaptées...
Cela dit, il me semble bien illusoire, voire dangereux de croire que l'arrêt d'un
TSO résoudra tout problème.
Encore plus si l'arrêt de ce
TSO a été traumatisant...
Personnellement, chaque fois que je me retrouve à réduire un peu trop brusquement, j'ai une seule envie qui me revient : retrouver une chaleureuse défonce !
Si j'arrive à ne pas me brusquer, je peux arriver à réduire sans forcément avoir envie de reconsommer à tout prix rapidement (je rappelle au passage que mes envies de réduire le sont dans l'optique de réduire ma tolérance et profiter de la défonce, non pas pour arrêter à toujours !).
En plus j'ai l'impression que le plus dur reste à venir pour toi. Déjà passer de 16mg à 2mg ce n'est pas évident...mais j'ai vu directement que même le passage d'un 0.4mg à 0 (que selon le médecin, pas vraiment formé à l'addicto, devait se passer comme une lettre à la poste), ça a voulu dire un mois pas bien : la première semaine avec des vrais effets de manque, après insomnies, impatiences, mal-être encore pendant un bon mois...tout ça sans faire disparaitre l'envie de consommer ! (Ce qui a voulu dire, dans l'exemple que je te donnais, de reprendre une conso d'
opiacés pour revenir au sub).
Les risques d'une réduction comme celle que tu proposes me semblent donc être supérieurs aux bénéfices : traumatisme pour le corps/psy sans éliminer véritablement l'envie de reconsommer. Certes ça va vite (vite entre guillemets, car 3j en chien passent bieeen lentement pour moi), mais après ? Si c'est pour revenir au point de départ, autant ne pas s'infliger tout ça.
J'estime qu'il n'y a rien d'immoral dans ma conso (contrairement à ce que la société voudrait nous faire croire), je n'ai rien à expier ni à m'infliger de la douleur pour "payer" le plaisir que j'ai eu. Au contraire, ça m'a construit et beaucoup apporté, m'a permis de faire de choses que je n'aurais pas pu sans (on m'a dit « vous avez été courageuse », sans savoir que j'avais réussi car jenm'etais aidée par des opis...).
Bref, j'espere que tu t'y retrouves dans ta baisse, mais ne te fais pas surprendre si d'ici quelques jours/temps des symptômes de manque reviennent à pourrir la vie...perso j'ai l'impression que le pire (et ça dépend de la molécule, car avec certaines comme la metha à demie vie longue) arrive le surlendemain, voire encore après pour moi...
Et puis, il y a la gestion de la vie sans produit, qui peut provoquer le
PAWS...
Bref, je pense qu'il vaut mieux réfléchir deux fois avant de se précipiter comme ça à des baisses rapides et douloureuses.